Avis du vol entre Limoges et Paris en classe Economique avec Sprintair

Croire, percévérer… Et espérer !

Pour ce dernier opus de l'année 2019, c'était plutôt bien mal parti !

Je vous expose le contexte de ce vol : essayer d'attraper le Saab 340 de la compagnie polonaise Sprint Air et affrété par Chalair Aviation.

En effet, depuis septembre 2019, ce Saab 340 volait sur l'ensemble du réseau Chalair, mais de façon très volatile puisque Chalair adapte en permanence les affectations de ses avions en fonction du remplissage de ses lignes. En clair, mission impossible de tomber sur un avion précis.

Sauf que pendant tout le mois d'octobre, le Saab 340 volait régulièrement sur LIG-ORY en début de semaine. Pas une exception ! Fin octobre, je constate que le vol du 16/12 est en promo. Bien que programmé en ATR 42, je sais d'expérience que cela ne veut rien dire avec Chalair ! Alors je tente l'impossible, et peut-être qu'avec un peu d'espoir, ça fonctionnera (même si au fond de moi, j'y crois pas trop).
Mais pour un Saab, qui plus est 340, et en plus polonais au départ de Limoges : que ne ferait-on pas pour réussir ?

Cela tomberait fort bien puisque dans la famille Saab, je n'ai pris que le grand frère 2000. Et au passage, cela me permettra de découvrir l'aéroport de Limoges, ce qui est toujours une bonne prise compte tenu de la fragilité de ce genre de liaisons.

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Et puis… Viendront les gigantesques mouvements sociaux de décembre 2019, avec une grève carabinée au sein de la SNCF.
Pour mon boulot, je galère déjà à emprunter mes rares navettes TGV Paris-Poitiers chaque début de semaine ; alors que dire des liaisons Intercités sur l'axe Paris-Orléans-Limoges-Toulouse : quasiment aucune circulation ! Bigre…

Pendant tout ce temps, le Saab 340 est toujours fidèle au poste, me narguant presque !

Je joue la sécurité en réservant un blablabus Paris > Limoges, et je me dis qu'au dernier moment, si un train circule finalement, j'annulerai le bus au profit du train. Ceci étant dit, je ne suis guère à l'abri d'une suppression du trajet en bus également. C'est très tangent, je n'y crois guère plus…

Alea jacta est…

sur la route de limoges…

La veille du départ, le programme de circulation des trains tombe : il y aura un unique train en circulation sur l'intégralité du POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) : l'IC 3621 à destination de Brive. Coup de chance, celui-ci est ouvert aux abonnés TGV MAX  (une aubaine).

Je décide donc de le bloquer et d'attendre le lendemain matin pour annuler le billet de car si la circulation de l'Intercités se confirme.


Le lendemain, le train semble toujours prévu dans les temps avec un départ à 9h29 et une arrivée à 12h50 (contre 8h45-14h15 pour le car).
J'annule le billet de car et je récupère au passage un bon d'achat de 19€ qui me sera fort utile en fin de journée. Le billet TGV Max étant gratuit, je réalise là une bonne affaire inespérée en temps de grève.

Ma journée commence donc à la gare d'Austerlitz où l'affichage trahit une situation peu commune : l'unique train grandes lignes au départ est mon Intercités pour Brive. Tout le reste des départs sont en réalité ceux du RER C dont les trains sont exceptionnellement terminus en surface. J'ai une chance de taré visiblement ! Pourvu que ça dure !

Le BP extrêmement précieux, compte tenu du contexte !

Situation vraiment exceptionnelle, avec ces RER stationnant dans ces voies habituellement réservées aux grandes lignes.

Fort heureusement, mon train sera bien plus confortable que le RER ! Embarquons donc à bord de cet Intercités assuré en voitures Corail.

Celles-ci sont aptes à 200Km/h, mais on sera tracté ce matin par une loco apte à 160km/h seulement. On ne va pas faire la fine bouche !

Je touche du bois… Pourvu que ça marche !

Ouf, nous sommes partis et en plus on est ponctuels ! Le trajet sera agréable, ici le long de l'ex-aérotrain au nord d'Orléans.

Même le service de vente ambulante fonctionne ! Ce sera un café pour ce matin !

La campagne défile à toute vitesse. Nous avalerons les 400Km en 3h20.

Cabine bien confortable pour ce Corail de 1975, avec sa rénovation ex-Téoz datant du début des années 2000.

Arrivée à Brive sans encombre ! Petit coup d’œil à notre bonne vieille loco BB7200.

de la gare à l'aéroport

Puis on se dirige vers la sortie…

…non sans admirer cette magnifique coupole !

Pour rejoindre l'aéroport de Limoges, pas le choix, c'est en taxi !
Le trajet est relativement court via l'autoroute et la course me coûtera une vingtaine d'euros.

aéroport de limoges

En arrivant, première chose importante à faire…

… MANGER !

Et cela tombe bien puisque l'aéroport dispose d'un excellent restaurant bien nommé !

Et pour preuve qu'on y mange bien :

Belle vue sur le terrain depuis le restaurant. On ne peut pas dire qu'il y ait foule !

Comme j'ai pas mal d'heures d'attente devant moi, je pars à la recherche d'un point où je puisse travailler tranquillement.
Allons donc découvrir le terminal.

L'espace landside est plutôt vaste et bien lumineux. On y trouve une petite boutique souvenirs et une cafeteria.

C'était bientôt Noël !

Petite carte postale rétro et avgeek.

Quelques pièces du célèbre fabriquant de porcelaine de Limoges.

Pour s'enregistrer, c'est par là-bas.

Mais il est encore bien tôt ! Je trouve une prise électrique accessible, c'est parfait !

Quelques heures plus tard, le terminal commence à s'agiter quelque peu (oui, j'étais tout seul depuis tout ce temps) avec le vol en direction de Lyon.

moment de grâce

Dès que le check-in pour Paris ouvre, je me dépêche afin de pouvoir réserver un siège hublot. Double bonne nouvelle : ce sera bien le Saab 340 Sprint Air et ce sera en plus du free seating !

Par ici maintenant !

Passage rapide du PIF (comme vous pouvez vous en douter), et on descend vers les salles d'embarquement.

Dans cette partie, la zone semble plutôt réservée aux vols Ryanair.

Ici, on est plutôt chez Chalair et feu Flybe.

Tiens ! Une pièce de musée !

Une zone pour recharger son téléphone est également disponible.

Au loin sur le tarmac, pas de doutes possible. Notre oiseau est bien là ! A ses côté, un des nombreux beech 1900D Chalair.

A ce moment là, la seule activité aéronautique nous vient de ce DA42 de l'ENAC. Venant progressivement remplacer les antique Baron 58, les DA42 sont utilisés en deuxième partie de la formation des futurs PNT.

embarquement

Bon, ben… Je suis prêt !

L'embarquement est bientôt prévu.

Petite vue du terminal éclairé.

Je suis le chef tandis que la prise du jour est enfin visible ! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis content. Car franchement, en pleine grève nationale, j'ai eu un bol de dingue.

Belle bête ! Et cela change des ATR et Bombardier…

C'est vrai que c'est petit !

à bord

Accueil pas vraiment souriant de la part de la CC. Faisant ici mes premiers pas dans l'aviation polonaise, je passe en mode discret pour les photos, d'autant plus qu'une autre PNC me fait face dans l'allée. La photo générale de la cabine, ce sera pour plus tard. En attendant, je profite d'être volontairement en première position pour me placer le plus à l'avant possible de la cabine. Ce n'est pas pour débarquer plus vite, mais avant tout pour être proche des hélices, et du côté gauche pour avoir un siège seul. Seulement, les 2 premières rangées sont condamnées par des sacs divers. Je me placerai donc au rang 3.

Le pas est correct. Notez la safety card qui ne va pas rester longtemps à l'extérieur de mon sac ^^

L'embarquement se termine et les PNC me regardent avec insistance, probablement parce que j'ai mon gros réflexe sur les genoux et que je suis très intéressé par ce qui se passe derrière moi. Ma tentative de prendre une photo de cabine par-dessus l'épaule va être cramée. Du coup, ça sera un prétexte selfie, histoire de voir un petit bout de plafond ^^

L'embarquement est finit. Nous sommes une quinzaine de pax à bord. Je découvre que les 2 premières rangées sont occupées par 4 personnes, 2 mécanos, et 2 PNC non en service. La présence de mécanos est logique, puisqu'il n'y a pas de base technique équipée pour réparer les Saab à Limoges. L'avion retourne d'ailleurs fréquemment en Pologne, une fois toutes les 2 semaines.

Mise en route.

Après la démonstration de sécurité en anglais puis français, la cabine est plongée dans l'obscurité comme il se doit.

Je ne vais pas oublier mon instant favori !

Paré au décollage ?

C'est parti ! J'adore la pointe chromée de l'hélice qui permet de voir par reflets la piste comme si nous étions dans le cockpit !
(un conseil, mettez le son sur une enceinte avec des graves, et profitez !)

Vue sur Limoges.

Puis on monte tout en douceur (pour ce qui est de la vitesse de montée, pas des décibels !) tandis que les dernières lueurs du jour disparaissent à l'ouest.

Bon, pour la suite des photos de paysage, ça se complique sérieusement avec le retour de l'éclairage en cabine. Les reflets sont trop tenaces.
Du coup, si on allait explorer le lieu d'aisance en tête de cabine ?
Dire que l'espace était fort étroit relèverait de l'euphémisme !

Bouton vintage.

Indication 100% polonaise.

Bon, je l'avoue… Si je suis allé aux toilettes, c'était surtout un prétexte pour photographier la cabine en sortant.
Manque de pot, le trolley était arrivé entre temps pile devant la porte et les PNC se sont poussés pour que je puisse regagner mon siège. J'étais donc bien observé par les PNC et des pax des premières rangées. Brandir mon téléphone aurait été probablement mal apprécié à ce moment là !
Je ronge donc mon frein avec le mode selfie, histoire de montrer le plafonnier so vintage (ainsi que quelques cheveux).

Après le passage du trolley, voici la prestation (pré-covid) offerte par Chalair : quelques biscuits apéritifs, accompagnés par un chocolat chaud.

Je profite illico de l'absence de PNC dans mon champ de vision pour vous montrer l'avant de la cabine et son rideau (derrière lequel se cache les toilettes).

Le vol est malheureusement très court, et nous arrivons déjà aux abord de l'agglomération parisienne. Nous nous mettons en approche pour la piste 06.

Cabin ready for landing

En finale piste 06

Tandis qu'en-dessous de nous serpente l'A10, on distingue la partie sombre du Bois de Verrières et au loin, la Tour Eiffel.

Voici l'atterrissage en vidéo. Gardez un œil sur la pointe chromée de l'hélice, avec l'arrivée de la piste comme si vous étiez au poste !

Le roulage sera rapide puisqu'on se positionnera au large aux côtés d'un regretté ATR 72-600 Hop! qui vivait là ses dernières semaines d'exploitation.

Je quitterai l'appareil en dernier, non sans avoir salué aimablement la CC qui me répondra un très sec "bye".
Débarquement par bus, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Car évidemment, on ne peut avoir une meilleure vue que celle offerte depuis le tarmac :)

Un dernier regard vers ce bel oiseau assez rare maintenant. Je suis ravi !

Petit CRK en chemin.

Et on rejoint le terminal aux côté de ce 737-800 Transavia.

A noter dans ce bus la présence de prises USB. Vu la durée du trajet, ce n'est pas forcément très pertinent mais ce n'est pas un mauvais point pour autant.

Nouveau cheminement tout neuf.

Direction le hall des départs.

En effet, pour rentrer sur Paris, je vais d'abord transiter par Orly 4.

Et depuis Orly 1-2, le plus rapide est d'emprunter Orlyval.

Dernier passage à Orly 4 avant la pandémie. Je l'aime bien, avec son côté délicieusement rétro.

retour avec le bus direct

Donc, pour rentrer ce soir, ce sera avec le Bus Direct pour une unique et bonne raison.

Souvenez-vous que j'avais réservé puis annulé le matin même un billet de car Paris-Limoges. Opéré par Ouibus (aujourd'hui Blablabus), j'ai été remboursé en bon d'achat. Or, le Bus Direct et Ouibus avaient un accord commercial assez peu connu puisqu'on pouvait acheter leurs billets via le site internet de Ouibus. De ce fait, j'ai pu réutiliser l'intégralité de la somme du bon d'achat pour ce trajet.

Pour la procédure, il suffisait juste de montrer le billet Ouibus. En échange, le conducteur nous transmettait cette contremarque.

Et c'est confortablement installé dans un bus peu rempli que je rejoindrai Montparnasse.

bilan de l'année 2019

Ainsi se termine ce dernier opus de l'année 2019. J'ai donc fini avec une très belle prise dans un contexte fort compliqué (mais qui n'était rien par rapport à ce qui nous attendait quelques mois après…)

C'est l'heure de faire le bilan (tardif) de cette année très riche aéronautiquement :

35 vols, 109h20 et 69 558 Km

11 Pays visités (nouveautés en gras) : Allemagne, Azerbaidjan, Canada, États Unis, Équateur, Grèce, Guinée, Mauritanie, Sierra Leone, Suisse et Turquie.

12 Nouveaux aéroports : Atlanta, Baku, Berlin-Tegel, Brest, Conakry, Freetown, Istanbul, Limoges, Nouakchott, Québec, Quito, Toronto.

8 Nouvelles compagnies : Air Transat, Azerbaïdjan Airlines, Chalair Aviation, Delta, SmartLinx Estonia, Sprintair, Turkish Airlines, WestJet Encore.

6 Nouveaux avions : A310-300, A330-300, A340-500, 757-200, Dash 8Q-400, Saab 340

Je poursuis ainsi ma quête d'avions anciens/rares, ainsi que de nouvelles compagnies ; tout en donnant la part belle à l'A340-300 avec pas moins de 7 vols (avec Air France, Joon et Air Tahiti Nui). Avec le recul post-covid, j'en suis d'autant plus heureux !


A très bientôt avec le millésime 2020 cette fois !

Merci pour votre lecture !