Dans la série "Lucky Luke, le retour avec quelques vieux vols", voici un FR plutôt contemporain puisque relatif à un vol effectué "seulement" un an avant sa publication.
L'année 2019 fût, bien malgré moi, une sorte de prémices du confinement auquel tout le monde a dû se soumettre en 2020. En effet, l'occasion de faire des vols "exotiques" a dégringolé de manière vertigineuse par rapport à ce que me permettait mon affectation géographique et professionnelle précédente. En matière de flightlog, malgré plus de 170 vols effectués en douze mois, rares furent les opportunités d'accrocher un petit quelque chose de différent des lieux communs du réseau domestique français, ma liberté de manœuvre en dehors de la triplette AF/A5/XK étant réduite à de très brefs déplacements européens, parmi lesquels celui m'ayant permis de faire le petit détour ici relaté.
En ce début juillet 2019, l'une des rares exceptions à la règle se présente. Ayant exceptionnellement une journée devant moi à l'issue d'un court séjour outre-Manche, je décide de bonifier ces quelques heures de libres par une "prise" correspondant à mes critères de toujours : un avion vieillissant, pas éternel dans la flotte de la compagnie qui l'exploite, sur une ligne aussi courte que possible s'il s'agit d'un gros porteur et/ou d'un appareil long-courrier.
Les conditions sont donc réunies pour que je jette mon dévolu sur les B767 de TUI dont le sort est scellé par la livraison de plus en plus rapide de B787 dans la flotte du géant du tourisme européen. Surtout que ces avions généralement utilisés sur des lignes vers les Caraibes, l'Océan Indien ou l'Asie du Sud-est, ont été dépêchés le temps d'un été sur le réseau méditerranéen de TUI pour pallier la défaillance des B737MAX que TUI avait déjà commencé à exploiter.
C'est ainsi que, quelques jours plus tôt, j'avais déjà pu effectuer un Naples-Gatwick en B787-8 de TUI, ce qui est tout à fait inhabituel pour une telle ligne.

Désolé, pas de FR à propos de ce vol qui était aux deux tiers vide, ce qui semble confirmer que le module utilisé ne correspondait pas trop à une réponse à la demande, mais bel et bien à un "trou" dans le programme de TUI entre deux vols sur Antigua ou Phuket.

Retour au véritable objet de ce FR, le B767 de TUI. Mon billet Manchester-Palma a été acheté sur le site "vols secs" de TUI.

Un truc interminable de 18 pages qui est un véritable acte notarié avec tout le détail des conditions de transport, dont on se demande bien à quoi ça sert de les joindre ainsi à l'e-ticket alors qu'il suffit de cliquer sur un lien pour y avoir accès en ligne.

Mais, bon, la chose intéressante sur ce billet, pourtant acheté 4 jours seulement avant le départ, c'est son prix : une soixantaine d'Euros pour aller début juillet aux Iles Baléares. On comprend bien que TUI est prête à tout pour écraser ses concurrents, ce qui fût parachevé quelques semaines plus tard quand le grand rival de toujours, Thomas Cook, mit la clé sous la porte.

Arrivé la veille à Manchester à bord d'une compagnie bien connue sur flight-report.com…

… je m'enregistre en ligne depuis l'hôtel en suivant un process tout à fait convenable sur le site de TUI et j'hérite d'un "random seat", le 39F, car je n'ai pas souhaité payer 10£ de plus pour avoir un hublot. Ce genre de chose peut sans doute s'arranger à bord, vu que si des billets à 49£ étaient en vente à J-4, c'est que ça ne doit pas être la foule… Heu… on verra bien car j'ai quand même la séquence 226 pour un avion supposé être équipé de 328 sièges.

Le matin du vol, je prends mes précautions eu égard à la réputation des longues attentes aux PIF des aéroports britanniques, mais ce ne sera pas si horrible que ça et j'arrive en salle d'embarquement en même temps que l'équipage.

J'ai donc le temps de faire un peu de spotting à travers les vitres, et notamment cet A330-200 de Jet2, opéré par Air Tanker.

Le chargement de notre B767 est en cours avec, en arrière plan, un panorama classique de Manchester un jour d'été.

L'embarquement sera lancé à 7h30, soit 5mn après l'heure du départ théorique. Plusieurs annonces avaient été effectuées en salle par le personnel de Swissport afin d'indiquer que l'ATC française, en insistant bien sur ce point, était en grève (ce qui est un pléonasme) et que nous allions avoir du retard.

Tout ceci m'importe peu, du moment que nous allons bien partir, et que l'avion est bien celui prévu : un B767-300 de TUI ! Il s'agit du G-OBYG, un millésime 1999, qui a fait toute sa carrière dans le même groupe, et qui a changé de marques au gré de la restructuration de celui-ci : Britannia, puis Thomson, et donc, à présent, TUI. Un an plus tôt, alors qu'il opérait pour le compte de TUI Scandinavia, il avait subi une grave avarie moteur en vol, feu à l'appui, l'obligeant à se poser en urgence à Vaasa.

Le push-back ne s'est pas barré (ok je sors…) ailleurs à cause du retard, ce qui est toujours une bonne nouvelle en de telles circonstances.

Quand on voit la couleur du ciel à Manchester un 9 juillet, on comprend pourquoi les vols vers la Méditerranée ont tant de succès…

Je vais dans un premier temps rejoindre le siège qui figure sur ma carte d'embarquement, au 33é rang côté couloir sur le bloc central.

On remarque le look très insipide de cette cabine, avec des sièges dépourvus de têtières malgré l'apparence plutôt séduisante de leur revêtement cuir, mais surtout le fait qu'il s'agit d'un 8 de front, en 2/4/2, alors que bien entendu le standard pour l'éco en B767 est 7 de front en 2/3/2.

Il y a quand même un IFE individuel mais quand on imagine le supplice que doit être de voyager dans une telle cabine bien bondée sur un long-courrier d'une dizaine d'heures, on se dit qu'un Manchester-Palma d'à peine plus de deux heures c'est vraiment le bon plan pour accrocher un B767 TUI à son palmarès.

Tant que l'avion est vide, ça donne encore une impression d'espace…

La vue depuis mon siège d'origine alors que l'embarquement se poursuit…

… mais je tente ma chance pour un hublot, sait-on jamais, en me déplaçant vers le 44H un peu plus vers le fond.

Avec vue imprenable vers l'extérieur ! L'avion continuera de se remplir comme on le verra plus loin mais, fort heureusement, personne ne viendra me déloger, ni même prendre place à mes côtés. Vous connaissez la meilleure rencontre qu'un passager voyageant en solo puisse faire dans un avion ? Réponse : un siège vide !

Le départ aura finalement lieu à 8h05, avec 40 minutes de retard, pour un roulage assez long parmi les avions déjà aperçus depuis l'aérogare et un décollage à 8h20.




Je ne ferai pas grand usage de l'IFE, dont les puristes auront remarqué qu'il remonte à l'âge de pierre. Il ne possède qu'un film dans son contenu !

La météo s'améliore nettement dès lors que l'on quitte les cieux britanniques. L'été en France, nos contrôleurs aériens sont toujours en grève, mais au moins il fait beau !

Un petit tour en cabine après avoir rebroussé chemin à cause de l'odeur qui se dégageait des toilettes, comme souvent sur des vieux avions. Les PNC effectueront un service furtif de BoB qui ne rencontrera pas un grand succès. Il est vrai que malgré le ciel bleu, ça turbule pas mal et que les consignes "attachez vos ceintures" sont souvent sur "On".

Entre deux, je tente une photo artistique depuis le petit hublot de la troisième porte droite. Pas très réussi…

Comme il faut bien s'occuper un peu, voici la consigne de sécurité…

Elle est à l'image de ce qui se trouve dans cet avion : tout a été très simplifié.


Une petite sieste plus tard, nous voilà déjà dans l'espace aérien espagnol.

Barcelone sur notre droite ?

C'est bien ça !

La descente va durer une vingtaine de minutes et on aperçoit alors la terre majorquine, à son extrémité nord, avec le port d'Alcudia.

L'approche se poursuit par le travers de l'île.

Courte finale au dessus de la campagne, avec quelques-uns des célèbres moulins dans le fond.

Après 2 heures airborne, on se pose à 11h20 sur la piste "est" avant de rejoindre notre parking où nous arriverons à 11h25, soit avec 25 minutes de retard, ce qui signifie que nous en avons rattrapé 15 en cours de vol. Vent arrière ? Temps bloc programmé prévu en B737 à l'origine alors que le B767 va plus vite ? Sans doute un peu des deux.

On est stationnés au large, ce qui permet d'utiliser les portes avant et arrière, les bus de Groundforce étant déjà en place. Cette société assiste TUI à Palma mais aussi toutes les compagnies de l'alliance Skyteam, ce qui fait que le logo Sky Prio est apposé sur le portes de l'arrière (des bus, pas de l'avion…)

Fuselage shot en débarquant.

Et voilà, notre vieux B767 qui déverse son flot de vacanciers britanniques… ainsi qu'un Avgeek satisfait de cette "belle prise" même s'il faut bien avouer que c'est un vol qui ne restera pas dans les annales.

Trois heures après, fin de ce court moment de liberté "comme avant". Il est déjà temps de regagner l'hexagone à bord de cet Embraer 195 d'UX Express.

C'est ainsi que se termine ce court récit. Je suis conscient du fait que pour un non-Avgeek cela ne présente sans doute pas un grand intérêt…
Merci de m'avoir lu.
Merci pour ce FR. 170 vols en un an... Il faut dire que vous êtes un ultra fan pour faire des AR dans la journée. Mais j'ai découvert pleins de petits aéronefs avec vos FR. Merci
Merci et tant mieux si mes récits vous ont permis de découvrir de nouveaux avions. Concernant mes 170 vols de 2019, près de 150 ont été faits pour des raisons professionnelles ou familiales donc sans choix possible de l'avion ou de la compagnie, même si celui-ci est de toute façon limité sur le réseau domestique français. A bientôt.
Merci pour ce FR
"ce qui fût parachevé quelques semaines plus tard quand le grand rival de toujours, Thomas Cook, mit la clé sous la porte."
Les raisons de la chute de Thomas Cook ne sont que partiellement liées aux discounts de TUI
"c'est vraiment le bon plan pour accrocher un B767 TUI à son palmarès. "
Le seul plan acceptable à moins d'être bien aviné pour les 10 heures, chose pour laquelle
on peut faire confiance aux britanniques
Un vol tranquille ponctué de jolies vues aériennes
Encore une entrée bien méritée au flightlog même si elle a été plus facile que nombre d'autres
A bientôt
Merci pour le commentaire et à bientôt.
Imposteur !!! Sort de ce corps !!!!
Rendez-nous Lucky-Luke !!!!
Un vol vacances en Europe ?
Un vol qui part d'aéroports internationaux ?
Un appareil de plus de 6,33 places ??
Cela ne peut être notre LL national :) !!!!
:) :) :) :) :) :) :) :)
Merci pour le FR :p
Ah ah, ma devise demeure : "une nouvelle entrée reste une nouvelle entrée". Ce qui se rapproche de la formule bien connue "qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse"...
Merci pour ce récit Luc!
J'ignorais l'existence des trains Virgin haha
Je vois que PMI était une valeur sûre avant le covid (et même aujourd'hui?) pour chopper une rareté européenne type 757, 767 ou 340, un bonheur !
Le 330 "Jet 2" était opéré sur quelle liaison? ^^
A bord pas grand chose à retenir de positif, mais la prise est belle ;)
A bientôt!
Les trains Virgin sont une franchise UK parmi d'autres ...
Merci Benjamin.
Eh oui, PMI reste une valeur sûre en toutes circonstances. J'y ai d'ailleurs effectué il y a quelques jours l'une de mes trois uniques "nouvelle entrée" de 2020 (330 EDW depuis ZRH bien sûr").
Bien sûr le 330 Jet2 photographié à MAN allait à PMI...
A bientôt.
Merci Luc pour le partage !
Il est clair qu'un 767 en 8 de front c'est une torture sur un vol long.
A bientôt !
Merci Stephan. Tout à fait d'accord avec toi. Mes épaules, genoux, cou et autres ont un cuisant souvenir d'un La Romana-Orly en 767 Monarch (affrété par Air Med il y a une dizaine d'années) avec une cabine similaire à cet avion de TUI. 8h d'enfer mais si c'était à refaire je le referai, faute de pouvoir le choper sur un CDG-ORY... A bientôt.
Hello Luc
Voyager deux heures à bord de cette cabine ça passe, sur un long courrier ça casse ^^... Les jambes !
Un film sur l'IFE, mazette TUI pense au diverstissement de sa clientèle...
"Le Push back ne s'est pas barré"=> J'adore !!!
La cabine est terne, et on rajoute un siège de plus par rangée ! On enteasse, on entasse :))
Avec cette météo clémente, l'était plus sympa de regarder par le hublot que le film proposé à l'écran.
Une bonne prise en définitive, j'aime beaucoup ce bo vieux B767.
Merci pour le partage, à très vite.
Merci Hervé. Tu as tout résumé. Plein de petits et gros signes d'inconfort dans ce 767 mais au final, c'est la satisfaction de l'avoir pris qui l'emporte. A bientôt.
Merci pour ce FR en mode 767, avion dans lequel je n'ai pas d'excellent souvenir avec un vol opéré par American Airlines entre Chicago et Helsinki dans une cabine où L'IFE de votre avion ferait rêver ahah.
Par contre n'avoir qu'un film de disponible c'est bien problèmatique sur un vol long, mais au moins on ne se pose pas de questions sur le choix ahah.
Merci et à bientôt.
Merci Erwan. J'ai de mon côté un a priori plutôt favorable pour le 767 en Y dans des conditions normales à 7 de front, car c'est quand même le seul gros porteur ("double aisle") dont 6 sièges sur 7 sont soit des hublots soit des couloirs. Un ratio nettement moins favorable en 350, 380 ou 777... A bientôt.
Merci Luc pour ce FR !
Une belle découverte sur un avion qu'à titre personnel je n'apprécie vraiment pas, pour avoir fait 24h AR dans un 767 AM ce fut un calvaire... Mais il faut reconnaître que c'est un avion robuste.
Une cabine non adaptée à des vols LC mais très correctes pour un MC
A bientôt !
Merci à toi Nico. Concernant le 767 en Y en général, je te ferais volontiers la même réponse qu'à Airone ci-dessus mais tu as raison, le 8 de front n'est acceptable qu'en MC. A bientôt.
Merci pour ce FR!
Je n'ai jamais voyagé en 767 (et je le regrette bien vu les circonstances actuelles), mais je dois dire que la configuration 2-3-2 habituelle sur cet appareil me fait plutôt envie... Mais là, en 2-4-2, ce doit être l'enfer en LC :(. C'est un peu l'équivalent britannique des A330 SS/TX configurés en 3-3-3...
La prestation ne fait pas rêver, mais cela reste une très jolie prise dans les cieux européens.
A bientôt!
Merci pour le commentaire. Même si le covid-19 va précipiter le retrait de l'exploitation des B767 tout comme il dévaste tous les types d'avion les plus anciens dans les flottes des compagnies, ça reste un avion "prenable" avec un peu d'efforts et d'imagination. Je ne peux donc que vous encourager à en faire la découverte si l'occasion se présente. A bientôt.