Il était une époque où l'on pouvait rejoindre La Réunion depuis les métropoles de province dans des conditions correctes. Ce temps est hélas révolu. Un patron mégalomane à mis la dernière compagnie aérienne qui effectuait ces liaisons au bord de la faillite. Et le seul transporteur qui à daigné récupérer le Marseille - Saint-Denis est une pseudo-low-cost qui fait voyager ses clients à bord d'appareils vieux de 10 ans, avec un pitch pire que celui de Ryanair et à des prix égaux à ceux pratiqués par les compagnies classiques. J'ai donc payé 847€ pour ce vol de jour Air Austral + TGV Air. Il faut ajouter à cela 29€ d'hôtel, la correspondance avec le TGV pour Marseille se faisant le lendemain.
LE ROUTING
[Z'ECLAIR] Saint-Pierre > Saint-Denis Océan
[TAXI] Saint-Denis Océan > Aéroport Rolland-Garros
[AVION] Aéroport Rolland Garros > Aéroport Paris CDG
[RER] RER CDG 2 > RER Parc des Expositions
[RER] RER Parc des Expositions > RER CDG 2
[TGV] TGV CDG 2 > Marseille Saint-Charles
[METRO] Saint-Charles > Notre-Dame du Mont
Pas moins de 7 trajets et une nuit d'hôtel ont été nécessaires pour rejoindre mon domicile à Marseille. C'est trop. Surtout quand il s'agit de relier un département d'outre-mer à la deuxième plus grande ville de France. Ce voyage est révélateur de la médiocrité de toute une chaîne de transports, qui commence dès le départ à Saint-Pierre, à La Réunion.
En effet, aucun bus ne dessert directement l'aéroport Roland-Garros depuis les principales villes de l'île. Il y avait bien un projet de tram-train résolvant le problème, mais une manœuvre politique du président de la région à fait annuler le projet. J'ai donc embarqué à bord d'un Z'ECLAIR, une navette publique du conseil général reliant sans escale Saint-Pierre et Saint-Denis. Il s'agit d'un Renault Traffic 9 places sans climatisation. 7€ pour 1h30 de trajet (avec embouteillages). Parti tôt, j'obtiens une place à bord sans difficulté. Il faut savoir que lors des fortes affluences, un système sommaire de cartes de couleurs permet de gérer les embarquements. Et il faut parfois laisser passer plusieurs départs avant de pouvoir embarquer.
Arrivé à la gare routière de Saint-Denis, j'envisageais d'utiliser la navette Aérobus. Une plaisanterie à 4€ le ticket pour 10 minutes de route (8km) et une fréquence de passage d'un bus toutes les heures, soigneusement pas synchronisées avec les arrivées des Z'ECLAIR. Après m'être tâté, je renonce à attendre 50 minutes la prochaine navette sous un soleil de plomb, et négocie un tarif avec un des chauffeurs de taxis attablés dans un snack. Il accepte de m’amener à l'aéroport pour 10€.


A l'aéroport, je me rends immédiatement au dépose-baggages et demande à obtenir un siège au niveau des issues de secours. Je mesure 1.93m et, assis sur un siège classique, le vol aller avait été un enfer. L'hôtesse consulte une personne au téléphone et indique ma taille, mentionnée sur mon passeport. Le placement m'est accordé. Je passe également avec un petit surplus bagages (33kg au lieu de 30).

Avant d'aller en salle d'embarquement, je me rends sur le belvédère pour observer l’atterrissage -tardif- du 777-300 F-OSYD à bord duquel j'embarquerai dans deux heures.


Je passe promptement les contrôles de sécurité et patiente en contemplant l'effervescence autour de l'appareil.


Les toilettes de la zone Airside dégagent une impression de propreté et de modernité à première vue. Mais en pratique, ils le sont bien moins. Dans les cabines; aucun crochet pour éviter de poser son sac au sol, et toujours la présence de gros espaces sous les cloisons. C'est un détail qui peut être très gênant. Les lavabos adoptent un design contemporain mais, faute de corbeille, de gros paquets de serviettes en papier usagées maculent les rebords. C'est assez répugnant.
J'embarque parmi les derniers passagers puisque mon siège est situé à l'avant de l'appareil, première rangée en éco. Dans le galley, un PNC annonce à un passager qu'il y a 30 sièges vacants sur ce vol. L'embarquement a été très rapide et l'on repousse à la seconde ou le dernier passager passe le seuil de la porte. Le personnel semble très déterminé à rattraper la petite demi-heure de retard. Quelques minutes sont déjà récupérées au sol. On décolle à 11h30, avec seulement 15 minutes de plus sur l'horaire d'origine.
Les deux GE90 nous honorent de leur puissance maximale qu'au premier virage rapidement amorcé après la rotation. Les 220 000 chevaux cumulés s'expriment dans un ronronnement presque effrayant. Étranges sensations. Le virage est très serré alors que nous sommes encore relativement proche de l'océan. L'équipage n'a pas de temps à perdre dans une manœuvre plus confortable mais plus longue !
Nous gagnons ensuite de l'altitude plus paisiblement. Et je remercie la divinité qui m'a permis d'avoir ce siège ! Les vols très longs courriers sont de vrais calvaires pour les personnes de grande taille.


Je déploie l'IFE et constate qu'il commence à se faire vieux. Air Austral continue de vanter son IFE Panasonic comme un des plus évolués. S'il l'était certainement en 2009 et 2011 à la réception de leurs 773 flambants neufs, il ne l'est plus aujourd'hui. Le tactile répond une fois sur trois et la résolution est tout juste correcte. L'écran est un peu plus petit que ceux disposés sur le revers des dossiers. Le choix de films est acceptable. Je vous gratifie d'un gif pour rendre compte de la lenteur de l'IFE.

Premier film quelques minutes avant le repas; Very Bad Trip III, ça devient presque un rituel [http://flight-report.com/fr/report-2371.htmllorsque je vole sur Air Austral].

Le déjeuner est servi, mais tellement affamé, j'ai oublié de tirer le portrait du plateau avant le carnage.
L'ensemble est correct. Je ne vais pas m'exprimer sur la qualité de la nourriture en détail car il est impossible d'être objectif quand on à faim.

Le siège central étant inoccupé, j'y dépose mon plateau. Mon voisin fait de même. En même temps que la digestion débute, le superbe atoll de Farquhar, propriété des Seychelles, se dévoile. Le commandant de bord effectue une annonce pour en aviser les passagers.

Pour contraster avec les précédents clichés, voici les toilettes. J'y évacue non sans difficultés le rougail saucisse un peu trop pimenté de la veille.


Après le ramassage des plateaux, la cabine passe en mode sieste. L'équipage ordonne d'abaisser les hublots mais mon voisin est récalcitrant et je lui en suis reconnaissant ! Cela me permet de contempler notre arrivée au-dessus des côtes somaliennes, au sud de Baraawe.


Voilà environ 4 heures que nous sommes en vol, la plupart des passagers s'assoupissent. Je me place en configuration chaise longue improvisée et plutôt que de dormir, préfère jeter mon regard à travers les hublots en écoutant le dernier album de Birdy. La limpidité de sa voix sublime les paysages, à tel point que People Help The People me fait presque verser une larme, en admirant cette corne de l'Afrique meurtrie.



Je ne suis visiblement pas le seul à apprécier la sélection musicale de l'IFE, qui conquis également cette passagère en classe confort. Il y a toujours une ambiance particulière à bord des ces très longs vols de jour.
Les terres défilent. D'abord la Somalie, puis l'Ethiopie et le Sahara dès la frontière Soudanaise passée, et jusqu'aux côtes méditerranéennes de l'Egypte.







Les dunes du désert vues de la caméra ventrale sur l'IFE.



La nuit tombe lorsque nous quittons le continent Africain. Quelques turbulences à cet instant du vol, ce seront les seules.

Nous longeons ensuite les côtes italiennes. Les lueurs de Naples et Rome sont les derniers paysages observés avant notre arrivée sur Paris. 50 minutes avant l'atterrissage, une collation nous est servie. Un Wrap volaille-fromage classique comme ceux que l'on peut trouver en grande surface, et un cake. Sur le plan gustatif, c'est tout simplement de la bouffe d'avion. Comestible, quoi.

L'appareil entame la descente peu après Dijon, et effectue un virage à 180° au-dessus de la proche banlieue nord de Paris. Une manœuvre qui permet de contempler allègrement la capitale en détail. Le touché est délicat, s'en suit une salve d'applaudissements que je n'avais plus entendue depuis longtemps. Je croyais que cela avait disparu, je suis ravi que ça ne le soit pas.

A l'aéroport, je récupère mon billet de train pour lendemain au comptoir mobile TGV Air disposé à proximité du tapis bagages.
Je traîne mes deux valises pleines de letchis, mangues et Dodos jusqu'à la station de RER CDG2. Je descends deux stations plus loin, ou se trouve un vaste complexe hôtelier. Je passe la nuit dans un des hôtels low-cost avant de reprendre le RER le lendemain, puis le TGV en direction de Marseille.

Sur le quai, c'est le rush. Un groupe de passagers en provenance de Mayotte embarque avec une quantité astronomique de bagages et ballots. Ils forment une chaîne humaine pour placer leurs paquets à bord. Quelques minutes, la rame prend l'allure d'un train de marchandises. Les portes-bagages du TGV sont saturés, une bonne partie des voyageurs de ce train sont en correspondance depuis un vol de Roissy. les sacs et valises sont empilées les uns sur les autres, du sol au plafond sur les banquettes. C'est un peu l'anarchie, et la présence massive de personnels de la SNCF n'y fait rien.
Le pitch de la place qui m'est attribuée est très mauvais.
La rame n'étant pas complètement remplie, je change de siège.

Ici, je peux contempler paisiblement le brouillard givrant qui fige les paysages de Paris jusqu'aux alentours de Lyon.


C'est dans la grande halle de la gare de Marseille Saint-Charles que je termine ce périple.

Merci pour ce FR et navré de vous avoir pris la une aussi vite.
Votre reportage comprend de magnifiques photos, j'aime beaucoup le touché des roues de votre 77W à RUN, très réussi. Bref un endroit qui me fait toujours autant rever.
La prestation Air Austral parait moyenne, bon geste de leur part pour la sortie de secours ça a du faire une sacré différence! Moi aussi je suis grand (pas aussi grand que vous) donc j'apprécie ces gestes :)
A bientot pour la suite.
Un reportage excellemment rédigé qui propose de très belles photos.
Je trouve le catering sur un vol de jour insuffisant. La deuxième collation eut dû comporter un plat chaud. Malédiction des lignes Métropole-Océan indien?
La prestation UU en Y paraît avoir baissé en qualité non seulement en MC mais aussi en LC depuis la mise en place du plan Solid'Air -si je ne me trompe pas d'intitulé.
Y avait-il un buffet boissons-grignotage pendant la croisière?
Je regrette autant que vous la disparition des dessertes de province. Il se murmure chez UU qu'un retour à MRS est dans les cartons eu égard à l'importance de la communauté comorienne et mahoraise à Marseille.
Merci pour ce partage.
Il y avait un comptoir boissons dans les galleys mais je n'ai pas vu de snacks.
Merci pour ce très bon FR. La vidéo de la mélomane passagère confort est très agréable et d une manière générale on a un vrai plaisir à lire votre reportage.
Finalement air austral on se dit c est pas si mal après avoir vu le reportage mm si le prix semble en effet élevé
847 euros en Y sur les destinations Océan indien est un prix plancher.
Lors des vacances scolaires on est plutôt sur une moyenne de 1200 euros AR (les tarifs en Y peuvent atteindre 1800 euros !)
Pour mesurer les conséquences d'un petit oligopole à RUN ou à TNR, il est amusant de comparer les tarifs au départ de JNB (distance similaire).
Merci pour ce bon FR.
La vidéo de la passagère montre que le programme musical n'est pas si mal et reste acceptable :)
Sinon de très belles photos ^^
merci pour ce fr
Merci pour ce superbe FR. Très belels photos, séquence mélomane, efefts spécaiux vraiment très réussi.
Difficile d'évaluer le repas principal vu que tu t'es jeté dessus et que le plateau après ... ;-)
L'ensembel m'a l'air quand même bien pour de l'éco LC.
Effectivement la desserte de l'aéroport de Départ est très mal organisée
Prestation correcte si l'on prend en compte le placement issue de secours
Les notes de CDG, 2 en propreté! empruntant souvent cet aéroport mon impression
est à l'opposée de la votre...
Merci pour ce FR !
La note propreté de CDG 2 est justifiée par la présence de marginaux qui couchaient sur des cartons au sol dans les couloirs entre le terminal et la gare TGV. Je comprends qu'il faisait très froid ce jour-là (-3°c) mais un aéroport n'est pas une gare ou une station de métro, c'est la porte d'entrée d'un pays, c'est un lieu ou la sécurité et la propreté doivent être absolument irréprochables.
Merci pour ce FR très agréable à lire !
Merci pour ce FR
Il me semble que pour éviter ces sept trajets un jet privé s'impose ;)
Le tarif parait correct après si l'on veut plus d'espace, des prestations de meilleure qualité ou des liaisons directes non subventionnées il est évident qu'il ne faut pas escompter payer le prix plancher
A noter que 847€ n'est pas le prix plancher sur Air Austral pour une liaison CDG <> RUN. Les billets les moins chers sont à 738€.
Merci pour ce bon FR :)
Très belles photos !
Description éloquente d'une chaîne de transport que personne ne semble songer à améliorer - l'absence de desserte de RUN au départ de St Pierre étant le manque le plus criant.
L'enregistrement qui accorde un siège à l'issue de secours eu égard à votre taille et ferme les yeux sur un surpoids de bagages justifierait d'accorder une bonne note services et animations à RUN : cela couvre aussi cette prestation. Qu'avez-vous sanctionné ?
Pensez à flouter le visage de votre voisin, et plus généralement des PAX. Le GIF animé est très explicite; c'est le premier que je vois sur FR :)
Belle photos panoramiques, une signature de votre part ? Merci pour ce FR.
Le visage est flouté désormais. Merci pour lui :)
Pour ce qui est du personnel à l'enregistrement, je l'évalue toujours comme personnel au sol à l'aéroport, et non de l'aéroport, car le PAX n'est pas toujours en mesure de savoir quel est l'employeur. Par ailleurs, le statut d'un prestataire n'exonère jamais à mes yeux le donneur d'ordre de responsabilité à son sujet, qu'il soit bon ou mauvais.
Je suis très reconnaissant du fait qu'Air Austral m'ait accordé un siège + et un surpoids bagages mais je préfère répercuter cela sur la note de la compagnie plutôt que celle de l'aéroport. Mais je manque peut-être de connaissances à ce niveau là. Il faut m'éclaircir un point; le personnel en poste aux banques d'enregistrement sont employés par la cie aérienne, l'aéroport ou un prestataire ? Pour le reste, je n'ai pas accordé une bonne note à RUN en raison de l'absence de climatisation ne serait-ce qu'en zone airside et du manque de propreté et de confort des toilettes.
Concernant le floutage, je ne comprends pas pourquoi les visages apparaissent ici non-masqués alors que sur Picasa, ou j’héberge les photos, ils le sont ? Exemple avec la photo de mon voisin -> https://lh5.googleusercontent.com/-kR_Fzhz01qE/Uqxl-JpkrJI/AAAAAAAAFpo/pn9ZMV95A80/s800/20131212_112850.jpg
Je ne pense pas qu'un transporteur privé puisse rentabiliser une telle liaison (St Pierre - RUN) donc faudrait il la subventionner à l'heure où des économies s'imposent partout ?
Les français, toujours prompts à enfiler leur bonnet rouge, semble vouloir le beurre et l'argent du beurre, et peut être également la fermière ;)
Je ne pense pas que prolonger les navettes Z'ECLAIR (Renault Traffic 9 places) de 8 kilomètres entre la gare routière de Saint-Denis et l'aéroport puisse ruiner le conseil général. Gare à ne pas tout justifier sous couvert de crise économique. Si les français veulent souvent le beurre et le cul de la crémière, ils ont aussi tendance à se trouver des excuses à l'inertie politique.
Merci pour ce FR.
Je ne comprends que trop bien le problème des personnes de grande taille. Les issues de secours sont nos amies^^
En revanche, je qualifierais votre siège de bulkhead plus qu'issue. En issue, l'espace est quasiment infini, sauf pour ke PAX au hublot avec le toboggan.
La seconde prestation semble bien légère pour un vol de cette durée. Pas de collation servie à mi-vol comme une glace ou des biscuits?
Et par rapport au prix, n'étant pas au fait des tarifs vers les collectivités d'outre-mer, quels étaient-ils sur les autres compagnies?
En effet, aucune collation à mi-vol en classe éco. Ça manquait un peu. Concernant les prix, j'ai payé 847€ car il s'agissait d'une promo et mes dates étaient flexibles. Sur la grille de prix du site d'UU, tous les autres vols étaient à 1100€. C'est à peu-près la même chose sur AF et Corsair. XL Airways, qui m'aurait arrangé puisque le vol est direct depuis Marseille, pratiquait des prix supérieurs à 1200€ pour des prestations pires que low-cost (boissons et écouteurs payants, plateau repas minimaliste, IFE central grésillant, A332 vieux de 10 ans).
Merci !
Merci pour ce FR et pour le clin d'oeil du O-SYD qui ramenait ma tante et mon oncle ce jour là !!!
Il y aura une navette z'éclair entre les 2 aéroports en 2014, si la tarification unique s'applique sur cette ligne elle sera de...2 Euros !!!
UU commercialise un vol ZSE/RUN aux alentours de 140 euros (???)et les quelques tentatives de quelques aéroclubs muer en compagnies se sont solder en échec dans les années 90.
Roland Garros à l'image de bons nombres d'aéroports français, on va dire est tout juste fonctionnel et froid même en période de chaleur surtout en zone publique!!!
Merci pour ce FR.