Bonjour à tous,
On entame le second vol de l'escapade Fjord Express à bord de l'antique Twin Otter qui m'a précédemment amené de Akureyri à Vopnafjörður. Cette seconde étape va nous emmener maintenant à Þórshöfn, un petit village également côtier mais situé plus au nord. Seulement 57 Km nous y sépare, avec un temps de vol prévu de 15min.
le routing
Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3
- 409/07/21 |VPN → THO| Norlandair | Twin Otter (DHC-6-300)
- 509/07/21 |THO → AEY| Norlandair | Twin Otter (DHC-6-300)
- 609/07/21 |AEY → RKV| Air Iceland Connect | Dash 8-Q400 + Bonus éruption Fagradalsfjall
- 712/07/21 | "Une approche mythique"
- 813/07/21 | "Rien ne se passe comme prévu"
- 914/07/21 | "Retour en France + Bonus roadtrip"
- 1015/07/21 | "Un petit air de long-courrier"
- 1115/07/21 | "Saut de puce"
- 1216/07/21 | "Volcans Express"
- 1317/07/21 | "Fin de l'aventure"
Vopnafjörður
Je reprend le fil de l'histoire là où je vous avais laissé, c'est-à-dire depuis le tarmac de Vopnafjörður où les pilotes nous ont laissé libre choix de se mettre au chaud dans l'aérogare durant les 15min d'escale ou de rester à bord de l'appareil. Pour ma part, j'ai choisi de patienter dehors dans le frais (il faisait une petite dizaine de degrés bien humides avec le brouillard) pour profiter au maximum de cet instant de liberté si rare : évoluer comme bon nous semble autour de ce bel avion !

Je ne me prive donc pas de le photographier sous toutes ses coutures !

Pour rappel (j'avais déjà évoqué son pédigrée détaillé dans le précédent opus), cet avion a effectué son premier vol en 1974, soit 47 ans au moment du vol. Je ne peux que refaire l'éloge sur son entretien absolument remarquable avec aucune trace d'usure visible extérieurement et intérieurement !

15min, cela passe vite et j'ai préféré rester dehors que de faire un tour dans le terminal. Néanmoins je vous le présente depuis l'extérieur.


Je profite que l'avion soit vide pour aller également photographier le cockpit dans tous ses détails. Souvent, sur les avions anciens, le manche est abimé au niveau du maintient des mains. Et bien ces manches là sont dans un état tout aussi impeccable que tout le reste de la machine !
Vraiment, on ne peut que féliciter la maintenance de Norlandair qui bichonne merveilleusement bien ses engins volants !


Par ici, on retrouve les paramètres moteurs et carburant, ainsi que les 3 modules GPS (éteints).

Le placement en hauteur des manettes gérant les moteurs est peut-être la plus célèbre caractéristique du Twin Otter, permettant un gain de place au sol conséquent.
A gauche, on retrouve la double manette des gaz qui actionne principalement l'angle d'attaque (orientation) des pales.
Au milieu, les manettes "PROP" permet de gérer la vitesse de rotation des hélices.
A droite, les manettes rouges gèrent l'injection de carburant.

Ici, on trouve le bloc permettant de démarrer les moteurs, ainsi que l'allumage des feux d'atterrissage.

Voici le panneau supérieur

allez départ !
Je suis rejoins rapidement par 4 autres pax (2 se sont arrêtés à VPN et 1 a embarqué pour AEY). Je garderai mon même double siège 1B/1C pour ce tronçon. Il n'y a pas énormément de place pour les jambes mais ça passe bien malgré tout. Notez cette paroi superbe paroi en faux bois !

On met en route et l'équipage met en route tout en effectuant une annonce de bienvenue et de sécurité.
Förum !

Inutile de préciser que le roulage sera fort court !

A l'appel des pilotes, la bête se remet à ronronner de plus belle, puis on s'élance dans les stratus qui masquent toute cette partie du fjord.

Nous sortons rapidement de la couche et pouvons voir le massif du Smjörfjöll qui borde le sud du fjord.

Nous évoluerons à basse altitude, ce qui nous offre le magnifique spectacle de notre ombre jouant à saute-mouton avec le relief et les nuages.


Le Ytri-Hágangur est en vue à nos 10h.

Focus sur le Ytri-Hágangur qui domine les plateaux environnants du haut de ses 923m.

Notre altitude de croisière ne dépassera guère les 1700 pieds.

Comme vous pouvez le constater, la route est bien courte !

Sans être mon vol le plus court (indétronable par le Westray - Papa Westray en 2min de vol), c'est l'un des 15 plus courts de mon flightlog :)

Notre croisière à basse altitude nous offre un survol absolument splendide des terres sauvages qui défilent sous nos ailes :)
Ci-dessous, nous pouvons voir le lac Krókavatn.

Notre ombre continue de danser avec le relief.

Avec un peu de son pour l'ambiance, c'est encore mieux !
Quelques autres photos avec ces cours d'eaux qui virevoltent ci et là.


Les bas stratus trahissent la présence de l'océan, signe que nous approchons de Þórshöfn.

Notre vol est intégralement effectué en VFR, avec pour seule aide le GPS programmé en trace directe entre les 2 aéroports. C'est encore notre CDB qui officie sur ce tronçon.

Sur notre droite, les montagnes dominant la péninsule de Langanes.

Au sommet, on aperçoit un petit bâtiment ressemblant à un observatoire.
Après quelques recherches, j'ai découvert qu'il s'agissait de l'observatoire de l'Iceland Space Agency qui y étudie notamment du matériel dédié aux futures explorations martiennes. On y a même lancé récemment une fusée expérimentale. Je vous mets en lien ci-dessous le site de l'agence islandaise :
https://www.icelandspaceagency.is/

La baie du Bakkafjörður est maintenant visible. Le terrain de THO doit être tout proche même si je n'arrive pas encore à le repérer.


On vire légèrement sur notre droite et…

…la piste est en vue.

Courte finale piste 01.

Encore quelques mètres…

Et chblouf ! Nous y sommes !

Vous pourrez revivre cette approche en vidéo ci-dessous :
Þórshöfn
Nous viendrons nous positionner au plus près de l'aérogare et de sa tour de contrôle.

Pour les passagers en transit, le cérémonial est le même qu'à Vopnafjörður : on est libre de rester à bord ou de se mettre au chaud dans l'aérogare. Alors que je descend de l'appareil pour immortaliser notre oiseau devant l'aérogare, l'agente d'escale sort de l'aérogare et m'interpelle : "Are you Mr. F-OITN ?"
J'imagine que mon mitraillage photographique lui a permit d'identifier le pax qui fait l'aller-retour avec l'avion ^^
Je lui demande s'il y a besoin de mon passeport pour l'enregistrement. Elle me répond que non, ce n'est pas la peine. Je suis donc autorisé à repartir pour le vol suivant sans même avoir besoin de récupérer une quelconque carte d'embarquement. Trop facile !
Quand je vous disais que ce pays est le paradis des avgeek ;)
Je vous présente ci-dessous l'aérogare de Þórshöfn, encore plus petite que celle de Vopnafjörður.


Je vous propose quelques vues de notre vénérable Lima Charlie sous différentes coutures.


J'ai toujours trouvé que le Twin Otter avait un profil remarquablement bien dessiné, lui donnant une silhouette raffinée et élégante.

L'agent technique termine de charger les bagages, aidée par l'agente commerciale (celle qui était venue me voir plus tôt).

L'avion étant fin prêt, il ne nous reste plus qu'à patienter l'heure du retour à Akureyri.

Mais comme tout cela vous sera narré dans le prochain opus, je vous laisse avec quelques photos du paysage entourant l'aérodrome.


A quelques kilomètres au sud-ouest, on distingue le village de Þórshöfn.

Tout là haut, l'agence spatiale islandaise veille…

Ainsi se termine ce court vol entre fjords aussi magnifiques les uns que les autres, en espérant qu'il vous aura plus ! ;)
Merci pour votre lecture :)
A bientôt !
Super Flight Reports ! Merci pour ce formidable récit. Pas trop compliqué les variations de pression pour les oreilles?
Petite correction. il me semble que les manettes de gauche controllent l'admission, celles du milieu l'orientation des pales et celles de droite le mélange air/essence.
Hàte de lire la suite !
Merci beaucoup :)
Pas trop compliqué les variations de pression pour les oreilles?
On a en effet une différence de pression 1,5 fois supérieure à celle d'un appareil pressurisé, mais en sachant que le moment critique pour l'équilibrage des oreilles est au moment de la descente et que celle-ci s'étant faite à maximum -500ft/min, ça passe sans problème. D'ailleurs, le taux de changement de pression d'une cabine pressurisé est parfois légèrement supérieur à +/-500ft/min donc cela ne change absolument pas.
Pour les appareils à moteurs à pistons, oui. Pour les turbopropulseurs, et selon les explications d'un pilote d'ATR avec qui j'avais eu cet échange, le principe est inversé pour la simple et bonne raison que changer l'angle d'attaque des pales est bien plus précis que celui du régime moteur. Et cela s'entend bien à l'oreille puisque la hauteur du son ne varie plus en croisière quelque soit la position de la "manette des gaz".
A bientôt !
Bonjour et merci pour ce 4ème FR de ce routing ! Merci pour le petit documentaire poste de pilotage. Paysages toujours aussi charmants. Je me demandes si en raison de la petitesse de l'avion, le bruit ne doit pas être trop fort...A bientôt !
Merci à toi :)
Le bruit est bien présent, surtout au décollage. En croisière, ça passe. En tout cas, ça fait parti du charme de ce genre d'avion (au moins, on sait que les moteurs ne sont pas en panne quoi ^^)
A bientôt !