Avis du vol entre Saarbrücken et Berlin en classe Economique avec DAT Danish Air Transport

Bienvenue sur ce FR ayant pour objet un modèle d'avion désormais rare dans nos cieux et ce qui représente une belle prise pour moi : l'ATR 42-300.

Ce 1e avion d'ATR a été mis en service en 1985 chez Air Littoral et n'est plus produit aujourd'hui. Ses petits frères, le -500 et surtout le -600 désormais, ont pris le relais suite à l'arrêt de la production du -300 en 1996.

Aujourd'hui, selon les infos de FR24, le -300 version PAX vole essentiellement en Europe et sur la compagnie danoise DAT. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'il n'y a plus que cette compagnie qui l'opère en version PAX de manière régulière. Encore plusieurs appareils volent à des usages militaires ou gouvernementaux. 

N'ayant jamais pris ce modèle et qui plus est toujours à la recherche d'une vieille carlingue, je fais une recherche sur FR24 dans l'optique de me rendre au Danemark afin de voir sur quelle liaison je peux espérer l'attraper. Il y a la liaison CPH-RNN que j'aimerais beaucoup faire avec une visite de l'île dans la foulée mais c'est un mix de AT76 et AT43 sans aucune assurance d'avoir le modèle voulu. De plus, les tarifs sont à l'image du coût de la vie scandinave. 

Par bonheur, je vois que DAT opère une liaison bien plus proche de chez nous. En effet, ils ont pris la suite de LG qui effectuait jusqu'en 2020 la liaison SCN-TXL/BER depuis LUX que Lucky Luke a bien entendu déjà reporté ;-). Par le passé, c'est Air Berlin qui s'y collait également en DH8D.

Plutôt une bonne chose, c'est plus facile à faire en une journée qui plus est. Je regarde les horaires, c'est une liaison qui vise à attirer la clientèle affaires donc les horaires sont adaptés en conséquence (tôt le matin et fin de journée). C'est pas simple pour caler un truc sur une journée. Quelle chance, le jeudi DAT opère un AR en plein milieu de la journée ! Bingo, j'ai plus qu'à trouver la date la moins chère avec les pré et post-acheminements qui vont bien. 

Moins d'un mois à l'avance, le tarif de cette liaison n'est pas donné mais pas non plus astronomique, j'ai payé 119€ pour un aller simple via le site de DAT. Sachant que pour rejoindre Sarrebruck, il suffit de se poser dans un TGV direct depuis Paris (32€) et pour rentrer de BER, les choix ne manquent pas. Je trouve un BER-AMS-CDG avec KL/AF pour 89€ avec un KLM, une fois de plus pour moi, en B738. Ce ne sera pas encore  cette fois pour le B739 ^^. Modèle que je désespérais de prendre puisque récemment j'ai réussi à en choper dans une zone plus lointaine non pas 1 mais 2 ! Champagne !

Le routing final est donc celui-ci :

Bon maintenant, je croise les doigts pour tomber sur un appareil aux pleines couleurs DAT notamment avec son radôme de couleur rouge qui lui donne un petit air bien sympa.

Je suis peu confiant car c'est OY-CIU qui fait le boulot en Allemagne depuis un bout de temps donc j'ai peu d'espoir. OY-CIU est le seul des 4 AT43 de DAT a ne pas être aux pleines couleurs… L'emballage ne change pas le goût de la nourriture, ça restera un AT43 et tant que c'est la seule déconvenue, je prends. 

DE PARIS À SCN

Le jour est venu et c'est en TGV depuis Paris que je me rends à Sarrebruck. Après 1h50 d'un trajet confortable, j'arrive à l'heure à la Hauptbahnhof. Il est 10:56, j'ai largement le temps avant mon vol prévu à 13:20.

Grâce au FR de Lucky Luke et à mes recherches, je me mets en quette du bus R10 qui dessert SCN afin de m'assurer des horaires que j'avais notés.

Le bus est facile a trouver et passe toutes les heures à peu près. J'ai donc le temps de faire un tour dans la ville que je ne connais pas.

Je me dis alors que je vais déjà acheter mon billet et bien m'en a pris car c'est pas une mince affaire… Il y a des distributeurs mais c'est un bordel sans nom entre les types de ticket et les histoires de zones. Il est possible de sélectionner l'interface en français ou en anglais mais l'une ni l'autre ne fonctionnent et me renvoient systématiquement vers l'allemand. Je mets donc à contribution mes 8 années d'Allemand LV1  pour essayer de payer mon ticket de bus (kartoffel et kaninchen ne me seront d'aucune utilité). Arrivé au bout, impossible de payer en carte … Ca commence à me chauffer. Je pars chercher un distributeur, je débite de l'argent et je retourne refaire toute la manip. Enfin c'est bon, j'ai mon ticket à 2,60 € de mémoire. Deutsche Qualität. 

Direction donc le centre-ville juste à côté pour occuper les 45 minutes que j'ai.

Clairement, c'est pas la ville de la décennie et la guerre a fait des ravages mais j'ai trouvé agréable notamment les berges de la Sarre et encore plus avec ce temps radieux. 
Une vue de l'Alte Brücke construit par Charles Quint en 1564. A l'origine, il y avait 14 arches; il n'en reste plus que 8 depuis la 2e Guerre Mondiale. 

Je continue mes déambulations dans le centre-ville piétonnisé.

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Le temps passe vite, je me presse de retourner à la gare pour prendre le bus. Il arrive quelques minutes plus tard, parfaitement pünktlich.

Bon en fait il traverse le centre-ville donc je n'avais pas besoin de retourner à la gare. 

Une trentaine de minutes plus tard, nous voici à SCN. 

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À LA DÉCOUVERTE DE SCN

Tout se déroule sans accroc par rapport à mon planning, ça fait du bien quand c'est le cas.
Je file au check-in qui est pile en face de la porte d'entrée. Il n'y a personne, je me présente au comptoir afin de récupérer un BP cartonné avec l'infime espoir d'avoir quelque chose de coloré aux couleurs de DAT.
Ce ne sont pas les couleurs de DAT mais celles de SCN. 

Landside, on trouve un restaurant buffet qui semble faire le plein malgré le trafic peu dense. 

En effet, quand on regarde le panneau des départs et arrivées, ce n'est pas la foule qui est attendue.

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Vous avez remarqué les fauteuils en dessous des écrans ? Ce sont ceux de DAT mais la couleur ne correspond à celle que j'ai retrouvée sur mon vol. 

N'ayant rien à faire landside puisque j'ai prévu mon déjeuner (ce que je dépense en billets d'avion, je l'économise en n'achetant pas de nourriture payée à prix d'or dans les divers aéroports), je me dirige vers le PIF. 

Là aussi, ce n'est pas la foule. Je passe en quelques secondes pour me retrouver airside face à un duty-free (à gauche) et à une boutique de restauration (en face)

La zone de restauration ne fera pas recette avec les PAX de notre vol. Les prix sont assez élevés comme dans tout aéroport.

Voici la salle d'embarquement dans son intégralité. C'est bien calme. Le vol Eurowings, vers PMI si je ne me trompe pas, s'apprête à débuter son roulage. Il n'y a donc plus que les PAX de mon vol. 

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Voici l'EW pour PMI (étonnant pour un aéroport allemand ^^) qui s'en va. D'ailleurs, j'ai vu qu'un avion de la compagnie ukrainienne SkyUp est basé à SCN depuis fin mai et opère sur plusieurs destinations loisir. Avis aux amateurs !
Juste derrière, on voit mon ATR tout blanc :-(. Bien logiquement, je tombe sur OY-CIU le seul et unique ATR43 tout blanc de DAT mais je m'y étais largement préparé. C'est encore et toujours lui qui écume les cieux allemands à ce jour. 

Juste à côté des WC, se trouve un lounge qui visiblement accueille les passagers DAT. Sachant que DAT n'a pas de J, comment peut-on bien y accéder ? Réponse un peu plus tard. En tout cas, il restera totalement vide.

L'embarquement ne va pas tarder. L'agente attend le go de l'équipage.

DIRECTION BER À BORD D'UN DES DERNIERS ATR 42-300

L'annonce est faite que l'embarquement est lancé. Nous serons en tout et pour tout une douzaine. Je ne me presse pas et embarque le dernier afin de profiter de la vue sur ce vaillant oiseau de presque 37 ans. Je reviendrai sur son pedigree plus tard mais je suis particulièrement enjoué à l'idée d'embarquer dans un avion sorti d'usine alors que j'avais 2 ans ^^.

Demi-tour pour admirer le bâtiment et sa tour de contrôle.

L'empennage bien tristoune mais bon.

Fuselage shot dans le sens le moins commun, ATR oblige. 

Dans cette cabine qui peut accueillir jusqu'à 46 passagers, on aura chacun notre doublée de siège ce qui rendra le vol encore plus agréable. 

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Lors de l'embarquement, l'unique hôtesse distribuera un petit sachet de bonbons. Agréable attention de la part de DAT.

La cabine est prête. Les têtières de différentes couleurs égayent cette cabine aux tons gris.

Le pitch est assez étroit comme souvent sur ATR mais tout à fait correct. 

On est fin prêt largement en avance. On se met en mouvement avant l'heure théorique de départ. Aucun stress à avoir pour ma connexion, on est CAVOK sur tous les plans :-)

Le roulage n'est pas long, on n'est pas à JFK hein !

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Demi-tour en bout de piste et on s'élance !

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Et même si c'est mon 669e vol, je suis toujours émerveillé par cet instant quand on s'arrache du sol. 

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Petit virage sur la gauche pour débuter la grande traversée de l'Allemagne d'ouest en est.

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Malgré son âge, l'avion est dans un parfait état. DAT semble bichonner ces vieux ATR et tant mieux. 

Passons au contenu de la pochette.
Tout d'abord, un sac à vomi tout blanc qui ne ravira pas les émétoaérosagophiles.

La safety card au format balèse mentionnant les 2 types d'ATR de la flotte de DX : 42 et 72.

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Point de magasine de la compagnie mais une fiche indiquant les horaires des vols opérés par DAT en Allemagne vers Berlin et Hambourg.
Avis aux intéressés :-)

La fiche contient aussi le détail de ce que comprend chaque tarif. C'est donc le tarif "FLEX" qui permet l'accès au salon de SCN. Etonnement, pas d'accès au salon de BER ou de HAM prévu visiblement. 

Rapidement après l'extinction du signal relatif aux ceintures, notre PNC lance le service. Elle effectue un 1e passage avec une corbeille et nous distribue ce sachet qui contient …

… un AirBretzel ;-) tout flou. Original comme en-cas mais tellement local !

Puis l'hôtesse repasse et demande à chacun ce qu'on souhaite comme boisson entre café, thé et eau. Elle retourne au galley à l'arrière préparer la boisson et revient la servir. Un service digne d'un jet privé :-D

Santé !

Dehors il ne se passe pas grand chose. Les paysages défilent … l'Allemagne c'est quand même plat… Mais la croisière est très agréable dans ces conditions et je suis tellement content de ma prise du jour !

Une vue sur notre vaillant moteur gauche. 

Je pars faire un tour aux toilettes. Hormis le fait qu'il n'y a pas d'eau, elles seront impeccables.

C'est dans ce lieu qu'on va pouvoir en savoir plus sur le CV d'OY-CIU. 1e indice ici : "la toilette" hum … 

Le témoin d'une autre époque 

2e indice : "sacs vomitoires" hum hum.
Ça et le bi-linguisme à tout va, je ne pense pas me tromper en disant que ça sent le sirop d'érable. 

3e et dernier indice décisif : "par égard pour les autres usagés" étant une notion inconnue chez beaucoup de Français, on n'est clairement pas dans un avion ayant battu pavillon FR !

Vous l'aurez compris, cet avion a connu un passé canadien ! A la fois chez Inter Canadian et chez Pascan Aviation.

Et il était bien plus beau qu'aujourd'hui !

Inter Canadian était une compagnie québécoise qui a cessé ses opérations il y a plusieurs dizaines d'années maintenant. A l'inverse, Pascan Aviation opère toujours mais avec une flotte de Saab 340 qu'Akivi nous a fait la joie de reporter récemment. 

A la sortie des WC, petit coucou à l'escalier.

Je profite de l'absence de la PNC pour photographier son galley. 

Vue sur la cabine. On peut admirer l'intégralité de la cabine et le faible remplissage. A gauche, la PNC s'est installée avec son livre. Le vol est quand même relativement long (1H30), il faut bien qu'elle s'occupe elle aussi.

Retour à mon 09A.

Dehors tout va bien. Je profite de l'instant présent.

On débute l'approche vers BER et le ciel s'ennuage. 

Le CDB prend la parole pour nous annoncer une descente mouvementée. Ce sera en effet bien le cas et on le sent encore plus dans un petit avion comme celui-ci.

On en sort relativement rapidement.

En finale

Le bout de piste n'est pas loin

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Et nous voilà posés à BER. J'aurais bien ajouté quelques minutes voire quelques heures de plus. Ce type de vol réunit tout ce que j'aime : un type d'avion aujourd'hui rare, une vieille carlingue en fin de vie, une cabine loin d'être pleine donc calme, un temps radieux pour admirer les paysages. Bref, le bonheur !

On arrive au terminal. A coté de nous, un TO pour ORY que j'aurais pu prendre mais la connexion était vraiment short, un Ryanair et 2 Sundair. On est dans la partie low-cost semble-t-il.

DEBARQUEMENT ET TRANSIT AVANT RETOUR AU BERCAIL

On débarque rapidement après que les valises cabines soient sorties et déposées sur le rack. Je laisse passer la meute de 10 personnes et je sors en dernier. Salutations chaleureuses de notre PNC danoise. 

Dernières vue sur mon ATR que je remercie pour ce chouette moment. Il repartira dans la foulée vers SCN.

Il a au moins le nez rouge, c'est déjà ça !

Je ne sais pas si je vais pouvoir rester airside ou non. Je croise les doigts pour éviter de repasser les contrôles qui peuvent être longs à BER.

Ça me parait pas mal … 

Yes ! Pas besoin de ressortir. 

Bye bye bel oiseau

Direction le salon pour patienter avant mon vol KLM retardé pour des histoires de valises mais ne mettant pas en péril ma connexion à AMS. Dommage, j'aurais bien découché aux frais de la princesse hollandaise et touché mon EU261. 

A défaut de coucher chez elle à Amsterdam, la princesse hollandaise me propose de gouter à sa boite en carton contenant de la "cuisine raffinée". 

Sur le chemin, je viens saluer un A330 TK repartant vers IST et un Air Cairo pour Hurghada si je ne me trompe pas.
BER est super pour admirer le trafic. 

Pour finir, la trace de mon vol DX123 …

… et les excellentes performances du vol.

A bientôt pour d'autres périples avgeek !