Avis du vol entre Cologne et Istanbul en classe Economique avec Turkish Airlines

Cela a commencé par une convocation à une réunion le lundi 2 juin à Doha. Vu d'un point de vue qatari, c'était un plan honnête, puisque cela ne demandait que de voyager le lendemain du week-end. Sauf que leur week-end, c'est le vendredi et le samedi. Et sauf que mon week-end ce week-end là, c'était du jeudi au dimanche, car c'était le pont de l'Ascension, que je n'allais pas passer à Paris, mais à Cologne avec des amis. Et sauf que cette réunion méritait amplement d'être préparée sur place avec mes collègues. Quels que soient les routings envisagés, car il y a eu beaucoup de changements de date et donc de lieux de départ, ils avaient tous avaient l'intérêt commun de ne pas mettre en danger mon statut FB Ivory, ni leurs équivalents chez *A et OW.
Et c'est ainsi que pour finir, devant vos yeux émerveillés, commence ce routing de rêve (tout le monde n'a pas le privilège de passer une nuit en éco dans des monocouloirs pour aller travailler un dimanche) :
CGN – IST : TK1673 A320 éco : vous êtes ici
IST – HIA : TK782 A321 éco : c'est là
HIA – CDG : QR41 A340 éco : c'est là
[Mes lecteurs savent que mes FR ont tendance à être un peu longs et qu'il est préférable de se verser un bon café (turc, en l'occurence), avant d'en commencer la lecture. Vous êtes prévenus !]
CGN est relié à la gare centrale de Cologne par une ligne de S-Bahn, mais mon point de départ étant loin de la gare, ce FR commence banalement par un trajet en taxi sur l'autoroute.

Outre qu'il y avait un euro de frais, payer par carte bancaire était une petite perte de temps, car le chauffeur devait d'abord configurer son téléphone mobile en hub wifi pour effectuer la transaction.

Le hall D de CGN (aussi appelé Terminal 2) est vaste et lumineux, et il n'y avait vraiment pas foule.

Pas d'inquiétude : aucun retard n'était annoncé au FIDS

Le trafic n'est d'ailleurs pas particulièrement intense au départ de ce terminal : 11 vols de 18h55 à 23h55, soit deux par heure en moyenne.

Il y avait fort peu de queue à l'enregistrement du seul vol TK de la fin de journée, et j'ai d'autant moins attendu qu'une fois avoir traités ses PAX, l'employée du comptoir J/Elite m'a fait signe d'aller vers elle.

Pas de bagage en soute ? Puis-je contrôler votre bagage à main ?
Ne sachant pas si TK est stricte à ce sujet en Y, j'avais vérifié à l'avance les restrictions relatives aux bagages en cabine…

… et j'avais fait attention à ne pas dépasser cette limite de 8kg pour mon bagage à main. Je ne suis pas certain que ma sacoche de PC était plus légère.

Mon bagage a donc reçu cette étiquette attestant de son acceptabilité en cabine. Il y en avait déjà une relative à son acceptabilité dans ce FR.

Et j'ai reçu mes BP pour ce vol et le suivant.

Le PIF de CGN fait partie de ceux qui débouchent directement airside, sans la moindre séparation, ce qui permet de montrer à quoi il ressemble, c'est-à-dire à un peu n'importe quel autre PIF, à part la présence d'une cabine qui serait d'essayage dans un grand magasin, mais de fouille corporelle ici. Je n'ai aucun reproche à faire au sujet de la courtoisie du personnel.

Une fois arrivé airside, on découvre un nombre assez limité de boutiques, pas follement passionnantes.

Pour ce qui est du spotting, c'est un peu limité, car non seulement le trafic n'est ni intense, ni varié, mais de plus les cheminements de sortie de l'avion créent une double paroi vitrée sur une proportion importante du terminal qui serait sinon très spotter friendly. Les 738 Air Berlin sont très présents à CGN

Cet A319 LH semble se sentir un peu seul

J'ai également aperçu un Jumbolino Cityjet stationné au large

Un A321 Atlasjet, arrivant ici au contact précédé d'une voiture Follow me

Un 738 Sun Express

Et deux jets privés : un Dassault Falcon 900

Et un Canadair Challenger 850

Là, j'ai un peu plus de difficulté d'identification, mais le pilotage à trois n'a pas dit son dernier mot.

Comme chez les grands, il y a possibilité d'évacuation par toboggan ou par les ailes.

Ce n'est indiqué nulle part, mais il y a un accès wifi gratuit et sans limitation de durée à CGN.

… ce qui me permet de respecter la tradition de l'écran corporate du jour :

En revanche, ce qui manque vraiment, ce sont les prises électriques. Les seules que j'ai trouvées, explicitement mises à la disposition des voyageurs, étaient ici, dans un lieu par ailleurs d'une impeccable propreté.

En l'absence de personne handicapée à l'horizon, j'ai squatté un siège et une prise multiple pour y brancher la mienne.

Cela m'a permis de recharger mon appareil photo, mais le moins que je puisse dire est que la chose n'a pas été appréciée du tout par l'employée du kiosque qui se trouvait de l'autre côté quand elle a fini par me découvrir. Je comprends trop bien l'allemand pour chercher à alourdir mon cas en pareille circonstance, d'autant que j'étais justement en train de ranger mes affaires.

Si je suis resté une heure dans la zone des vols Schengen, c'est que l'accès à la porte D10 ressemblait à ceci quand je suis arrivé airside.

Un policier par ailleurs charmant m'a appris que l'accès à ces portes d'embarquement n'ouvrait qu'une heure avant le décollage, ce qui fut effectivement le cas.

Quelle est la deuxième langue étrangère en Allemagne ?

Accès à la zone airside non Schengen à H-60' quand l'embarquement commence à H-40', c'est largement assez pour profiter de son offre de restauration :

… où les employés sont aussi nombreux que ceux des boutiques duty-free qui pourraient être ici.

En fait, c'est avant le contrôle des passeports qu'il faut faire ses emplettes. Toujours est-il que je ne suis pas le seul à photographier l'appareil en partance pour IST.

Il s'agit de cet A320

Pour le moment, la porte est déserte

Mais à l'heure dite, une queue bien ordonnée se forme, sans respect excessif des zones si j'en crois les quelques BP que j'ai aperçus.

Présentoir de journaux pour la plupart turcs, mais il y avait l'International Herald Tribune et le Financial Times dans la pile.

Traversée de la J, en 3+3 et siège milieu neutralisé

Et la cabine Y, photographiée ici à l'arrivée, avec des appuie-tête de couleur rouge et noire, disposée de manière un peu aléatoire. Je trouve le résultat plutôt plaisant, mieux que s'ils avaient été uniformément de l'une ou l'autre couleur.

Voici ma place

Le pitch, c'est du standard de classe éco de compagnie legacy dans un A320 : 18cm une fois décomptée l'épaisseur de la poche à magazines de vol que je n'ai pas ouverts.

Il ne faut pas attendre des merveilles de l'inclinaison du siège. En revanche, le plus non négligeable de ces appuie-tête rouges et noirs est qu'on peut les tirer de chaque côté, pour se caler la tête quand on dort ou somnole.
Notez le bouton permettant d'accrocher sa veste.

IFE collectifs, sur lesquels sont diffusées les consignes de sécurité avant le décollage…

… et un dessin animé sans intérêt pendant le vol. J'ai découvert en quittant mon siège l'existence d'écouteurs, et déploré de toute façon l'absence de géovision.

D-AILB, l'un des A319 de Lufthansa, derrière le winglet rouge de TK

Décollage, avec 19 minutes de retard pour cause de contrôle aérien à IST, qui ne sera pas rattrapée. Vers la fin du vol, le CDB nous a annoncé une mise en circuit d'attente, toujours pour cause de contrôle aérien, qui n'a finalement pas eu lieu.

Le centre de Cologne se trouve à peu près là où le Rhin disparaît sous l'aile.

Avec énormément de bonne volonté, vous pouvez distinguer la cathédrale

Un aperçu de l'extrémité de l'agglomération de Cologne. La couverture nuageuse réduira le nombre de photos aériennes de jour à la portion congrue.

Ca fait bien d'inclure une photo air-to-air dans un FR, mais cet appareil volait vraiment trop bas, sous des couches d'air vraiment trop brumeuses.

Quand l'extinction de la consigne lumineuse le leur permet, les PNC distribue un loukoum à chacun.

Loukoum que je sais être de bienvenue, car c'est écrit dans toutes les langues que je sais lire, plus quelques autres plus absconses à mes yeux.

J'avais terriblement soif, et cette photo de gobelet de plastique à la décoration plutôt réussie a été effectuée après un test de l'appel PNC.

Cela aurait pu être le record mondial du 100 mètres si les A320 étaient suffisamment longs pour être homologués pour l'épreuve.

En fait, je n'ai pas fait exprès, mais une PNC était à quelques rangs de là. N'empêche qu'elle a réagi littéralement au quart de tour. Le menu : deux plats chauds sont proposés.

Dans deux brumeuses trouées de la couverture nuageuse, la base américaine d'Illesheim, vingt minutes après le décollage de CGN.

et la base aérienne d'Ingolstadt, 13 minutes plus tard.

Je dispense les alpinistes de chercher à identifier tout ce que j'ai vu de ces montagnes sur le trajet.

Éclairage de fin de journée sur l'aile.

… peu avant la distribution du plateau repas. Vingt-sept centimètres de large, cela ne fait pas grand de prime abord…

… mais l'étui des couverts cache le beurre, le fromage frais et les crackers. Par ailleurs, un pain très chaud est distribué séparément. Le jus d'oranges fraîchement pressées était crédible. La présentation du boeuf - ratatouille - boulghour n'était pas très engageante, mais je l'ai trouvé bon.

Le winglet, dans la nuit peu avant d'atteindre l'agglomération d'Istanbul

Mon APN insuffisamment sensible ne rend pas justice à la vue spectaculaire d'Istanbul illuminée. Le CDB annonce un retard supplémentaire à cause du contrôle aérien, et de fait, l'avion a fait quasiment un aller-retour le long du Bosphore (merci flightradar24.com)…

…dévoilant successivement ce pont sur le Bosphore

.. l'embouchure du Bosphore et de la Corne d'Or

… et les trois ponts caractéristiques qui traversent la Corne d'Or.

Le centre historique d'Istanbul, en version pointilliste.

Arrivée au contact à 23h20, avec les excuses du CDB pour le retard. Toutes les annonces avaient été faites en turc, anglais et allemand (dans cet ordre); le CDB s'exprimait en turc et dans un anglais pas très distirnct.

Une vingtaine de PAX un peu âgés de ci de là s'attardent à leurs sièges, car à mobilité plus ou moins réduite. Certains entrent vraiment dans la catégorie PMR : il y a déjà deux fauteuils qui les attendent;

une employée arrive avec un troisième fauteuil, motorisé celui-ci.

Où doivent aller les PAX en transit ? Si j'ai parfaitement compris l'annonce de la porte du vol pour Doha, l'annonce concernant la direction à prendre pour le transit était particulièrement inintelligible, au point qu'un couple de PAX britanniques en transit vers JOB se demandait s'il fallait attendre ici l'ouverture de ce passage, ce qui m'a rassuré sur mon niveau dans leur langue.

Avant de prendre le vol suivant, à 0h35, il est temps de faire une petite pause aéronautique pour un bonus touristique sur la ville de départ. Comment commencer une découverte de Cologne ?
Par exemple par une promenade en bateau sur le Rhin, qui permet de découvrir ces luxueux immeubles de bureaux et d'habitation du port de Rheinau, dont l'architecture évoque les grues qui se trouvaient autrefois ici,

…ces immeubles de logements modernes aux côtés de ce château d'eau, l'un des rares bâtiments anciens ayant survécu aux bombardements du port fluvial,

… et le Musée du Chocolat, auquel la firme Lindt n'est pas totalement étrangère.

On peut aussi monter au sommet de la tour Cologne Triangle, qui n'a rien de triangulaire, mais qui pour trois euros offre une vue à 360° sur la ville. Elle abrite notamment l'Agence européenne de la sécurité aérienne.

Même en fin d'après-midi, la vue est superbe sur la vieille ville malgré le contre-jour.

Au premier plan, le Musée du Chocolat

Côté rive droite, le faisceau de voie ferrées fait penser à un circuit miniature de train électrique.

Mais au loin se profile le rappel qu'il me faudra quitter prématurément cette ville.

St Kunibert, l'une des douze églises romanes de Cologne

Mais ce n'est pas pour cette église que l'on va à Cologne, ni pour celle du Grand St Martin, ci-dessous à gauche, vue depuis le fleuve,

…mais pour sa cathédrale gothique à droite, dont les flèches sont parmi les plus hautes du monde, à 157 m de haut. Ce fut même le plus haut bâtiment du monde lorsqu'elle fut enfin achevée en 1880. Les formes élancées de la façade font oublier qu'elle s'inscrit dans un carré.

Et la hauteur des flèches est telle…

…qu'on a peine à croire que leur pinacle est aussi énorme que cette reproduction à l'échelle 1 en face du parvis, tant il parait petit vu d'en bas.

Il faut des heures pour visiter à fond la cathédrale, et je suis obligé de faire court ici. La cathédrale expose notamment au fond du chœur cette chasse contenant les reliques des trois Rois Mages, arrivées à Cologne après la prise de Milan. Les Milanais n'ont pas pardonné cette prise de guerre, malgré les doutes des historiens modernes sur leur authenticité.

Ce qui est authentique, en revanche, ce sont ces vitraux, démontés et mis à l'abri au début de la seconde guerre mondiale.

Cette verrière comporte une succession de scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament mis en parallèle, commençant ici par la création d'Eve à gauche, et la Nativité du Christ à droite.

Celui-ci représente le premier repas solide d'Aaron, que tient une femme en blanc à droite. Mais voyez comme ce nourrisson à encore envie du lait de sa mère, dont il tire le sein !

Comme la plupart des cathédrales, celle de Cologne a été précédée par un édifice roman beaucoup plus modeste, immortalisé dans cette mosaïque au sol.

La cathédrale gothique apparaît à côté sous la forme de son plan au sol.

Qu'il s’agisse de ses mosaïques au sol, de ses vitraux, ou de ce reliquaire, le déambulatoire est une merveille, qui n'est accessible au public que le matin.

Je ne sais pas combien de milliers de touristes visitent la cathédrale de Cologne quotidiennement, ou son passionnant Musée Romano-germanique, construit autour et au dessus de cette mosaïque d'une villa romaine, trouvée à 5 mètres en dessous du niveau du sol lors du creusement d'un abri anti-aérien en 1941.

Cologne, c'est aussi une ville très verte, et c'est dans cette bucolique banlieue que j'ai vu arriver à mon grand regret ce taxi pour m'emmener à CGN.

La boucle de ce FR est bouclée, et il vous faut revenir au début de ce FR pour continuer le récit chronologiquement – les administrateurs ont même prévu une touche en bas à droite de l'écran pour cela.
Si c'est la troisième fois que vous arrivez ici dans votre lecture, je vous autorise à passer ci-dessous à mes conclusions sur ce vol que je n'avais pas une envie irrépressible de prendre ce jour là, mais cet horaire et ce routing étaient le moins mauvais compromis entre vie privée et vie professionnelle ce week-end là.