Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cette série pour le moins exotique, puisqu'elle me verra rejoindre le Groenland pour quelques jours de dépaysement au milieu des icebergs.
Pour les détails sur l'histoire, le contexte et la construction du routing, je vous invite à consulter le premier FR de cette série.
Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3FI128 - Economique - Ilulissat → Reykjavik - Dash 8-200
- 4FI548 - Economique - Reykjavik → Paris - Boeing 737MAX8
Après quatre magnifiques journées au Groenland, l'heure du retour en France arrive…
Pour appuyer le contraste avec le reste du séjour, la météo est mauvaise et la pluie tombe légèrement sur Ilulissat. L'occasion de se rendre compte à quel point nous étions chanceux depuis notre arrivée car le ressenti des paysages aurait été tout autre avec cette météo…
Evidemment, l'aéroport de JAV, au vu de sa taille et des équipements disponibles, le rend particulièrement sensible aux météos capricieuses. Je m'y attendais, mais notre avion est pour l'instant retardé d'une heure : si ce n'est que ça, ça va !
Suite à ma conversion avec les pilotes lors du vol aller, je m'attendais également à la possibilité que notre vol marque un stop carburant quelque part en route. A quelques minutes du départ de l'hôtel, l'information est confirmée par mail

Arrêt donc aux stands à Kangerlussuaq : notre JAV-KEF en Dash 8-200 est maintenant indiqué avec une durée de 5h05 !

C'est d'ailleurs assez surprenant comme choix de la part d'Icelandair car le temps de vol constaté entre JAV et KEF est en moyenne de 3h et là, nous allons faire 45 min de vol plein sud jusqu'à SFJ, puis repartir pour 3h de vol.
Surement une grosse cellule sur notre route qui nous aurait fait rallonger un peu trop notre itinéraire… Bref, safety first !
Petite parenthèse pour nos deux pilotes et pnc : ça leur fait une sacrée journée de travail étant donné qu'ils font l'A/R depuis KEF…
Aéroport d'Ilulissat
C'est donc sous la grisaille et avec la navette hôtelière que nous rejoignons l'aéroport, situé à 4 km du centre-ville.
On distingue notre piste de 800m sur la droite et tout au fond, la nouvelle en construction.


Nous avions déjà aperçu le hall des départs lors de notre sortie quelques jours plus tôt : ce n'est pas très grand mais adapté au trafic


Notre vol n'est pas le seul impacté : c'est la soupe à la grimace aujourd'hui !

Direction le fond de la zone pour l'enregistrement : il y a deux comptoirs AirGreenland, et un petit de côté pour Icelandair


On nous demande si nous avons bien été mis au courant de l'arrêt supplémentaire pour faire le plein de carburant. Pas d'impact pour nous : notre correspondance à KEF est de 6h à la base !
La préposée à l'enregistrement vérifiera scrupuleusement le contenu et le poids de chaque valise, y compris tout ce qui va en cabine. De nombreux pax devront défaire leurs sacs à dos pour mettre des choses en soute : poids limite de 6 kg à bord.

Promis, je n'ai pas embarqué de matière radioactive ou de tronçonneuse dans ma valise !

A la fin de notre enregistrement, la zone se vide avec l'arrivée de ce Dash en provenance de Nuuk. Normalement, nous sommes les prochains !

Côté shopping, il y a une boutique qui fait également office de snack rapide.


La restauration est basique et calorique. Comptez 9€ pour le hotdog frites

Pendant ce temps, j'observe la progression de notre avion sur FR24 et je le vois en approche. Je décide de faire un tour à l'extérieur pour assister à son arrivée sous un léger crachin.



Puis remontée de la piste et arrivée au parking. Le charriot élévateur est déjà prêt pour charger le conteneur des bagages.


L'embarquement
Une fois tous les passagers débarqués, nous sommes invités à nous présenter en porte 1, enfin, la seule porte de l'aéroport

La personne en porte vérifiera notre BP et demandera notre nationalité afin d'alimenter leurs statistiques internes.
Juste après la porte se trouve le filtrage sécurité : original de le trouver juste après le passage à la porte d'embarquement.
Il ne reste plus qu'à rejoindre notre petit avion. Le chemin à suivre est balisé par une succession de plots



Dernier coup d'œil sur l'aéroport d'Ilulissat

L'avion : Dash 8-200 (TF-FXG)
Informations sur l'avion
- Immatriculation : TF-FXG
- Type : DHC-8 202Q
- MSN : 445
- Mise en service : août 1996 (28.9 ans)
- Nom de baptême : Arndís auðga
Le père d'Arndís était un colon à Dalir, mais elle a souhaité choisir ses propres terres. Arndís auðga (« la Riche ») s'est installée à Hrútafjörður, au nord-ouest de l'Islande. Son épithète suggère qu'elle a acquis sa richesse alors qu'elle régnait sur son domaine. On ne sait que peu de choses sur Arndís car les documents écrits sont rares. Toutefois, si l'on sait lire entre les lignes, il est clair qu'elle était une femme forte qui a défié le patriarcat. Arndís a épousé Bjálki Blængsson, mais leur fils Þórður est connu sous le nom de sa mère : Arndisarson (fils d'Arndís, et non fils de Bjálki).

Informations sur le vol : JAV-SFJ
- Durée de vol effective : 0h46
- Distance : 249 km
- Altitude de croisière : 22.000ft
- Piste de Départ / Arrivée : 07 / 09

L'accueil en porte est un peu plus neutre que lors du vol aller. L'équipage sera aujourd'hui composé de 2 PNC : une en apprentissage, et une en supervision de sa collègue.
La cabine est la même sur tous les Dash8 d'Icelandair. En revanche, je n'ai pas pu réserver le 1F pour ce vol, la rangée était complète malheureusement.
Je me rabat sur le 4F, correspondant également à une issue de secours (mais en-deca du confort offert au premier rang). Dès l'instant où j'évite la banquette arrière de 5, tout me va de toute façon.


Le siège reste moyennement confortable : acceptable pour les sauts de puces habituels de cet avion, devient difficile pour la durée du segment JAV-KEF, mais si on rajoute un fuel stop au milieu, c'est dur !


L'espace pour les jambes est en revanche correct. Et comme pour le vol aller, seul le siège voisin restera inoccupé : on récupère le confort que l'on peut.

La fiche de sécurité présente dans la pochette avant

Ainsi que la carte simplifiée du BoB pour ce vol, dont seuls l'eau, le thé et le café sont gratuits.


Roulage et décollage
Nous sommes désormais prêts pour le départ : l'escalier est replié et la porte fermée. La PNC "en observation" présente les consignes de sécurité en suivant sa fiche, tandis que "l'expérimentée" rigole dans le cockpit avec les deux pilotes. Elle occupera le jumpseat pour le départ.
Les moteurs sont rapidement mis en route et nous parcourons le peu de distance qui nous sépare de la piste

Comme pour le vol aller, quelques centaines de mètres suffisent pour nous arracher au sol. Aussitôt les trains sont rentrés.

Je suis du bon côté pour avoir un aperçu aérien du nouveau terminal et de la piste en construction : Ilulissat va clairement changer de dimension !


Direction plein sud pour rejoindre Kangerlussuaq en survolant la Baie de Disko une dernière fois, avant qu'elle ne disparaissent sous les nuages.



Clairement le ressenti des paysages est tout autre que lors du vol aller : c'est beau, mais moins "waouh". La météo joue clairement.

Collation à bord
La PNC prépare le trolley et effectue un passage en cabine pour distribuer un verre d'eau et un chocolat à tout le monde


Approche et atterrissage
Le vol passe assez vite : nous entamons déjà les préparatifs en vue de la descente. Nous traversons plusieurs couches nuageuses avant de voir l'entrée du "fjord" de Kangerlussuaq

Les trains sont de sortie ! Le paysage est complètement différent de celui observé à Ilulissat : il n'y a pas d'icebergs ici


Touchdown après 46 minutes de vol !

La météo est encore pire qu'à Ilulissat. Nous rejoignons rapidement le terminal où les moteurs sont coupés. La porte est ouverte et l'équipage en profite pour faire un tour à l'extérieur mais les passagers doivent restés assis.

Ca discute pas mal dehors, et le camion met du temps à arriver… 15 minutes plus tard le remplissage de nos réservoirs peut débuter.

Nous n'aurons aucune interaction avec l'équipage durant l'arrêt, hormis la consigne de rester assis.
Roulage et décollage n°2
Après 40 minutes au sol, nous voila prêts pour rejoindre l'Islande.
Informations sur le vol : SFJ-KEF
- Durée de vol effective : 2h59
- Distance : 1.331 km
- Altitude de croisière : 25.000ft
- Piste de Départ / Arrivée : 27 / 01

Pas de nouvelles démonstrations de sécurité avant le départ. On s'active pour rejoindre la piste, d'autant plus que la visibilité diminue fortement.


Sauf que… juste avant de pénétrer, nous faisons demi-tour pour repartir en direction du terminal, mais que se passe-t-il ?

Nous devons attendre l'arrivée d'un autre avion avant de nous engager. Ce n'est vraiment pas de bol de vouloir décoller pile au moment d'une arrivée sur un aéroport qui ne compte que 10 vols par jour… (ou d'avoir reçu la clairance de mise en route et de roulage alors qu'une arrivée était en cours…)
10 minutes supplémentaires s'écoulent avant que ce Dash AirGreenland n'arrive au parking

Cette fois c'est la bonne : à noter que les arrivées et les départs se font face-à-face (au-moins pas besoin de remonter la piste pour décoller).


Nous quittons à nouveau rapidement le sol et prenons enfin la direction de l'Est pour rejoindre l'Islande


Nous changeons rapidement de paysages à l'extérieur


Puis vient la zone désertique qui avait tant fait rêver lors du vol aller, mais c'est là que l'on se rend compte de la différence de ressenti entre un ciel bleu et une météo couverte




Collation à bord
Avec une météo couverte et peu de visibilités extérieures, le vol est forcément plus long. L'équipage fait un nouveau passage avec le trolley du BoB, mais on sent que l'engouement du personnel de bord n'est pas aussi élevé qu'à l'aller.

Qui dit issue de secours dit plus d'espace pour les jambes, mais également une mauvaise isolation : mes jambes sont à nouveau bien gelées et on sent un léger courant d'air froid venir de la cloison. Hâte d'arriver à KEF !

Nous quittons le Groenland, l'occasion d'observer nos derniers icebergs flottants dans l'océan



Je sais qu'à ce point, il nous reste moins d'une heure de vol à tenir.
Approche et atterrissage
Nous entamons notre descente au large des côtes islandaises. A nouveau un paysage différent s'offre à nous : le temps est brumeux en cette fin de journée, peut-être renforcé par l'éruption volcanique de la péninsule de Reykjanes quelques jours plus tôt


Arrivée en douceur sur la piste 01, suivi d'un court roulage jusqu'au parking situé dans la zone technique/cargo au large de KEF

Aéroport international de Keflavik
Nous ne perdons pas de temps pour quitter cet avion où nous avons finalement passé quasiment 6h assis… j'ai hâte de marcher à l'extérieur !


Le retour au terminal s'effectuera évidement par bus

Nous sommes déposés au milieu de nul part et devons tout de même finir le trajet à pied jusqu'au terminal

Nous arrivons dans la partie DutyFree de la zone de récupération des bagages


Pas besoin de nous éterniser dans cette zone déserte : nos bagages sont enregistrés jusqu'à CDG. Il nous faut sortir en zone publique et refaire le parcours complet pour prendre notre correspondance

Avant de vous laisser entre les mains d'un nouveau bonus exceptionnel, jetons un rapide coup d'oeil aux chiffres du jour

Nous arrivons finalement à KEF avec 2h23 de retard sur l'horaire prévu.
Merci beaucoup pour cet opus totalement dépaysant dans un cadre absolument magique et magnifique !
Tu as eu du nez de t'y rendre avec le petit aéroport d'Ilulissat encore opérationnel. Le jour où des moyens/gros porteurs se poseront à JAV avec un cortège de touristes américains, le Groenland risque de n'avoir plus du tout la même saveur.
Cela valait bien 6h de DHC-8-200, modèle déjà bien rare, qui plus est sur une telle relation (cela me rappelle de bons souvenirs, pour avoir pris précisément ce Q200 entre REK et IFJ).
L'escale à Kangerlussuaq est également une "chance" puisque depuis l'ouverture de la nouvelle piste de Nuuk, cet aéroport est quasiment délaissé.
Cette liaison est vouée à disparaître prochainement, avec le retrait de ce type avion. La maison mère FI s'y rendra certainement en 737 Max une fois la nouvelle piste ouverte.
Très surprenant, le chocolat logoté Jökulsárlón (célèbre lac glaciaire)
A bientôt !
Très chouette vol pour les FRistes présents sur ce site.
Le vol est un peu rude de par l'aéronef utilisé (et le peu de confort) mais cela en vaut tout de même la peine : type d'avion sympa, aéroport et routing intéressant, jolis paysages.
Merci pour le partage !
Merci Vincent pour cette suite
Étonnant d'avoir fait une escale à SFJ. Une escale à KUS aurait été plus logique et plus court d'environ 100NM.
Très beau bonus avec la chance d'avoir eu un temps des plus corrects pour vagabonder sur la lande
A bientôt
Philippe