Je commence l'écriture de ce FR assis "confortablement" dans un terminal d'aéroport, en pleine nuit. CDG T3 plus précisément. Alors que l'avion que j'attends vient tout juste de commencer la descente vers ORY CDG, certains feraient-ils déjà la queue pour embarquer? Des fois, je me demande qui est le plus dérangé entre eux et moi…

C'est bizarre, aucune annonce n'a pourtant retentit et l'avion est encore loin de Paris.

C'est alors qu'une employée passe me voir ainsi que tous les autres passagers dans les parages pour nous informer que des sandwiches et des rafraîchissements sont mis à notre disposition. Délicate attention (ou comment clore toute bouche prête à râler). Il faut dire que notre présence à CDG ce soir n'est autre que le fruit d'un retard plus que conséquent et le couvre-feu a fermé l'aéroport du sud parisien jusqu'à demain matin.
Vous l'aurez compris, ce n'est pas un vol comme les autres. C'est ce que l'on peut appeler une belle prise avgeek. Le genre d'exercices qui me fait passer pour malade mental dans le meilleur des cas auprès de mes collègues et de certains de mes proches. Et ils ont un peu raison mais qu'importe. Le jeu en vaut la chandelle: Tunisair n'exploite pas de quadrimoteurs, encore moins sous la forme d'Airbus A340 et les chances de prendre un tel appareil en 2025 s'amoindrissent de plus en plus. Une discussion commencée quelques jours plus tôt avec mes habituels complices alors que j'étais au fin fond de l'Afrique et poursuivie la veille de ce vol se conclut allègrement par l'achat d'un aller-retour Paris Orly - Tunis en dernière minute. Evidemment, les choses ne vont pas se passer comme prévu sinon, ce ne serait pas drôle. Bon, je vous laisse, on annonce l'embarquement.
Commençons par le commencement. Pourquoi le terminal 3 de Roissy? A la base, ce vol était vendu au départ d'Orly. Un routing très simple que je vous colle ci-après.
Enchainement de vols
- 1Un Paris Tunis pas comme les autres
- 2Un Tunis Paris décidément pas comme les autres
Mais voilà, la ponctualité et Tunisair ne font pas bon ménage et plus tôt dans l'après-midi, j'ai reçu un mail pour m'informer que le vol sur lequel j'étais prévu partira dans la nuit, non plus depuis Orly mais depuis Roissy CDG. Adieu toute idée de m'envoler du sud parisien à 20 heures 30 ce qui me laissait rêver d'une courte mais confortable nuit dans un hôtel de la capitale tunisienne, je devrai me contenter d'un siège quelque part entre les plaines du nord de Paris et le ciel. Départ prévu 00 heures 55. J'ai donc tout le temps de rejoindre Roissy en transports en commun. Après un coup de métro et un premier RER B récupéré à Châtelet, me voici sur les quais à Gare du Nord, attendant la prochaine mission semi-directe.

Je profite de l'attente pour répondre au message d'un admirateur. Les nouvelles vont vite dans ce petit milieu qu'est celui des drogués de l'aérien. Je crois que mon correspondant voulait un autographe mais finalement, j'arriverai trop tard pour pouvoir satisfaire sa demande. En parlant d'arrivée, me voici rendu dans cette magnifique station sans incidents majeurs et dans les temps impartis. Merci la SNCF!

Et à propos de magnifique, la météo nous gratifie d'une superbe soirée de juillet.

J'ai mis bien moins que les quatre minutes de marche pronostiquée pour me mettre au sec. Le vol de 20 heures 30 est prévu à minuit trente. La crédulité est une valeur sure.

J'avise les comptoirs d'enregistrement. J'ai besoin d'une carte d'embarquement en papier. Pas moyen de télécharger celle au format électronique dans mon téléphone.

Une carte d'embarquement? Mazette, on m'en refile deux! C'est qu'en insérant mon passeport dans sa machine, l'agent au comptoir a constaté comme moi que cela bippait. Et pour cause! Il paraitrait que je fais l'aller-retour dans la foulée. J'explique mon cas (désespéré cliniquement parlant) et c'est avec le sourire que les deux sésames me sont délivrés. Je suis informé que les contrôles de sécurité n'ouvriront qu'une fois confirmé le départ de l'avion depuis Tunis. Patientons.

A ma connaissance, il n'y a pas de salon pour les passagers au T3 et de toutes façons, vu l'horaire, faut pas se faire d'illusions. Un magasin Relay est quand même ouvert landside et le restera tant qu'il y aura des passagers de ce côté-ci. Appréciable initiative!

L'espresso est à un prix plus que correct pour un aéroport et se permet même le luxe d'être meilleur que celui du salon Légende d'Air France!

Et pour parfaire ma dose de caféine, quelques bulles pour célébrer cette soirée édifiante. J'aime bien les étiquettes personnalisées au goût du jour. Dommage que certains aient autant de mal avec l'évolution de la langue française.

Ah, on dirait que ça avance aux contrôles.

Effectivement, l'avion apparait sur l'écran Flight-radar.

Je me mets dans la file. Tiens, une idée originale, mettre à disposition des passagers en début de cordon des sachets transparents pour faire gagner quelques précieuses secondes.

Je vous épargne les photos des zones de contrôle et vous retrouve juste après avoir souhaité une excellente soirée au policier dans son bocal 😅

Et moi qui pensais qu'il n'y avait pas de lounge dans ce terminal… Le Sports Bar, quel drôle de nom! Fort heureusement, à cette heure ingrate, il est fermé.

Si ils mettent des lieux de débauche dans les antres du low-cost, le slogan doit être vrai.

En attendant, je me pose à l'écart du brouhaha des joyeux enfants qui dépensent leur énergie débordante et rend hommage à ces travailleurs de l'ombre, ceux qui me permettront de donner une très bonne note de propreté bien méritée à ce terminal. Les plus observateurs auront remarqué la couleur noirâtre de la peau de cet indigène. Je parle bien évidemment de l'avion à hélice dont le récit fut si agréable à lire. Merci Cyrille pour le dépaysement! C'est à lire ICI et c'est bien plus rafraîchissant que certaines rafales qui balayent le site ces derniers temps.

Une employée de la société de handling nous a donc informés que nous pouvons meubler l'attente en allant au comptoir avec notre carte d'embarquement. Va pour une petite diversion.

Bien mieux que des courses au salon!

Un sandwich au thon et une bouteille d'eau. C'est parfait. Shukran!

Quelqu'un sait pourquoi il y a une machine à rayons X supplémentaire à cette porte d'embarquement?

En attendant le carrosse est arrivé.

Et l'heure de départ vient d'être modifiée.

Je laisse les pressés embarquer dans les premiers bus. Le dernier convoi sera le mien.


Et un tour en bus plus tard, nous voici devant la bête. Livrée neuve à Finnair en 200, passée chez Air Belgium 11 ans plus tard, d'où cette livrée résiduelle. On regrettera l'absence de titres Legend Airlines sur le fuselage.

Pas facile les photos nocturnes mais je fais de mon mieux.

La seule agente sur le tarmac tentera bien un timide "pas de photos" mais elle laissera vite tomber l'affaire. L'heure n'est plus à la polémique.

Beaucoup de rouge sur cet affichage! Notez le masque Airbus Neo sous les vitres du cockpit tel un appareil de dernière génération.

Je continue de mitrailler ce magnifique appareil sous tous les angles. On ne prend pas un A340-300 tous les jours.



Instant porte!

Et fuselage shot de rigueur.

L'accueil par l'équipage commercial fut enjoué malgré l'horaire. En avançant dans cette cabine bien remplie, je constate que des squatteurs occupent le siège que j'avais choisi (gratuitement). Un steward interviendra en déplaçant un passager vers sa rangée d'origine et me proposera de me décaler d'un rang. Tant que j'ai un hublot, ça me va.

J'hérite donc d'un duo de sièges. Notez cet espace pour les jambes. Les miennes sont certes réduites dans leur taille mais quand même, on est sur un pitch généreux.

Dans la pochette devant moi, une jolie safety card en bon état et en version originale!



Les démonstrations de sécurité terminées, nous roulons enfin vers notre piste d'envol, la 26L ce soir.

Pas d'attente à cette heure!

Y'a plus qu'à!

C'est chose faite après une brève annonce depuis le cockpit. Nous dévalons la piste laissant de côté un Roissy endormi bien que brillant de mille feux.



La zone cargo/Fedex.

Gennevilliers?

On dirait bien le bois de Boulogne en dessous.

Cela turbule pas mal en montée mais dès que les lumières sont rallumées, un délicat fumet se propage en cabine. Aurions-nous droit à un service malgré l'horaire ingrat?


Effectivement, le chariot magique ne tarde pas à faire son apparition. Choix unique ce soir mais cela me va bien.

Ce ne sera pas le repas de l'année mais il a le mérite d'exister là ou la concurrence offre un "demi" sandwich et un biscuit au mieux, un catalogue dans lequel piocher au pire (ou vice-versa). Pas envie d'alcool à cette heure, un Coca Zéro suffira à faire descendre ce poulet aux épices avec pommes de terre gratinées au fromage et sa jardinière de légumes.

Par contre, on a dû couper du bois pour nous sauver du plastique. On n'arrête pas le progrès.

En complément, une salade et un gâteau.

Un gâteau ma foi très correct.

Côté divertissement, vous repasserez. La télécommande se niche dans l'accoudoir ce qui rend celui-ci particulièrement inconfortable.


Une fois extraite de son logement, elle se présente ainsi.


Mais elle sera sans effet, les écrans resteront éteints pendant toute la durée du voyage.

Allez, je range tout mon fourbi ainsi que la tablette. Je pensais dormir un peu mais le steward qui s'occupait de ma rangée viendra me voir et nous entamerons une discussion très agréable. Bruno, lusitanien de son état échangera beaucoup avec moi. Une passion commune nous anime et ce fut vraiment enrichissant. Obrigado! Il repartira même avec une de mes flammes.

Cette discussion nous a amenés jusqu'au moment où ce vol arrive à sa conclusion avec les lumières de la banlieue de Tunis sous nos ailes.

Et hop, kiss landing!

Nous irons nous garer loin du terminal.

Aux côtés d'une flopée d'avions Nouvelair.

En débarquant, j'en profite pour photographier ce siège au final assez confortable. J'aurais bien fait quelques long-courriers à son bord.


D'ailleurs, si l'envie vous prend, allez lire quelques récits sur cet avion du temps où il battait pavillon belge, voici un lien utile -> https://flight-report.com/fr/airline/14148/air-belgium/
Je vous conseille tout particulièrement les FR de Nollaig, Lucky Luke, Akivi et Yoke.

Le débarquement se fait lentement mais surement. J'imagine qu'il n'y a pas beaucoup de conducteurs de paxbus à cette heure-ci.

Akivi m'avait prévenu, il y a un rang aveugle dans cet avion. C'est le rang 13 mais ce n'est pas aussi dramatique que je le craignais.

Par contre, les passagers aux grandes jambes apprécieront cette rangée en bulkhead. Bruno, le PNC avait aimablement proposé de me déplacer par ici au début du vol. J'ai poliment décliné l'offre étant suffisamment bien assis à une rangée normale.


Par ici la sortie!

Ah bah tiens, le jour se lève! Un vrai red-eye ce vol.

Nos moulins.

Je tente quelques clichés discrets.


Et j'embarque dans le bus qui nous déposera quelques minutes plus tard à l'entrée du bâtiment voyageurs. Faire la queue pour un coup de tampon dans mon passeport et repasser les contrôles dans la foulée en vue de mon prochain vol ou profiter de l'accès réservé aux passagers en transit? Je demande poliment et l'on me répond gentiment. C'est donc à droite que je bifurque, confiant. Etait-ce vraiment une bonne idée? J'ai comme un doute, une intuition…

Voilà, c'est tout pour le moment. La suite au prochain numéro.
Comme d'habitude, merci de m'avoir lu. N'hésitez pas à commenter voir critiquer (mais pas trop non plus, faut pas exagérer). Si vous avez aimé, mettez un Like en dessous sinon vous en mettrez deux!
À bientôt pour de nouveaux envols. 🛫
Merci pour ce rapport de vol.
Mon premier commentaire sur ce site que je suis depuis plus de dix ans.
Je ne savais pas que les A343 d'air Belgium volaient encore!
Merci.
merci pour ce FR !
les monumentaux retards de Tunisair font parties du voyage avec cette compagnie ;) J'ai appris que son patron avait été limogé récemment en raison notamment des retards légendaires de la compagnie...
Merci Guillaume pour ce FR
L'A343 va bientôt bientôt faire parti des monuments historiques tant ces vols deviennent rares et pour l'occasion c'est une belle prise. Mais que de patience il faut pour pouvoir atteindre le graal, car TU et retard pourrait se résumer par pléonasme.
Ce vol a le mérite d'avoir un service sur ce vol nocturne ou très matinale
De belles photos de nuit de la bête tant au départ qu'à l'arrivée
A bientôt pour le vol retour
Philippe