Avis du vol entre Los Angeles et Paris en classe Economique avec Air Tahiti Nui

Chers tous ! Me voici au terme de ce périple nord-américain, et le dernier vol du routing sera la réalisation d'un vieux rêve.
Depuis l'arrivée d'Air Tahiti Nui à CDG vers 2002/2003, j'avais toujours rêvé de prendre les "nouveaux" A340-300 de l'époque, vu que l'ancêtre A340-200 F-OITN m'avait déjà filé le virus des avgeeks !  Déjà que j'adore les A340, ceux d'Air Tahiti Nui représentent pour moi le Saint-Graal.
15 ans plus tard, en mai 2018, j'apprendrai que ces A340-300 seront remplacés sur CDG dès mars 2019 par les nouveaux 787-9. Une promotion à 295$ en aller-simple LAX-CDG était disponible à certaines périodes de l'année et il me paraissait impensable de ne pas réaliser ce vieux rêve.
Ce vieux rêve va maintenant devenir une réalité :)

sur le chemin de l'aéroport

Au matin de cet dernière journée de voyage, le ciel est aussi bouché et pluvieux que la veille.

Le trajet en navette sera court et nous longerons les pistes de LAX.

arrivée à LAX, terminal tom bradley international

J'arriverai au terminal TB vers 8h45. Je suis très en avance, mais comme on dit : "grosse marge, cœur léger" !

Je remarque ces panneaux lumineux indiquant les compagnies présentes au terminal. Je me dis qu'il faudrait que j'aille à la recherche de celle indiquant TN !

Pas de chance, elle était à l'opposé tout au bout du dépose minute, mais je l'aurai quand même !

Entrons sans plus attendre. Profitons de la marge pour effectuer le check-in et passer le PIF avec sérénité.

A l'intérieur, un monde fou !

Il faut dire que le nombre de départs de vols long-courriers est très conséquent.

le check-in

Heureusement, la zone d'enregistrement où est située TN est bien plus calme !

Quelques personnes attendent dans la file dédiée à la classe Poerava (perle en tahitien).

Mais il y a personne dans la file dédiée à la classe moana (économique). L'avantage d'arriver tôt !
Moana est probablement l'un des plus jolis mots tahitien que je connaisse, il signifie Océan.

Mmmmmh… Je repartirai bien avec cette chaise dotée de l'ancien logo ! :)

L'accueil sera très chaleureux et souriant. Après avoir déposé ma valise, je récupère mon BP joliment décoré.

du PIF à la porte

Allons maintenant passer le PIF qui se trouve au premier étage, sous cet étrange OVNI semblant être une "œuvre d'art", bien moche !

Avant d'accéder au PIF, il faut se faire renifler par le chien. Ce dernier à l'air beaucoup plus sympathique que son maître !

Snif snif ! C'est bon, le chien donne son accord, je puis passer ! ^^
Il y a pas mal de monde au PIF, mais ça débite plutôt bien.

10min plus tard, me voilà libéré !

Le terminal est ici démesuré, avec ce haut plafond suspendu.

Le FIDS est lui aussi de très grande taille !

Si mon vol est toujours indiqué comme étant "à l'heure", je sais d'après FR24 que l'avion va se poser avec 30min de retard.

Vu que je n'ai pas encore petit déjeuné, je vais aller me grignoter quelque chose au Starbuck, et quelque chose me dit que la vendeuse a mal compris mon prénom ^^

Après ce repas express, je me rends en porte car notre bel oiseau est déjà arrivé.

Voici déjà une moitié de gros mérou coréen (QUI EST GROS ? ^^)

Ici, un magnifique A350-900 Hong Kong Airlines.

Un 777 japonnais.

Mais le plus beau de tous est au bout de ce couloir !

le plus bel avion du monde <3

Le voici… ENFIN !

18 ans que j'attendais de reprendre Air Tahiti Nui et de découvrir ses A340-300.

Aujourd'hui, ce sera le F-OSEA, répondant au doux surnom de Rangiroa, le plus grand atoll des Tuamotu.

Focus sur le drapeau polynésien, représantant les vaa'a, ces pirogues à balancier sur lesquels les ancêtres maohis ont colonisé les îles du Pacifique.

Détail de la dérive, décorée d'une fleur de tiare, emblème de la Polynésie.

La fleur de Tiare est aussi présente sur les winglet, qui s'en trouvent magnifiés

Tu es beau toi !

Et tu as une trop belle bouille :)

l'embarquement

Les agents d'escale feront plusieurs annonces pour annoncer un retard de l'embarquement de 20min, la cabine n'étant pas encore tout à fait prête. Ils rappellent également aux passagers en transit, venant de Tahiti et continuant sur Paris, de se rapprocher de la porte.

Pas de file matérialisées, seulement deux panneaux pour différencier les embarquement selon chaque classe.

Ce vol est en partage de codes avec American Airlines. Les accords entre Air France et Air Tahiti Nui ne concernent que la ligne LAX-PPT, et uniquement les jours où il n'y a pas de vol AF sur cette ligne.

Finalement, il faudra attendre 30min depuis la précédente annonce pour que l'embarquement ne débute. C'est un peu la pagaille, je suis en tête de file proche de la bannière pour la classe moana, une première queue se forme derrière moi, mais rapidement cela devient un grand entonnoir non organisé. Les agents essayeront de mettre un peu d'ordre, sans que cela ne fasse un quelquonque effet. Néanmoins, le respect des priorités est assuré avec un embarquement prioritaire des pax en classe poerava, puis les personnes à mobilité réduite, enfants seuls et familles.

à bord du F-OSEA

Un petit cadeau pour Esteban, avec le plus bel instant porte que j'ai en collection :)

Et voici la belle cabine, aux sièges bleus comme l'océan.
Concernant mon placement à bord, je me retrouve encore à devenir "le type du 19 alpha", comme me surnommera par la suite un CDB 340 AF (teaser !). Mais si les 19A / 19K est effectivement mon siège favori sur les 340 AF/JN, chez TN ce serait plutôt les 11A / 11K, mais malheureusement lors de ma réservation, toutes les rangées de 11 à 18 étaient déjà occupées.

Je suis de ce fait assez mal situé, pile sur l'aile, mais je préfère encore la proximité des CFM56-C5 à la présence de l'aile ;)
(notez ce hublot tout rayé… Dommage il va pas me rendre la tâche facile !)

Enfin à ton bord ! :)))

présentation du siège et du kit de confort

Assez rêvassé et retournons à nos moutons ! Voici donc le siège 19 alpha. La cabine est assez récente, cet avion ayant été rétrofité en 2013.

Test Houk validé ! ;)

Le pas est vraiment excellent !

Test Horatius OK !

Détail de la têtière.

Un oreiller, une couverture et une trousse de voyage ornée de cocotiers et de ciel bleu attendent chaque passager.

Détaillons le contenu de la trousse au recto…

…et au verso.

On y trouve un masque, des écouteurs, des bouchons d'oreille, des chaussettes et une lingette).

Les écouteurs sont ornés d'une fleur de tiare.

Le PTV est de bonne taille.

La tablette en position relevée comporte un porte gobelet.

Cette safety card ira vite se réchauffer dans mon sac ;)

revatahiti, le magazine

Voici le sommaire de ce magazine, au contenu 100% polynésien et très intéressant.

On y trouve tout un article sur l'arrivée des 787-9, une révolution sans précédent pour cette petite compagnie.

Dans son histoire, Air Tahiti Nui avait débuté avec une configuration bi-classe sur son unique A340-200 : Poerava et Moana.
Les A340-300 furent quand à eux tri-classe : Poerava first, Poerava business et Moana.
La première classe fut rapidement abandonnée et le rétrofit des années 2010 permis de la supprimer. On retrouvait alors la configuration bi-classe des origines.
L'arrivée des 787-9 permettra d'introduire une nouvelle premium economy, la demande sur ce produit étant croissante.

Les 787-9 seront en outre équipé du wifi.

Les cabines des A340-300 ne sont pas oubliées, avec tout d'abord la Poerava.

Et enfin la Moana.

N'oublions pas que sur les 5 A340-300, seul le F-OJTN "Bora Bora" ne fut pas rétrofité.

Ci-dessous, la liste des partenaires de TN.

Et enfin, mon instant favori ^^

pushback

Nous repousserons avec 25min de retard, suite à des passagers en transit qui ne se sont pas présentés et qu'il a fallu retrouver.

J'entends alors avec  immense plaisir les CFM56 démarrer doucement, avec cette dixième mineure grimpant jusqu'au ré-fa si caractéristique ^^

A321 American Airlines

Pendant ce temps, les démonstrations de sécurités s'effectueront à l'ancienne.

Un peu de spotting…

Encore des A321 AA.

Au loin, quelques spécimen cargos de 767-300, A300-600R, MD-11 et 747-8.

Nous roulons maintenant sur le taxiway Bravo, parallèle au doublet est.

A321 JetBlue, 737-800 Alaska Airlines.

Focus sur la belle livrée d'Alaska.

Encore de l'American Airlines, en version 777 et A321.

A320neo Frontier Airlines, avec une livrée originale propre à chaque avion. Un animal sauvage orne la dérive et l'avion est baptisé du nom de cet animal.

Ainsi, le N346FR est baptisé "Al the roadrunner". The roadrunner, plus connu en français sous l'appellation Grand Géocoucou ou Géocoucou de Californie, est mondialement connu depuis la création des cartoons Bip Bip et le Coyotte ;)

A319 Spirit.

737-800 Alaska Airlines, ancienne livrée.

Belle brochette de 757 United.

737-MAX8 Air Canada et 737-800 Alaska.

737-800 United Airlines ; CRJ-200, CRJ-700 et ERJ-175 United Express.

Le tout avec la belle aile et son magnifique winglet… au travers d'un hublot sale (snif !)

Nous passons maintenant au niveau des hangars de maintenance, avec ici celui de Delta.

CRJ-700 American Eagle.

ERJ-175 Compass Airlines, opéré par American Eagle.

777 United Airlines, devant un hangar de la compagnie.

décollage au-dessus de la côte californiene

Cabine prête !

Au terme d'un long roulage, nous arrivons en bout de piste.

Lentement, nous nous positionnons en Bravo 1, au seuil de la 25 droite.

Puis nous nous alignons…

Les manettes sont avancées jusqu'à 50% de la puissance. Alors, les moteurs entament lentement leur glissendo ré-fa jusqu'au sol-si.

Puis les manettes sont poussées jusqu'au cran FLEX (puissance réduite au décollage), troquant la dixième sol-si d'un profond ré grave… C'est parti !

- 100 noeuds !
- V1 !
- Rotate !

La longue et élégante aile se courbe au fur et à mesure que nous prenons de l'incidence et le rêve d'Icare s'accomplit en douceur.

Très vite, nous arrivons au-dessus de cette plage bien connue.

Puis nous virerons rapidement à gauche pour contourner LAX par le sud.

Avec du son, c'est encore mieux ! ;)

La côte se dissimule sous d'épais nuages.

Dernier virage à gauche pour terminer le demi-tour.

Los Angeles réapparait au loin.

Gros plan sur l'aéroport, bien visible.

A l'issue de cette grande boucle, nous repassons à la verticale de Los Angeles.

Dernière vision de la côte avant qu'elle ne disparaisse sous la mer de nuage.

l'instant TIARE

Instant Tiare-winglet au soleil :)
Qu'il est beau ! :)))

A profiter sans modération puisque les nouveaux 787-9 en sont dépourvus.

découverte de l'IFE

Profitons de la mer de nuages pour découvrir le programme de divertissement à bord. L'écran est de grande taille et de bonne facture. Il est doté d'une prise USB.

Voici la page d'accueil, avec un somptueux fond d'écran.

Et voici le menu.

L'offre cinématographique est assez importante.

Mais la chaîne des documentaires est beaucoup plus conséquente et intéressante, principalement axée sur le fenua.

Côté musique, la chaîne tahitienne est tout simplement incontournable et m'accompagnera durant tout le vol :) Les autres styles sont également présents. En classique, le choix sera très limité (mais de qualité, avec entre autres la 5e symphonie de Chostakovitch).

La page des jeux est assez fournie également.

Des magazines numérisés seront également consultables.

Enfin, terminons cette revue de détail par la rubrique corporate

Un peu d'histoire, avec une emblématique photo du 343 F-OJTN "Bora Bora" devant son île homonyme.

La carte du réseau. TN dessert régulièrement Los Angeles, Paris, Tokyo et Auckland depuis Tahiti. Dans le passé, elle a également desservi Osaka-Kansai et New York.

S'en suit une description complète des cabines.

Je n'ai pas pris une photo "en vrai" du tableau de Paul Gauguin, par soucis de discrétion envers les pax, mais vous pouvez au moins le voir sur cette image ci-dessous.

Malheureusement, sur le vol retour LAX-CDG, nous n'avons pas le droit aux fleurs de tiare à l'embarquement.

Mais la rubrique la plus intéressante nous attends ! ;)

Une photo rare : les 5 A340-300 présents sur le tarmac de Faa'a.

Petite présentation du programme de fidélité baptisé Club Tiare.

On y retrouve les différents statuts habituels : Tahia, Silver et Gold.

Pour conclure cette grande présentation, voici l'élément indispensable : la géovision !

petit aperçu de la cabine

Profitant qu'il ne se passe pas encore grand-chose, en cabine comme sous les ailes, je vais faire un petit tour dans la cabine éco. L'ambiance est très calme et reposante : tout ce que j'aime !

AU-DESSUS DU NEVADA

Le ciel finit par se découvrir à proximité de Las Vegas.

Montagnes rocailleuses arides…

Et voici Las Vegas qui apparaît.

l'apéritif à 36000 pieds

C'est alors que les PNC arrivent pour leur premier passage avec l'apéritif.

Je note la présence de l'ancien et historique logo de la compagnie sur le trolley :)

Mon premier choix aurait été logiquement un verre de champagne jusqu'à…

…ce que je repère la présence de jus de fruits Rotui.

Impossible de passer outre un délicieux jus d'ananas ! ;)

Le tout accompagné de quelques grignotines salées.

Manuia !

Pendant ce temps là, nous filons vite, grâce à un fort vent arrière.

Puis je visionnerai un documentaire sur le corail.

SUR LE (U)TAH !

En arrivant aux confins de l'Utah, le paysage change et l'on s'approche des canyons.

Malheureusement pour moi, le Grand Canyon ne sera visible que pour les passagers de droite. Je compense cette déconvenue avec le grandiose paysage visible ci-dessous. Nous sommes aux environs de Bullfrog, dans le Glen Canyon National Recreation Area.

J'accompagnerai ce beau survol de musique tahitienne :)

Puis les nuages reviendront en force, et durablement.

première prestation : Tama'a MAITA'i !

Voici le moment venu de faire ripaille ! J'ai opté pour le poulet curry.

Les couverts sont en plastique recyclé et ornés de motifs tahitiens sur le manche.

En entrée, ce sera une salade avec terrine. Très bon !

Des crackers sont également proposés.

Il est temps de découvrir le plat principal. Notez les formules de politesse en français, tahitien, anglais et japonnais sur l'opercule en aluminium.

Voici donc ce fameux plat : poulet curry lait de coco, de riz et d'haricots verts. La viande est tendre et délicieusement épicée. C'est un régal !

Notez l'effort de décoration sur toute la vaisselle.

Nous arrivons au dessert avec du cheddar. Mais le meilleur est encore à venir…

…car nous terminerons ce délicieux repas par un sublime flanc au coulis de mangue, avec chocolat blanc/noir au-dessus.
Quel régal ! Mon meilleur dessert en avion toutes classes confondues !

Le flan en lui-même est parfait, et la mangue vient se marier parfaitement avec ce dernier… MIAM !!!!

Le ventre et les papilles plus que satisfaits, je marathonise le plateau.

les grandes plaines enneigées, du nebraska au lac michigan

Pendant ce temps, nous continuons notre progression vers le nord-est de l'Amérique.

Nous sommes plus précisément aux confins du Kansas et du Nebraska.

Et justement, le ciel se dégage enfin, laissant apparaître les grandes plaines enneigées.

Alors… La veille j'étais à Québec, -20°C, puis Toronto, -7°C et chutes de neige, puis Atlanta, +19°C, grand soleil, puis Los Angeles, +21°C, humide et doux, et je retourne 24h après en direction du grand froid… Il y a intérêt à bien s'accrocher !

Tout ce blanc… Que c'est beau !

Nous survolons

Voici le Missouri, avec de part et d'autre le Nebraska à gauche et le Dakota du Sud à droite. Nous sommes entre Sioux City et Omaha.

Détail, avec les méandres du Missouri gelé.

La même chose avec une vue plus globale.

On devine bien le quadrillage parfait des champs et paturages en rectangles.

 
Pendant ce temps en cabine, les PNC passeront régulièrement proposé de l'eau et du thé. Ce dernier est servi dans des gobelets forts jolis.

Je jette un petit coup d’œil sur la géovision pour constater que nous fonçons toujours aussi vite, notre puissant vent arrière étant toujours là.

La lumière en cabine sera diminuée à partir de ce moment.

Retournons coller notre nez contre le hublot et… Diable ! Encore un méphisto mogoyen en villégiature ci-dessous ! ;)

Nous arrivons maintenant proche du Mississippi.

Le voici apparaître dans son écrin de glace.

Gros plan sur celui-ci.

Au hasard d'une photo vers l'horizon, je choppe in-extremis un bel air-to-air.

Puis nous arrivons sur la berge d'une immensité bleue : voici le Lake Michigan. On peut apercevoir l'aéroport de Kenosha, entre Milwaukee et Chicago.

Puis rapidement, le lac disparait sous une belle mer de nuage.

ahiahi - le crépuscule canadien

Le ciel s'obscurcit, l'horizon et le winglet rosissent. Le crépuscule arrive, pour notre grand bonheur :)

Nous sommes au nord de Détroit, au cœur du Michigan. Nous nous approchons du Lac Huron, marquant la frontière entre les US et le Canada.

Voici le Lac Huron, tout gelé.

Le paysage blanc semble figé, suspendu, infini, et le crépuscule enjolive le tout de ses belles couleurs… Je bois du petit lait !

Nous continuons le long du Lac…

Puis nous en franchirons l'extrémité sud.

Moment de rêve dont on ne peut se lasser…

La cabine est éclairée des derniers et doux rayons du soleil…

…et le Canada disparaîtra bientôt dans la nuit.

Dernières lueurs…

…puis nous survolons les dernières villes canadiennes avant le grand océan, perdues dans le froid et la nuit.

il y a quelque-chose dans le ciel étoilé…

Maintenant qu'il fait nuit, pas question de dormir ! Bien que la cabine soit noire et que ma voisine a éteint son écran, mon hublot est encore victime de quelques inévitables reflets. Je bricole un "cache hublot maison" avec ma couverture que je coince en haut du hublot et contre le siège devant moi. Le hublot laisse alors place au grand spectacle du ciel étoilé. Je resterai ainsi une longue heure à contempler le ciel nocturne…

Si je reste ainsi le nez truffé au hublot, c'est que je compte bien maximiser toutes mes chances d'apercevoir une aurore boréale. Mais nous passons très au sud du Groenland. Serons-nous trop loin ? Et d'ailleurs, à quoi cela ressemble réellement à l'oeil nu ? Je n'en ai jamais vu, je ne sais pas à quoi m'attendre, alors je veille… je veille… je veille…

Puis en tentant de prendre des longues poses, je remarque une petite lueur verte sur l'horizon… Tiens !?

A l'oeil nu, c'est le grand noir et les étoiles. Mais mon appareil photo n'est pas d'accord visiblement. Je vise un peu au pif en direction de la lueur présente sur la photo précédente. Et effectivement, il y a quelque chose dans le ciel que mon APN est seul à voir.
Mon cœur bondit ! Une aurore ? Une vraie ? Enfin ?
Mais en zoomant sur la photo, en la trafiquant dans tous les filtres, je doute… Puis comme à l'oeil nu, le ciel reste désespérément noir, je me dis que si ça se trouve, cette lueur n'est autre que le reflet du petit témoin vert qui indique que mon APN est allumé.

Quelques minutes plus tard, je réessaye et là, c'est le noir d'encre… Aurais-je rêvé ?

Je ne sais que penser. Nous arrivons désormais aux confins du Canada.

Nous volons à 37000 pieds, notre second niveau de croisière. Le vent a faiblit, ou nous avons changé d'orientation par rapport à ce dernier. Notre vitesse-sol est de ce fait moins élevée.

mes premières aurores boréales

Je reprends mon observation rêveuse des étoiles, accompagné du feu de navigation d'aile rouge, accompagné du beacon qui clignote régulièrement, le tout baignant dans l'ambiance sonore calme et paisible si emblématique des A340. Je n'ai plus la moindre notion du temps.

Au bout d'un certain temps non définit, je réalise soudain que l'horizon s'éclaircit ! Tiens, serait-ce déjà le jour qui pointe son petit nez ? Non, pas possible ! Mais alors qu'est-ce ?

A l'oeil nu, je ne distingue qu'un horizon courbe un peu moins sombre que le reste du ciel, mais cette courbure m'interpelle : ce ne peut-être l'horizon. Ce que mes yeux ont du mal à identifier, mon appareil photo le voit sans problèmes. La couleur verte est sans appel : il s'agit bien d'une aurore boréale. Lointaine, mais elle est là !!!

Je mitraille alors sans m'arrêter, afin d'espérer obtenir une photo potable.

Je remarque alors le regard intriguée de ma voisine, qui se demande ce que je peux bien prendre en photo comme cela !
Je lui propose alors d'échanger de siège quelques instants pour qu'elle puisse observer les aurores. Elle non plus n'en a jamais vu et s'émerveille devant ce spectacle.
En récupérant ensuite mon hublot, je constate que les changements de formes et d'intensité sont très rapides. Magnifique !

Entraîné par mon enthousiasme, je remarque que mes voisins de derrière ne dorment pas. Alors je leur conseille d'ouvrir leur hublot pour admirer les aurores. Les voisins s'enthousiastent également à coup de "oooh" et de "aaaah" et eux même réveilleront leurs amis de derrière en leur disant "eeeet regardez, il y a des aurores boréales", qui eux même réveillerons leurs voisins de derrière. Je crains ainsi d'avoir réveillé la moitié gauche de la cabine (hum !). Mais cela en valait la peine non ? ^^

Encore une dernière danse dans le ciel…

…puis le ciel redevient définitivement noir, aussi rapidement que les aurores étaient apparues. Nous croisons maintenant au large du Groenland et il reste encore 4h30 de vol.

Et le vol se poursuit dans sa tranquille sérénité… Quel bonheur d'être à 37000 pieds, de nuit, au milieu de nulle part… Je ne m'en lasserai jamais !

Les PNC passeront très régulièrement proposé de l'eau et du thé. Un bar est également installé dans le galley arrière où j'irai me ravitailler en jus d'ananas ;)

MONSIEUR, pouvez-vous me suivre ?

Monsieur F-OITN, pouvez-vous me suivre ?

Je relève ma tête, le cœur battant. Cette phrase, je l'espérais et l'attendais tellement fortement. Le chef de cabine m'invite à le suivre vers l'avant. Cette phrase magique me permet de réaliser un vieux rêve… Celui de me rendre dans le saint des saints d'un A340 de nuit, chose que je n'avais plus faite depuis 2001, entre Tahiti et Los Angeles. Je n'en garde que des souvenirs diffus. Je rêvais de pouvoir revivre cela.
Je m'étais présenté au près du chef de cabine à l'embarquement, avec la raison de ma présence à bord, de mon attachement à cet avion et à la compagnie au tiare.
Ma requête fut accordée par le CDB et m'y voici… enfin !

Je discuterai longuement avec l'équipage sur cet avion, sur notre passion commune de l'aviation, sur mon métier également. Un moment de partage inoubliable. Je profite de chaque seconde passée dans ce merveilleux cockpit que j'aime tant ! Le CDB me donnera même un message fax avec le METAR de LFPG (observations et prévisions météo de CDG) en souvenir !
Je prendrai également des nouvelles du CDB et de l'OPL qui en 2001 nous avaient expliqué tout les détails de l'A340-200. Si l'un est à la retraite, j'apprendrai malheureusement que l'autre s'est envolé définitivement dans le ciel infini.

Je prendrai congé sans oublier de remercier chaleureusement l'équipage pour leur gentillesse et leur invitation exceptionnelle.
Mauru'uru roa !


De retour à mon siège, plein de bonheur et le sourire jusqu'aux oreilles, je m'endors instantanément. Notre vaillant A340 poursuit quand à lui son chemin au beau milieu de l'Atlantique.

Le petit déjeuner

Je serai réveillé par l'annonce du début du service petit déjeuner. Nous sommes alors au grand large de l'Islande et de l'Irlande.

Nous volons maintenant à notre 3e et dernier niveau de vol : 39000 pieds. Grâce aux vents favorables, notre retard est désormais totalement rattrapé.

La cabine est en partie rallumée pour le service.

Quoi de mieux que d'accompagner le réveil d'une douce musique locale ? ;)

Voici le plateau matinal. J'avais le choix entre omelette et pancakes. J'opterai sans hésitation aucune pour ces dernières ! Le tout accompagné de thé (pour récupérer un gobelet supplémentaire ^^) et de jus d'ananas.

Le croissant est servit chaud.

Confiture de fraise…

Et voici les fameuses pankakes, accompagnées de sirop sucré et d'une demi-pêche. Miam !

Yaourt aux fraises.

Et pour finir, petite salade de fruit avec des raisons, morceaux de mangue et melon.

au portes de l'europe et de l'aurore

Nous voici déjà au-dessus de l'Irlande et on peut apercevoir l'agglomération de Dublin sous notre aile.

Puis nous approchons de la côte britannique alors que naissent les premiers éclats de l'aurore.

Avant que la descente ne commence, je me rends à l'arrière de l'appareil pour récupérer les commandes duty-free que j'avais pré-réservées. Je repartirai donc avec des confitures Manutea à la mangue, deux tubes de vanille en poudre de Rangiroa, un modèle d'A340-300, deux casquettes ATN et un sac de voyage repliable en petite poche, très pratique.

derniers moments dans les airs

De retour à ma place, nous survolons Londres. La descente commencera à cet instant.

L'arrivée en France sera très… nuageuse !

Mais les couleurs sont magnifiques !

Il y a beaucoup de turbulences, du fait de la présence de vent forts sur toute la France. L'atterrissage n'en sera que plus intéressant !

Et c'est parti pour du saute-nuages bien agité !

Les 11 dernières minutes du vol jusqu'au poser à CDG peuvent être visionnables ci-dessous :

arrivée à CDG

Boum ! Posé en 26 gauche, un poil brutal à cause du vent…

…comme en témoigne cette manche à air.

Le temps de laisser décoller un A320 Air France et nous traverserons la 26 droite.

Dernier instant winglet-tiare pour la postérité.

Il est 22h31 heure de LAX, et plus localement 07h31, avec 11min de retard sur l'heure théorique d'arrivée en porte. L'annonce de bienvenue est d'abord effectuée en tahitien, puis français et anglais.

Nous nous positionnerons à l'extrémité du terminal 2A.

Dernier virage… Et on freine une dernière fois. Nous y sommes. Ce vol est passé bien trop vite !

L'IFE nous souhaite la bienvenue… Mais malheureusement, ici pas de lagon bleu turquoise…

N'étant guère pressé, j'attendrai que l'avion se vide avant de sortir bon dernier, le temps d'une dernière photo de la cabine.

Fuselage shot avec cette magnifique livrée :)

Focus sur l'aile gauche.

Je ne me lasse pas de l'instant winglet avec une pareille fleur :)

Instant winglet et instant Concorde communs :)

Fuselage shot "entre deux"

Quel bonheur de débarquer par une passerelle "aérée" !

Dernier regard vers le plus bel avion du monde (ceci est totalement subjectif évidemment !). Bonne retraite et merci pour tout ces merveilleux moments en ta compagnie :)

le T2A

Nous débarquons directement dans la "rotonde".

Ooooh tiens, te revoilà ! Dernier salut pour Rangiroa !

Voici un 787 chinois, et un A350 en livrée Skyteam passe juste derrière.

On continue notre petit "tour".

Et l'on quitte la rotonde pour rejoindre le terminal 2A.

Roissy, au petit matin :)

A350 Ethiopian.

777-300 Cathay Pacific.

La "rotonde" dans son intégralité. (ce petit surnom n'est pas officiel ^^)

Notre chemin continue le long des verrières donnant sur le tarmac. De quoi continuer à spotter !

A350-900 Ethiopian et A330 XL Airways.

Il ne reste plus qu'à passer la PAF. Pas grand monde et Parafe fonctionne !

Un dernier escalator…

…et je débarque dans le hall de délivrance des bagages.

Bien m'a pris de débarquer en dernier, ma valise n'est pas encore arrivée.

Moins de 10min plus tard, je la récupère et me voilà landside.

Je ne suis pas pressé, j'ai un TGV à prendre dans l'après-midi pour la Haute-Savoie, mais avant cela, je dois accompagner une répétition dans le 13e vers midi (oui, je suis un grand optimiste pour bosser après 48h de voyage quasi-ininterrompu, une nuit blanche, et un TGV ^^).

Le plus simple sera de prendre Roissybus. Le trajet me permettra par le même coup de photographier une ultime fois F-OSEA Rangiroa :)

Le trajet jusqu'à Opéra sera rapide jusqu'au périph, mais on mettra ensuite plus d'1h pour rejoindre Opéra avec les embouteillages. Cela ne me dérange pas, je dormirai pendant ce temps là ^^

post-acheminement ferroviaire

Une fois mes obligations remplies, direction Gare de Lyon pour attraper un TGV POS Lyria pour Genève.

Dans mon optimiste, j'étais tout de même très prévoyant et le choix de la 1e classe s'imposait pour pouvoir dormir tranquillement ^^

Après un changement rapide à Annemasse, direction Marignier pour rejoindre le studio du frangin. Le voyage touche à sa fin !

Ainsi se termine ce grand périple nord-américain, un peu fou mais qui m'a comblé au-delà de toutes mes espérances !

Merci pour votre lecture :)

A bientôt pour d'autres aventures !