Avis du vol entre Amsterdam et Paris en classe Affaires avec KLM

Ce FR commence après avoir débarqué du vol KL808, en provenance de TPE, celui de mon retour définitif en France. Deux photos prises en zone non-Schengen

De curieuses tasses (de Delft ? je laisse les spécialistes préciser)

Ca manque de boutique Hello Kitty, mais en cherchant bien, vous trouverez que j'ai réussi à caser cette mascotte japonaise si taïwanaise dans ce FR. Toujours est-il que j'arrive à la PAF d'entrée en zone Schengen.

Il n'y a personne dans la file J/P/Priorité (je ne me souviens pas de la dénomination exacte) et pas grand monde dans les files ordinaires. En hommage à notre Community Manager, je demande au policier un coup de tampon.
-Vous n'en avez pas besoin !
- S'il vous plait, ce sera mon souvenir de retour après cinq ans en Asie
Son expression s'adoucit en ouvrant page après page mon passeport constellé de tampons rouges et bleus, chinois et taïwanais pour trouver de la place.

-Mais vous en aviez déjà un ! en en découvrant un à gauche, tout en apposant un à droite
- Oui, mais celui là était de Paris, ce n'était pas pareil.

Il n'était pas désagréable, mais n'avait manifestement pas envie d'augmenter sa quantité de travail.
En fait, il n'avait pas tout à fait tort, car ce tampon de CDG était presque celui de mon retour définitif, pendant le Nouvel An chinois 2013. Sauf que c'est pendant ce bref séjour en Europe que Mme Marathon avait découvert :
- que ma hiérarchie me demandait de passer la moitié de ce séjour en Suède
- que ma hiérarchie me demandait encore une fois de prolonger mon séjour à Taïwan de trois mois.
Mme Marathon n'avait pas apprécié cet hommage à mes qualités professionnelles. Mais alors pas du tout.
Bref, je suis arrivé en zone Schengen, avec largement le temps de faire un peu de spotting, malgré les limites de mon matériel, car je rappelle que j'utilise un appareil de photo de secours, l'autre ayant rendu l'âme définitivement dans le salon de TPE.
B717 Blue1 en livrée Star Alliance (merci N°2 pour le rectificatif)

738 KL

Arrivée à la porte C7, d'où partira le vol KL1227. Le réseau wifi me permet de caser l'écran corporate de rigueur

738 KL assez flou. Cet APN de secours fait ce qu'il peut, et encore, j'ai jeté beaucoup de photos irrécupérables.

738 Transavia, très présent à AMS

Je n'avais pas le temps d'aller à la terrasse, mais j'ai quand même aperçu le Fokker dont j'ai tant entendu parler sur FR.

Un appareil DHL au fond et du schtroumpf un peu partout

767 UA en livrée Star Alliance

L'embarquement du vol KL1227 commence, et mon BP bipe.
- Ah, mais vous êtes sur le vol suivant !
Elle pianote rapidement :
- Le vol KL1229 est à la porte D61 [griffonnage sur mon BP], c'est assez loin d'ici
Ne riez pas (enfin, si, vous avez parfaitement le droit de rire), mais entre l'affichage des premiers vols en correspondance sur l'IFE du vol KL808, et le fait que j'avais très peu et très mal dormi dans cet abominable siège J du vol KL808, je n'avais pas vérifié mon numéro de vol sur mon BP. Ce n'est pas à 7h15, mais à 8h00 que part mon vol, dans ce 738 :

Vue de face

La file Sky Priority est bien respectée, et l'embarquement commence à l'heure. L'offre de journaux au passage; pour moi, il y a Le Monde et le Herald Tribune.

Entrée dans l'avion, salutation d'accueil par une PNC beaucoup plus jeune et mince que celles oeuvrant sur le KL808, et tout aussi souriante.

La cabine, en 3+3 et siège central neutralisé pour les rangs affecté aux PAX J et assimilés.

Mon siège : le pitch est correct

Un A330 KL au contact à la porte voisine. Le départ est retardé, en raison de l'attente de PAX, puis de perte du créneau de décollage. Finalement, une demi heure de retard pour repousser, mais le CDB annonce un vol de 45 minutes et une arrivée à l'heure à CDG. On appréciera la marge incluse dans l'horaire de 1h25 théoriques de trajet.

Fin de repoussage, le crabe aux couleurs schtroumpf s'écarte

Un assortiment d'appareils KLM Asia.

Oui, les cadrages ne sont pas terribles, mais la seule raison d'être de KLM Asia est de desservir Taïwan. Ceux qui me connaissent peuvent comprendre ce que cela signifie.

Décollage et M*** ! l'accu de mon APN de secours est à plat. Sans crier gare, car c'est un appareil bon marché acheté chez Carrefour à Taipei. Le chargeur sur port USB, qui permettrait de vider la batterie de mon PC dans celle de l'APN est au fond des 16 kg de mon bagage à main dans le coffre à bagage. Impardonnable faute de débutant qui aurait pu le recharger pendant la correspondance :(
Après le plan B, le plan C : j'ai depuis trois semaines un smartphone acheté à un tarif de salarié via l'ami d'un collègue taïwanais. Chacun a les avantages GP qu'il peut. Cela peut vous sembler incroyable, mais outre le fait que cet appareil permet de téléphoner, il a un mode photo avec zoom. Il a aussi un mode vidéo, et je sais qu'un commentateur va me reprocher de ne pas l'avoir utilisé :)
Qui aurait pu imaginer qu'on prenne des photos avec un téléphone, à l'époque du S45 gris France Telecom de mon enfance ?
L'inconvénient de ce smartphone, c'est que ses clichés ont pour la plupart une colossale dominante bleue que j'ai renoncé à corriger. Inutile de le reprocher dans vos commentaires : c'est à la modération d'effacer ce FR s'il est vraiment trop moche :)
Donc avec les moyens du bord, j'immortalise ce trèfle auquel il manque une feuille pour qu'il me porte chance.

Photo de l'aile et du winglet, d'un bleu plus schtroumpf que schtroumpf.

Le coffret de la collation J, une fois ouvert, avec un café et un pain tous les deux chauds

Gros plan couvercle ôté

Les couverts en plastique ne sont pas du tout aussi bleu, en réalité

Je n'ai pas un souvenir très détaillé de ce repas, sinon qu'il était très bon, et largement au dessus de ce qu'on peut espérer en J dans un vol très court. Le café était européen, donc correct.

Arrivée à CDG. Mes tentatives de spotting pendant le roulage avec le smartphone sont impubliables, tellement elles sont floues. Pour mémoire, il y avait un appareil Eva Air à CDG1. Débarquement à l'heure.

Puisque la livraison est prévue à 9h43, j'ai le temps de récupérer mon chargeur et de redonner quelques joules à mon APN.

On repasse donc au plan B avec les photos de chariots qui se prennent pour des passerelles.

Et les pictogrammes qui sont tout aussi sexistes qu'ailleurs pour ce qui est du soin des bébés.

Il est dix heures, et la livraison des bagages commence tout juste. Je sais d'expérience qu'à CDG, l'affichage Livraison prévue à XXhXX signifie N'espérez pas voir arriver les premiers bagages avant XXhXX.

Mes bagages prioritaires arrivent effectivement en priorité; le chariot est compatible avec le transport de 90 kg.

… répartis en deux valises de 32kg (et même un peu plus) et quelques petits bagages à main pas très légers non plus.

Evidemment, j'aurais pu tirer de l'argent à l'ATM en attendant mes bagages si ADP avait imaginé que cela puisse être pratique pour les PAX de le faire au moment où ils n'ont que cela à faire, mais ADP préfère proposer ici un wifi payant. Et aussi, soyons honnête, des prises électrique de type E/F en libre service.
La douane ne s'intéresse pas à moi, et devenu solvable en monnaie locale, reste à man'uvrer ce chariot au travers d'un groupe qui encombre le passage.
Reste aussi à man'uvrer le chariot dans les barrières des files (vides) de taxi, car ADP n'a pas imaginé que si l'on prend un taxi, c'est par exemple parce qu'on a des bagages encombrants. Ici, ça ne passe pas.

Il faut aller beaucoup plus loin pour trouver un passage compatible avec mon chargement.

Un bon point pour l'employé qui organise le trafic à la station de taxis : il n'est certes pas surchargé de travail à cette heure là, n'empêche qu'il a spontanément mis de côté pour moi un taxi monospace qui sera beaucoup plus pratique pour charger mon déménagement.
Après, ce sont les bouchons de l'autoroute A1, avant d'arriver à cet autre chez moi dont je m'étonne encore de ne jamais avoir égaré la clé pendant toutes ces années.
Car mon vrai chez moi, n'en déplaise à Mme qui a posé une demi-journée pour m'accueillir, c'est encore Taipei que j'ai passionnément aimé.
Taipei, c'est une ville où l'on prend le métro pour aller au départ des sentiers de randonnée.

Taipei, c'est une ville où les établissements scolaires sont ouverts en dehors des heures de cours, pour que n'importe qui puisse en utiliser les terrains de sport, même au clair de lune.

Taipei, c'est une ville où les lycéens font de la pub en ch'ur pour leur soirée de week-end, à la sortie du métro.

Taipei, c'est une ville où les handicapés en fauteuil sont partout, puisqu'ils peuvent aller partout, y compris à l'école primaire.

Taipei, c'est une ville où l'on se lève dans le métro pour laisser son siège à une fillette, et où ce siège reste inoccupé quand elle préfère rester debout, puisque celui qui s'est levé en a fait un siège pour passager prioritaire.

Taipei, c'est une ville où le métro sponsorise la compétition annuelle de danse de rue. Et ça décoiffe !

Taipei, c'est une ville où le PDG de l'une des plus grandes multinationales du pays est membre de la plus grande organisation caritative du pays.

Le siège de Da Ai, la chaîne de télévision religieuse de Tzu-Chi, à gauche, et d'ASUS, à droite
… dont les membres font penser à des religieuses, ce qu'elles ne sont pas, même si elles en ont le dévouement.

Taipei, c'est une ville où des automobilistes prônent une conduite apaisée.

Cheng Yen est la fondatrice de Tzu Chi, souvent appelée la Mère Theresa taïwanaise
Taipei, c'est une ville dont les dieux protecteurs sont des géants : les Généraux Militaires (oui, cela se dit comme cela en chinois)

Taipei, c'est une ville où même les trolls peuvent prendre les voies piétonnes.

Taipei, c'est une ville où la seule ambassade occidentale est la nonciature du Pape, car seul le Vatican n'a rien à vendre à la Chine, …

… et qui se trouve en face du temple mormon.

Taipei, c'est une ville où l'on ôte ses lunettes pour se prosterner devant ses dieux.

Taipei, c'est une ville où une procession de Pâques passe devant l'un des plus grands temples taoïstes.

sur la voiture : « Jésus vous aime »
Taipei, c'est une ville où les manifestations contre l'énergie nucléaire sont pacifiques et ordonnées.

Taipei, c'est une ville où la démocratie prend des airs de fête en période électorale.

Taipei, c'est une ville où l'on va regarder le coucher du soleil sur l'embouchure du fleuve Danshui

Taipei, c'est une ville où l'on peut voir des MD-11 en descente vers un aéroport au coucher du soleil,

Et où il suffit de se retourner pour immortaliser la trajectoire d'un Dash-8 en descente vers un autre aéroport (la trace dans le ciel à droite).

Taipei, c'est une ville où le coucher de soleil illumine la tour du cimetière de Chin Pao San, où repose Teresa Teng, la diva dont la disparition prématurée fut pleurée par un milliard et demi de personnes de langue chinoise.
Chin Pao San est au centre gauche au fond. Le long du fleuve : Danshui à gauche, Guandu à droite

Le Pont de Guandu à gauche, le confluent des rivières Keelung et Danshui, la Tour Taipei 101 au coin supérieur droit

L'embouchure du fleuve Danshui

Taipei, c'est une ville illuminée si grande qu'on n'a jamais fini de la voir, et si petite qu'on peut la voir en entier depuis le Mont Guanyin

Taipei, c'est une ville devant laquelle des amoureux se murmurent des mots doux en étant seuls au monde

Taipei, c'est une ville à la mer, à la campagne et à la montagne qui sera toujours chez moi.

Mais Taipei, c'est aussi la capitale d'un pays auquel le monde entier interdit de porter son nom et de brandir son drapeau dans les manifestations sportives internationales.
(Un commissaire de course lors du Marathon de Taipei : Chinese Taipei est le nom de compromis pour contourner le veto de la Chine à l'usage du nom Taïwan. L'expression en chinois est différente : Association de course à pied sur route de la République de Chine, et constitue un pied de nez aux Chinois)

Taipei, c'est la capitale d'un pays libre et démocratique auquel le monde entier refuse d'exister à part entière.
Taipei, c'est la capitale d'un pays qui depuis plus de soixante ans ne cesse de lutter au jour le jour pour conserver son indépendance, militaire hier, sportive et économique aujourd'hui.
De son extrémité nord, sur l'île de Nangan (LZN), avec sa statue géante de la déesse Matsu, face à la côte chinoise, où des commandos chinois ont nuitamment égorgé une garnison entière,

et au delà de Hengchun (HCN), à la pointe sud de l'île de Taïwan, près du cap Eluanbi, dans cette mer de Chine méridionale que la Chine veut annexer jusqu'aux confins de la Malaisie,

comme à l'ouest, sur l'île de Kinmen (KNH), là où les Taïwanais ont écrasé à Guningtou la seule tentative d'invasion chinoise par voie maritime de l'histoire.

Il y a cinquante ans jour pour jour à la date de mon départ de TPE, le 26 juin 1963, J.F Kennedy prononçait le plus célèbre discours de sa carrière, en terminant par ces mots : (…) As a free man, I take pride in the words Ich bin ein Berliner!
Comme lui, en homme épris de liberté, j'éprouve de la fierté dans ces mots Wo shi Taiwanren !