Ceci est la suite d'une escapade 100% avgeek effectuée en juillet 2024.
Le sujet proposé peut paraître banal et le sera de plus en plus au fil du temps, mais s'agissant à la date de sa publication d'un inédit j'ai considéré qu'il méritait qu'un FR lui soit consacré : la découverte des Embraer 195-E2 de Porter Airlines, qui sont récemment venus s'ajouter aux Dash-8Q-400 de cette compagnie, historiquement spécialisée dans des vols court-courrier depuis sa base de Toronto-City Airport Billy Bishop (YTZ) vers la plupart des grandes métropoles du nord-est américain. Grâce à l'arrivée de ces nouveaux avions, le réseau de la compagnie canadienne prend une toute autre dimension, en s'implantant de manière conséquente à Toronto-Pearson (YYZ) et en atteignant les grands aéroports de l'ouest du pays mais aussi de Californie et de Floride.

Tout juste arrivé à Québec en provenance de Montréal-St Hubert je me dirige vers la zone d enregistrement de cette grande aérogare quasiment déserte.

Inutile de préciser que je récupère mon BP en un temps record.

Direction le PIF dans la foulée. On se croirait revenu en pleine pandémie avec aussi peu de monde.

Me voici airside plus de deux heures avant le vol.

L'occasion de tester l'unique salon de cet aéroport, curieusement exploité par le Club Med, auquel j'ai accès grâce à la carte "Priority Pass".

L'accès est automatique en scannant la version numérique de la carte PP puis le BP.

C'est un très beau salon avec vue magnifique sur les pistes et surtout cette cheminée qui est très "couleur locale" même si nous sommes aujourd'hui en juillet sous un soleil radieux .

Ce salon est peu fréquenté ce matin mais doit certainement l'être plus les soirs où AF opere en 77W vers CDG.

L'offre de nourriture et de boissons est très complète et qualitative.




Je patiente idéalement en scrutant le faible trafic de l'aéroport et en dégustant une petite sélection des produits proposés.


Le trafic n'est pas dément, mais on peut spotter quelques sujets locaux comme B737-800 OWG (cie charter filiale de Nolinor qui est parfois affrétée par Flair Airlines), CRJ-200 NAV Canada (les services de navigation aérienne du pays) et Dash-8-300 Air Inuit.


Un moment fort agréable auquel il va falloir mettre un terme pour aller embarquer car le temps passe vite dans de telles conditions.


Je rejoins donc la salle d'embarquement en traversant les espaces publics tout aussi déserts que le reste.


En tous cas, cet aéroport de Québec par lequel je n'étais plus passé depuis l'achèvement de son extension est tout à fait remarquable et ne manque pas d'humour quant à sa définition. Juste un peu surdimensionné pour la demande actuelle ?

Voici la porte 35 d'où part le vol Porter de ce matin vers Toronto.

L'occasion pour moi de voir pour la première fois "en vrai" un E-195-E2 de Porter.

L'embarquement débute à 1/2 heure du départ.

Fuselage shot modeste en raison de l'exiguïté de la partie vitrée du bout de la passerelle télescopique.

La cabine est mono-classe mais donne immédiatement une impression de confort avec de gros sièges gris clair auxquels ont été ajoutés d'épais repose-tête.

Je prends place au 11D qui m'a été attribué à l'enregistrement.

Pitch pas dément (il est un peu plus généreux à l'avant) mais correct.

La tablette se déplie en deux parties.


Des prises sont disponibles dans chaque montant central entre chaque doublet de sièges.

On a encore un peu de temps avant le départ, ce qui permet d'inspecter en profondeur tous les aspects du produit proposé par Porter dans ce nouvel avion.

Le wifi est gratuit. Il est complété par une offre de divertissement que le court temps de vol ne m'aura pas permis d'explorer mais qui est sans doute bienvenue sur des vols de 4 ou 5 heures puisque ces E2 ont "les pattes longues" et ont permis à Porter de s'implanter sur toutes les lignes longues autrefois "chasse gardée" d'AC et WS coté canadien.

L'offre de catering a d'ailleurs été totalement repensée depuis l'époque exclusive des Q400.

Elle est composée d'une offre gratuite de boissons, y compris vin/bière, et de snacking et de diverses formules de repas payants.




Découvrons à présent le magazine de bord : re:porter.

Une double page est consacrée à la flotte.

Et une autre aux destinations desservies.

L'embarquement a pris fin après cette revue approfondie de la littérature de bord et il est donc temps de passer aux démonstrations de sécurité par l'équipage totalement bilingue EN/FR comme il se doit au Canada.

Les consignes en trois volets sont du classique…


… puisqu'elles sont issues de la célèbre Aero Safety Graphics qui équipe une grande partie des compagnies nord-américaines.

Les présentations étant faites, notre E2 peut maintenant partir, avec quelques minutes d'avance sur son horaire initial (11h25).

Push-back et roulage auront lieu rapidement. Il est vrai que ce n'est pas la saturation du trafic qui retarde les vols à Québec. Nous sommes précédés par le Dash-8-300 d'Air Inuit précédemment aperçu depuis le salon alors qu'un E-170 d'UA Express vient d'atterrir.




Cabine parée au décollage.

Décollage que voici, en souplesse et en silence comme il se doit dans un appareil de la dernière génération, qui plus est peu chargé et sur une courte distance (temps de vol annoncé : 1h08).




Dernières vues de l'aéroport avant le survol de la banlieue de Québec…




… puis du centre-ville avec un coup d'oeil rapide au célèbre Château Frontenac où j'avais eu la chance d'être hébergé lors de mon précédent passage par ici en décembre 2017, mais c'était du temps des voyages professionnels…




Dès les consignes lumineuses éteintes, les PNC vont procéder au service entièrement gratuit. Plutôt appréciable pour un vol de cette durée, non ?

Dès le service terminé, je m'en vais explorer la toilette arrière, sachant qu'il y en a également une à l'avant.

Sans surprise, c'est neuf et propre.


Je m'arrête ensuite quelques instant à l'un des derniers rangs pour contempler l'aile.

Le remplissage modeste me permet de mieux apprécier cette cabine de 132 sièges, très confortable, sachant qu'une cellule de E-195-E2 peut contenir jusqu'à 144 places, soit trois rangées de plus. C'est dire combien Porter a voulu satisfaire ses clients en choisissant de ne pas densifier l'avion et de lui donner ainsi toutes les chances d'être compétitif sur des vols longs comme un YYZ-LAX par exemple.

Rien à voir avec un YQB-YYZ comme ici, puisque le vol touche déjà à sa fin.

Approche finale avec quelques turbulences liées à la chaleur.

On roule ensuite assez rapidement vers le terminal 3 où Porter a élu domicile, sachant qu'il n'existe plus de T2 à YYZ.

Nous voilà presque arrivés.

Ce sera direction la jetée auxiliaire (les portes B2a à B5) qui a été ajoutée il y a quelques années, et qui est reliée au reste du T3 par des trottoirs roulants souterrains .

Parking arrivée avec 10 minutes d'avance, ce qui est toujours apprécié, d'autant que j'ai une correspondance courte. La photo figurant en couverture a d'ailleurs été faite depuis le hublot de l'appareil du vol suivant, qui était donc stationné à notre gauche tandis qu'un B737-Max8 de Flair Airlines était visible à notre droite…

Je quitte donc ce superbe appareil sans tarder, en me réjouissant d'avoir fait cette expérience de la découverte du nouveau produit "jet" de Porter.

J'espère que ce récit vous a plu et qu'il vous donnera envie de tester à votre tour les nouveaux E2 de cette compagnie lors d'un futur déplacement à 'l'intérieur du Canada ou entre le Canada et les USA.
Merci pour votre attention.
Merci pour ce report !
La compagnie Porter semble bien sympathique. Il faudra voir les résultats de ce pari sur l'Embraer et les vols plus longs dans l'avenir, on connaît beaucoup de petites qui ont voulu devenir grandes (je pense à Rex en Australie par exemple)...
Quant à YQB, j'ai eu la même impression d'aéroport complètement désert en arrivant de CDG avec Air Transat, puis en y déposant ma voiture de location quelques jours plus tard à des heures différentes. Le terminal est néanmoins très agréable.
Tout à fait d'accord : la comparaison avec REX est très pertinente. Espérons que Porter réussisse son pari mais ce genre de modèle "3é voie" entre legacies et low-costs a souvent du mal a se faire une place : soit les gens prennent les legacies pour la force de leur réseau et les miles, soit ils se tournent vers les low-costs pour le prix. Or, Porter ne fait pas partie d'une alliance et ne pourra pas faire des tarifs aussi bas que des compagnies dont c'est la raison d'être avec des A320/1 et des B737/800 NG ou Max.
Concernant l'aéroport de YQB, je me demande s'il n'est pas actuellement l'un des meilleurs en termes de qualité, mais sa faible fréquentation accentue la sensation de confort.
Merci d'avoir commenté et à bientôt.
Merci Luc pour ce nouveau récit. Etonnant ce salon Club Med mais très réussi et agréable.
J'ai eu le plaisir de prendre Porter qui est une excellente compagnie mais elle n'avait pas à l'époque d'Embraer dans sa flotte. Cet appareil change la donne par le confort apporté et la cabine est sobre et réussie. Le service à bord est plus que bien pour cette durée et les produits sont très qualitatifs.
Merci Christophe. Comme évoqué ci-dessus avec Scott05 il sera intéressant de suivre la manière dont Porter se fait une place, ou pas, sur l'impitoyable marché auquel elle s'attaque. Concernant le salon ClubMed, il est aussi qualitatif que les resorts eux-mêmes, bien que nettement moins animé 😉. A bientôt.
Un grand merci pour ce report. Le Club Med a ouvert il y 2-3 ans un club ski à 1h30 de Québec ce qui pourrait expliquer le partenariat pour le salon.
C'est moi qui vous remercie pour votre commentaire. Effectivement l'ouverture du ClubMed de Charlevoix et la réouverture de la ligne directe YQB-CDG par AF (dont l'horaire très tardif est fidèlement reflété dans les heures d'ouverture du salon) résultent certainement d'un accord global avec l'aéroport de Québec pour l'implantation de ce salon très agréable... le reste du temps.
Bonjour Luc
Je suis entièrement d'accord avec le slogan " Le plus petit des plus grands aéroports vous souhaite la bienvenue ".
D'ailleurs il me semble que les décideurs ont vu grand...
Le salon est une belle surprise, avec ses beaux espaces, la cheminée, la vue sur les opérations et l'offre boissons et nourriture.
A bord, la cabine est très agréable à l'oeil, avec ses beaux sièges gris.
Le remplissage est à l'inverse du vol précédent.
Ah le Château Frontenac ! Il est le symbole de la ville de Québec. Appartient au groupe All Accor, sous la marque Fairmont, quelle chance d'avoir pu y séjourner... Les tarifs n'éntrent pas dans mon budget.
Service gratuit apprécié en plus de la carte payante.
Vol court et agréable.
La livrée du Boeing B738-Max8 de la compagnie Flair est originale...
Merci pour le partage, à bientôt pour la suite de ce routing canadien.
Merci à toi cher Hervé. La suite du routing permettra justement de disserter longuement sur les différentes variantes des livrées des 737 de Flair Airlines... ! Concernant le salon c'est vrai qu'il restitue bien cette atmosphère typiquement québécoise (dans le haut de gamme ça va de soi) que l'on retrouve aussi au Château Frontenac même s'il est bel et bien géré par Accor/Fairmont et pas par le ClubMed. J'ai vérifié le prix d'une single de base (sans vue St Laurent) début décembre 2024 aux mêmes dates que celles où j'y avais séjourné en 2017 : 250€ hors taxes la nuit avec la carte All. Sans doute équivalent à ce que mon employeur d'alors avait payé pour moi à l'époque, en corrigeant de l'inflation qui a eu lieu depuis, Certes pas donné mais d'un rapport qualité/prix correct vu le côté mythique du lieu, pour ce qui doit être de la basse saison. J'ai aussi vu que la "Suite Churchill" dépassait les 2.200€ HT la nuit, mais ça c'est pour ceux qui repartent de YQB en jet privé et pas en Embraer 195 version 132Y 😉. Bons vols !
Merci pour ce récit Luc!
Vraiment pas mal ce court vol Porter avec un appareil moderne et confortable. J'étais d'ailleurs resté sur leurs opérations au départ du centre ville de Toronto en Dash 8 Q400, depuis je ne savais pas qu'ils s'étaient développé en terme de flotte et de réseau.
Intelligent cette petite étiquette qui dépasse de la pochette pour signaler discrètement son contenu ^^
Bon point ce catering gratuit.
A tester si on est de passage chez nos amis les caribous ^^
A bientôt.
Merci Benjamin. Oui, Porter est à tester à la fois en Q400 pour le côté insolite de l'aéroport Billy Bishop et en E-195-E2 pour la singularité de l'appareil et du produit sur des "trunk routes", sachant que ça peut durer longtemps comme s'arrêter brutalement si la mayonnaise (ou le sirop d'érable dans ce cas lol) ne prend pas. Voir débat plus haut avec Scott05. A bientôt.
Merci Luc pour cette suite canadienne.
Bien je n'avais pas misé dessus 😅
C'est bien la première fois que je vois un salon sponsorisé par le Club Med.
Mon dernier passage dans le coin était en février 2016, et la neige était de mise, alors une cheminé c'est tip top.
Je trouve la cabine très joli, et les sièges semblent confortables.
Une présentation élégante de ce BOB, avec une offre gratuite qui est généreuse.
Je n'ai pas de justificatif professionnel, mais je m'étais payé une nuit en 2016... un peu déçu mais c'était pour le côté mythique du lieu.
La grande question est : mais sur quelle compagnie ?
A bientôt
Merci Valérie pour ton commentaire fort synthétique (et tout aussi sympathique...) qui reprend en quelques mots les thèmes abordés plus haut avec les autres commentateurs auxquels je te renvoie volontiers, ce qui te donnera même un indice assez solide sur le sujet du FR à suivre 😉, le "vrai" exotisme étant pour le suivant... Mais je m'inspire de toi en ne dévoilant pas tout le routing à l'avance, d'autant que c'est le reflet de la manière dont je construis mes itinéraires, avec 80 à 100% d'improvisation et donc un très fort taux d'achat à J-1 ou J selon les compagnies et les conditions tarifaires dont je peux bénéficier.... A bientôt.
La cabine et ses sièges ont l'air bien confortable.
Jolies vues au départ.
Merci pour ce Fr
Merci Moritz. Oui, vraiment une belle surprise que cet avion et sa cabine très "clean" et équipée (+ le soft product) pour que le client se sente à l'aise même sur des vols de 5 heures. A quand la version E3 des E-Jets qui ira titiller l'A321neo sur des vols encore plus longs ? Je plaisante bien entendu, Embraer ayant sans doute atteint toutes les limites possibles d'évolution de l'E-170 d'origine avec l'E-195-E2 d'aujourd'hui. Un peu comme Boeing entre le 737-100 et le Max-10 (s'il entre vraiment en service un jour...) Bons vols !