Bonjour à tous,
Pour cette nouvelle escapade d'une journée, c'est encore Milan qui est à l'honneur. Cette fois-ci, point d'avion très avgeek mais 2 compagnies : Alitalia et sa filiale Cityliner. En effet, la compagnie nationale italienne m'avait toujours marqué de part sa livrée assez rétro et l'immatriculation écrite en gros sur et sous les ailes. Je me rappelle bien de leurs MD-80 qui passaient au-dessus de la maison de mon enfance quand nous habitions sous l'un des axes d'approche d'Orly. Enfin bref, une compagnie que je souhaitais prendre depuis longtemps mais pour laquelle j'ai toujours un peu traîné, tellement il y avait d'autre choses à faire. Lorsque durant l'été 2021 Alitalia annonce sa faillite définitive, je me suis retrouvé au pied du mur.
Il a d'abord fallu que je trouve une date potentielle et ce fut très complexe car je n'avais quasiment aucun congé ni de week-end libre avant la date fatidique. Autre facteur limitant : les vols étaient vraiment chers. Enfin, comme je souhaitais prendre aussi la filiale Cityliner, ça commençait vraiment à compliquer la chose. Et vous allez voir que la suite des évènements ne va pas être simple également !
le 1er routing
Je finis par tomber sur le routing idéal : un GVA-FCO-LIN, auxquels je vais ajouter un pré-acheminement vers GVA en TGV la veille et un MXP-ORY avec Vueling. Je réserve début septembre et je me réjouis déjà d'avance de ce petit périple.
Voilà ce que ça devait donner :
Enchainement de vols
- 109/10/2021 |GVA → FCO| Alitalia Cityliner | ERJ-190
- 209/10/2021 |FCO → LIN| Alitalia | A320
- 309/10/2021 |MXP → ORY| Vueling | A320
Fin septembre, je reçois un mail m'informant que mon GVA-FCO est annulé. Catastrophe, je ne trouve aucune alternative économique.
J'appelle le service client d'Alitalia, où j'attendrai 2h au bout du fil. Je finis par avoir une agente très cordiale qui m'annulera illico l'intégralité de mon dossier et je récupèrerai instantanément le montant du vol sur mon compte (je souligne ce point-ci car rares ont été les compagnies qui m'ont remboursé un dû illico presto le jour même).
Me revoici donc au point de départ et comme je n'ai aucune autre date dispo, je retourne à la recherche d'un nouveau routing.
le 2e routing
Cette fois, je jette mon dévolu sur un ORY-LIN-FCO avec AZ, et retour FCO-CDG avec AF.
Il ne me reste plus qu'à annuler mon billet de train et tenter de récupérer les taxes de mon vol Vueling, sauf que je ne parviendrai jamais à joindre cette dernière. J'ai cherché tous les numéros sur toutes les versions du site Vueling (toutes les langues), tous les numéros me proposaient une vaste liste de choix et toutes me renvoyaient sur "consulter votre dossier sur notre site internet". Bref, à aucun moment, ces numéros ne me permettaient de joindre un opérateur. Je tente de les contacter par messenger mais le bot me dit littéralement qu'il ne peut pas répondre à ma demande.
Je finis par trouver un formulaire de réclamation où je déclare souhaiter annuler mon vol et demander un remboursement. J'obtiens un accusé de réception me confirmant que ma demande est en attente de validation. Puis plus rien après.
Bref, pour un billet à 30€, je jette l'éponge, ça m'énerve trop !
Le routing que je pensais être enfin définitif :
Enchainement de vols
- 109/10/2021 |ORY → LIN| Alitalia | A319
- 209/10/2021 |LIN → FCO| Alitalia Cityliner | ERJ-175
- 309/10/2021 |FCO → CDG| Air France | A320
le routing final
Mais voilà, la veille du vol, tard le soir, je reçois un sms d'AZ m'indiquant que le LIN-FCO est annulé. Re-catastrophe, re-branle-bas-de-combat, le chat noir semble ne pas vouloir me lâcher !
Je rappelle AZ qui me fait poireauter une bonne heure avant d'obtenir un agent (mais au moins, ils répondent, ce n'est pas comme Vueling !) et je leur demande s'il n'y a pas d'autre solution pour rallier même en direct CDG-FCO avec eux (au moins je logue Alitalia et c'est tout ce que je souhaitais). On me répond que ce n'est pas possible, les vols vers FCO sont pleins car il y a eu pas mal d'annulations ce week-end, en particulier avec Cityliner.
Je valide donc l'annulation et le remboursement (qui arrivera toujours aussi illico presto sur mon compte) du LIN-FCO.
Ensuite, j'annule le FCO-CDG avec AF et j'obtiens l'intégralité de la somme en voucher. Puis je réserve un MXP-CDG avec AF tard le soir. La somme était assez chère mais c'était la moins pire solution.
Mais voilà, alors que je suis à bord du vol CDG-LIN, je me rappelle que j'avais ce fameux vol Vueling dont l'annulation ne m'a toujours pas été confirmée et que j'avais finit par oublier ! Je me connecte sur ma réservation, celle-ci semble toujours valide. Je procède au check-in et tout semble normal ! Finalement, merci Vueling d'être injoignable ^^
J'annulerai donc une énième fois mon vol AF pour lequel j'obtiendrai également un énième voucher.
Voici donc le routing enfin définitif ci-dessous !
Enchainement de vols
- 109/10/2021 |ORY → LIN| Alitalia | A319
- 2
A l'occasion de ce dernier routing, j'aurai réalisé toutes les liaisons directes possibles entre CDG/ORY et MXP/LIN dans les 2 sens ^^
Avant de perdre l'intégralité des lecteurs devant ce gloubi-boulga de réservations et d'annulations, il est plus que temps de passer au récit ! ;)
sur les chemins d'orly
C'est avec Orlybus que je rejoindrai Orly au petit matin.

Le ciel est entièrement dégagé, ce qui laisse espérer un chouette vol au-dessus des Alpes !

Comme d'habitude, je ne peux me rendre à Orly sans rendre visite à l'Astrolabe :)


C'est avec une certaine satisfaction de voir mon vol toujours bien prévu et qui plus est à l'heure !

L'embarquement aura lieu tout au bout d'Orly 1.

Il y a un peu d'attente au check-in, mais ayant pu m'enregistrer en ligne, je passe mon tour.

Le PIF était assez chargé mais heureusement, presque tous les postes PIF étaient ouverts, ce qui a limité le temps de passage à 10min.
Airside, c'est plutôt bien rempli !

Notre porte sera située tout au fond, dans la partie toute neuve qui est ma préférée de cette zone.

Un piano Yamaha, dont sa blanche beauté tranche avec son accord au tempérament bien inégal !

En porte, la préparation suit son cours.

L'embarquement débute avec quelques minutes d'avance. J'avais oublié à quel point cette passerelle en bout d'aérogare était tout simplement ignoble !

De même, j'avais oublié que cette passerelle était en faux contact.

le vol
Le gros avantage du faux contact est de pouvoir embarquer depuis le tarmac sans avoir de bus à prendre. Et avec une pareille météo, il ne faudrait guère s'en priver !

Je vais enfin pouvoir prendre AZ !

Visiblement, il existait deux livrées, avec le titre Alitalia au-dessus ou en-dessous des hublots.

Le petit sticker de transporteur officiel de la délégation olympique italienne.

L'oiseau du jour est un A319 immatriculé EI-IMF et baptisé Isole Tremiti. Il fut livré à Alitalia en novembre 2003.

Et l'instant porte.

A l'avant de la cabine, la classe affaire est bien identifiable avec la tablette neutralisant le siège central.

De la business à la classe éco, les têtières passent de l'imitation cuir au rouge.

Un petit détail pour la postérité.

Ma rangée, avec un siège parfaitement aligné et qui de part l'épaisseur semble bien confortable !

Et ce ne sera pas Houk qui me dira le contraire !

Par chance, mon triplet de sièges restera vide durant tout le vol.

L'accoudoir contient encore un antédiluvien IFE à chaînes audios.

Voici une consigne qui, si je ne l'avais emprunté, aurait finit à la poubelle 5 jours plus tard. C'était donc un acte civique ^^


Mon petit instant favori, avec des signs de 1e génération.

Mais ce qui m'attirait le plus dans les avions AZ, c'était le double marquage de la compagnie et de l'immatriculation. Cela donne une touche délicieusement rétro à un A319 pas si vieux que cela !

L'embarquement est terminé et le vol est loin d'être plein (je dirai 70% de remplissage).

A l'heure dite, nous repoussons.

Si la config en vigueur était face à l'ouest, nous n'aurions eu que quelques mètres à parcourir jusqu'au seuil de la piste 26. Mais aujourd'hui, les conditions anticycloniques nous invitent à décoller face à l'est.

Mais ce qu'il y a de bien à Orly, c'est que le temps de roulage n'est jamais bien long.

On s'aligne…

Avanti !

Puis on prends une trajectoire bien au sud-est.

La grande banlieue sud-est de Paris.

Orly, vu d'oiseau.

Puis on rejoint rapidement le FL350.

Quelle belle voilure !

Je profite de mon absence de voisins pour faire un petit tour du propriétaire.

Ces parois en faux bois sont du plus bel effet !

Idem pour la porte des toilettes. J'aime beaucoup ! Cela sort de l'aménagement ordinaire.

Je ne savais pas s'il fallait que je m'attende à un service ou non. Et bien il n'y en aura pas. J'imagine qu'à 5 jours de la fin totale des opérations, et compte tenu du contexte de financement des frais de fonctionnement jusque là, le service à bord à du passer à la trappe.
Heureusement, le paysage n'est lui pas concerné par ces coupes budgétaires !

Un petit air-to-air avec un 737-800 Transavia.

On se rapproche de la combe de Savoie, où les inversions matinales maintiennent les vallées dans la brume. Tout à gauche en bordure de photo se cache Albertville. Au centre, Chambéry, et à droite tout au fond : Grenoble.

Voici Annecy et son lac.

Focus sur Annecy, Sévrier et le Semnoz.

Le Lac d'Annecy vu du côté de St-Jorioz et Menthon-Saint-Bernard.

Le Lac d'Annecy est en bas. Au centre, on peut admirer la montagne du Semnoz.

Focus sur le Semnoz et sa petite station de ski.

Et enfin, le "bout du lac" ;)

La Dent d'Arclusaz, surplombant la combe de Savoie.

La Combe de Savoie, totalement ennuagée. Albertville est juste là-dessous.

Le massif de la Vanoise est bien visible, tout particulièrement le massif de Péclet avec au centre le glacier du Gébroulaz. On distingue même les pistes saupoudrées de neige descendant du Mont de la Chambre en direction de Méribel.

Quelques sommets du Beaufortain.

Le Lac de Roselend.


La station des Arcs.

Par là-bas, on peut voir le domaine de La Plagne.

Tout en bas, le massif du Mont Pourri. On distingue l'Aiguille Rouge et ce qu'il reste du glacier du Varet.

Le Massif de Bellecôte.

Ci-dessous, le massif de la Sache (à gauche) et du Mont-Pourri (à droite).

Nous survolons l'un de mes coins préférés des Alpes française (après le Mont-Blanc) : la Haute-Tarentaise avec Val d'Isère et Tignes en bas de cette photo. On distingue bien l'alignement haut-glaciaire avec la Grande Motte, la Grande Casse et les Glaciers de la Vanoise.

Focus sur le barrage qui retient l'eau du Lac du Chevril. Le vieux village de Tignes était situé à la place de ce lac. L'église a été rebâtie à l'identique au hameau des Boisses, en sortie de barrage, tandis que la station-village de Tignes s'est ré-édifiée bien plus haut au Val Claret.

Au carrefour de l'Isère et de la Calabourdane, on retrouve Val d'Isère, toute encaissée entre les massifs de Bellevarde, Solaise et de l'Aiguille du Dôme.

Au premier plan, le glacier de la Grande Motte où l'on skie déjà. Et à gauche, l'immense étendue des glaciers de la Vanoise.

Focus sur le glacier de la Grande Motte.

La Grande Motte et au-dessus d'elle, l’impressionnante paroi rocheuse de la Grande Casse.

Pendant ce temps, nous avons déjà entamé notre descente.

On quitte la Haute-Tarentaise pour la Haute-Maurienne avec le Glacier du Vallonnet entouré du Grand Roc Noir et des Pointes de la Frêches.

Par effet de foehn, la vallée française de la Maurienne est totalement dégagée de nuages tandis que la plaine italienne du Pô est recouverte d'une épaisse couette nuageuse.

L'appellation mer de nuages n'a jamais autant pris sens qu'ici !

On dirait tellement le bord d'un rivage.

Cette pointe qui se reconnaît de très loin (même sans mer de nuages) est le Monviso, un des plus hauts sommets des alpes italiennes (3841m) d'où part les nombreuses sources du Pô.

On se retrouve en presque finale pour Linate, tous spoilers sortis et sous un franc soleil qui a réussi à assécher la masse d'air.

Encore quelques pieds…

In posa, non rotto !
linate
Grrr, voilà un ERJ Cityliner qui me nargue…

Dernier virage

Le CDB viendra nous faire un discours d'adieu car c'était son dernier vol à bord de la compagnie et vu son âge, il se voit contraint de prendre sa retraite anticipée de quelques mois. Submergé par l'émotion, il ne terminera pas sa dernière phrase, ce qui lui vaudra un copieux applaudissement de nous tous, pax comme PNC. Sans débattre sur la situation économique catastrophique de cette compagnie qui ne lui laissait aucune autre issue, on ne peut que comprendre l'émotion de voir une compagnie nationale disparaître, surtout lorsqu'on y a passé toute sa vie.

Pour moi aussi, l'instant est émouvant car Alitalia fait partie depuis 1946 du pavillon européen et à l'instar de Sabena, ce nom mythique qui évoque si bien les transalpins, ainsi que son logo, vont disparaître pour de bon.

Alors, j'immortalise tout ce qui fait l'idendité de cette compagnie, comme ce logo sur panneau boisé.

Voilà, c'est finit. Je m'en veux un peu de n'avoir pris le temps de prendre cette compagnie auparavant, et en même temps je suis heureux d'avoir pu au moins faire un vol avec eux.

Ciao Alitalia !


On est un peu trop proche pour une dernière photo entière de notre oiseau. Alors ce sera en 3 clichés.



Après un court trajet en paxbus, je traverse sans m'arrêter dans le carroussel bas de plafond.

Le nombre de vols annulés est assez important, quasiment tous opérés par Cityliner. Je comprend que je n'avais quasiment aucune chance de prendre la filiale régionale, quelque soit ma destination.

Après la traditionnelle étape du bon café local, je rejoins Il Duomo en bus.

bonus
Je commence à bien connaître cette place ! Mais je ne me lasserai jamais d'admirer cette merveille !

J'y retrouverai le maître Okapi et l'Okapetto qui m'emmèneront visiter le quartier chinois. Dépaysement garantit !

On y trouve des pubs sympathiques ;)

Ainsi que des calloni siciliens redoutablement excellents !

Voilà, c'est la fin de cet épisode ! A bientôt pour la suite ;)
Merci pour votre lecture
Merci Cyrille pour ce FR !
Je le lis après avoir mis la dernière main à un FR CDG-MXP, où je me régalais à nouveau des photos de survol des Alpes. Je partage donc ton enthousiasme, et bravo pour la localisation de chaque endroit.
Un FR émouvant aussi car (presque) le dernier de la compagnie italienne, dont l'histoire chaotique ne pouvait enlever l'attachement qu'on avait pour elle. C'est toujours triste de voir disparaître une compagnie nationale (ITA ne ressemble pour l'instant pas encore à grand-chose), même si elle a été capable du meilleur comme du pire (j'ai un souvenir affreux d'un CAI-FCO en red-eyes avec une CC aimable comme une porte de prison). AZ avait en revanche un superbe produit LC, que je regretterai.
Je partage aussi ton avis sur ORY1 et ORY3, ce nouveau terminal 3 fait perdre tout son intérêt à Orly, à savoir la fluidité.
J'ai découvert LIN il y a peu et j'avoue que la proximité avec le centre-ville (ah le bus 73 à 2 €) n'est pas pour me déplaire.
A bientôt !
(je vois que tu as mis ITA Airways mais tu peux choisir Alitalia dans le choix de la compagnie)
Merci Ateon :)
Les vols France-Italie, et particulièrement vers Milan sont un régal permanent niveau paysages alpins !
Oui c'est toujours émouvant de voir disparaître une compagnie nationale, même si on s'étonne que cela ne soit pas arrivé plus tôt ! Je finissais par croire qu'elle ne disparaîtrait jamais en tant que marque ^^
Je sais que beaucoup ici louent encore pas mal d'éloges à propos d'Orly 3. Je continue à préférer les vieillissants Orly 1-2 tellement plus pratiques et fluides, notamment dans le sens des arrivées.
A bientôt !
Salut Cyril et merci pour le FR!
Quelle aventure pour Alitalia!
Perso j'ai toujours regardé la compagnie transalpine avec bienveillance aussi.
Ou comment les low-cost on réussit à ne pas respecter les reglementations européennes!
Au final le routing est plus simple, mais tu ne passeras pas par la case cityliner.
Je ne savais pas que c'était le nom de la scultpure.
Bien vu pour cette livrée, je n'avais jamais fait gaffe non plus. Mais je préfère la dernière lvirée d'alitalia, je la trouve un peu plus classe que le bleu d'ITA. Super belles photos du fuselage.
au moins il y avait le petit plateau central.
Tout à fait d'accord, nous oeuvrons pour l'histoire ahah
Ah j'adore aussi ce côté rétro qu'on voyait presque que sur AZ!
C'est dommage le service était à peu près correct.
Super belle photo d'annecy
Merci beaucoup Chris :)
Et malheureusement, les low-cost n'ont plus ce monopole. Certaines compagnies dites nationales ont désormais les mêmes pratiques (Iberia, si tu m'entends...)
Je m'inscris en faux, il ne s'agit pas d'une sculpture mais bien d'un outil astronomique en état de marche ;)
http://www.patrimoine-horloge.fr/as-orlyo.html
A bientôt !