Avis du vol entre Berlin et Paris en classe Economique avec easyJet

Bonjour à tous !
Je n'aurais jamais pensé publier un Flight-Report bien que je suive le site depuis des années, pour me renseigner ou pour rêver à des destinations ou des appareils exotiques. Mais j'ai trouvé une occasion à ne pas laisser passer en vous livrant une exclusivité qui devrait plaire aux lecteurs assidus du site en cette période de vaches maigres. Il s'agit en effet d'un vol au départ du fameux nouvel aéroport de Berlin, BER dont le code n'est pas encore dans la base de données de Flight-Report en ce début du mois de janvier.
Je prends souvent l'avion entre Berlin et Paris et j'avais beaucoup regretté la fermeture de Tegel, aéroport à taille humaine et facilement accessible, même s'il avait accusé le poids des ans ces dernières années et qu'il me fallait toujours partir de l'horrible terminal C quand je ne prenais pas AF ou LH… Je vais cependant essayer BER, officiellement appelé Aéroport Willy-Brandt de Berlin-Brandebourg, sans a priori et vous montrer à quoi il ressemble du côté passager.
L'acheminement se fait depuis Berlin Gesundbrunnen au nord de la ville avec la navette FEX (Flughafen-Express) qui vous emmène en environ 30 minutes pour la modique somme de 3€80 (tarif ABC de Berlin, le même que pour SXF autrefois).

Ladite navette est bien vide en ce dimanche matin de janvier. Elle circule en partant de Hauptbahnhof sur deux axes : un axe passant par le centre ville (Alexanderplatz) et le second par Gesundbrunnen. L'accès est plus rapide que pour se rendre à SXF puisque la gare est directement située dans le terminal principal. Plus besoin de marcher sous une sorte de patio venteux entre la gare de S-Bahn et le terminal post-soviétique.

Voilà ce fameux terminal principal ou terminal 1 vu de l'extérieur. En principe, on doit avoir l'impression que le toit flotte quand on arrive en voiture… Vu de plus près, le terminal paraît presque écrasé à cause des bâtiments qui l'encadrent (un immeuble de bureau et un hôtel).
Vous savez sans doute que la construction a été un gouffre financier et que le retard à l'inauguration a été conséquent. L'ouverture était prévue à l'été 2011, elle a eu lieu a l'automne 2020. Beaucoup de raisons à cela : un direction de chantier erratique, une maîtrise d’œuvre défaillante (il a fallu refaire toute l'installation électrique et tirer de nouveau tous les câbles), des "améliorations" voulues par l'exploitant en cours de route (comme augmenter les surfaces commerciales) qui ont ralenti et complexifié le chantier etc. Et surtout, une installation des trappes incendies qui prévoyait l'évacuation de la fumée par le bas (l'air chaud ça monte, non ?) pour éviter que des cheminées d'aérations viennent défigurer le terminal, surtout vu d'avion… Bref, la Deutsche Qualität en a pris un coup et quand on vit en Allemagne on sait de toute façon que le modèle allemand n'est pas parfait.

Voici d'ailleurs une première erreur de conception non réparée : des escaliers mécaniques qui montent pour sortir de la gare souterraine mais aucun qui descendent. Il faut prendre des ascenseurs, nombreux certes, mais pas évidents à trouver. J'ai déjà vu un voyageur devoir se renseigner à ce sujet.

Passé cette étape on arrive à une salle de pas-perdus assez grande mais plutôt vide, même s'il y a déjà un coiffeur d'installé au doux nom d'Hairport, sans doute fermé à cause des mesures sanitaires en vigueur…

On trouve aussi un supermarché (ouvert) et quelques distributeurs de billets (suffiront-ils en cas d'affluence ?). Vous remarquerez la signalétique blanche sur fond mauve, pas évident à lire à mon avis.

Un FIDS plutôt dégarni annonce le programme de l'après-midi. Au menu quotidien on trouve d'ailleurs plutôt des vols dits "ethniques" vers la Turquie, l'Ukraine ou la Russie - qui montrent bien que nous vivons dans une capitale multiculturelle !

Il faut ensuite monter deux niveaux pour arriver dans le hall des départs où on devine  la Magic Carpet (oui, oui, c'est le nom du filet rouge), œuvre d'art conçue par Pae White.

Au passage, Berlin et son ours mascotte vous souhaitent de "rester en bonne santé" !

Première impression du terminal principal : c'est assez petit et on se croirait revenu au début des années 2000 (normal en raison du retard à l'allumage) avec tout ce bois et ces sols clairs, ces banques d'enregistrement étriquées…

Pas plus d'espace en fin de compte que dans le terminal 2 de l'aéroport de Cologne (CGN pour les intimes). Qu'on se rassure, tout le trafic ne passera pas ici : l'ancien terminal, rebaptisé terminal 5, doit rester ouvert pour absorber la trafic low-cost (même si dans les faits il doit fermer ces jours-ci faute de voyageurs). Et entre 1 et 5, il y a des extensions, des satellites etc.

Pourtant, malgré le petit trafic prévu aux alentours de 13h (notamment Easy vers BSL et ORY), j'attendrai 20 minutes à la sécurité, dont les points de contrôles sont petits et mal conçus… Pas classe (S) tout ça !

Bref, après avoir un passé un couloir étroit, sorte de boyaux entre le hall de départ et le vrai début du voyage, on arrive dans une espèce de salle des pas perdus où, là aussi, ce n'est l'impression d'espace qui me frappe… Remarquez au passage le faux plafond où on devine ces fameux câbles qu'il a fallu remettre en place après s'être trompé !

La situation s'arrange un peu avec cette salle d'échange où sont installées ces fameuses boutiques dont la construction aurait, paraît-il, retardé l'achèvement de l'aéroport. Je suis remonté d'un niveau, du côté de la zone non-Schengen pour prendre la photo sur laquelle on voit au fond, à même hauteur que là où je me situe, le Food Court obligatoire.

Où la Currywurst est servie dans une sorte d'American Dinner (?) Sans qu'on ait théoriquement le droit de s'asseoir pour la consommer (bon courage !) puisque de la rubalise semble interdire l'usage des tables aux sièges fort inconfortables…

Redescendons maintenant d'un niveau pour nous engager à nouveau dans une sorte de salle des pas-perdus avant d'atteindre la partie B du terminal d'où doit partir notre vol. Enfin de la lumière directe ! Décidément, je n'arrive pas à me faire à cette signalétique fort moche à mon goût.

On arrive à une sorte de long couloir avec une enfilade de portes, un peu comme à FRA d'ailleurs. Sur votre droite, la dépendance aéroportuaire de la Ständige Vertetung ("Représentation permanente", comme la mission diplomatique de la RFA en RDA), nom d'un bistrot célèbre de Berlin où se croisent en principe les hommes politiques et les célébrités !

Et comme à FRA, ou à MUC d'aileurs, une succession de trottoirs roulants dans un second long couloir. Remarquez sur la gauche la boutique de produits locaux, griffée Spreewald, qui vous permettra entre autres de ramener des concombres, spécialité de cette région qui est un peu notre Venise verte à nous…

Venons-en à notre vol, pas de Gate Lice comme disent nos amis américains.

Un peu d'attente avant l'appel, quand même. Je floute monsieur au premier plan, même s'il a un masque, on ne sait jamais…

Au fait, voici notre avion. Il s'agit d'un A319 OE-LQT, passé sous pavillon autrichien cause Brexit, comme nombre de ses congénères, dont certains stationnent en attendant des meilleurs jours comme on peut le voir au fond de la photo. J'ai une pensée pour les anciens de chez Air Berlin, notamment le personnel de cabine, passés chez Easy après la faillite et qui se retrouvent maintenant au chômage.

Pour faire patienter les amateurs, une photo des gogues qui sont disposées chez les messieurs en batterie de 4 cabines, 4 urinoirs et 2 lavabos. Je suis sceptique (sans jeu de mots) sur leur capacité à absorber un terminal en veille de départ en vacances post-Covid.

Let's go dans un couloir d'accès tout ce qu'il y a de plus banal au finger….

Ledit finger où il y a un bouchon accumulant les Speedyboarding  et autres Easyjet Plus en attente du go de la cabine. On est statutaire comme on peut et, personnellement, mon statut FTL a expiré après la reprise des TXL-CDG par feue Germanwings qui succédait à LH sur ses antiques 737 (ma meilleure époque de Frequent Flyer, si vous voulez savoir). Vous remarquerez au passage cet élégant poncho presque brandé car il me rappelle un peu les couleurs des sièges de l'Agent orange, comme certains l'appellent ici.

Sans transition et sans instant porte (désolé la photo était floue), nous voilà à l'avant de la cabine avec le pas (tèque - ça fait longtemps…) standard.

Nous côtoyons LH en moyen module feeder.

LH qui stocke d'ailleurs aussi du matériel à BER. Avec, je crois, un Condor en livrée vintage.

Nous roulons avec un léger retard dû à je ne sais plus quoi mais avec une cabine qui, quoique pleine à 60%, prend son temps pour être installée par manque de place pour les bagages. Cela va changer en février avec de nouvelles clauses qui annoncent une wizzérisation de la compagnie austro-britiche puisque c'en sera fini du trolley gratuit. Au loin, on aperçoit l'ancien SXF.

Même si le clou du FR est la visite avec l'expérience PAX de BER, je vous gratifie de quelques photos aériennes dont je vous prie d'excuser la qualité défaillante car elles sont prises au smartphone. Commençons par CDG vu lors de notre approche parisienne.

Passons par Versailles.

Avant de terminer, sans transition, en faux contact à ORY et dans un bus à peine distancié entre PAX.

On avait pas dit 1,5 m d'écart ?

Et je vous laisse sur un "Paris vous aime", souvent moqué chez Flight Report mais qui me paraît plus lumineux que notre BER précédemment quitté, même si l'image est désespérément floue.