Avis du vol entre Reykjavík et Ilulissat en classe Economique avec Icelandair

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cette série pour le moins exotique, puisqu'elle me verra rejoindre le Groenland pour quelques jours de dépaysement au milieu des icebergs.

Pour les détails sur l'histoire, le contexte et la construction du routing, je vous invite à consulter le premier FR de cette série.

Aéroport de Keflavik

Nous débarquons de notre vol aux portes C. La grande majorité des pax prennent la direction de la sortie en Islande

Il y a quelques restaurants dans la zone de transit, certains offrant de belles vues sur l'extérieur

Pour des choses plus simples, des frigos et machines à café libre-service sont en place sous la surveillance des caméras

L'aéroport islandais fonctionne par plages horaires précises pour favoriser au maximum les correspondances entre ses vols vers les US et ses vols vers l'Europe.
Par exemple, la majorité des vols européens FI atterrissent avant 9h du matin, et tous les vols vers les US partent à partir de 11h. Puis plus rien ne se passe avant la prochaine arrivée des vols EU vers 14-15h, puis la nouvelle vague vers les US à partir de 16h.

Si comme moi, vous êtes en correspondance mais pas dans ce schéma là, vous vous retrouvez rapidement à errer seul dans les longs couloirs de KEF…

Je me trouve une place isolée tout au fond de la jetée avec une vue sur cet Air Canada. Les sièges sont équipés de prises USB et secteur

Le temps passe vite et il est bientôt l'heure de notre embarquement, à l'autre bout du terminal, dans les portes A. L'aéroport est toujours aussi désert…

Cette zone d'embarquement est vraiment très réussie.

L'embarquement

Seule la vingtaine de nos compagnons de route du jour sont présents en porte et attendent le signal

Avec une dizaine de minutes de retard, notre embarquement est lancé ! Bien évidemment, nous devrons emprunter un bus pour rejoindre l'appareil. Avec ce grand bus et le nombre de pax, nous sommes bien à l'aise à bord.

Après une dizaine de minutes de trajet, nous arrivons à l'extrémité ouest de l'aéroport, au niveau de la zone cargo et du centre technique Icelandair, où le seul avion présent est le nôtre.

Pas de cohue lors de la descente : chacun prend le temps d'immortaliser son portrait devant ce petit avion. Le personnel au sol n'insiste pas pour nous presser.

Certaines valises cabines, identifiées lors de l'embarquement, sont récupérées pour être envoyées en soute.

Le chargement du fret se termine à l'arrière de l'avion

L'un des deux turboprop qui vont devoir travailler plus longtemps que d'habitude sur ce vol

L'avion : Dash 8-200 (TF-FXK)

Informations sur l'avion
- Immatriculation : TF-FXK
- Type : DHC-8 202Q
- MSN : 446
- Mise en service : octobre 1996 (28.8 ans)
- Nom de baptême : Þuríður sundafyllir

Þuríður était connue pour être une "völva" (prophétesse) et on raconte qu'elle s'y connaissait très bien en magie lorsqu'elle s'est installée à Bolungarvík dans les Westfjords. On l'appelait la « Magicienne des ruisseaux » car elle pouvait jeter des sorts pour remplir tous les bras de mer de harengs. Pour la remercier, chaque fermier de la région lui offrit une brebis sans corne.

Informations sur le vol
- Durée de vol officielle : 3h25
- Durée de vol effective : 2h55
- Délai à l'arrivée : - 16 min
- Distance : 1.374 km
- Altitude de croisière : 24.000ft
- Piste de Départ / Arrivée : 01 / 07

L'accueil en porte est souriant par l'unique pnc de ce vol. Il faut faire attention à sa tête en montant à bord.

L'avion a beau avoir près de la trentaine, la cabine est récente et les sièges relativement confortables à première vue. L'avion comporte 37 sièges dont une banquette arrière de 5.

Pour des raisons opérationnelles, les 2 sièges avant gauche sont neutralisés

Durant l'OLCI la sélection des sièges était gratuite : j'en ai donc profité pour réserver le siège 1F, situé en issue de secours. L'espace pour les jambes et très satisfaisant. A noter qu'avec l'issue de secours, je gagne 1 hublot par rapport à l'autre côté.

Toute la littérature de bord est située dans une pochette sur le côté.

L'embarquement est rapidement réalisé. Le vol sera complet à l'exception du siège à côté de moi : confort supplémentaire donc. Mon espace de vie pour les 3 prochaines heures.

Roulage et décollage

Une fois la cabine prête, les consignes de sécurité sont présentées par la PNC. Elle demandera dans un premier temps si des islandais sont à bord. Devant la passivité de la cabine à sa question, elle réalisera les annonces et démonstrations uniquement en anglais.

L'escalier est replié et la porte fermée : le départ est imminent. 

Le moteur droit se met en marche, suivi du gauche quelques instants plus tard, avec le bruit habituel des turboprop et les vibrations cabine qui les accompagnent.

Direction le bout de la piste 01 pour le départ. J'avais perdu l'habitude des décollages rapides sur les petits avions : en quelques centaines de mètres, nous sommes déjà dans les airs.

Je n'ai pas oublié de prendre avec moi mon casque à réduction de bruit pour supporter le trajet. Nous profitons des belles vues extérieures sur la péninsule de Reykjanes et plus loin, le volcan Snæfellsjökull

La pnc tire ensuite le rideau pour préparer le service

Jetons un oeil à la pochette

La fiche de sécurité qui sort un peu de l'ordinaire.

Et la carte du BoB, simplifiée pour cette destination, ce qui peut aisément se comprendre. Les tarifs sont plutôt corrects et comme sur le vol depuis CDG, l'eau café et thé sont gratuits.

Collation à bord

Le service est prêt à débuter

Au 1er rang, il n'y a pas de tablette intégrée au siège : elle est stockée dans un compartiment de la cloison et se monte directement dans les accoudoirs.

J'opte pour la boite de tapas, plutôt de bonne facture (les produits sont conditionnés sous-vide)

En accompagnement du café, j'ai le droit à 2 carrés de chocolats

La pnc passera plusieurs fois durant le vol pour proposer un refill de boissons

Arrivée au Groenland

Le vol se poursuit sans encombre. Dehors il n'y a que le ciel et la mer à perte de vue. Puis, petit à petit, nous commençons à croiser nos premiers icebergs flottant à la surface

Rapidement leur nombre augmente et l'on aperçoit enfin au loin, l'immense terre vierge du Groenland

La partie côtière est très montagneuse avec de nombreux sommets créant des fjords s'ouvrant sur l'océan

Une fois cette première couche franchie, on constate que le relief s'aplatit pour ne laisser qu'une immense plaine de glace à perte de vue

Les vues aériennes sont magnifiques : nous n'avons pas l'habitude de les voir d'aussi près lors des vols transatlantiques. Mon siège au 1F est tout simplement la meilleure place de l'avion pour les vues extérieures, avec mes 2 hublots et une vue dégagée des moteurs.

Je ferai office de photographe officiel pour de nombreux pax qui me tendront leur appareil tout au long du vol : l'occasion d'échanger un peu avec eux. A l'instar du bar sur A380, mon 1F est "the place to be" :)

Nous avons quitté KEF depuis une heure, il nous reste maintenant 1h30 de survol devant nous avec des paysages "blancs" exceptionnels. La cabine n'est pas parfaitement isolée (probablement le joint de l'issue de secours) : ma jambe droite est congelée, ainsi que mes doigts de pied.

On peut distinguer facilement les différentes formes et "rainures" dans la glace qui cachent de nombreuses crevasses : tout bonnement magique !

Je profite d'un passage au galley pour échanger avec la pnc sur la possibilité de piquer une tête dans le cockpit. Elle me répond par la négative, qu'ils ne le font plus depuis le Covid malheureusement.

Quelques minutes plus tard, elle revient me voir pour me dire que les pilotes sont d'accord !

Je reste à l'avant une bonne vingtaine de minutes à discuter avec eux, de notre route, des spécificités du vol et du terrain de dégagement éventuel. Nous discutons également des modifications apportées à ce Dash afin qu'il puisse réaliser ce long trajet : un réservoir supplémentaire a du être certifié pour un emport de carburant, avec des jauges rajoutées "à l'arrache" au tableau de bord pour le suivi. Nous volons à 24.000ft, soit l'altitude maximum pour cet appareil, et malgré les conditions favorables aujourd'hui, nous aurons juste assez pour rejoindre JAV et prévoir un déroutement. 
L'OPL m'indique que le vol retour vers KEF va lui probablement comporter un fuel stop à SFJ en raison des vents de face.

La descente se prépare doucement, je rejoins ma place pour profiter de l'approche.

Approche et atterrissage

Au fur et à mesure que nous descendons, on commence à mieux distinguer certaines formes au sol

Le sol rocheux apparait désormais, la "civilisation" ne doit plus être très loin

La Baie de Disko est devant nous

On aperçoit la toute petite piste de 800m et les deux bâtiments de l'aéroport. Juste à côté, la nouvelle piste en construction avec son asphalte bien noire.

Les trains sont sortis, nous profitons au maximum de ce vol scénique, à quelques centaines de mètres au-dessus de la glace

Une fois dans l'axe de la piste, nous avons notre premier contact avec Ilulissat

L'approche est stabilisée, plus que quelques secondes avant de toucher terre. 

Demi-tour en bout de piste pour revenir vers le terminal. Assez inhabituel de voir une piste avec des icebergs flottant au large

Nous passons devant l'héliport AirGreenland

Je vous parlais tout à l'heure des problèmes d'isolation : on voit maintenant toute la condensation qui coule en cabine

Aéroport

Une fois les moteurs éteints et l'accès sécurisé, la pnc ouvre la porte et déploie l'escalier par la même occasion. Je quitte l'avion en bon dernier pour saluer l'équipage et le remercier du travail réalisé sur ce vol.

Personne n'est pressé : certains pax immortalisent encore leur arrivée au Groenland.

Les chariots à bagages sont eux aussi originaux

Direction le terminal à pied

Bienvenue à Ilulissat !

La zone de récupération n'est pas bien grande, mais en même temps pour une trentaine de pax, que demander de plus.

Une fois les valises retrouvées, direction le hall principal de l'aéroport, faisant également office de zone d'embarquement et d'enregistrement. J'y reviendrai plus en détail dans le prochain FR

L'heure de rejoindre le parking pour trouver la navette qui passe par les principaux hôtels de la ville (et nos premiers moustiques :X)

Dernier focus sur le timing avant de vous laisser découvrir le magnifique bonus qui suit !