Avis du vol entre Trapani et Manchester en classe Economique avec Ryanair

Bonjour et bienvenue à bord de ce report, suite de mon routing ayant pour but principal de (enfin) voler a bord du Boeing 767-300. 

Introduction

Nous sommes fin août quand je décide de me faire un petit routing av-geek à là mi-septembre ma conjointe étant en voyage pro ce fameux week-end. Je vise depuis très longtemps un vol en B767 seul grande famille de long-courriers récent manquant dans mon logbook.

Malheureusement les version passagers de ce modèle lancé au début des années 1980 se font de plus en plus rare surtout en Europe (bien que l’appareil soit encore en production pour des versions cargo et ravitailleur) et principalement dans des compagnies loisirs comme Condor et TUI. Avec la mise en service progressive des A330 chez Condor les B767 ont été remplacés sur les vols pour les baléares et Canaries. C’est donc chez TUI que je chercherais mon bonheur, 4 appareils était encore en opération cet été 2 au Benelux (un avec une immatriculation belge l’autre hollandaise) et 2 chez TUI UK avec les 2 exemplaires basés à Manchester. D’ailleurs tous ces appareils doivent quitter la flotte de la compagnie loisir d’ici la fin d’année. Je m’aperçois que les 2 appareils basés à MAN opère tous les samedis matin 2 vols à une heure d’écart en direction de Majorque. Voilà une belle opportunité surtout que les tarifs restent raisonnable pour ces vols de fin de saison.

Une bonne opportunité car il est très facile de revenir depuis PMI sur Toulouse mon aéroport de base. C’est Easyjet qui offre un vol tard le soir qui aura mes faveurs. Le plus dur sera de rejoindre MAN en effet depuis la disparition de Flybe il n’y a plus de vols directs entre TLS et Manchester. Mais il y a une ligne opérée 2 fois par semaine par Ryanair au départ de Carcassonne avec un départ un vendredi en fin d’après-midi le tout pour moins de 50€ ! Cerise sur le gâteau le vol est opéré par les nouveaux Boeing 737max-200 de quoi rajouter un appareil supplémentaire à mon logbook.

Routing avant grève :

Mais vous vous en doutez ça ne c’est pas passé comme prévu, le mardi les syndicats des contrôleurs aériens déposent un préavis de grève pour la journée du vendredi 16, pour des revendications salariales et sur les futurs recrutements.
Le mouvement est suivi est il est demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs vols de moitié, la veille j’apprends donc que mon vol Carcassonne - Manchester est annulé. Mon hôtel est annulable mais pas mes 2 autres billets chez TUI et Easyjet soit une perte d’un peu plus de 150€.

Je regarde le programme finalement opéré par FR sur le Sud-Ouest de la France et je m’aperçois qu’un des rares vol maintenue au départ de Toulouse est celui vers Trapani en Sicile et qu’il y a un départ pour Manchester dans la soirée je tente le coup en échangeant gratuitement via l’application FR mon billet CCF-MAN pour un TPS-MAN et j’achète pour 48€ un TLS-TPS

Routing après grève :

Avec jusqu'à présent un seul et unique vol reporté au départ de Trapani, sans surprise cette ligne est une exclusivité sur notre site. De plus on peut dire que Manchester n’est de loin pas la destination la plus reportée de notre BDD. Concernant cette ligne elle est aussi plutôt confidentielle, avec uniquement 2 rotations semaines effectuées uniquement lors de la saison été.

Une nuit a birgi

Après une après-midi ensoleillée passée à visiter la charmante petite ville portuaire de Trapani, je reprends le chemin de l’aéroport en utilisant la navette 

Étant bien en avance j’en profite pour aller faire un peu de spotting depuis une petite colline bordant l’aéroport, ici un Boeing 737-800 de Malta Air qui assure un vol vers sa base de Milan Bergamo. Ryanair assure l’immense majorité des vols et des liaison au départ de l'aéroport de Trapani.  

Mais l'aéroport de Birgi est aussi une importante base aérienne de l'Aeronautica Militare elle accueil d'ailleurs l'escadron de chasse, 37th Stormo. Mais aussi une importante base d'avion bombardier d'eau Canadair CL-415 de lutte contre les incendies opérés par le groupe privé Babcock aviation pour le compte des pompiers Italiens.

Trafic un peu plus original avec cet ATR72-200 de la compagnie Danoise DAT, assurant une liaison d'aménagement du territoire depuis l'ile de Pantelleria.

La nuit tombante, l'heure de mon vol approchant et quelques goutes de pluies finiront de me convaincre qu'il est temps de rejoindre le terminal. J'ai pris cette photo depuis les arrêts de bus pour vous donner une idée de la distance à parcourir à pied.
De mémoire en saison il passe environ 1 bus/heure pour la ville de Trapani pour un tarif de 4,50€ aller simple.

La façade du bâtiment et pour le moins moderne et austère (en tout cas bien plus que l'intérieur), il y a une certaine activité aux alentours à l'entrée des départs il faut dire que plusieurs vols partent ou arrive en ce début de soirée.

Il y a un peu de monde devant les comptoirs d'enregistrements monopolisés à cet heure par les vols Ryanair, avec pas moins de 3 comptoirs ouverts pour 3 vols prévus autant dire que l'attente est nulle.

L'autre moitié du bâtiment est pratiquement entièrement dédiée à l'unique commerce de bouche disponible groundside qui est une sorte de cafétéria. On notera la fresque au mur représentant un des lieux touristiques de la région, sans doute le vestige grec du temple de Segesta situé à quelques dizaines de kilomètres d'ici. 

J'avais vu sur flightradar24 que notre appareil n'était pas encore parti depuis sa base de Manchester une heure après l'heure théorique de son départ ce qui laisser présager un retard conséquent. Impression confirmée dès mon arrivé par le FIDS et nous sommes loin d'être le seul vol impacté par les retards.

Après avoir rechargé les batteries de l'appareil photo ainsi que du téléphone je monte à l'étage où se trouve le PIF. Un seul poste ouvert mais je serais le seul à ce moment là donc aucune attente avec des agents détendu et souriants. Je débouche dans un grand hall qui représente toute la zone airside de l'aéroport de Trapani avec ses 3 gates dont une en zone hors schengen délimitée par une vitre et 2 comptoirs de la PAF où officient 4 agents des douanes italiennes.

Deux petites boutiques de souvenirs et une cafétéria résume l'offre disponible pour les passagers complété par quelques distributeurs automatiques. Ce qui reste acceptable au vue de la taille réduite du terminal.

Une heure et demi après l'heure théorique de départ de notre vol et alors que notre appareil n'a toujours pas quitté le tarmac Mancunien une annonce est faite pour la distribution des vouchers repas. Pas pris de photo mais aucun montant n'était indiqué dessus on nous informe juste qu'il est valable dans l'unique point de restauration airside. 

L'offre disponible est réduite avec ce voucher mais reste acceptable avec un choix entre divers sandwichs chauds et foccacias pour le solide et une bouteille d'eau d'un demi-litre pour le liquide ce qui est honnête pour un repas fournit par la compagnie.
Détail rigolo pour passer le guichet de la PAF on nous donnera un petit bout de papier tamponné par les Douanes Italiennes faisant office de laisser passé. 

Ce qui me permet de vous donner quelques informations sur la gestion du trafic aérien en temps de grève:
Voici un extrait d'une carte d'estimation des retards due aux slots du contrôle aérien lors d'un jour de grève en France, sachant que celle du 16 septembre était particulièrement suivie la situation était donc pire qu'affiché ci-dessous avec une France toute rouge CGT ^^
Ce qui donnait des retards supérieurs à 45min sur pratiquement l'entièreté du parcours sachant qu'ils sont (de mémoire) cumulatifs. 

Certaines compagnies sont plus efficaces que d'autres sur la gestion de ces slots et adaptent leurs routes en fonction de ces estimés retards, ce vendredi il fallait particulièrement éviter la FIR Marseille (LFMM) et la France en générale. Ce qui permet parfois de voir des vols Lisbonne-Bruxelles passer au large de la Bretagne avant de remonter la Manche !
Là on peut dire que Ryanair n'a pas trop anticipé sur ce vol en déposant un nouveau plan de vol contournant la France H+2 après l'heure de départ théorique (sachant qu'il y avait des créneaux aussi sur les zones frontalières du fait de la congestion).
Il faut dire que ces routes alternatives sont souvent bien plus longues et donc plus couteuses en terme de carburant. Voici donc le trajet effectué par le vol aller >

Les passagers prennent leur mal en patience et essaye de trouver une façon confortable d'attendre le vol, pas facile quand il n'y a même pas un siège pour tous.

Les passagers pour Bologne, nos voisins d'infortunes finirons eux par partir à bord de ce Boeing 737max-8200 aux sympathique couleurs Malta Air avec seulement 4 heures de retards.

Un peu après minuit la sanction tombe, ce sera un départ prévu vers 3h du matin (enfin il s'agit plutôt de l'heure d'arrivée prévu de notre appareil sur le tarmac de Trapani). En tout cas une chose est sur ma nuit à l'hôtel à Manchester sera un no-show.

Le BP du soir devenu le BP du matin, pas de hublot, le vol étant complet je n'ais pu appliquer la fameuse technique RYRthebest… cela dit pour un vol entièrement de nuit la place au couloir est plutôt une bonne chose.

Après une bonne demi-heure de retard supplémentaire afin de permettre de vider les toilettes de l'appareil. Voici enfin le Boeing tant attendu ! Sans surprise on retrouve un "ancien" Boeing 737-800 immatriculé EI-ENA. Il affiche 12 années de service dans les rangs de la low-cost Irlandaise.

Embarquement par la porte arrière pour ma part, autant vous dire qu'avec autant de retard l'embarquement n'a pas trainer, j'ai discuté avec quelque un de mes compagnons d'infortunes leur montrant que flightradar24 était sans doute le moyen le plus fiable de rester informé. L'une d'entre elle reprenais le travail le lendemain à 8h courage à elle ^^.

a bord du Boeing 737-800 de Ryanair

Ca va j'étais encore suffisamment lucide pour faire un bel instant porte pour notre leader des contributions. L'accueil à bord est effectué par un duo de PNC britanniques très souriant, aimable et très jeunes.
A vue de nez je dirais que l'âge cumulé de nos 4 PNCs ne devait pas être bien plus haut que l'age de certains des contributeurs les plus mûrs de notre communauté ^^.

Le logo en forme de lyre stylisé est bien peint sur notre dérive, pas d'entourloupe on est dans du Ryanair pur et dure !

Et la cabine vient nous le rappelé ! Avec cette ancienne mouture plus connu sous le nom de "jaune pisse". Siège résumé à leur simple expression (le rembourrage est à peine meilleur que sur les vieux NEK de tante Lufthi)

Le pas est lui rikiki.

PSU lui aussi vintage, c'est quand on voit les intérieurs des anciens Boeing 737 que l'on apprécie le vent de modernité introduit par le skyinterior. On notera au passage que sur les anciennes cabine aussi on trouve les gilets de sauvetages dans des compartiments au dessus de nos têtes.

Les consignes de sécurités sont elles bien affichés sur la têtière du siège de devant où la place restante a été prise par une publicité.

Aucune réelle photo prise durant le vol du fait de ma place coté couloir. Ce sera un gros dodo durant toute la durée du vol. La fatigue aidant plus que le confort relatif du siège. Merci à l'équipage d'avoir zappé les habituelles annonces pour la vente à bord et éteint les lumières en cabine du décollage à l'atterrissage.
J'ai pour ma part dormis avant le décollage et jusqu'à notre début de descente soit environ 2h45 sur un vol de 3 heures. 

Route pratiquement toute droite avec des contrôleurs aériens plutôt conciliant avec les trajectoires bien qu'en grève et une altitude de croisière de 36.000ft.

C'est avec plaisir que je quitte cette cabine où j'ai finalement bien dormi, il me reste environ 3h pour faire la correspondance vers le vol suivant ce qui est plus qu'assez sachant que mon prochain appareil semble lui aussi avoir du retard. 

Arrivée a Man au petit matin

Débarquement par la porte avant avec un salue souriant mais fatigué de la part de l'équipage en porte, malheureusement histoire d'ajouter un peu de retard et d'inconfort nous aurons droit à un grand tour de bus dans la fraicheur de cette matinée de septembre Mancunienne (il devait faire 6/7°C un peu rude quand on arrive en short et tee-shirt depuis la Sicile ^^). 

Je me demande quel Ryanair des deux est le plus confortable ^^

Notre voisin de parking est aussi un Boeing 737-800 de Ryanair qui, comme nous, aura eu une journée compliqué la veille avec un déroutement à Rome Fiumincino alors qu'il devait rejoindre l'autre aéroport Ciampino et un retour en plein milieu de la nuit à Manchester.

Direction la sortie où, comme toujours depuis une arrivée Schengen, il faut montrer son passeport, il y a quelques petites minutes d'attente due principalement à des passagers qui ne comprennent pas tous le fonctionnement des portiques (on les excusera vue l'heure matinale).

Passage sans arrêt pour ma part dans la salle de livraison de bagage, pour ce périple de 2 jours j'ai fait comme l'escargot et j'avais tout mon nécessaire de survit dans mon sac à dos d'appareil photo.

C'est la première fois que je mets les pieds à Manchester, mais je n'ais pas atterri au terminal habituel des vols Ryanair (Terminal 3) en effet à cette heure au cœur de la nuit il n'est pas ouvert. Visiblement cela semble récurent que des vols Ryanair arrivent au beau milieu de la nuit, un affichage leur est même dédié !
Par ailleurs l'aéroport de MAN est un des mauvais élèves européen en terme de ponctualité. 

Cette arrivée imprévu au terminal 1 aura l'avantage de faciliter ma correspondance avec le terminal 2. En effet le T1 est situé au milieu de l'aéroport avec à l'ouest le T2 et à l'Est le T3. Je n'aurais donc qu'a emprunter le skybridge, une longue passerelle piétonne vitrée où aucun des travelator ne sera fonctionnel. 

C'est ici que prend fin ce récit, j'espère qu'il a été plus agréable à lire qu'à vivre ^^. Je vous retrouve très bientôt pour la suite de cette série.