Avis du vol entre Paris et Beijing en classe Premium Eco avec Air France

À peine les vacances d'été partiellement postées sur FR que voici le retour de ma navette vers PEK. La seconde du genre en mode best and beyond. Ou du moins depuis l'annonce du programme B&B dont les effets ne sont pas toujours très sensibles sur les avions non retrofittés. À ce stade, je crois d'ailleurs que les avions en question se limitent à un seul, un 777-200 uniquement affecté à la liaison vers New York (Edit: au 28/09, un unique 777-300 quadri-classe a été rétrofitté et dessert Singapour et Jakarta). Les annonces récentes ont permis d'avoir une idée des futures destinations avec les nouvelles cabines mais Pékin n'en fait pas partie, seulement Shangai.
En attendant, pour vous tenir en haleine avec un (petit) changement par rapport à ces habitudes (AF382 suivi de AF381 ou AF129, en mode bétaillère), je vous propose le vol aller dans la si décriée cabine Premium Eco, celle à laquelle aucun dos ne résiste et où personne ne dort. J'ai accepté pour ça une offre de surclassement d'Air France à 169€. Partant d'un billet classe N, ce n'est pas cher payé.
On commence par le désormais traditionnel pré-acheminement depuis Nantes dans un A318 assez généreusement rempli. Après une arrivée en avance au contact au 2F, le CDG à l'ancienne se fait sentir : nous attendons près de 15 minutes l'arrivée d'un type capable de manipuler le jet bridge ! Débarquement puis les longs couloirs qui mènent à la Paf qui se passe de son compère le Pif entre le 2F et le 2E.
Arrivée au salon AF des portes K fermé cet été pour offrir selon le canard AF des prestations dignes du salon des portes M. À vue de nez, seul le buffet a subi une évolution, il s'est agrandi et un peu enrichi. Pas de quoi casser trois pattes à un canard laqué en tous cas. Des plats chauds fièrement vantés par AF magazine, je ne vis point. En revanche, un petit Saint Véran fort sympathique à fait son apparition. Rien de plus. Amélioration qu'on qualifiera de passable.
Pas de bip magique à l'embarquement, je me retrouve donc dans un de ces sièges que vous avez tous déjà vu, les fameux sièges coque Premium Eco spécial AF. Ça fait longtemps que je ne les ai pas fréquentés (la dernière fois remonte à 2012 sur un PEK-CDG) et encore moins de nuit. Apparemment la cabine W est quasi-vide (ai-je entendu un FRiste dire tu m'étonnes ! ??), je vais pouvoir m'étaler. La bétaillère derrière a l'air bien pleine en revanche. La J est blindée aussi, je ne risquais pas le op-up. Mes collèges FB Gold qui avaient des billets Y ont été relogés l'un en W, l'autre en Y issue de secours. Aucun des deux n'avait reçu la même offre que moi. In fine, la cabine W est pleine à moins de 50%.
Vue sur la J qui ne fait pas envie avec ses NEV2 défraîchis que Charlemagne devait trouver déjà un peu usés

Devant la cloison et son minuscule vide-poches, il y a de quoi étaler ses jambes

Cet espace vide ferait presque envie pour dormir : flat bed, largeur appréciable. manque une ceinture pour ne pas être enquiquiné

Comme souvent pour les vols tardifs, nous repoussons à l'heure. Petit moment de cocasserie du vol, un pax chinois avait décidé de mettre son siège en position lit, euh je voulais dire toboggan dès son arrivée dans l'avion. Malheureusement, celui-ci refusera obstinément de remonter ni en électrique ni en manuel. Le pauvre gars est donc déclassé en W, mais ça lui apprendra :)
La trousse W. La même qu'en J sans les chaussons ni la crème Clarins. Jolie, mais je ne suis pas collectionneur, j'arrive au stade où je les abandonne lâchement tel un teckel ou une grand-mère une veille de vacances.

Décollage ramollo et quasi-silencieux, montée rapide et début du service. Pas d'apéro sur les vols qui partent aussi tard. Je trouve ça très bien (traduction : c'était largement fait au salon), mais pourquoi indiquer apéritif sur le menu ? Cela dit, c'est vrai que les pax assoiffés ou soiffards peuvent en demander un. Ca me permet de dîner au champagne plutôt qu'au vinaigre généreusement servi par Air France.
Bon, le siège qu'on ne présente plus. Ben si, quand même

Prises électriques (de moins en moins utile avec les progrès en autonomie des appareils électroniques, euh hors iPhone bien sûr)

Menu time (outside)

Menu time (inside)

Le plateau W est donc un plateau amélioré par rapport à la Y. Vous le savez tous maintenant, les améliorations chez Air France, c'est comme les ados et le sexe : on en parle beaucoup, mais en pratique il y en a nettement moins. Nous avons donc droit au verre en verre sur le plateau … mais les PNC servent dans verres en plastique. A ma remarque, la PNC qui me servait a éclaté de rire en se demandant pourquoi elle faisait ça !
Plateau

Nous avons droit également à une entrée spécifique, les célèbres Saint Jacques au raz-el-hanout avec une salade de pâtes. Ca doit faire 15 ans que je vois cette recette sur AF. Personnellement, j'appellerais plutôt ça des pétoncles que des Saint-Jacques mais c'est juste relevé comme il faut et vraiment bon.
Pétoncles déguisées en noix de Saint Jacques

Suite : poulet à la crème de broccolis et … aux pâtes. Bien vu. Cela dit, poulet ferme (pas fermier quand même) et sauce sympathique, pâtes cuites correctement, RAS.
Poulet à la crème de broccolis

Dans la boite magique, rien de transcendant : le morceau de camembert servi sur Air France depuis toujours (Ca doit être inscrit dans les statuts de l'entreprise : Article 2.2.1 En Y/Y+, il est obligatoire de servir un morceau de camembert sur tous les vols LC). Bonus : un sachet de morceaux de pommes qui fait du bien en plus du dessert.
Boite ouvre-toi. Ca serait aussi simple de servir des vraies pommes, peut-être même moins cher

Lequel dessert est un caramélisé à l'ananas. Ca pour être caramélisé, il est limite brûlé. Trop sucré, pas terrible.
Dans l'ensemble un bon repas, l'entrée est vraiment meilleure que celle de la Y. Un petit tube de douceurs made in Fauchon pour siroter son (mauvais) café ensuite. J'aime bien, on nous dit qu'on peut le garder. Bien, mais qu'est-ce qu'on peut en faire ?? A part un verre à dents, je ne vois pas bien.
Un petit bout de film sur l'IFE de bonne taille mais à la résolution dépassée

La télécommande doit se trouver dans une brocante

On arrive au vrai moment intense de ce rapport : peut-on dormir en W ? Précision : je dispose d'une rangée de 4 pour moi tout seul. Mais avec les énormes accoudoirs, c'est difficile à utiliser en skycouch comme on ferait en Y. La difficulté principale vient de la dureté des sièges. Réglée par récupération des 4 coussins de la rangée. Jambes allongées posées sur la valise (conseil piqué dans un FR précédent), j'ai dormi quasiment 5h avec quelques réveils temporaires. Très raisonnable donc.
2h avant l'atterrissage, le food lighting se met en marche. Oui, sur 777 AF, en l'absence de mood lighting, on rallume tout pleine balle pour le petit déjeuner, donc j'appelle ça le food lighting.
Le petit déjeuner est donc servi à 12h heure chinoise, soit 6h du mat heure française. au menu du plat chaud, saucisse, sauce dite portugaise (tomates, courgettes, oignons) et oeufs brouillés. Très bon. Tout le reste est plutôt mauvais à commencer par le jus d'orange Rhone Poulenc.
Plateau du petit déj (je ne retrouve pas la photo du plat chaud - vous ne la trouverez pas sur Marmiton)

Quelques turbulences pendant la descente et une paire d'hippodromes et nous nous posons pile à l'heure. Taxi court pour une fois, débarquement rapide et là, surprise, une foule immense à l'immigration avec 3 pauvres guichets ouverts. Le truc qui n'arrive jamais en Chine. Heureusement, c'est un pays où les policiers ne manquent pas, 5 minutes plus tard, une dizaine de guichets supplémentaires ont ouvert et les formalités sont expédiées finalement assez rapidement. Pas de bagages, pas (trop) de queue pour le taxi et direction l'hôtel.