Bonjour FRistes du monde entier !
Voici le récit de notre vol retour qui met à fin notre agréable et réparateur séjour dans la pointe méridionale de l’île de Kyushu.
Enchainement de vols
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- 2JL 3687 - KOJ-MYJ
ACHEMINEMENT
La navette gratuite de l’hôtel sera chargée de nous amener jusqu’à la gare intermodale de Kagoshima Chuo 鹿児島中央, d’où partent les limousines (payantes) envers KOJ.
Le parcours de la navette nous offre l’opportunité de sillonner à nouveau le centre-ville, cette fois posés sur un siège chauffé et segmentés par un vitrage bleuâtre et prône aux reflets.
Pour autant, ceci ne nous enlève pas le plaisir de retrouver de nobles bâties et allées, arpentées quelques heures auparavant :
Cachée derrière des voitures, feu rouges et lampadaires, la porte Goromon 御楼, entrée principale du feu château de Tsurumaru (siège du puissant clan des Shimazu), nous fait ses adieux.
Elle est la seule bâtisse aux airs médiévaux à retrouver au site dudit château. Mais il est important de noter qu’elle vient de fêter -en ce mois de mars 2023, lorsqu’on écrit ces mots- ses trois ans d’existence…

Reconstruite au cout d’environ 7.6 millions euros, elle remplace le portique disparu lors du grand incendie de 1874 (sinistre qui effrita, d’ailleurs, l’ensemble de ce -petit- château).
Plus tard dans notre parcours, on aperçoit l’ancienne Bibliothèque Préfectorale (1927), transformée en Musée préfectoral des sciences naturelles.
Elle représente un bel exemple d’architecture moderne, style qui se répandit amplement sur l’archipel nippon pendant cette décennie des années 20.

Déposés à la gare routière, près de la gare ferroviaire de Kagoshima Chuo, on a le temps de :
- sprinter vers le distributeur de billets pour l’aéroport (10 mètres),
- laisser les nains numériques soustraire 1400 yens de notre compte,
- sprinter vers l’arrêt du bus limousine (10 mètres) et
- déposer notre valise dans les coffres….
(Le tout est accompli en moins de deux minutes).
Le bus s’élance 30 secondes après y avoir grimpé. Ouf!
L’aéroport n’est pas riverain du centre-ville, mais le trajet se passe tout en douceur.
Aux abords de l’aérogare, Kagoshima montre sa novice identité, découverte seulement depuis quelques décennies.

Alors que l’industrie de thé vert occupe une place prépondérante dans l’économie actuelle de la préfecture, ce n’était pas le cas jadis. Les cultures ne se sont répandues qu’après la ‘Guerre du Pacifique’ et les premiers efforts afin de bâtir une marque de thé ‘Kagoshima’ datent de la fin des années 70.
Le ressenti après cette visite est que tout ça a été manœuvré avec une grande sagesse et les résultats sont là. Bravo !
De retour à notre déplacement, notre car prévoit trois arrêts : 1) voyageurs en partance international, 2) voyageurs chez l’Empire du Mal et 3) voyageurs chez l’Alliance Rebelle. Nous allons jusqu’au bout et on nous dépose à l’endroit prévu.

AEROPORT, COTE TERRE
Les vaches locales nous ont bien amené jusqu’à la bonne étoile.
(Au Japon, la ruée des régions envers la reconnaissance du wagyu parfait a pris, récemment, des ampleurs considérables).

Aux côtés des vaches, on aperçoit la grue rouge.

Traversons rapidement l’espace d’attente et engouffrons-nous dans la bête.

A la sortie du sas on retrouve, abruptement, les comptoirs de l’Alliance, qui sont bien vides. L’attente pour l’enregistrement sera nulle.

Expédiées les formalités, on peut procéder à l’étage, où les contrôles de sécurité auront lieu. Comme le cliché ci-dessous le montre, il est aussi possible de s’enregistrer à l’aide de machines dépourvues de compassion.
Toutefois, ma préférence ira toujours envers des guichets nantis de mansuétude, d’émoi.

Kagoshima bénéficie de sa localisation méridionale et attire des équipes sportives pendant leur ‘hors-saison’. De nombreux ‘camps de printemps’ chez les baseballeurs ou footballeurs aident à entretenir l’industrie du tourisme locale pendant les mois creux.
Voici un petit hommage aux distingués visiteurs.

Ces escalators nous conduisent vers l’antre du libertinage consumériste.


Alors que les vaches nous suivent un peu partout.

Sans grande surprise, on finira par succomber aux charmes d’Hermès (la divinité de l’Olympe, pas l’enseigne du défunt Thierry Hermès) et notre sac grossira après avoir avalé moult coffres de douceurs locales.


Le temps nous séparant de l’embarquement rétrécit périlleusement et on aimerait faire une petite pause pression…
Conséquemment, on déguerpit hâtivement les boutiques et on file vers les contrôles de sécurité.
Qui sont vides.

AEROPORT, COTE AIR
Passage éclair et affable du PIF, comme il est de rigueur au Japon.
A la sortie, de belles vues du tarmac nous sont offertes. On profite de cet instant pour prendre un cliché arbitraire (sans particulier rapport à notre voyage), car le soleil se couche et on sait que les vues extérieures seront bientôt comprises par les reflets des luminaires sur les vitres.

Petite digression technique : Il est marrant de constater comment l’agencement spatial des aéroports domestiques au Japon se ressemble. Jusqu’il y à très peu, la plupart des bâtiments publics de l’archipel (aéroports inclus) étaient perçus comme des espaces purement utilitaires ou les lois de la rationalité étaient les maitres du design. Génie civile avant tout…
Il parait que ces temps soient révolus… (fingers crossed). J’ai hâte de visiter l’aéroport de Kumamoto (KMJ), qui vient de réouvrir ses portes (fins mars 2023) après un lifting apparemment salutaire.
Il nous reste à peine 20 min pour profiter des boules offertes ici.

Les lieux sont bien petits (ou sous-dimensionnés). Le calme qui caractérise le salon Sakura de MYJ n’est pas à retrouver ici. Dommage.
Deux vols, vers Tokyo et Osaka, se succèdent quelques minutes après notre décollage et ça compte aussi. Mais la fréquentation de KOJ excède grandement celle de MYJ, alors que la taille des salons n’est pas si dissimilaire que ça.
De surcroît, depuis Nov. 2022 JAL offre des liaisons en classe première (B-767) avec Haneda, occasion où l’on est censé être dorloté à souhait… (même au sol).
On essaie de repérer des instants d’apaisement afin de portraiturer la pièce, mais ceux-ci s’avèrent fort inusités.

Voici le coin des boissons, figé, à l’arrache, pour la postérité.
(Des potentielles boules -Choules?- en premier plan).

Et la vue devant notre siège.

Ou à sa droite.

EMBARQUEMENT ET VOL
Etant donné le bordel régnant (feutré, tout de même… on reste au Japon) et la localisation de notre porte, on décide de quitter les lieux avant de l’heure initialement prévue.

Une très longue marche nous attend afin de rejoindre l’extrémité méridionale de l’aérogare.


Il n’est que ‘départ -14 minutes’ et notre vol affiche déjà comme ‘embarquement en cours’ !!! Franchement… nous faire embarquer si tôt, c’est un peu abuser…… ?

Tout logiquement, on est assujettis à rejoindre le tarmac avant d’accoster notre navire.


Lui, il est parfaitement visible et atteignable depuis notre porte. A peine 25 mètres nous séparent de l’oiselet. Pourtant, on nous invite à monter dans un petit bus qui prendra environ 20 secondes à finir son trajet ?!?

A la descente on est confronté à un échafaudage bigarré qui, en dépit de son apparence, facilite l’accès à l’aéronef. Hourra à Japan Air Commuter pour ses soucis en accessibilité !

Nez et aile de notre perdrix du soir.

Et queue (floue).

La carcasse surabondante ne nous laisse guère d’espace pour exécuter l’(immanquable) fuselage shot.

La cabine ne change pas par rapport à l’aller.
Le siège, non plus.
(Photo prise à l’arrivée).

Et comme à l’aller, l’occupant du 2D sort gagnant dans la loterie d’attribution de sièges.


Voici une illustration plus graphique des aléas de cette cabine.

L’espace pour les jambes à notre siège est plus que généreux.

Ça y est ! A ce stade-là, nous sommes prêts pour barouder le GRAND vacarme.

On décolle aisément (la cabine est loin d’être remplie).

Et on atteint rapidement la (basse) altitude de croisière

Très, très peu à se mettre sous la dent dans ce court vol de nuit…
(…)
Il semble qu’on va bientôt atterrir… Pile à l’heure prévue.

Ici, on reconnait les trois grands lampadaires qu’illuminent MYJ de nuit (ou lors que le brouillard sillonne les parages).

La puissance des forces de l’Empire se fait remarquer quelques secondes après notre atterrissage.

Pfiou… la tranquillité est enfin regagnée.

Gracieusement, on laisse le reste de passagers débarquer et on prend notre temps pour répertorier la cabine.


Ainsi que l’extérieur de notre bruyant messager.
Partiellement.

Et en vue d’ensemble.

Puisque l’heure de fermeture de l’aéroport n’est pas distante, il présente une allure bien tranquille.

Les eaux thermales de Dogo et les rizières d’Izumiya 泉谷棚田 nous saluent lors de notre arrivée à Ehime.


MYJ est littérairement un livre ouvert aux visiteurs.

Et à ses côtés, subrepticement, on nous incite à donner le mieux de nous, comme il est souvent le cas au Japon. Ganbaro !

L’ensemble des partances ont été liquidées. Conséquemment, le hall de départs est désert.

A peine quatre vols pour boucler la journée à MYJ.

Par la suite, le bus 53 nous amènera en centre-ville où nous séjournerons sans trop envisager le lendemain (où la routine nous attend).
On conclut avec une compilation de nos pirouettes aériennes, selon FR (24).



Merci de votre lecture. Merci d’être arrivé(e)s jusqu’ici.
Et bons vols à toutes et à tous.
J'apprécie toujours autant vos récits. Je ne pensais pas qu'il existait des vols Matsuyama Kagoshima !
Le bonus fait envie, j'ai hâte de retourner au Japon ! Plus que 4 mois et deux jours en ce qui me concerne....
Merci AK pour vos commentaires !
Vivement votre prochaine visite au Japon !
N'hésitez pas à poser vos questions...
Et oui, la liaison MYJ-KOJ existe et voit des remplissages honorables.
Je ne m'attendais pas à trouver une aussi belle pizza dans ces contrées lointaines (pour la majeur partie du lectorat, s'entend) mais une rédaction toujours aussi plaisante, oui! L'imaginaire collectif est toujours lié à de gros porteurs embarquant des passagers par centaines, trouver un récit en ATR est aussi dépaysant qu'inattendu. Merci pour ce récit et le bonus tout simplement superbes.
Merci Okapi pour vos mots.
Elle n'était seulement belle mais aussi bonne ! (la pizza)
Je crois que le degré 'd'otakuisme' est supérieur chez beaucoup de contributeurs (-trices), mais c'est vrai que le paysage de l'aviation au Japon est tout-à-fait diversifié. Un petit paradis pour les accros des oiseaux mécaniques (que nous sommes).
Merci pour ce FR.
Des aéroports avec tout le charme nippon mais un oiseau bruyant avec cette particularité des sièges face à face. Magnifique bonus d'un pays cher à mon coeur.
A bientôt.
Merci, Vainolas, de la lecture et du commentaire.
Oui c'est drôle de constater que du fait de leur banalité, et de l'écoulement du temps (nostalgie ?), on finit par apprécier les aéroports lambda du Japon... (leur efficacité compte aussi dans tout ça, peut-être).
Le pays est maintenant ouvert aux visiteurs, fully fledged (les touristes étrangers arpentent boulevards et montagnes à nouveau et les contrôles de vaccination à la frontière vont bientôt disparaître).
Avec les nombreux vols domestiques en gros porteur possible au Japon, celui-ci en ATR est une curiosité.
J’ai d'ailleurs entendu parler d’une petite guerre commerciale avec les américains qui font leur propre “wagyu”.
Même si le salon est tout petit, il semblerait y avoir des salons JL dans beaucoup d’aéroports du pays.
J’ai déjà eu le bus pour faire 20m. Quand il pleut c’est sympa.
Merci pour ce FR
Merci, Momo, de votre lecture et vos mots.
Au Japon, la variété d'aéronefs est salutaire et à portée de main (quoique, chez notre petit aéroport maison, les gros porteurs ne sont fournis que par les forces de l'Empire...)
En dehors des grandes portes d'entrée au pays (HND, NRT, KIX), des Salon Sakura sont à retrouver à CTS, SDJ, KMQ, ITM, HIJ, MYJ, FUK, KOJ, OKA et, peut-être, KMJ ?!?
Une recherche rapide sur internet amène une belle centaine de 'marques' wagyu domestiques. Si à ça on ajoute les marques wagyu américaines, ça fait peut-être beaucoup... :-)
Merci pour ce FR qui est un plaisir à lire.
Ah !! Les vaches locales => j’ai souvenir d’avoir fait bombance à Kobé, un grand moment de dégustation.
Aéroports à l’agencement utilitaire, mais il y a quand même une bonne place pour les baies vitrées.
La plan cabine est bien un ATR42, contrairement au type d’appareil de bandeau (ATR72) (qui lui si je ne dis pas de bêtise ne dispose pas des deux sièges inversés du rang un).
Bonus intéressant, je ne connaissais pas les bains de sable.
Et la pizza donne envie, aussi belle qu’en Italie.
A bientôt
Merci, Valérie, pour le commentaire
Très bien vu de votre part (et très mal, de la mienne). C'est corrigé. Merci de l'avoir signalé.
C'est un peu l'énigme de l'œuf et la poule, mais il est indéniable que les aficionados du spotting aviaire (avec ou sans caméra) sont légion au Japon:
Les baies, sont-elles là parce que il y avait une demande au moment de la conception ? Où les adeptes du voyeurisme aéroportuaire se sont répandus à cause des agencements des infrastructures ? (un beau sujet de débat lors d'une soirée FRiste -arrosée, si possible !-)
Les bains de sable d'Ibusuki sont assez uniques au Japon (et plutôt connus, car ils reçoivent pas mal d'attention médiatique domestique).
On va bien finir par se croiser dans un aéroport Japonais!
Je suis toujours admiratif de la qualité de vos reports, tant sur le contenu que sur la forme!
A bientôt dans un salon de le rebellion!