Suite de ce week-end entre Dubaï et Abidjan, avec le second vol en Première d'Air France.
Voici le rappel du "pourquoi du comment" et du routing.
Un ami Ultimate me refile toutefois un tuyau : le DXB-CDG-ABJ est proposé à 170.000 miles. Certes, on est loin de l'intérêt du DXB-CDG-JNB à 180.000 miles que j'ai effectué deux ans plus tôt, certes les taxes sont élevées (350 € tout de même), certes les vols sont courts, certes Abidjan n'était pas forcément un premier choix, mais il faut faire avec l'inflation des billets primes et c'était ça ou rien. Et ça reste deux fois moins cher qu'un billet prime entre CDG et TYO ou SIN, pour une durée de vol totale à peu près équivalente.
Le bon point reste l'escale à Paris de 8 heures qui me permettra de bien profiter du salon la Première et du service au sol.
Pour boucler la boucle, il faut me pré-acheminer à DXB : ce serait fait en billet prime à 45.000 miles avec Air France. Le retour d'Abidjan était un peu plus compliqué en aller simple. Ce sera finalement TK qui offrira le meilleur rapport qualité / horaires / prix, à 300 € en Eco (le tronçon CDG-IST sera upgradé en J).
Au final, ça donne donc le routing suivant, avec 5 vols (dont 4 en 77W) en 5 jours :
Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3AF702 - Première - Paris > Abidjan - B777-300ER
- 4TK556 - Eco - Abidjan > Istanbul - A330-200
- 5TK1827 - Business - Istanbul > Paris - B777-300ER
Abidjan n'était pas une destination forcément dans mon scope, mais parfois il faut s'adapter, en l'occurrence avec le tarif attractif du billet prime proposé par Air France. Le bon côté des choses, c'est qu'ABJ est peu reporté sur ce site et une petite mise à jour de notre amie la BDD ne lui fera pas de mal.
Sauf que les formalités pour la Côte d'Ivoire ne sont pas aussi simples que pour d'autres pays (comme les Emirats), elles sont même assez contraignantes :
- le visa est obligatoire pour les ressortissants européens et coûte la coquette somme de 70 €
- la procédure d'obtention est complexe, avec une pré-demande à faire sur internet, en fournissant de nombreux documents (justificatifs de vols, réservation d'hôtel…)
- accessoirement, la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire
Etant déjà vacciné, je m'acquitte donc des formalités administratives, non sans quelque méfiance (le mail de confirmation de paiement du visa mettra deux jours à arriver…). Quelques jours plus tard, je reçois un message me confirmant mon "pré-enrôlement", avec un document comportant un QR Code à imprimer et à présenter à l'arrivée.
Pour l'heure, je vous avais laissé au salon la Première, fraîchement arrivé de Dubaï, revigoré par un bon petit déjeuner et une petite sieste réparatrice.
Commençons donc par un petit tour du salon, qui n'a pas changé dans sa partie principale.
Le vestibule d'arrivée donnant sur l'ascenseur menant à la zone publique est toujours aussi épuré.

Les rares nouveautés sont un peu discutables, comme cet étrange mannequin, assis sur une table avec une tête et des mains en fausse plante. Vraiment bizarre… A droite, le petit salon aux murs rouges capitonnés. Il sera privatisé pendant l'après-midi pour des officiels de Singapour (dont on admirera l'abnégation à tester la concurrence directe à SQ).

La trancheuse à jambon, purement décorative, a été déplacée ici.

Elle a été remplacée à son emplacement d'origine par la desserte à découper la volaille, qui ne manque pas de style.

La zone de restauration, elle, n'a pas changé. C'est resté très calme, même pendant l'heure de point de milieu de matinée (bon, on notera tout de même quelques Américains un peu bruyants).

Le bar.

On y trouve de bien jolis flacons.

Les dernières récompenses reçues commencent à dater un peu, a priori la dernière édition Skytrax a résolu le problème.

Les toilettes sont situées dans ces blocs, très joliment aménagés.


Pour l'heure, ce qui m'intéresse, c'est de prendre une bonne douche et de me changer après la nuit passée en vol. L'espace est vaste.

On y trouve tous les produits nécessaires pour se refaire un brin de beauté.

C'est tout revigoré que je retourne au salon. Cette zone restera très calme toute la matinée, et tant mieux.

J'avise un serveur, à qui je demande un peu de champagne. Après tout il est déjà presque 10 heures… Je choisis le Laurent Perrier rosé. Décidément, entre le salon à DXB et en vol, c'est du 100% LP.

Santé aux FRistes de tout poil, qu'ils voyagent en Première ou en low cost, sur un A350 tout neuf ou un improbable coucou. Le plus important, c'est le plaisir de voler et de voyager !

Je me rends à l'accueil du salon pour demander à être accompagné landside, car je dois me rendre dans une pharmacie, or il n'y en a pas airside. L'agente à l'accueil me dit de patienter et que quelqu'un viendra me chercher. Au bon d'un bon quart d'heure, je me rends à nouveau à l'accueil. Manifestement personne ne s'était préoccupé de ma demande. Finalement, après encore un moment à poireauter, une agente me lance : "Bon allez, je vais m'occuper de vous". Le mot était sympathique et spontané, mais c'est le seul moment où j'ai senti du flottement dans le service la Première.
Il faut dire que le nouveau protocole complique un peu les choses. Il nous a fallu reprendre la voiture pour nous rendre à l'extrémité du 2E, au pied du vestibule d'accueil.

C'est l'occasion de découvrir le nouveau salon d'accueil. Tandis qu'auparavant celui-ci servait juste à accomplir les formalités et prendre un café, il s'est totalement transformé, avec une zone de restauration. Celle-ci sert notamment pour les passagers à l'arrivée. C'est un progrès notable, car jusqu'ici les passagers la Première à l'arrivée n'avait aucun endroit dédié.

C'est sobre et chic, j'aime beaucoup.



Il existe même des salons privés (inclus dans l'option "suite", cf. ci-après). Mon accompagnatrice me fait la visite.

Me voici landside, j'indique à mon accompagnatrice que je peux me débrouiller tout seul pour trouver la pharmacie et que je la retrouve dans quelques minutes. Cela fait un peu étrange de se retrouver soudainement ici, après l'environnement feutré de la Première.

La pharmacie n'est pas loin, et elle porte bien son nom.

Une fois mes emplettes effectuées, je rebrousse chemin et retrouve les nouvelles installations d'accueil la Première. Les passagers au départ de CDG arrivent directement sur la gauche, mais il existe une porte de ce côté-ci aussi.

Et c'est reparti : passage du PIF puis à nouveau un tour en Porsche, sous un beau soleil printanier. C'est une machinerie rudement bien rôdée tout de même.

De retour au salon, mon accompagnatrice me demande si je souhaite visiter les nouveaux lounges. Il ne fallait pas m'en dire plus ! Ceux-ci sont attenants au salon, dans une nouvelle zone dédiée.

Normalement un majordome gère ces espaces mais là aucune d'entre elle ne sera occupée et donc pas de majordome en vue.

Les 3 suites proposées sont desservies par un couloir.

Celui-ci donne sur l'espace fumeur, accessible à tous les passagers (enfin, la Première bien sûr).

Chaque suite fait 45 m² et comprend un salon et une chambre. Deux suites peuvent être réunies en une seule grâce à une cloison coulissante.


L'endroit est superbe, dans les codes la Première. Chacune comporte un bel espace extérieur, lui aussi privatif.

Rien à dire, l'endroit est magnifique, d'un luxe discret et surtout dans un cocon à l'abri des regards. C'est sans doute ce dernier point qui fait le succès de cette option. De ma compréhension et des informations collectées, l'occupation est irrégulière mais suffisante pour rendre le produit viable. Il faut dire que ces suites sont vendues cher, très cher même. Elles sont donc parfaitement adaptés à des clients qui recherchent avant tout la discrétion et ne sont pas à quelques milliers d'euros près pour garantir celle-ci.
La tarification de l'option "Suite du salon la Première"
Air France propose deux offres distinctes.
L'option "Suite", réservée aux clients voyageant en Première, à 1.500 € ou 300.000 miles par Suite jusqu'à 2 personnes voyageant sur le même vol ; deux hôtes supplémentaires sont possibles, pour 990 € ou 200.000 miles par personne. L'offre indique qu'ils bénéficient du parcours au sol, ce qui signifie que le produit est destiné aux accompagnants ne voyageant pas dans la même classe de voyage (nounous, secrétaires, gardes du corps…).
L'option "Parcours + Suite", pour les passagers voyageant en cabine Business. Deux situations possibles :
- la ligne (et non le vol) ne dispose pas de cabine Première : 3.000 € ou 600.000 miles par Suite, jusqu'à 4 personnes
- la ligne est desservie en Première : 4.000 € ou 800.000 miles par Suite, jusqu'à 4 personnes
Précisons que l'occupation d'une suite n'est possible que 3 heures, ce qui est bien peu, notamment pour réellement profiter de la chambre.
Air France a fait évoluer ses conditions, car au lancement, l'offre était différente (un tarif par personne, qui donnait un tarif identique pour deux passagers avec une ou deux suites réservées.
Pour être complet sur le sujet, Air France propose comme auparavant d'autres options avec l'expérience la Première au sol mais sans les suites :
- Au départ ou en correspondance : 990 € ou 200.000 miles par personne
- A l'arrivée : 320 € ou 64.000 miles par personne
A noter que pour pouvoir souscrire à l'une de ces deux dernières options, il faut que le vol (et non la ligne comme ci-dessus) ne soit pas équipé d'une cabine la Première et que le passager ait volé en Première au cours des 12 derniers mois. Certains ont connu un temps où aucune condition n'était nécessaire et le tarif était 3 fois inférieur.
Chacun se fera son avis sur ces différentes options, mais à mon avis les tarifs pratiqués les destinent à une population très spécifique, dont je ne fais pas partie.
Notons par ailleurs une tarification en miles très surprenante pour ces options : 100.000 miles pour 500 €, alors qu'un billet prime A/R en Première à 700.000 miles vaut dans les 14 k€ (donc 100.000 miles pour 2.000 €). Moralité : gardez vos miles pour les billets primes, pas pour les options salon !
Air France a donc décidé très clairement de rendre l'ensemble de son offre la Première (vols et service au sol) parfaitement exclusive, et a priori cela semble fonctionner.
Cette digression effectuée, revenons en à notre FR. Cette excursion mérite bien quelques bulles, accompagnées de noix.

Mais l'heure tourne et il est déjà 11 heures, il est temps de profiter du soin Sisley, préalablement réservé. Celui-ci est gratuit, pour autant qu'on en reste au soin du visage, mais il est possible d'opter pour des massages ou des soins plus complets en option. Je regrette les massages du dos du temps de Biologique Recherche.

Je suis accueilli par la même hôtesse qu'il y a deux ans.

Après 30 minutes de détente, je retrouve Mathieu au salon et il est grand temps de passer aux choses sérieuses, il faut dire que le temps passe vite dans cet endroit.
Nous décidons de goûter le champagne blanc, et à la vue de l'étiquette, nous regrettons de ne pas avoir commencé plutôt par celui-ci. Ce Blanc des Millénaires 2024, la cuvée spéciale de Charles Heidsieck, est excellente !

Une bonne occasion à nouveau de trinquer à ce voyage. Vous noterez que mon camarade a été très généreusement servi, dans des verres que je trouve peu adaptés, que ce soit pour le champagne ou le vin.

Nous accompagnons le tout d'un assortiment de charcuteries. Il faut ici souligner que les tartines à l'ail étaient à se rouler par terre.

Allez, il est temps de passer à table. Avec un embarquement vers 13h15, il ne faut pas lambiner.
Voyons voir la carte. Les liquides, dont nous avons eu un avant-goût, sont prometteurs, et plusieurs noms sont particulièrement aguicheurs. Diantre, il va falloir faire des choix !

La carte des spiritueux n'est pas mal non plus, on se dit qu'il faudrait une escale de plusieurs jours pour pouvoir goûter à tous ces nectars. Les références sont très hexagonales, selon la doctrine de la maison, mais fort heureusement l'ayatollisme en la matière n'a pas été poussé jusqu'à supprimer les Ecossais et les Japonais de la liste des whiskies.

Les cartes des boissons ne serait pas complète sans la dernière double page. Notons que pour les cocktails, si c'est l'Alchimiste qui opère en vol, c'est le Fetichist qui sévit au sol.

Une seule double page pour le solide, mais celle-ci tient la route. Pour les aventuriers, le baba se déguste aussi bien au rhum qu'à l'armagnac.

Comme souvent, le plus difficile reste de choisir, et choisir c'est renoncer. Je décide de sortir un peu des sentiers battus et commence par le pâté en croûte au foie gras et volaille. La part est très (trop ?) généreuse, mais c'est à la fois simple et délicieux. Mention spéciale pour la pâte feuilletée.

Sans hésiter, c'est un verre de ce Gevrey Chambertin qui l'accompagnera. On aurait apprécié un millésime un peu plus âgé.

Pour le plat, j'opte pour le filet de sole à la grenobloise et aux asperges blanches à peine gratinées. Mathieu, qui a pris la même chose, a l'audace de demander s'il est possible de l'accompagner d'un peu de caviar. La requête est acceptée sans difficulté, le résultat est particulièrement réussi.

Ce chablis premier cru 2018 des Vaucopins sera parfait.

Je tente ensuite le plateau de fromage, sélectionné par Marie-Anne Cantin, célèbre fromagère parisienne et fille du fondateur de la Guilde des Fromagers.

Pour compléter la dégustation, ce Boyd Cantenac, troisième grand cru classé de Margaux, est excellent dans ce millésime de 2015.

J'ai évité les coquillettes à la truffe, je n'irai pas dans la facilité non plus avec le dessert. On oublie donc le baba au rhum et j'essaie, sur les conseils de notre serveur, le soufflé noisette et son sorbet citron.

Là encore, une réussite.

Nous terminons de déjeuner vers 13h30, comme vous pouvez le constater, c'est toujours très calme.


J'ai demandé à pouvoir embarquer dans les premiers et à 13h50 mon accompagnatrice, qui m'a préalablement été présentée, vient me chercher. Mathieu de son côté souhaite prendre encore son temps au salon. En Première, le protocole s'adapte aux préférences de chacun.

C'est donc reparti pour un tour en Porsche.


La promenade sur le tarmac est vraiment sympa. Ici un 777-300ER sur le départ pour DXB.

Là un A350 pour BOG.

Après un (trop) court trajet de quelques minutes, nous voici arrivés au pied de F-GSQL, le 777-300ER qui nous amènera à Abidjan, baptisé "Azay-le-Rideau", du nom d'un village de Touraine célèbre pour son château.

En accédant à la passerelle, j'ai une belle vue sur l'A350 aperçu tout à l'heure.

Par contre je n'aurai pas mieux pour notre oiseau du jour, qui est toujours en plein avitaillement.

Nous arrivons dans la passerelle principale et fendons la foule des passagers, qui ont déjà commencé à embarquer. Comme toujours, Air France dédie la première passerelle aux passagers la Première. Comme je m'étonne qu'elle soit condamnée par une porte vitrée nécessitant un badge, mon accompagnatrice m'explique que c'est une mesure devenue nécessaire, certains passagers indélicats ayant parfois l'idée de l'emprunter pour embarquer plus rapidement… Certains ne manquent tout de même pas de culot.

Mon moment préféré !

Je suis remis entre les mains de l'équipage, et notamment de Cyril, le PNC qui officiera aujourd'hui en Première.
Pour changer du vol précédent et laisser le 1A à mon camarade, j'ai choisi le 1L. Je note que la cabine n'a pas été préparée comme pour le vol précédent (plaid, bouteille d'eau, etc.). Pas de petit mot d'accueil personnalité non plus, mais ça me va, ils ont d'autant plus de valeur lorsqu'ils ne sont pas systématiques.

La cabine est encore vide. Je me répète, mais je trouve vraiment l'ambiance de cette cabine très agréable, à la fois ouverte et feutrée.

Derrière le rideau, la Business a déjà fini d'embarquer.

Tout va bien : plaid et chaussons sont rangés dans le tiroir sous l'ottoman.

Cyril prend les devants et me propose à boire. Le Laurent Perrier Grand Siècle m'ira très bien.

La bouteille n'étant pas encore très fraîche, Cyril préfère n'en servir qu'un fond afin qu'il se rafraîchisse encore un peu. L'attention de sa part est louable, mais les bouteilles devraient être déjà à bonne température dès l'embarquement.

Tiens, à côté de nous se trouve un A330, plus si fréquent dans la flotte d'Air France. Et je ne croyais pas si bien dire, car en consultant l'historique de vol de F-GZCM sur FR24, celui-ci fera ce jour-là son dernier vol (un A/R vers Douala).

Le protocole se met en route et Cyril me propose la trousse de confort. Ayant eu la blanche sur le vol précédent, j'opte pour la rouge. J'en profite pour demander également un peu d'eau.

Présentation de la trousse, avec un contenu qualitatif, même si le contenant en lui-même n'est pas forcément pratique à réutiliser.


Cyril me propose ensuite le pyjama. Ayant déjà été doté sur le vol précédent, je lui demande une coupe femme pour Madame. L'emballage est rouge, mais le pyjama est bien de couleur sombre. Le modèle femme présente une coupe un peu différente, avec un col en V.

Bon, on est pas mal du tout…

Entretemps, Mathieu m'a rejoint, ainsi qu'un autre passager, qui sera très discret pendant tout le vol.
Nous prenons tranquillement le verre d'accueil l'un en face de l'autre en attendant que l'avion soit prêt à partir. Nous ne repoussons qu'à 14h50, avec 40 minutes de retard. Mais en Première, ce n'est jamais vraiment un problème.
Nous rejoignons la file des appareils qui attendent pour le décollage, sous un magnifique ciel où alternent soleil et nuages.


Les GE-90 envoient le paquet, et nous voici en pleine ascension. Au loin le terminal 1.

C'est parti pour près de 6 heures de vol, direction plein sud.

Je profite des 4 hublots.

Même si la première partie du trajet est décevante du point de vue de l'IFE naturel : les nuages masquent la vue.

Passons faire un petit tour aux lieux d'aisance. On y trouve des produits Sisley.


A noter la présence d'une banquette rabattable, très pratique pour se changer.

Je passe faire un petit coucou à Mathieu. Je ne floute pas son sourire, pour vous donner une idée de l'ambiance à bord.

Qui bien que bonne reste très calme. Vue sur mon siège, de l'autre côté. C'est large, un 777 !

Ayant déjeuner il y a peu au salon, nous indiquons à Cyril que nous prendrons le repas en fin de vol. Ceci nous laisse un peu de temps pour nous reposer et vaquer chacun à nos occupations. Cyril tire le rideau du milieu, ce qui me garantit une confortable intimité.

Petit détail, avec l'hippocampe brodé sur le rideau.

Intimité renforcée par l'occultation partielle des hublots.

Nous passons à ce moment-là au-dessus du sud-ouest, pratiquement au-dessus de Bordeaux.

Voyons voir le casque, de la marque Denon. Je ne suis pas un spécialiste, mais celui-ci fera l'affaire.

Je regarde un film d'un oeil, guettant les vues extérieures. Le temps se dégage lorsque nous survolons le nord du Maroc, mais ça reste encore brumeux.

Au fur et à mesure, les paysages deviennent de plus en plus désertiques, c'est magnifique.


Malheureusement, je suis côté ouest et j'ai beaucoup de reflet.

Commence ensuite la traversée du Sahara, que j'attendais avec impatience, et je n'ai pas été déçu.



Avant le repas, je décide de me dégourdir les jambes et commence mon petit tour de cabine. Ici la seconde cabine J, bien complète.

La W, avec les anciens sièges coques.

Et enfin l'Eco, qui n'est pas complète mais bien remplie tout de même. C'est là qu'on se rend compte de la différence de densité entre chaque classe, tout de même.

De retour vers l'avant, voici le bar dressé pour la J.

L'heure avance, qu'est-ce que ça passe vite ! Cyril vient nous proposer de commencer le service.
Je commence par une flûte de champagne LPGS.

Je suis soutenu dans cette initiative par mon compère.

Alors, qu'y a-t-il au menu aujourd'hui ?
Caviar en amuse-bouche, soupe, deux choix d'entrée, quatre choix de plats (signés Arnaud Lallement), salade, fromage, desserts d'Angelo Musa.

Pour les vins, outre le LPGS, un seul blanc (!!), un rosé et un sauternes. C'est déjà plus robuste sur les rouges avec 3 sélections, mais globalement la carte des vins est vraiment un point faible de cette Première, comparé notamment à la concurrence (je ne parle pas le LH bien sûr).


Comme je l'avais présenté dans le précédent FR, on retrouve les cocktails proposés par l'Alchimiste et les spiritueux.

Enfin les softs, avec une sélection de thé Palais des Thés (différente de la business).

Nous commençons par le caviar, avec la cuillère en nacre, mais bien sûr sans le citron ni la crème fouettée.

Installation de la table et des assiettes, au logo la Première.

Commençons avec l'entrée : langoustines, nagée crémée et citron caviar.

Accompagnées d'un Beaune 1er cru.

Puis le service du plat (nous avons fait l'impasse sur la soupe), servi sous cloche, ce qui fait toujours son petit effet.

Lors du choix, j'ai hésité en prenant l'agneau et son jus, déclinaison de carottes, car j'aime l'agneau rosé. Cyril m'a promis qu'il ferait de son mieux.

Le résultat est plutôt convainquant, et la viande était particulièrement tendre. Un régal !

On reste sur le Beaune, mais en rouge.

Mathieu, de son côté, s'est laissé tenter par le cabillaud, sauce au vin jaune, artichaut en barigoule, joliment dressé. Il n'en a pas laissé une miette !

Pour une bonne partie du repas, nous avons été scotchés au hublot, avec des vues merveilleuses sur la grande mer de sable. Un spectacle fascinant !




A mesure que nous nous approchons d'Abidjan, les nuages reprennent le dessus, mais le spectacle n'en est pas moins superbe, surtout avec la lumière rasante du soleil couchant.


Impasse sur la salade et le fromage, nous passons directement au dessert. Ode chocolat caramel pour Mathieu, 100% vanille pour moi. Pour mémoire, c'est le même dessert que j'ai eu il y a deux ans entre CDG et JNB. Bien sûr, un peu de sauternes pour couronner le tout, un agréable Doisy-Védrines de 2016.

C'est la fin du repas, nous profitons de la belle lumière du soleil couchant.


Terminons avec un petit café.

Celui-ci est accompagné de quelques chocolats de Pierre Hermé.

Il fait désormais presque nuit. Mon Dieu que cela passe vite !

Je conclus ces agapes par un cognac, tandis que Mathieu revient à ses bonnes vieilles habitudes avec un gin tonic.

Un mot à ce stade concernant l'équipage. Cyril a été parfait pendant tout le vol, tout en discrétion et en efficacité. Il a été remplacé par sa collègue Céline au cours du repas pour son temps de repos. Nous aurons d'excellents échanges avec tous les deux, et ainsi qu'avec la CCJ et la CCP, qui passeront un moment à discuter avec nous à la fin du vol.
Celle-ci arrive hélas bien trop vite et il est temps de commencer à préparer la cabine. Cyril invite gentiment Mathieu à rejoindre sa place et débarrasse la table. Il ne manque pas non plus bien sûr de venir prendre congé, l'occasion pour moi de le remercier pour ce vol.
L'ambiance en cabine est calme et tamisée.


Mathieu termine tranquillement son gin tonic.

Derrière, les PNC commencent à préparer la cabine à l'atterrissage.

Nous voici en vue des premières lumières d'Abidjan.

L'approche se fera directement par le nord, en passant au-dessus de la lagune d'Abidjan.

Atterrissage dans la nuit noire et arrivée près du modeste terminal d'ABJ.

Nous y retrouvons un A330 de Brussels Airlines.


Et voilà, il est temps de débarquer. Six heures, c'est court quand même…
Vient donc le moment des au revoir avec notre adorable équipage. Dans la passerelle, deux accompagnants attendent les passagers Première. Mathieu et moi partagerons donc les services de cette grande Ivoirienne, qui peinera à décrocher un sourire. L'autre accompagnant prendra en charge notre co-pax.

Au revoir F-GSQL et merci à nos PNT pour nous avoir conduits à bon port.

A ce moment, va se poser la question des formalités d'entrée dans le pays, et c'est là que le service de la Première n'est pas seulement agréable, il est aussi fichtrement efficace. Peu de photos étant donné le nombre de policiers et l'ambiance qui règne. Mais voici la procédure d'arrivée.
Notre accompagnante, toujours aussi glaciale, nous conduit tout d'abord à deux bureaux où des agents peu amènes attendent les ressortissants étrangers derrière d'énormes ordinateurs antédiluviens. Là, nos QR code de pré-enrôlement sont vérifiés et nos passeports agrémentés d'un magnifique visa ivoirien sur une pleine page. En me relevant, je note la longue file d'attente qu'un débarquement en premier nous a évitée.
Puis nous nous engageons dans la file de la PAF. Notre accompagnante emprunte une file fast track qui nous évitera une longue queue.

Un agent vérifie mon certificat de vaccination, mais vu le faible nombre de millisecondes que son oeil a passées dessus, je doute qu'il ait réellement pu contrôler quoi que ce soit.
Puis vient la PAF, avec un officier au képi aussi large et haut que celui d'un officier soviétique. L'ordre de passage semble répondre à des règles qui nous sont inconnues, mais là encore notre accompagnante forcera le passage et nous obtiendra chacun un tampon en bonne et due forme.
C'est donc seulement 15 minutes après avoir débarqués que nous nous retrouvons landside, malgré toutes les formalités administratives nécessaires et l'exotisme de leur mise en oeuvre. Le hall des arrivées est d'ailleurs très animé, avec de nombreuses personnes venues accueillir des passagers en provenance de Paris.

Voici d'ailleurs le FIDS des arrivées de la soirée. Celui-ci est bien peu chargé pour une capitale, avec 3 vols venant de Paris, quelques vols régionaux et un vol TK.

Grâce à notre accompagnante, nous évitons les innombrables sollicitations de taxis plus ou moins officiels. Elle nous accompagne au bureau de change pour récupérer quelques francs CFA puis nous commande via la plateforme Didi un VTC pour nous rendre jusqu'à notre hôtel. Là encore, elle aura été d'une aide précieuse, malgré son attitude plutôt désinvolte et distante. En discutant avec elle, j'ai compris qu'elle travaillait exclusivement pour les passagers Première d'Air France, on peut donc imaginer que ceux-ci sont effectivement bichonnés. Elle nous accompagne même jusqu'au véhicule pour s'assurer de notre bonne prise en charge.


Une demi-heure plus tard, nous voici arrivé dans notre hôtel, une petite pension de quelques chambres tenue par un couple franco-ivoirien.
Etant arrivé au bon de mon quota de 150 photos, le bonus sur Abidjan sera dans le prochain FR, mais voici quelques images de notre hébergement, l'hôtel Jaddis que je recommande. A notre arrivée, par une chaleur étouffante, une petite baignade réconfortante sera suivie d'une pluie diluvienne, avant de céder la place au soleil le lendemain.


Merci de m'avoir lu et à bientôt pour la suite !
Je dois dire que voyager dans ces conditions, cela donne envie. Comme me disait un ami, est-il vraiment bon de tester l'inaccessible ? C'est qu'on s'y habituerait. Chacun sa réponse, la mienne est un grand OUI.
Le seul point négatif, c'est qu'en effet, cela ne dure que 06h00...
Merci pour ceci ;)
Je confirme que tester la Première est un véritable plaisir, même si pour l'instant ce n'est pas dans mes moyens de m'y habituer ^^
Je pense que quelle que soit la durée, un vol en Première est toujours trop court.
A bientôt !
Merci pour le FR et la visite…
Je confirme qu’il y a une clientèle pour le produit « Suite » qui n’est absolument pas à quelques milliers d’euros prêt (en fait c’est l’option entre la P ou un jet privé…)
Pour le reste, c’est le produit P avec ses (grandes) forces et (quelques) faiblesses…
Merci pour le commentaire.
J'avais lu que la crise de 2008 avait fait exploser la demande pour les vols en First... Pour certaines personnes, c'est un moyen de faire des économies par rapport à un vol en jet privé.
Merci pour le FR
La France devrait faire de même avec les ressortissants ivoiriens, par simple réciprocité. En général, en moins d'un an, on a une dérogation.
Pour avoir testé SQ en First au départ de CDG, le salon AF est vraiment First, alors que SQ n'était que Business à l'époque. Ceci explique peut être cela à moins que ces officiels ne soient des invités de la France.
Le bloc fait un peu bloc sanitaire. Ou c'est moi ?
Ce qui ne représente pas deux cycles complets de sommeil. Une aberration.
3 des mes préférés ... j'aurai fini mignon ....
Ca c'est du pâté en croute, du vrai, du haut de gamme qui a réveillé en moi le "charcutier" qui dort. En général, les gens n'aiment pas le pâté en croute parce que la croute (ce qui coute le moins cher) est épaisse et lourde alors que dans la recette originale (ce que tu dégustes) elle doit être fine et ne servir qu'à maintenir la cohésion des ingrédients de sa garniture. Là c'est du très très beau.
Bel affinage
C'est de pire en pire tout du moins en France.
Ca fait un peu club anglais.
C'est (aussi) là qu'on se rend compte de la différence de densité entre les tarifs.
On va finir par convertir complètement Esteban à nous deux.
En First c'est toujours trop court
Bien vu le parcours de sortie, parce que j'imagine bien sans le coupe fil. En plus, les Français ayant de moins en moins la cote en Afrique Occidentale Française, avec des douaniers qui ne sont jamais à court d'imagination pour faire de la gratte (je me souviens d'une mission en Côte d'Ivoire où la comptabilité du client nous donnait du cash pour payer le flic qui - tous les jours - nous arrêtait pour "contrôle" sur la route (quasi déserte) qui menait au site.
Bons vols
Merci JM pour le commentaire.
En fait ce n'est pas l'entrée "normale" puisque j'ai pris le chemin des écoliers en passant en zone publique. Je suppose que l'accueil vu de l'entrée la Première est plus gratifiante.
Surtout au prix que sont facturées ces suites. Je vois mal les agents virer des clients pour temps écoulé.
Je confirme qu'il était excellent ! La portion était presque trop grande pour une entrée.
Concernant les tarifs, je parlerais d'élasticité plutôt que de densité...
A force ^^
A bientôt.
Merci pour ce report.
De la première à la dernière ligne, cette expérience fait vraiment envie, Il y a de fortes chances que ça ne m’arrive jamais mais pour autant, la compagnie nationale joue vraiment dans la cour des grands.
Que ça doit être frustrant que le vol ne fasse que six petites heures.
Bons vols
Merci Greg pour le commentaire.
Les tarifs en miles rendent (du moins rendaient) les billets en Première pas si inaccessibles.
A bientôt !
C’est bizarre, le Mike Charlie a été sorti de la flotte en septembre 2024 puis démoli depuis.
https://www.planespotters.net/airframe/airbus-a330-200-f-gzcc-air-france/e22p6e
C'est une erreur de frappe, il s'agit bien du Charlie Mike.
Merci pour ce FR dans une cabine prestigieuse.
C'est pas faux.
Vrai pour beaucoup d'options dont certains surclassements…
Malheureusement la difficulté d'obtention d'un visa Schengen pour un Ivoirien n'encourage pas le pays à faciliter la délivrance de ses propres visas.
Le salon est vraiment bien décrit, je le trouve particulièrement bien conçu et les photos donnent l'impression qu'il est toujours assez peu fréquenté. Repas de haute qualité tout comme les boissons.
A bord la prestation est habituelle avec des PNC très présents mais une carte des vins un peu légère.
A bientôt,
Merci pour le commentaire.
Sans doute, mais on peut supposer que les problématiques de gestion des flux ne sont pas les mêmes pour les deux pays. En l'occurrence, on pourrait imaginer que la Côte d'Ivoire veuille favoriser le tourisme plutôt que le contraindre.
Le salon est resté calme toute la journée, j'ai du mal à croire que les cabines P de tous les vols étaient pleines.
A bientôt.
Encore une excellente expérience dont le seul défaut est d'être trop courte ^^
Les formalités d'entrée ne me paraissent pas trop compliquées, du moins dans la lignée de ce que font beaucoup de pays pour beaucoup de passeports. Il faut dire qu'on est vite habitués à des formalités simples grâce à nos passeports européens 😄
Merci pour ce FR
Merci Moritz.
Une expérience en Première est par définition toujours trop courte ;-)
J'ai un peu simplifié, mais les formalités d'entrée étaient tout de même alambiquées, avec beaucoup de justificatifs à fournir. Il était même demandé un extrait d'état civil, qui n'a finalement pas été demandé à l'arrivée.
A bientôt.