Avis du vol entre Strasbourg et Ajaccio en classe Economique avec Volotea

Bonjour à tous et à toutes.

L'introduction

A mon arrivée à Saint Dié des Vosges, la glorieuse, je m'étais estimé béni des Dieux : sans être proche d'un aéroport comme à Téhéran, j'avais au moins quatre plateformes à moins d'une heure et demie de route de mon domicile : EAP, SXB, FKB et ETZ.

Il advint ce que vous savez : hormis un vol ex LUX et un autre ex FRA, tous mes vols depuis janvier ont été au départ de l'EAP.
Il faut dire que le choix proposé par l'aéroport des trois pays est très attractif : quasiment toutes les legacy européennes, une base easyJet avec pléthore de lignes, une présence très forte de Wizz Air avec pas mal de vols exotiques, des charters en nombre.

En face, on n'aligne pas le même choix, loin s'en faut. Et pour couronner le tout, aucun salon à SXB, ETZ ou FKB.
Dans ces conditions, comment s'étonner ?

La partie semblait pliée après de nombreuses recherches infructueuses ex SXB ou FKB pour varier un peu le menu. Jusqu'au moment où je trouve un vol vers AJA avec Volotea au départ de SXB. Je ne suis jamais allé en Corse (les expats à répétition, les vols souvent hors de prix face à d'autres destinations), donc cela me démangeait un petit peu.

Pour 113 EUR, je trouve un aller retour dans le week-end avec environ 24 heures sur place. Ce n'est pas une vraie escapade, mais j'avais déjà tellement reporté ce voyage que je finis par céder sous la double proposition travelgeek et avgeek réunie sous les auspices d'un tarif pas déraisonnable.

Notons que j'ai bien fait, car à un mois du départ, Volotea me contacte par mail pour m'informer que le vol partira à 6h00 du matin au lieu de 10h00 comme programmé. Un vol de la muerte qui en aurait irrité plus d'un. Mais la perspective d'une demie journée de plus sur place ne pouvait que me réjouir même si cela signifiait partir avant même l'aube pâle de Saint-Dié.

Bref, pas le premier vol depuis SXB, mais cela faisait longtemps que je n'y étais pas allé, une première avec Volotea pour moi mais pas une nouvelle route pour la base de données SXB-AJA, car ce vol a été reporté il y a 4 ans (mais pas dans les règles de l'art) avec V7 justement.

Place au routing qui ne devrait pas occuper trop de mémoire vive de votre cerveau que je vais m’employer à rendre disponible du mieux que je peux.

Au programme de ce FR : départ de la muerte, errance et déshérence du salon à SXB, la Tortuga à l'épreuve d'une nouvelle compagnie, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, le mogoy se lâche sur le BoB V7, vues corses et naturellement un bonus.

Le prélude

Après une heure et dix minutes de trajet, j'arrive à 4h25 à SXB. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'horizontalité du terminal tranche avec la verticalité de l'EAP. Clairement, on ne joue pas dans la même cour. Et pourtant, la région est riche et l'Allemagne proche.

A cette heure matinale, il n'y a pas foule.
SInon, les gens qui enregistrent leur bagages pour AJA.
Beaucoup d'oiseaux gris pour ce départ hors saison à la recherche des derniers feux de l'été.

La propagande capitaliste est bien légère, dirait un Nord-Coréen de passage.

Si ça, ce n'est pas de la propagande molle !

Engageons nous dans le circuit de contrôle.

Vue de la zone arrivée plus loin, airside.

Le PIF est passé rapidement sans attente avec en prime un personnel souriant et sympathique.
Il faut monter à l'étage, car à ce niveau à part ce magasin en train d'ouvrir il n'y a strictement rien.

Le FIDS avec le premier vol de la journée, le mien.
Je note qu'il existe un vol vers Dubrovnik pendant l'été. Bon à savoir.
La Corse semble avoir la cote auprès des Strasbourgeois avec pas moins de trois vols sur les douze affichés.

Ne trouvant aucun commerce à l'étage sinon une bête machine selecta, je redescend voir l'Atelier gourmand.
Mais qui ne semble pas très volontaire pour vanter ses mérites.

Remontons voir ce fameux salon frappé du drapeau européen.
Je savais par expérience qu'il n'est ouvert que pour les parlementaires européens.
Peu d'illusion, mais il fallait tout de même s'en assurer.
L'absence d'explication claire est une source de frustration supplémentaire.

Il y a bien une connection internet offerte par l'aéroport, mais elle est d'une lenteur abominable.
Ce qui n'avait pas l'air de géner la clientèle grisonnante de ce vol.

J'arrive à prendre la une, de haute lutte !

05h17, SXB, s'éveille, l'embarquement commence avec huit minutes d'avance.

En porte 21, mais il s'agit d'un pre boarding, pratique opérationnelle qui a tout son sens en ce domaine, mais qui commercialement dégrade la marque et l'expérience passager.

Je m'installe donc dans une salle jouxtant la porte pour attendre assis que la tortuga me dise quand me présenter.
Cela me permettra de garder un oeil sur les opérations tout en gardant mes distances pour m'éviter d'être "invité" à embarquer par les agents avant l'heure.

La salle où je suis assis doit être condamnée alors que l'embarquement touche à sa fin. Je suis invité fermement à me lever par une agente avec un ton qui ne me laisse guère de choix ni de bons souvenirs.

Je fois finir par céder car je suis seul en porte, il y a encore 4 pax qui manquent à l'appel mais je n'ai plus de justifications à retarder mon embarquement.

Celui-ci se fait à pied.
J'ai tôt fait de remarquer ce traine-la-patte en béquilles qui va me compliquer la tâche.
Je puise dans mes bons sentiments de bon Samaritain en m'imaginant serre file des estropiés, dans l'éventualité où le malheureux trébuche : je serai là pour l'aider à ne pas rater son vol.
Quelle bonne âme, fais-je !

On demande le petit Jules pour une traduction !

Voilà notre paralytique sauvé, j'ai rempli ma mission et toujours personne qui risque de me passer derrière.
Notez la passerelle multi usager. Cela évite de devoir investir sur un matériel additionnel.

Dernier coup d'oeil sur le chemin parcouru jusque là.

Non pas que je sois nostalgique de l'instantané passé, mais je veux surtout m'assurer que je ne suis pas suivi.
Ce n'est pas une habitude acquise en Iran, mais bien la nécessité de voir si l'embarquement est encore en cours.
A priori non, car ce gilet jaune non protestataire doit être l'agent de vol qui va fournir à l'équipage la PIL.

Donc nous sommes prêts au voyage, voyage…
La question qui me turbine alors : dans vingt ans, qui comprendra cette référence ?
Cet appareil sera-t-il rebaptisé "Halo" ou autre ?

Une question qui pour l'instant ne tourmente par cette mini saucisse ex Hop by Air France, bientôt Air France tout court pas opéré par Hop.
Question de nom, elle en a déjà connu beaucoup trop !

Le captain veille, il a dû se faire surprendre par son bétail qui bloque l'accès à l'appareil.

Triste vue sur cette carcasse de mirage III.

Fuselage shot de la compagnie à l'empennage bonne maman (pour être sympa) ou Tati (pour moins tomber dans la flagornerie).

I'll be home for dinner, j'y compte bien, je bosse lundi, moi !

le flight report

L'instant porte. L'agent jaune a grillé les pax. Je suis bien le dernier pax, première partie de mission réussie !

Installé au 4A, le test marathon sera limité dans sa perspective mais la conclusion est satisfaisante.

Lors de mon installation, un PNC propose spontanément son aide pour monter mon bagage. Il remarque alors mes flammes et me lance un complice "AF ?". Je suis bien obligé de décliner : je ne vais pas abuser de la légendaire complicité des PNCs de tous les pays (chose que le Lumpen prolétariat n'a jamais mené à bien).

En attendant, c'est carton plein avec les trois sièges libres pour moi.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire : le vol était très loin d'être au complet. Tout le monde n'a pas le courage de se lever aux aurores surtout si on est retraité et qu'on peut jouir de tout son temps !

Preuve que je suis assez peu sensible aux aménagements cabines, je ne m'était pas rendu compte que la cabine est celle d'easyJet.
Chez Volotea, on n'a pas d'argent à gaspiller pour opérer des avions neufs avec une signature cabine cohérente et originale.

L'aumônière reste propre.

Dès lors, alors que j'imaginais apporter un éclairage nouveau sur mes reports, je me retrouve à dealer de l'agent orange sans le vouloir.
Le pas est donc identique à U2/DS/EC.

Pour bien montrer ma bonne foi, il me faut sortir la notice de sécurité. Non je ne rêve pas, nous sommes bien sur V7.

Tout pareil que DS, mais il n'y ni boutique à bord ou magazine de la compagnie dans les pochettes.

La têtière nous rappelle où nous sommes.

Il y a en revanche un élément surprenant : le mood lighting que je n'ai jamais observé sur un appareil DS.

Passons au BoB, une découverte pour moi.

Petit déj.

Dans l'ensemble la carte du BoB est moins chère que celle d'easyJet. Mais il n'y a aucune offre de solide chaud.

De 1 EUR à 50 centimes moins cher que la compagnie orange.

Le club élite de V7 dont nous avons un membre éminent parmi les Goooooolds.

Dehors le jour se lève.
On peut commencer à mettre à profit le hublot.

Grande ville sur le chemin. Lyon certainement.

Je craque pour le combo chocolat chaud et croissant.
Le service et souriant et poli, meilleur que sur easyJet si j'en juge sur cet unique vol.
Mais au moment de payer, leur machine à carte ne fonctionne pas et ils n'ont pas de monnaie…

Le croissant n'est pas terrible…. Du genre AF, celui que justement on ne paye pas - du moins directement.

Passage du littoral méditerranéen à l'ouest de la rade de Toulon.

Illustration du recul du siège, pas si mal pour une low cost.

Le vol se poursuit au dessus de la méditerranée et le jour commence à poindre.

Le cap corse, entre nuages, aube et traces de saleté du hublot !

Au dessus du golfe de Sagone.

Ajaccio et sa baie sont en vue.

Il faut s'aligner pour l'atterrissage. Le golfe d'Ajaccio.

Les îles Sanguinaires.

Virage au nord pour une approche par le sud, au dessus avec vues sur les presqu'îls d'Isoella et La Castagna.

Ajaccio à bâbord

Et atterrissage à 7h15.

Ici aussi l'agent orange empreint sa marque.

Dans aéroport, il y a port.

Très low cost tout cela…

Une tondeuse du crû pour sauver l'honneur corse.

Le même plus tard au débarquement.

Quoique très plat, j'aime bien le design de l'aérogare.

Napoléon mériterait un aéroport un peu plus majeur !

L'instant danette.

Et comme à SXB, pour débarquer nous aurons droit à une rampe.

Fuselage shot bis.

Il n'y a plus qu'à suivre l'agent de piste pour une petite marche.

Un voisin Tati.

Parcours d'arrivée.

Vue d'AJA, depuis les bureaux des loueurs de voitures.

L'ordre n'est guère protocolaire…
Je doute que le préfet approuve, mais en Corse, on s'autorise de nombreuses dérogations…

Voilà pour ce premier vol corse de mon flight log. Belles vues à l'approche pendant l'aube.
En avant pour le bonus (première partie) avec le site de Filitosa et la collection Fesch du musée éponyme.

Le bonus

Un peu de lecture sur ce site archéologique.

Il faut tout de même beaucoup d'imagination pour faire revivre les scènes de vie humaine.

En Corse, on ne dit pas gallo romain !

Voilà, je réserve la visite de Bonifacio pour le bonus du vol retour.
Avance rapide au lendemain, je rejoins le centre historique à pieds pour une balade matinale.

Le musée Fesch est réputé pour ses oeuvres pré Renaissance et Renaissance italienne.
Les oeuvres issues de la très grande collection du Cardinal Fesch, valent bien le voyage pour l'amateur.

Une ouvre étonnante du XVIIème.

Je remarque rapidement que l'éclairage rend la prise de photo compliquée.

Allégorie de l'échec estival de la Tortuga.

Collections Renaissance italienne.

Vierge à l'enfant de Botticelli.

Tondo de Sellaio.

Giovanni Bellini.

Un Cosme Tura.

La salle des Primitifs.

L'autre grande attraction du Palais Fesch est la chapelle impériale.

Un peu d'information.

Merci de m'avoir lu, au programme du prochain FR, la visite de Bonifacio.