Une semaine à l'avance, les vols de retour de Nangan le samedi 3 décembre au soir étaient complets. Je ne sais pas si c'est l'effet de la chute brutale des températures ces jours-ci dans le nord du pays ou de la météo pluvieuse à Taïwan en général et à Taipei en particulier, mais regardant à nouveau à J-2, il y avait de la place. Je n'ai pas hésité longtemps, car comme vous pouvez le constater, Matsu (tout en bas du tableau, ce qui vous donne une idée de la priorité de cette destination pour les Taïwanais) était ce week-end le seul coin de territoire taïwanais où je pouvais espérer voir le soleil.

Pour ceux qui ont fait l'impasse sur mes FR taïwanais récents, Matsu, desservi par MFK et LZN, est un archipel au ras des côtes chinoises auquel les Taïwanais se sont accrochés, au prix d'une lourde militarisation et des attaques chinoises de toute nature : batailles aériennes, batailles navales, bombardements, commandos d'hommes-grenouilles : ils ont tout eu mais ont réussi à tenir de même qu'à Kinmen, et d'autres îles encore plus inaccessibles au commun des mortels.
La superbe plaquette sur papier glacé que j'ai rapportée d'un stand lors d'un salon il y a presque un an n'hésite pas à annoncer que au début du printemps et de l'été, la pluie et la brume enveloppent les montagnes de Nangan d'une beauté mystique (sic). Traduire : au printemps, l'archipel est noyé dans le brouillard, au point que les avions sont annulés plusieurs jours d'affilée, semaine après semaine. J'avais donc intérêt à saisir la première opportunité hivernale d'y aller, malgré la concurrence d'un projet de grasse matinée bien méritée, mais rigoureusement incompatible.
Le dernier vol de retour de LZN étant à 17h20, il me fallait en effet choisir le premier vol à 6h50 pour avoir suffisamment de temps sur place. Taxi impératif, car le premier métro vers 6h du matin aurait été un peu juste.

C'était le premier vol à décoller de TSA le matin, et il n'y avait pas foule à l'enregistrement chez Uni-Air.

Entre les températures qui ont chuté brutalement (12 mini, 17 maxi, c'est très froid pour un Taïwanais), et l'horaire matinal, les vols vers Matsu (LZN et MFK) n'ont pas fait recette : ils n'étaient pas complet.

Il n'y avait quasiment personne au dépose-bagages

Mais cela allait changer, car un groupe de l'association caritative d'origine taïwanaise Tzu Chi est en partance pour Kinmen. Les Tsu Chi sont surnommés les anges bleus : pour leur dévouement et pour la couleur de leur uniforme, bleu marine pour les femmes, pantalon blanc et haut bleu marine pour les hommes. Ils devaient être au moins cinquante, et vus les bagages, ce ne devait pas être un pique-nique pour le week-end. Il allaient peut-être en Chine, par le ferry Kinmen-Xiamen : les Tzu Chi est l'une des rares associations caritatives étrangères à être agréées en Chine.

Météo nuageuse, mais banale à TSA, et tous les vols étaient prévus à l'heure.

Direction le contrôle de sécurité, avec une mascotte de bienvenue.

Deux avions au contact, à travers les vitres teintées : un E-190 de Mandarin Arlines

Et un MD-90 d'Uni Air

? avec des couleurs un peu plus naturelles ici juste avant de monter dans le PAXbus

Pendant le court trajet en PAXbus, un A321 de TransAsia, devant un 767 de la JAL et un A330 d'Eva Air, tous les trois au contact au terminal 1 (international).

Le spotting à TSA, c'est un peu répétitif, surtout en zone domestique, aussi je vous propose en prime et pour changer un coup d'?il sur la portion la plus dense de l'espace aérien de Taipei.


C'est par hasard que je suis tombé récemment sur cette boutique, à proximité de la tour Taipei 101. Elle est facile à trouver à la condition impérative de savoir qu'elle existe et où elle se cache. Ceux qui envisageraient de renouveler leur flotte aérienne lors de leur prochain passage à Taipei pourront me demander des précisions. Pour information, le 747 d'AF était bradé à 800 TWD, mais pour un appareil récent aux couleurs d'une compagnie sérieuse, ça pouvait monter à 2400 TWD.
Revenons à la salle d'embarquement où il n'y avait pas encore grand monde.

Mais derrière un des piliers au fond, il y a un ordinateur en libre service pour surfer sur internet (l'autre est éteint), et devinez quel site est affiché ?

(Les espaces enfant, c'est passé de mode, la collection automne-hiver de Flight Report est corporative. Profiter de ce qu'il y a deux FR d'un des modérateurs en page d'accueil, c'est carrément fayot.)
Une fois rempli mon devoir pour faire accepter mon FR par la modération, il est temps d'embarquer.


Voici le PAXbus, banal

Car évidemment, pour LZN, Uni-Air ne va pas utiliser un de ses MD-90. C'est donc un Dash-8, un peu déformé par autostitch.




L'intérieur de la cabine ? l'avion n'est qu'à moitié plein. Les trois premiers rangs, ainsi que les derniers rangs, étaient laissés libres, sans doute pour l'équilibrage de l'avion

Avec un pitch raisonnable (désolé, je n'ai pas immortalisé mes chaussures de marathonien). A noter qu'Uni Air avait prévu un exemplaire du China Post(quotidien anglophone taïwanais) pour le seul étranger du vol, que la PNC a sorti de sa cachette en me voyant embarquer pour me le donner. Un point de bonus.


Décollage avec dix minutes de retard. Sur les vols intérieurs taïwanais, la collation est minimaliste : thé vert ou café, mais chez Uni-Air, le café est correct bien qu'au lait.

Très vite on est dans la crasse au dessus de Taipei, puis au dessus des nuages et de l'océan.

Mais en s'approchant de la destination, les nuages se sont dissipés, et c'est avec un grand ciel bleu que j'ai aperçu Nangan. Ce n'est pas un hasard si j'avais demandé un hublot côté gauche : je savais que c'était le côté offrant une vue sur l'île.



On était encore assez haut, mais l'atterrissage était imminent.

? la preuve 1'07 plus tard (le chronométrage aussi est la mode cet hiver) :

Il n'y avait pas long pour atteindre le terminal, pile à l'heure ? notez le cheminement piéton peint au sol.

La cabine presque vidée :

Et le terminal. Remarquez le drapeau géant taïwanais : il s'agit de rappeler qu'ici, on est vraiment à Taïwan, même si géographiquement, cela ne saute pas aux yeux.

Un dernier coup d'?il au héron qui m'a amené ici


Et une fois être allé louer un scooter en ville (c'est un bien grand mot, aux îles Matsu), retour à l'aéroport pour quelques vues supplémentaires de l'aéroport. Le Dash-8 est déjà reparti, et je n'allais pas perdre mon temps à revenir faire du spotting, mais il y a d'excellents points de vue faciles à trouver (avis aux amateurs, mais il ne se pose que des Dash-8 d'Uni Air : on doit se lasser assez vite).

LZN est à une altitude de 232 pieds au dessus de la mer, et jamais l'expression au-dessus de la mer n'a été si bien méritée. Concrètement, avant le seuil de piste d'un côté, et au-delà de son extrémité, il y a littéralement une marche de 71 mètres de haut, quasiment à pic. C'est pour cela que l'avion était encore si haut au-dessus de la mer à une minute du posé des roues.

Au fond, c'est une vieille connaissance : quasiment dans l'axe, c'est la piste de MFK, de l'autre côté d'un bras de mer de quelques kilomètres.

Mais au fait, pourquoi se lever avant l'aube pour aller à LZN ce samedi matin ?
Pour faire l'un de mes plus beaux day trips asiatiques, mais il faudra attendre le FR de retour pour en avoir des détails.

Merci pour ce FR, sur des liaisons dont on ne peut même pas imaginer l'existence !
Merci pour ce FR, hallucinant le nombre de maquettes d'avions dans la vitrine lol ! ;)
Merci pour ce FR très bien détaillé encore une fois !
Très belles photos !
La cabine est correcte mais sans + ...
Tiens, j'aimerais bien avoir au moins 2 ou 3 maquettes lol
Merci pour ce FR
C'est quoi ce téléphone portable au milieu des maquettes ( en très grand nombre, d'ailleurs)??? LOL
Merci pour ce FR et quelle rapidité lol.
Très belles photos, et récit comme d'habitude super :)
A+
Salut Francois, tu es de retour avec des FR pour notre plus grand plaisir.
J'ai beaucoup de maquettes (autour de 300 je pense) essentiellement au 1/500, et j'adore ces magasins, HK est le paradis pour trouver son bonheur a petit prix, je pense que Taipei ne doit pas etre si mal.
Il faut du courage, je n'aime vraiment pas les departs si matinaux quitte a payer une nuit d'hotel a destination en partant la veille par exemple. On apprecie toujours la flexibilite des billets d'avions a Taiwan c'est un vrai luxe et c'est stressless.
J'attend la suite de vos aventures.
Merci ;)
Encore bravo pour ce dernier FR toujours d'aussi bonne facture.
Superbe! Merci!
Excellent les maquettes lol , très beau FR .
@theluc
Le portable, c'est probablement simplement pour négocier le prix avec un étranger, comme habituellement avec une calculatrice. C'est manifestement de la récupération, il n'y a que moi pour encore utiliser un téléphone aussi archaïque pour téléphoner, lol
@Leadership
Partir la veille n'était pas une option : en raison du couvre-feu à TSA, et de la faible priorité de LZN, le dernier vol TSA-LZN est à 16 heures ! Il aurait fallu poser une demi-journée, alors que justement ce vendredi avait été très chargé (d'où mes fortes envies de grasse matinée...)
@tous
Merci pour les commentaires, l'atterrissage sur le site du FR de retour est imminent :)
Merci pour ce récit très intéressant, et aussi et surtout car le FR sur l'écran, c'est le mien :)
Merci pour ce FR
Ils chouchoutent leur passager ;)
C'est la qu'on voit que les petites compagnies ont tout a fait leur place!!
Le magasin de maquette est tout simplement impressionnant.
Merci pour ce Fr, comme d'habitude très bon style