Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3
Le bus affrété par Egyptair nous dépose juste à côté de l'entrée du site d'Abu Simbel ; nous n'étions que 6 passagers, il faut dire qu'il n'y a aucune promotion de cette facilité offerte aux passagers MS.
Nous arrivons sur le site à 9h, et il y a déjà du monde. Nous sommes juste au bord du lac Nasser, la vue est superbe.

On arrive sur le site par le côté, et là on tombe sur les statues de Ramsès II… Pour vous donner une idée de la taille, le fragment de tête gisant sur le sol fait la hauteur d'un homme.

Tout le monde connaît l'histoire d'Abu Simbel, sauvé des eaux du lac Nasser grâce à la persévérance de l'archéologue française Christiane Desroches-Noblecourt. La prouesse est incroyable, et d'autant plus impressionnante quand on se retrouve face à ces colosses de pierre.
Les guides sont interdits à l'intérieur du temple, ce qui est une bonne chose car cela évite les longues et bruyantes palabres devant les groupes.

Les fresques représentent notamment la bataille de Qadesh, qui a opposé les troupes égyptiennes aux Hittites. Ramsès relate le tout comme s'il avait gagné la bataille, alors qu'il a surtout évité une débâcle.

Figure traditionnelle du souverain en train de massacrer ses ennemis. Une iconographie qui a d'autant plus de sens en Nubie, car le temple d'Abu Simbel a été construit avant tout pour impressionner les Nubiens.

Surélevé de quelques mètres au-dessus de son emplacement actuel, le monument a été reconstitué avec une orientation exactement identique. Celle-ci n'était fortuite, car deux fois par an (22 février et 22 octobre), le soleil levant venait frapper les statuts divines et de Ramsès à l'intérieur du temple, dans le Saint des Saints (étrangement, les billets, déjà pas donnés, sont hors de prix à ces dates !)

Juste à proximité, se trouve le temple dédié à Nefertari, l'épouse de Ramsès II. Bon, sur les 6 statues taillées à même la roche, 4 d'entre elles représentent le pharaon et 2 seulement la divine épouse, mais pour l'époque c'était déjà un signe d'affection très marqué.

Nefertari est représentée à plusieurs reprises sur les fresques intérieures.

Ici avec son époux.

Retour à ABS
Après une grosse heure de visite, il est temps de rejoindre le bus qui nous ramènera à l'aéroport. Nous partons vers 10h20, pour un embarquement prévu dans 15 minutes mais les préposés ne semblent pas stressés.
Nous arrivons à ABS à 10h35.

Le FIDS de la journée n'est pas des plus chargés.

Après le classique contrôle des bagages, nous arrivons dans le hall des départs, qui ne respire pas la jeunesse.

Nous récupérons rapidement nos BP et passons airside. Ici encore, tout le monde passe à la palpation, avec une file pour les hommes et une autre pour les femmes.

L'endroit n'est pas très grand mais adapté pour le trafic. Il y a une buvette, qui ne fait pas très envie.

Il y a de la place pour s'asseoir. Au fond, la porte d'embarquement.

De celle-ci on a une vue directe sur les pistes. Cette montagne arasée ressemble étrangement à une pyramide.

Notre avion est toujours là, il n'a pas bougé depuis tout à l'heure.

L'embarquement est lancé à 11h05, soit 5 minutes avant l'heure théorique de départ.

Le trajet n'est pas bien long, je me demande pourquoi l'avion n'est pas garé plus près de l'aérogare pour permettre un embarquement en faux contact.

Je ne vous présente plus SU-GEY, notre A220-300 qui nous a amené d'ASW.

Nouveau contrôle des BP en bas de l'escabeau et montée des marches.

à bord
Nous retrouvons la cabine de ce matin.

Cette fois-ci nous serons côté droit de l'appareil, pour profiter là encore des vues sur le lac Nasser.

Pas de problème pour obtenir un hublot (les sièges avaient été bloqués à la réservation), mais celui-ci n'est pas très propre.

Le wifi est censé fonctionner, mais il ne sera pas plus opérationnel qu'à l'aller.

Je ne l'avais pas repéré à l'aller, mais les boucles de ceinture sont logotées.

Bye bye ABS !

C'est parti !

Et hop, virage serré sur la droite pour piquer vers le nord.

Comme à l'aller, les vues seront superbes, avec le contre-jour en moins. Dommage que MS n'ait pas choisi de décorer les winglets.

Nous survolons le canal Sheih Zayed, l'un des canaux créé pour irriguer la "Nouvelle Vallée" de Toshka.

Le sujet du Haut-Barrage d'Assouan est complexe et s'il est certain qu'aujourd'hui on ne ferait plus la même chose, ce n'était pas aussi évident dans les années 60. Certes le débit du Nil a été régulé, mettant fin aux crues très irrégulières, mais les inconvénients sont légion. Outre l'absence de limon qui vient fertiliser les terres (bloqués par le barrage), le lac lui-même peine à se réguler. Pour désengorger le trop plein du lac, le gouvernement égyptien a lancé le projet de Nouvelle Vallée. Le principe est simple : détourner une partie des eaux du lac Nasser pour créer une seconde vallée du Nil, parallèle à la première. Le projet est bien évidemment un échec, mais avec des conséquences inattendues.
Parmi celles-ci, la formation de lacs dans des dépressions (dits lacs de Toshka), à l'ouest d'Abu Simbel.

Le gouvernement pensait régler une partie du problème alimentaire du pays et désengorger la vallée de son trop plein de population. C'est ainsi que l'on trouve, en plein milieu du désert, à la latitude du Sahara, des champs irrigués, reconnaissables à leurs formes circulaires. Un non-sens agronomique, écologique et politique…
Je me consolerai donc avec ce winglet luisant sous le soleil…

Pour prendre ces vues, je me suis rendu côté gauche de l'appareil, pour aller aux toilettes arrières. Bonne surprise, celles-ci sont agrémentées d'un hublot !

Vue générale de la cabine. Celle-ci est loin d'être remplie.

Les champs dans le désert. Certains sont bien grillés.

De l'autre côté, le désert.

Certaines formations rocheuses sont fascinantes.

Nous retrouvons rapidement les rives du lac. Ici ou là on voit quelques tentatives d'exploitation agricole.

Mais les rivages sont pour l'essentiel très sauvages (attention d'ailleurs aux crocodiles, qui y pullulent).

Les côtes très découpées sont fascinantes.


Le vol est très court (30 minutes) et nous arrivons bientôt à ASW. Lors de l'approche, j'aperçois le monument commémoratif égypto-soviétique, célébrant la coopération entre les deux pays pour la construction du Haut-Barrage.

L'atterrissage est vigoureux.

Nous retrouvons ASW avec son architecture néo-antique.

Le portrait de Cléopâtre est un peu écrasé et n'est pas du meilleur effet.

Malgré la proximité du terminal, le débarquement se fera là encore par bus.

Au revoir SU-GEY !

Sur le tarmac, j'aperçois un autre A220 de MS.

L'accès aux arrivées est monumental (comme souvent dans les bâtiments publics égyptiens).

La salle de livraisons des bagages, qui paraît bien surdimensionnée.

Il y a même une salle d'attente VIP (fermée).

Nous traçons vers la sortie.

Qui est glauque et surtout totalement déserte.

Heureusement notre chauffeur nous attend à la sortie.

Merci de m'avoir lu et à bientôt pour le voyage retour vers la France.
Un vol tout aussi panoramique qu'à l'aller et au moins la nouvelle entrée "220 MS" est gravée à jamais dans ton flight log !
Le temps passé à Abou Simbel semble limité mais ces vols effectués avec le même avion qui attend le retour des clients emmenés quelques heures plus tôt sont parfaitement adaptés à la visite des lieux. En tous cas la formule n'a pas changé depuis plusieurs décennies car j'avais fait exactement le même trip que toi en... février 1990 et tout était identique à ce que tu nous racontes 33 ans plus tard, y compris le bus gratuit pour rejoindre directement le site et en repartir. A un détail près : MS avait affrété un B727-200 de la compagnie yougoslave Aviogenex !
Même si j'ai eu maintes occasions de retourner en Égypte depuis, ta série de FRs me donne vraiment envie de recommencer.
Merci pour le partage.
Merci Luc pour ce commentaire !
Le temps sur place est limité, mais pour magnifique que soit le temple, je ne suis pas sûr qu'il justifie d'y passer beaucoup plus de temps. Cela dit mon dernier passage s'était fait en bateau, et c'est vrai que le lever de soleil sur Abu Simbel est magique.
Le bus gratuit est une excellente formule, mais hélas sans aucune promotion, je l'ai appris un peu par hasard.
Très original d'atterrir à ABS avec un appareil yougoslave. Renseignement pris, il semblerait que celle-ci ait tout de même opéré jusqu'en 2015.
L'Egypte est un peu magnifique, il y règne une ambiance très particulière que je n'ai retrouvée nulle part ailleurs.
A bientôt !