Ne pas confondre Taiyuan, capitale de la province chinoise du Shanxi, avec Taiwan, qui n'est pas une province chinoise, n'en déplaise aux Chinois ! Contrairement à ceux de Datong au nord de la province, les remparts de Pingyao, à une centaine de kilomètres au sud de Taiyuan, sont eux authentiques. La riche petite ville de Pingyao s'est endormie à la fin du XIX°, pour se réveiller un siècle plus tard, intacte, inscrite à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, et c'est aujourd'hui la principale raison de s'arrêter à Taiyuan, sur le trajet classique des touristes de Beijing à Xi'an.

Si le Shanxi est riche de ses mines de charbon, en revanche le Guizhou est la plus pauvre province de Chine en PIB/habitant, et outre de l'hydroélectricité, exporte principalement vers les grandes villes des employées de maison, comme celle que j'avais à Beijing. Elles ne font pas le voyage en avion, mais en car, et il n'est pas étonnant d'avoir un si petit avion pour aller de Taiyuan à Guiyang, capitale du Guizhou. Et encore, il fait escale à Yuncheng (YCU), dans le sud du Shanxi.
Deux terminaux à l'aéroport de Taiyuan ! je n'avais pas pensé à vérifier duquel part mon vol, mais le chauffeur de taxi n'en a nul besoin, car le Terminal 1 est une coquille aussi grande que vide, destinée au jour où le trafic aura atteint la taille suffisante.

C'est donc uniquement le Terminal 2 qui est aujourd'hui en service.


De même, cet aéroport a beau se qualifier d'international, il n'y a aujourd'hui que des vols domestiques, en direction de destinations dont les rares que je ne connais pas encore me font rêver. Remarquez qu'il y a deux vols pour Guiyang, à peu près à la même heure. Le vol de China Express part plus tard et arrive plus tôt à destination, car Yuncheng est quasiment sur la ligne droite TYN-KWE, alors que le vol China Southern fait un détour significatif pour faire escale à Changsha.

China Express ne doit pas voir beaucoup d'étrangers dans sa modeste flotte de quatre CRJ-200, car la toile d'araignée désordonnée de ses lignes comporte une quantité de liaisons franchement exotiques entre des aéroports secondaires; il y en a d'ailleurs un bon nombre dont j'ignorais l'existence, alors que j'ai beaucoup circulé en Chine, par tous les moyens de transport possibles.

L'enregistrement ne commence qu'1H30 avant le décollage, mais chose suffisamment rare en Chine pour être remarquée, il y a un ensemble de sièges largement suffisant en zone publique, avec même deux prises électriques, déjà monopolisées quand j'y suis arrivé (les cordons d'alimentation sont par terre, au fond à droite).

Le concept d'heure d'été n'existe pas en Chine, et il n'est pas rare de trouver comme ici un panneau géant dont les heures de pays étrangers sont décalées d'une heure par rapport à l'heure légale locale. Il était en fait 14h04 à Paris quand j'ai pris cette photo.

L'enregistrement est un peu pittoresque, avec un Chinois qui se faufile jusque devant moi au comptoir d'enregistrement, pour demander s'il peut y acheter son billet. L'employé lui indique avec un agacement manifeste bien que contrôlé la direction des guichets des compagnies aériennes, situés comme toujours vers le milieu du hall.

Je me demande toujours ce que les Chinois peuvent transporter dans leurs cartons soigneusement scellés au ruban adhésif. C'est peut-être tout simplement une économie d'achat de valises.

Cette zone d'enregistrement banalisée est réservée aux petites compagnies dont China Express fait partie. Dans ce tableau, je n'ai utilisé pour le moment que Juneyao, dont j'ai posté un FR.

Autant la zone publique est assez bruyante et peuplée, autant les zones d'embarquement sont calmes et plutôt vides.

Juste après le contrôle de sécurité se trouve un salon Affaires ? Première multi-compagnies; malgré les plantes vertes, les vitres me permettent de vous en offrir un aperçu.


En revanche, j'ai eu du mal à trouver l'ingrédient indispensable à ce FR : l'espace enfant de l'aéroport ! C'est une petite pièce dont l'éclairage était éteint, et l'aménagement de puériculture assez minimaliste. Remarquez qu'ici, ce ce sont les mères qui sont censées voyager avec un enfant?


Comme le chiffre des dizaines ne le laisse pas supposer, la porte d'embarquement 22 se trouver à l'étage inférieur, ce qui signe un transfert par PAXbus, auquel je m'attendais pour un appareil de ce gabarit. Le vol est complet au départ de Taiyuan, mais cinquante places, cela ne fait pas une foule à l'embarquement.


Voici le moustique sur le tarmac.


Pas de classe affaire; les sièges sont un chouïa étroits, mais en revanche le pitch est confortable, permettant de taper sans difficulté sur mon PC le premier jet de ce FR.


L'avion avale beaucoup de piste avant de décoller, sans doute parce qu'il est plein. A pleine puissance, les réacteurs émettent un sifflement (de moustique?), inattendu pour un habitué des appareils de la classe 150 places.
Peu après le décollage, cela secoue un peu (pas beaucoup), ce qui nous vaut ces deux messages :
Nous sommes passés dans des turbulences, ne vous inquiétez pas [sic ? en chinois comme en anglais], et gardez votre ceinture attachée.
Nous allons en direction de Yuncheng, à environ de trois cent kilomètres de Taiyuan. Notre altitude de vol est de 5400 mètres. Les passagers en direction de Guiyang sont priés de rester à bord, nous ferons une escale de quinze minutes environ.
Il ya deux PNC, dont seule l'existence de deux paires de portes exige qu'ils soient deux, car un seul fait le service à la fois (la femme pour le premier tronçon, l'homme pour le deuxième).
Pour ce qui est de la collation sur le tronçon, cela se limite à une bouteille de 330ml d'eau Franchement, qu'espéreriez-vous pour un vol de vingt-neuf minutes chrono ?

21h53 : toucher des roues à Yuncheng, aéroport minuscule où il n'y a pas de taxiway et où il n'y a qu'un appareil stationné devant l'aérogare, un 737-700 d'Air China, photographié ici alors que nous repartons.

Une vingtaine de passagers descendent (y compris, bonne nouvelle, le Chinois qui n'a cessé de renifler bruyamment depuis le départ).

Deux personnes de service passent avec un sac poubelle ramasser les bouteilles d'eau qu'ils ont abandonnées, mais pas les journaux (j'ai essayé de me débarrasser de celui qu'un voyageur avait abandonné au vol précédent).

Pendant ce temps, un camion citerne a ravitaillé l'avion.

22h04 : huit passagers montent à bord
22h13 : l'avion décolle, après avoir passé vingt minutes chrono au sol à Yuncheng.
Un vol de 1100km à une altitude de croisière de 9200m, pour 1H40 de vol et une ETA a 23h50, nous annonce le CDB.
Ce n'est plus du tout l'heure de dîner en Chine, mais à mon agréable surprise, le PNC distribue une nouvelle bouteille d'eau de 330ml et un panier repas.


Il y a là : un sachet de 15g de légumes marinés, un sachet de 18g de pois secs, un petit pain et une part de gâteau du genre quatre-quarts. Ce n'est pas de la haute gastronomie, mais cela cale l'estomac.
Les Chinois ont souvent un peu de mal avec l'alphabet latin : notez la bienvenue sur le sachet de cure-dents. Mais d'ici à ce que je fasse aussi peu de faute de graphie en chinois, il s'écoulera encore quelques années.

Pendant le vol, les PNC passent dans la cabine toutes les vingt minutes environ, sans que personne ne leur demande quoi que ce soit. A moins que ce ne soit pour vérifier que les ceintures étaient attachées, mais je crois me souvenir qu'on n'était pas en zone de turbulences ? le vol était très calme. Un point de bonus pour cette présence.
Toucher des roues à 23h49 et arrivée au point de stationnement guidés par une voiture Follow me. Au loin, trois Embraer de Tianjin Airlines.

Un PAXbus nous attend; sur le court trajet jusqu'au terminal, il est poursuivi par le véhicule qui transporte les quelques bagages enregistrés qui ont été déchargés pendant que nous débarquions.

J'arrive presque le premier à la salle de livraison des bagages, en même temps que ma valise qui est elle la dernière, car le tapis roulant s'arrête à 00h01 : livraison des bagages terminée.
Ô miracle, malgré l'heure indue, il y a encore une navette de bus vers la gare ferroviaire, et à 00h07, je suis en route vers le centre ville'huit minutes avant l'heure théorique d'atterrissage !
L'aéroport de Guiyang m'a donné l'impression d'être assez petit (mais à minuit, il était difficile d'avoir un avis définitif). Le lendemain matin, c'est dans l'immense (car les habitants du Guizhou prennent le bus, pas l'avion !) gare routière de Guiyang que je continuais mon trajet. Dans cette salle des pas perdus, il était possible d'acheter des billets de train à destination de la Chine entière. A condition de savoir où s'adresser, car chacun des guichets sur la droite ne gère qu'une destination indiquée en haut en rouge, en chinois uniquement.

Merci pour ce FR complet
joli traffic
(que de FR ce soir, le 6eme et il m'en reste à lire...)
Merci pour ce FR
Soirée exceptionnelle au niveau des FRS
Encore plus éxotique que les FR précedent, à noter qu'il n'y a qu'une paire d'issue sur CRJ200 (sur l'aile c'est les PAX qui doivent l'ouvrir) et c'est ainsi que chez BritAir il n'y a qu'un PNC pour cette avion.
Merci
Petit Joueur!!!
Merci pour ce FR!!
@saraoutou
J'avoue avoir usurpé un droit d'auteur sur le moustique
@Leadership
merci pour la précision
@Legolas0606
OK, je connais TRES mal la Chine. Il faut dire qu'ils n'arrêtent pas d'en construire, des aéroports. J'ai du mal à suivre le rythme :-) :-)
@Marathon
Ca je veux bien comprendre!! Vu le nombre d'aéroports desservis par cette \petite\ compagnie, le réseau d'Air China doit donner mal à la tête à regarder!
Bonjour,
Le scoop du jour : l'administration de l'aviation civile chinoise suspend l'exploitation de China Express (Huaxia, en chinois) à partir du 1er septembre, et effectuera une revue des procédures de sécurité, suite à l'accident survenu le 28/08 à 1h58 : le CRJ200 immatriculé B-3001 assurant le vol G52744 Shijiazhuang - Guiyang a raclé la piste du bout de l'aile droite à l'atterrissage. Il n'y a pas eu de blessés.
Accident ou incident ? je n'ai pas trouvé plus de précisions sur les dégâts sur le net chinois.
@Ourea
Il faut relativiser les choses. Les trajets par la route pendant ces vacances étaient bien plus dangereux. J'ai vu de l'ordre d'un accident (= au moins un véhicule irrécupérable) tous les 150 km, dont deux manifestement mortels.
our ce qui est de la corruption, c'est effectivement un fléau en Chine, au même titre que l'absence d'indépendance judiciaire, ce qui va un peu de pair.
Le CRJ200 accidenté, vu par un blogueur chinois, lol
http://blog.sina.com.cn/s/blog_4f11feff0100lkgp.html