Chers amis FRistes, bonjour,
Ayant eu à me déplacer fin mars en Asie pour la deuxième fois de l’année (cf. FR de janvier 2014 sur le Sukhoi de Sky Aviation), j’ai essayé comme d’habitude de faire coïncider ce voyage avec la découverte de nouveaux binômes « type avion/compagnie », en visant autant que possible quelques « espèces en voie de disparition ».
Parmi celles-ci figure le Boeing 767-300 de Kenya Airways qui cèdera prochainement la place aux B787-8, en cours de livraison à cette compagnie, dont la ligne CDG-NBO devrait d’ailleurs être l’une des premières bénéficiaires. Sur le plan personnel, mon intérêt de reprendre cette compagnie pour la première fois depuis 1998 est réel car je ne l'ai utilisée que quatre fois en tout : B707 (en 1984 sur un Orly-Heathrow), B737 et Fokker 50 (en 1994 sur NBO-MBA-NBO) et A310 (sur un Amsterdam-Heathrow en 1998 donc).
Une (dernière ?) chance donc que de pouvoir voler en 767 KQ à l’occasion de ce voyage en Asie, n’ayant pas de projet de voyage au Kenya à court terme, et ce grâce à la « cinquième liberté » dont bénéficie le pavillon kenyan entre Bangkok et Hong Kong. Notons au passage que ce vol KQ, opéré trois fois par semaine en continuation bien sûr de NBO-BKK, est la seule présence de l’alliance SKYTEAM sur un axe où Star Alliance (Thai) et One World (Cathay Pacific) se taillent, comme il se doit, la part du lion. Avis aux collectionneurs de miles Flying Blue !
L’enregistrement à Bangkok Suvarnabhumi commence sur une petite fausse note : la borne ne veut pas de moi…
Mais cela est vite rattrapé à la vue d’une zone d’enregistrement quasi déserte, où je n’aurai aucune attente pour obtenir ma carte d’accès à bord.
Le vol est prévu à l’heure et je passerai le PIF en un temps record, le début d’après-midi étant l’heure creuse à Suvarnabhumi, contrairement à la matinée et à la soirée qui correspondent aux deux pics majeurs des départs vers l’Asie et l’Europe.
Je ne m’étendrai pas sur des images de la zone des départs, très largement reportée par d’autres FRistes, non sans partager avec eux le plaisir toujours renouvelé de voyager à partir de cet aéroport, très bien conçu et surtout très « spotter friendly » grâce à ses larges ouvertures vitrées vers l’extérieur, qui permettent une chose essentielle selon moi dans une aérogare : voir les avions !
Et c’est ainsi que, sans tarder, je découvre la présence du B767-300 Kenya Airways, immatriculé 5Y-KQZ, arrivé de NBO avec une bonne ½ heure d’avance à la porte E7.
Le camion de catering a déjà fini de charger alors que nous ne sommes qu’à une heure et quart de l’heure théorique de départ.
Les pleins sont terminés (avis aux non-initiés, le gros tuyau jaune qui est branché sous l’avion, ce n’est pas le kéro, c’est l’ACU, Air Conditioning Unit, très utile quand il fait 30 degrés dehors car le système de climatisation interne de l’avion ne suffit pas. Il y a une trentaine de passagers en NBO/HKG en transit dans la salle d’embarquement, auxquels vont s’ajouter une autre trentaine de pax locaux BKK/HKG. Ces petits nombres conjugués avec l’arrivée en avance de l’avion font que l’embarquement est lancé à une heure du départ. Voilà un vol bien parti pour contribuer à la bonne réputation de Kenya Airways en matière de ponctualité !
Et me voilà dans la passerelle télescopique, qui ne déroge pas à la règle du sponsoring par une banque ! A quoi je pense ?
A la S.C.B. (Siam Commercial Bank) ou… au S.C.B., mon club de football préféré ?
Vu le peu de passagers voyageant ce jour, l’installation à bord est rapide.
Cabine agréable en général, nous y reviendrons, mais pitch très « limite ». Je préfère incontestablement avoir à passer 2h30 dans ces conditions, avec un siège vide à côté de moi, que de faire l’expérience de ce 767 KQ sur un vol complet d’une dizaine d’heures…
Découverte de l’offre IFE avec un écran individuel de taille modeste, mais convenable.
Un moniteur assez simple et fixe, inséré dans les accoudoirs.
Casque audio de bonne qualité, qui fait incontestablement la différence par rapports aux minuscules écouteurs qui restent la norme en classe Y de la plupart des compagnies, grandes ou petites.
Explorons à présent le magazine de bord, MSAFIRI.
Qui fait la part belle à la langue française, Skyteam oblige, bien que la traduction « mode google » laisse un peu à désirer.
Même la consigne de sécurité est trilingue, ce qui confirme l’attention que la compagnie porte à la clientèle francophone, en Europe comme en Afrique.
Les cônes sont enlevés à 20mn de l’horaire théorique de départ, ça sent bon le départ en avance.
Et en effet, on repousse quelques secondes plus tard. Un A330 de Hong Kong Airlines nous précède de peu, vers la même destination bien évidemment. Les hublots sont un peu sales et qualité de la photo en pâtit…
Image classique de Survarnabhumi, tant par l’architecture du terminal que par la présence massive de la « compagnie résidente ».
Décollage après un roulage de courte durée, comme il se doit à cette heure creuse de la journée.
Nous sommes bien à bord d’un Boeing 767 de la dernière génération, comme en témoignent le design et le volume des racks à bagages, hérités du concept de ceux qui équipent les B777.
La cabine est vraiment très harmonieuse. Un vol de jour, presque vide, c’est sûr que ça joue dans la perception de confort !
Le service commence par une distribution d’oshiboris. Je ne l’avais pas évoqué jusque-là mais c’est bien l’une des curiosités de ce vol : comme cela avait déjà noté par un FRiste ayant volé sur KQ sur cette ligne en 2012, du temps où elle se faisait en B777, les PNC ne sont pas kényans mais thaïlandais, ce qui témoigne d’une excellente gestion de ses coûts PN par KQ : Comme le programme de vols consiste en un vol quotidien NBO-BKK qui continue certains jours vers HKG, et les autres jours vers CAN, et retour, les PNC kényans effectuent NBO-BKK, prennent 12 heures de repos à BKK, et repartent le soir même en BKK-NBO. Pendant l’intervalle, les PNC thaïlandais effectuent la bretelle A/R depuis BKK. Il ne peut exister de « découpe » plus optimale, tant sur le plan de la productivité horaire que sur celui des hébergements du PN.
La bière, elle, est bien kényane, et c’est tant mieux ainsi.
Le plateau repas est bien présenté, même s’il n’est pas très consistant. Ceci étant, ce n’est plus l’heure du déjeuner et pas encore celle du dîner.
Parmi le choix proposé entre bœuf, poulet ou poisson, j’opte pour ce dernier. Pas exceptionnel mais ne faisons pas la fine bouche : on se contenterait bien de ça sur un Paris-Rome ou un Paris-Madrid à trois heures de l’après-midi sur une compagnie Skyteam…
Le vol continue de se dérouler très agréablement, et c’est déjà bientôt l’arrivée à Hong Kong.
Approche finale au coucher du soleil.
Atterrissage après 2h15 « airborne ». Le roulage sera long, mais pas de souci puisqu’on est en avance. Ce sera au contraire l’occasion d’un spotting complet de Chek Lap Kok en début de soirée.
Je cherche à apercevoir l’A330 Hong Kong Airlines B-LNE qui nous avait précédé au roulage à Bangkok, pour estimer depuis combien de temps il est arrivé, mais pas moyen de repérer son immatriculation dans la pénombre. A moins que nous l’ayons doublé ?…
A défaut, je photographie au hasard tout A330 HX qui stationne par-là, en me disant que c’est peut-être l’un d’entre eux qui m’emmènera à Taipei quelques heures plus tard.
On arrive au bloc à 18H30, soit avec exactement 45 minutes d’avance sur l’horaire prévu.
Voilà un vol réussi, qui avait surtout de l’intérêt pour moi quant à la compagnie et à son type d’avion, mais qui a permis en tous cas de vérifier que le slogan « the pride of Africa » de Kenya Airways n’était vraiment pas usurpé.
En guise de conclusion, pour abonder dans la comparaison que l’on fait souvent entre les deux compagnies en pointe d’Afrique de l’Est, je suis définitivement plus « fan » de Kenya Airways que d’Ethiopian. Ce vol me l’a confirmé, d’autant que j’ai effectué quelques jours plus tard un SIN-BKK sur B767-300 ET, tout à fait comparable à ce BKK-HKG sur B767-300 KQ, et c’était beaucoup moins bien : état de l’avion, comportement du PNC, petit retard sans explications, etc… Rien à voir cependant avec l’expérience très négative vécue quelques mois auparavant sur Ethiopian, avec escale imprévue en route pour embarquer des pax d’un vol annulé en dernière minute, retard bien évidemment du coup à l’arrivée et correspondance sur un autre vol ET loupée, « plantage » de 24 heures à Addis Abeba, et finalement rerouting vers le point de départ car le voyage n'avait plus d'intérêt, perte des billets des vols suivants sur une autres compagnie pourtant membre elle aussi de Star Alliance (à quoi sert donc une alliance ?) et, toujours le meilleur pour la fin,… non remboursement par Ethiopian des coupons non utilisés au prétexte qu’ils « ont été passés en « used » par le système à ADD et on ne peut plus les rembourser à postériori » Arghhhh !!!. Je ne vais pas utiliser flight-report.com pour épiloguer sur ce sujet mais ça aurait mérité un FR avec des zéro de partout…
Parenthèse Ethiopian refermée. A classer en « pertes et profits », car comme disent certains entraîneurs (philosophes) de football quand on leur demande leur avis sur les erreurs d’arbitrage : « sur une saison ça s’équilibre »… En aérien aussi… Pour preuve, lors de la continuation du voyage d’aujourd’hui vers Taipei depuis Hong Kong, la bonne surprise : Surclassé pour cause de surbook en classe éco et découverte tout à fait inopinée du produit Business d’Hong Kong Airlines, dans une cabine avant quasi vide ce soir-là, en A330-300, comme en témoignent les deux images ci-dessous. Ayant été pris au dépourvu, bien que je me doutais de quelques chose en ayant vu le siège « 4A » sur la carte d’embarquement qui m’avait été remise au comptoir correspondances, je n’ai pas assez de « matière photographique » pour faire un FR complet. Désolé.
A toutes fins utiles, un résumé de ce petit périple asiatique :
CDG-CPH A320-200 OY-KAN SAS
CPH-OSL B737-800 OY-NIA Norwegian
OSL-BKK B777-200 CS-TFM Euro Atlantic (affrété par Norwegian). Classe Affaires.
BKK-CNX A310-100 HS-PPC Bangkok Air
CNX-BKK A320-200 HS-TXJ Thai Smile
BKK-HKG B767-300 5Y-KQZ Kenya Airways
HKG-TPE A330-300 B-LNO Hong Kong Airlines. Classe Affaires.
TPE-CGK A330-200 B16303 Eva Air
CGK-SIN A330-200 PK-GPM Garuda Indonesia
SIN-BKK B767-300 ET-ALP Ethiopian
BKK-KBP B767-300 UR-GEA Ukraine International Airlines
KBP-CDG A319-100 F-GRHH Air France
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout et à bientôt pour de futurs FRs.
merci pour ce fr
Merci de ce Fr !
En effet vol écotrès correct, au vu de la durée et du prix.Pour un vol de 9 ou 10 heures l'expérience aurait surement été autre vu le pitch.
Reflexion pertinente sur le catering proposé comparativement à ce que l'on a en Europe.
Sympa ces images du surclassement de Hong Kong airlines, la business à l'air très sympa.
Je dois dire que je suis un peu jaloux que vous ayez pu voler sur 707,en 84, bon en même temps j'avais 3 ans à cette date ^^
Beau spotting à BKK, et très belle image à l'approche de l'atterrissage avec l'aide d'un Eole en pyjama ^^
Jolie Fr Merci :)
Très bon FR, très complet, merci :)
Même si votre joie se comprend de découvrir un nouveau combo, je continue à penser quel bon débarras ces 767 ;-)
Cela fait vraiment une éternité que je n'ai pas lu un FR aussi élogieux sur KQ, ça fait plaisir même si passer du A310 au 767 s'apparente à passer du 767 au 787 ;-)
Quel est ce club S.C.B.?
L'interface de l'ife est d'ancienne génération avec l'ancienne livrée KQ. Je préfère les anciennes têtières qui étaient ornées du simba et des big five... celles ci manquent de créativité!
Repas correct mais le contenu offert tend à diminuer, et sur toutes les lignes comme le prouve aussi ce FR.
Une image inhabituelle est de voir des PNC Asiatiques dans les tenues KQ. à propos je me demande toujours pourquoi KQ emploie un équipage Thaï, est-il vraiment moins cher qu'un équipage Kenyan...?
je suis définitivement plus « fan » de Kenya Airways que d’Ethiopian. => quelle magnifique conclusion... nous allons très bien nous entendre ;-)
Merci beaucoup pour cet excellent FR, au plaisir de vous lire encore!
Je suis tout à fait d'accord avec East African, je comprend vraiment pas pourquoi la toute nouvelle équipe marketing de KQ a changer les anciennes têtières et même la couleur de ses nouvelles cabines (787, et 77W). Par contre les nouvelles interfaces IFE (787, 77w,E190 ) sont excellents. Très bon report , montrant encore un fois le produit solide de KQ face à ET , malgres les 767 qui vieillissent.
Merci
@ East African,
Merci de vos commentaires, ainsi qu'aux autres FRistes qui se sont exprimés suite à la lecture de ce FR.
Si je comprends bien nous sommes tous les deux membres du club anti-Ethiopian :-). Je crois avoir fait sur cette compagnie le pire vol de mon éphémère carrière de passager aérien. Il fallait bien que ça tombe sur quelqu'un...
Pour en revenir à KQ, l'équipage basé à BKK permet de ne payer aucun hébergement, ni indemnité de repas, ni transfert hôtel/aéroport sur toutes les bretelles vers HKG et CAN. Je ne sais pas si le niveau des salaires des navigants est équivalent entre le Kenya et la Thailande, mais il ne doit pas y avoir d'écart significatif. C'est donc sur les frais annexes que se fait la différence. En faisant un calcul rapide, je pense que KQ économise, avec un tel système, environ 40.000€/an. Toujours ça de pris...
Concernant le B767, je trouve que cet avion a au moins un avantage par rapport aux autres gros porteurs long-courrier : c'est le seul à proposer une configuration éco à 2+3+2, ce qui fait que 6 sièges sur 7 sont, soit hublot, soit couloir. Sauf bien sûr lorsque certaines compagnies leisure ou charter, comme Thomsonfly ou Euro Atlantic l'exploitent à 8 de front (2+4+2), ça devient l'enfer car c'est évidemment un fuselage plus étroit que les autres.
Le clin d'oeil au club de foot, c'est le Sporting Club de Bastia, dont le passé glorieux en Coupe d'Europe m'avait permis, dans les années 70/80, de voyager entre autres en DC-6 Balair, DC-8 Martinair, Caravelle A.C.I. ou Tu-134 et 154 Aeroflot lors de charters de supporters...
@Y422
Les 772 ont une interface IFE plus moderne aussi!
Ethiopian dispose globalement d'un meilleur produit car ses moyens sont plus conséquents. Entre ADD et NBO, il n'y a pas photo je vote pour le premier; toutefois par convenance je préfère KQ ;)
Merci pour ce FR surprenant, on ne s'attend pas à cette compagnie sur un tel tronçon. Visiblement un vol très correct pour la durée, le pitch est quand même limite.
J'aime bien le design de la cabine.
Au plaisir de vous lire, c'est toujours un plaisir.
Un vol Skyteam perdu au milieu du flot des compagnies asiatiques.
Bon rapport qualité / prix si l'on considère le taux de remplissage et l'acquisition d'un segment.
Belle comparaison du service par rapport à un vol équivalent en Europe.
Merci pour ce FR !
Merci pour ce FR. Vous me donnez vraiment envi de tester un jour la Kenya Airways, d'autant plus étonnant sur ce tronçon. L'aéroport de Bangkok est vraiment une merveille.
@Lucky Luke:
Oui j'adhère volontiers à votre club (et pas seulement de foot) ;-)
Votre raisonnement sur les frais annexes semble très pertinent, ne connaissant pas le niveau des salaires en Thaïlande.