Avis du vol entre Copenhagen et Anholt en classe Economique avec Copenhagen Airtaxi

Je dédie ce FR à Akivi qui m'a "déniché" cette opportunité de vol insolite alors que nous échangions par WhatsApp sur les possibilités de faire quelques rares "belles prises" en ce mois d'août 2021. Rappelons que la liberté de circuler était alors rétablie à l'intérieur de l'Europe pour les personnes vaccinées, sans pour autant permettre au transport aérien de retrouver son activité d'avant la pandémie.   

Fort du "tuyau" refilé par l'ami Guillaume, je retourne au Danemark deux semaines après y être déjà passé pour voler dans ce qui était alors la quasi-unique manière de respirer un parfum d'Asie et de long-courrier en 2021 pour un avgeek européen. Je veux bien évidemment parler de la ligne CPH-FCO effectuée en A350 Singapore Airlines, abondamment "reportée" sur ce site (cinq fois dans ce sens et une dans l'autre).

Quinze jours plus tard, la météo n'est plus aussi agréable. Apres avoir pris un train matinal depuis les alentours de l'aéroport de CPH où j'avais passé la nuit, changé pour un bus à la gare de Roskilde et terminé par deux kilomètres à pied car peu de bus font le détour jusqu'à l'aéroport de RKE lui-même, j'atteins enfin mon but. Tout ça m'aura pris deux heures au total, bien que nous soyons toujours dans la banlieue de Copenhague.

Roskilde est "l'autre" aéroport de Copenhague. Il est principalement destiné à l'aviation d'affaires et au travail aérien. Il abrite aussi une école de pilotage. Vue de l'extérieur, cette aérogare pourrait même laisser penser qu'il accueille aussi des lignes régulières de passagers.

Ce qui n'est pas faux ! Ce comptoir de la compagnie résidente "Copenhagen airtaxi" n'est pas destiné qu'aux clients vip. On y vend aussi des billets d'avion. Me concernant, j'avais acheté mon billet la veille sur le site de la compagnie, très simple et convivial, une fois qu'Akivi m'eût filé le bon tuyau. Tarif AR : environ 200€ TTC.

Cette affiche confirme l'existence de "scheduled flights" parmi les nombreuses activités proposées par Copenhagen airtaxi, dont on notera la flotte plutôt variée !

Le décor général est plutôt hospitalier pour un avgeek !

La maquette ci-dessus, suspendue au plafond, est celle du DC3 immatriculé OY-BPB, le seul DC3 encore inscrit au registre danois, qui est  préservé par une association locale. Il n'a plus volé depuis 2019 mais il était alors possible d'adhérer à l'association et de faire un des vols qui étaient programmés chaque été. Ayant souvent bénéficié de ce genre de conditions ailleurs, je ne me suis jamais trop intéressé à ce DC3 danois à titre personnel, lui préférant ceux qui portent de vraies couleurs de compagnies aériennes, comme par exemple SAS en Suède. Je vous invite toutefois à visiter le site de cette asso (www.dc3vennerne.dk) pour en savoir plus. 

Il n'y a ni bar ni restaurant dans cette aérogare très atypique mais Copenhagen airtaxi met un salon à la disposition de ses clients, avec boissons chaudes et froides à volonté. 

Les passagers du vol que je suis venu prendre sont arrivés. La (très jeune) pilote de l'avion nous réunit et fait un briefing sécurité. La ligne vers Anholt et Læsø que nous allons emprunter est la seule de la compagnie Copenhagen airtaxi. Elle est opérée du 20 mars au 20 octobre de manière très variable selon les mois, tantôt deux fois par semaine (en automne), tantôt trois fois par jour (en début d'été). Voici le lien pour les horaires complets : https://rutetaxa.dk/fartplan

Il existe aussi un comptoir d'enregistrement mais il n'est pas utilisé sur ce vol, chacun transportant ses bagages jusqu'à l'avion…

… qui stationne juste derrière ! C'est le B.N.2A Islander immatriculé… OY-CAT ! Il date de 1990 et a d'abord eu une carrière d'Evasan en Espagne avant de rejoindre le Danemark une dizaine d'années plus tard.

Petit tour du propriétaire…

Embarquement par la portière arrière gauche pour le premier passager.

Je reste un instant supplémentaire dehors pour faire cette photo de l'avion et de la tour.

Je prends finalement place à droite, juste derrière le cockpit. Sans surprise, il n'y a rien d'autre qu'une consigne de sécurité dans la pochette du siège, mais c'est déjà très bien comme ça !

Même pas besoin d'allonger le bras pour photographier la planche de bord !

Notre pilote s'est installée et ne va pas tarder à mettre en route les deux moteurs.

Dites moi dans quels avions un passager peut voir depuis son siège à la fois le cockpit, le moteur et le train principal ?

Nous roulons, pile à l'heure !

Et nous nous alignons sans plus attendre.

Notre BN2 s'élève dans les airs dans un bruit très caractéristique de sa motorisation à pistons.

Et voici les installations d'où nous sommes partis

Cap au nord en direction de la mer.

La ville de Roskilde en contrebas.

La météo n'envoie pas du rêve mais la montée se fait sans turbulences.

Voilà déjà le rivage de l'île de Seeland où se situent Roskilde et bien sûr Copenhague.

Oui, il y a bien un(e) pilote dans l'avion même si cette image pourrait permettre d'en douter !

On peut déjà deviner notre destination en scrutant l'horizon.

Et voilà en effet l'île d'Anholt.

La bonne nouvelle c'est que le vent est en train de chasser les nuages.

Quelques vues supplémentaires de cette île avant d'atterrir.

Virage à gauche.

Approche finale.

L'ombre de notre petit avion se reflète sur ce relief très sableux.

Ne cherchez pas à entrevoir le bitume de la piste. Il n'existe pas !

Notre pilote manie vraiment son Islander comme vous ou moi notre voiture. Nous sommes maintenant en courte finale.

Toucher des roues dans un instant sur cette jolie étendue d'herbe.

Quelques instants plus tard, nous sommes arrivés, parfaitement à l'heure.

Pendant que les passagers qui descendent comme moi à cette escale récupèrent leurs bagages, je peaufine le portrait de l'Islander sous toutes ses coutures. On notera que le tarmac ainsi que le taxiway menant à la piste sont en béton, alors que tout le reste du terrain est en herbe.

L'avion et son unique passager en transit (personne n'embarquera à Anholt) repartent quasi-instantanément après pour la destination finale du vol, l'ile de Læsø, située plus au nord du canal Danemark-Suède, à hauteur de la ville d'Aalborg.

Il est temps à présent de découvrir… l'aérogare de cet aéroport fort atypique d'Anholt. C'est tout simplement cet "algeco" rectangulaire de quelques mètres carrés.

La pièce à l'intérieur est minuscule.

Sur l'un des murs, une photo jaunie par les années, qui prouve que cette mini-aérogare existe depuis longtemps, avec pas moins de 13 avions stationnés ce jour-là. On note aussi que le tarmac et le taxiway en béton évoqués précédemment ont fière allure et étaient sans doute neufs à cette époque.

Je vais alors profiter du fait que notre BN2 aille à Læsø et en revienne une heure trente plus tard pour me rendre à pied dans le village qui jouxte l'aérodrome. Je marche derrière les passagers du vol que je viens de prendre, que d'autres personnes sont venues accueillir à l'aérodrome en vélo. Ils repartent eux aussi à pied avec les bagages… Jolie image insolite n'est-ce-pas ?

C'est une balade très agréable dans cet univers au sol sablonneux et à la végétation courbée par les vents à travers laquelle je fais un peu de "hors piste". La superficie totale de l'île n'excède pas 23km2 tandis que la population résidente n'est que de 160 personnes ! 

Après quelques centaines de mètres, nous arrivons au village. On a vraiment l'impression d'être au bout du monde, avec des gens qui semblent vivre de manière très simple, en totale harmonie avec la nature. Il n'y a quasiment aucune voiture sur l'île.

Comme vous avez pu le voir, aucun chemin n'est asphalté. Quant à l'habitat, c'est un mélange d'ancien et de moderne. On notera la mystérieuse présence d'une maquette de Super Constellation en guide de girouette sur le "mirador" d'une maison que l'on atteint par une petite échelle en bois. Tout était fermé et je n'ai donc pas pu en savoir plus auprès d'un autochtone que j'aurais pu interroger à ce sujet.

Je n'aurai pas le temps de plus explorer l'île, me contentant d'évoluer autour du centre du village sans pouvoir hélas aller jusqu'au bord de mer, faute de temps.

Je repartirai en faisant le chemin inverse…

… afin d'arriver à l'aérogare (lol) au moment où le BN2 revient de Læsø.

Je ne sais pas combien de fois la manche à air doit être changée dans une année, mais vu que c'est un endroit où le vent semble souffler fort quasiment tout le temps, elle doit assez rapidement voir son état se dégrader.

Atterrissage imminent.

Je m'apprête à quitter les lieux avec regrets, tant l'endroit est insolite.

Comme ceux qui me connaissent le savent, je ne cherche pas à concourir au record du nombre de publications sur ce site (avoir "reporté" 140 compagnies différentes en moins de 170 FRs suffit à mon bonheur) et je ne publie donc jamais un FR séparé sur un vol retour si l'aller a eu lieu avec le même avion de la même compagnie. Voici donc en accéléré, au moyen de trois galeries de quatre photos chacune, les images les plus significatives du vol Anholt-Roskilde pris pour revenir "sur la terre ferme", en commençant par le décollage…

… puis la croisière jusqu'au début de la descente…

… et enfin l'atterrissage.

Nous arrivons juste avant midi à Roskilde, un peu moins de trois heures après avoir quitté ce même endroit.

Un dernier coup d'œil à notre OY-CAT qui aura été parfait du début à la fin, tout comme sa jeune pilote très à l'aise malgré la météo pas évidente.

Après avoir effectué le trajet Roskilde-Kastrup d'abord à pied, puis en bus et enfin en train, je repartirai de CPH à 15h30 sur un Embraer 190 de Hop à destination de CDG. Une fois arrivé, j'ai pu filer à Orly et rejoindre avant la fin de soirée une autre île, sur laquelle je vivais à l'époque. Si l'on se remémore tout ce qu'il m'a été possible de faire depuis le matin, on dira que ce fût une journée bien remplie !

J'espère que ce récit vous a plu et vous donnera à votre tour envie d'aller faire un tour de BN2 Islander de CAT vers Anholt mais peut-être aussi Læsø qui est une île plus grande mais tout aussi insolite d'après les guides touristiques. 

A bientôt pour d'autres FRs.