Bonjour à tous,
Suite de mes pérégrinations mexicaines du mois de mars 2018 avec ce FR consacré à une nouvelle compagnie inédite sur ce site, la dénommée TAR Aerolineas, dont la véritable raison sociale est "Link Conexión Aérea, S.A. de C.V.", fondée en 2011 mais dont le 1er vol n'a eu lieu que 3 ans plus tard. Il s'agit donc d'une compagnie encore jeune mais qui a connu une croissance rapide puisqu'elle exploite à ce jour une douzaine d'Embraer 145 sur un réseau assez dense de petites lignes domestiques mexicaines, la plupart sans concurrent direct.
Sa mission : relier en vol nonstop des localités dont le volume de trafic "point-à-point" n'est pas suffisant pour attirer les "majors", en l'occurrence AM ici (qui rabat la demande via son hub de MEX), ou les low-costs telles que VIVA AEROBUS, VOLARIS ou INTERJET, qui préfèrent en découdre sur les axes où de fortes capacités sont nécessaires.
Nous nous étions quittés à l'aéroport de PUERTO VALLARTA… (https://flight-report.com/fr/report/37054/calafia-airlines-cfv341-guadalajara-gdl-puerto-vallarta-pvr) … où nous nous retrouvons quelques minutes plus tard, landside côté départs. La signalétique anglophone et le sponsor sans équivoque du bar tout proche nous rappellent que la clientèle touristique nord-américaine est le pilier de l'économie locale de cette zone balnéaire de la côte pacifique du pays.

N'ayant que 90 minutes au total entre mon arrivée précédente et le départ à suivre, je ne tarde pas à me diriger vers l'enregistrement.

L'image se passe de tout commentaire. Un avion de 50 sièges mais une file d'attente de quasiment autant de passagers. Pas d'OLCI possible et aucun des deux comptoirs d'enregistrement n'avance. Panne informatique visiblement.

Le tarif élevé que j'ai payé pour le pays (2,900 MXN, soit environ 130€, billet acheté la veille, visiblement le dernier siège disponible sur ce vol) me donne pourtant en théorie droit au coupe file "Star Club", mais il n'y a qu'une file d'attente possible et le tapis rouge est déroulé sous les pieds de 100% des clients, qui auront tout loisir de le piétiner puisque ça n'avance toujours pas au check-in.

Après 20 bonnes minutes d'attente, ça finit par se débloquer. L'arrivée jusqu'aux deux comptoirs sera laborieuse et prendra de nouveau 20 minutes supplémentaires.

Je touche enfin au but quasiment 3/4 d'heure après être arrivé sur les lieux. Digne d'un départ de Lagos ou d'Islamabad à destination de Londres une veille de fête…

On me remet cette carte d'embarquement, sachant que je n'ai bien entendu aucun bagage de soute. Vous remarquerez la bien curieuse façon de signaler mon "statut" de Star Club : le stabilo boss orange.

Lequel prétendu statut ne me donnera aucune priorité pour franchir le PIF, ce qui aurait été apprécié en cette heure de pointe.

Evidemment, une fois ce parcours du combattant achevé, on atteint la porte d'embarquement alors que celui-ci a commencé. Inutile de préciser que je n'ai pas cherché à savoir si le "Star Club" incluait un accès à un quelconque salon puisque les atermoiements du check-in m'auraient de toute façon privé d'en profiter.

Cela signifie au moins que le vol ne sera pas trop retardé. Voilà notre avion en nose-in sur la droite, alors qu'on aperçoit la jetée internationale plus loin et un A320 Viva Aerobus à gauche.

L'avion occupe le point de stationnement voisin de celui utilisé un peu plus tôt par l'ERJ-145 de CALAFIA dont j'avais débarqué en me faisant réprimander parce que je faisais des photos. Je retente pourtant ma chance…

… sans que cela pose le moindre problèmes au personnel sol présent sur ce départ. Comme quoi d'une heure à l'autre et selon les personnes en fonction, la réglementation peut être très variable. On notera que contrairement à CALAFIA, TAR Aerolineas utilise un escabeau sol au lieu de celui qui est intégré dans la porte de l'avion… et pour cause la porte héritée je le rappelle de Contiental Express ne se rabat pas vers le sol en s'ouvrant mais coulisse à l'horizontale vers l'extérieur comme celle d'un avion plus gros.

Bref, tout ceci n'a pas de réelle importance. Le but de ma présence ici est bel et bien devant moi : voler sur cet ERJ-145 de TAR, immatriculé XA-NFP, version LR, millésime 1998, ayant fait toute sa carrière sous les couleurs Continental Express puis United Express avant de passer chez TAR AEROLINEAS en 2015.

Nose shot.

Fuselage shot.

Je prends place au 2A qui m'a été attribué. Pas de vis-à-vis direct.

En revanche, en allongeant la tête, ou simplement le bras pour faire la photo, on peut avoir une vue complète du galley, comme l'a directement le pax assis au 1A.

Siège 1A que voici devant moi. Nouveau constat sur le "Star Club" : en faire partie ne donne visiblement pas droit à du picth différent du standard de l'éco.

C'est pourtant supposé être très exclusif, par exemple dans l'utilisation des coffres à bagages. On ne va quand même pas mélanger nos sacs et vestes de marque avec celles du petit peuple, non, mais ?

La distinction atteint des sommets par la personnalisation des sièges. C'est cousu dans le cuir…

… alors qu'il aurait été si simple de le faire sur des têtières amovibles, mais non.

Bon, vous avez compris que tout cela est de la foutaise. Je suis en éco comme les autres et l'appartenance au Star Club, certes liée à un seating avant, n'est là que pour me rappeler que je suis le pigeon qui a payé plus cher que les autres parce qu'il a acheté en dernière minute. La porte pax est toujours ouverte car pendant ce temps, l'embarquement se poursuit au compte-gouttes puisqu'une quinzaine de pax étaient derrière moi dans la file d'attente au check-in.

A la décharge de l'organisation sol de TAR Aerolioneas, tout ceci aura provoqué un joli rush mais n'affectera pas la ponctualité du départ, car l'escabeau est retiré à quelques minutes du départ, fixé à 12h45.

Nous repoussons pile à l'heure, en nous rapprochant de la jetée des vols internationaux, ici occupée par Frontier et United…

… ainsi que par Delta.

Au large, un A320 Viva Aerobus et un A32S American.

Quelques minutes plus tard, on s'aligne en 22.

Le décollage face à la mer sera l'occasion d'une belle leçon de la géographie des lieux, avec cet énorme "resort" et son golf au bord de la piste.

En voici une vue complète en passant au niveau du rivage. Une bonne adresse pour un Avgeek souhaitant passer un bon séjour balnéaire tout en gardant un œil sur le trafic ! C'est le "Bay View Grand Condo" mais en allant plus loin on trouve aussi le Marriott, le Shangri La, le Melià et le Westin.

Virage à gauche permettant de prendre toute la dimension de la baie.


Retour vers le relief puisque nous allons à Aguascalientes qui est au nord-est.

Une dernière vue de Puerto Vallarta alors que la montée se poursuit rapidement, ce qui permet d'apprécier les perfos de l'ERJ-145 dans ce domaine.

Une fois la verdure du bord de mer passée, ça devient très vite aride à l'intérieur des terres.

Pas très varié comme paysage mais la superbe météo permet quand même d'en profiter. Il vaut mieux car à l'intérieur de la cabine il ne se passera RIEN : pas de service, pas de passage de la PNC pour quoi que ce soit. Les consignes "attachez vos ceintures" vont rester attachées tout le vol.

Su coup, mieux vaut garder son regard fixé vers l'extérieur : on est déjà en descente vers Aguascalientes, région agricole comme les plantations circulaires ci-dessous permettent de le voir.

Il est environ 14 heures et la 4é région du Mexique par laquelle je passe depuis le matin baigne toujours sous un soleil radieux.

Nous voilà en approche. L'unique fois où j'ai atterri à Aguascalientes, c'était en novembre 1987 à bord d'un DC-8-51 d'Aeromexico, un vol (AM131) à deux tronçons en provenance de MEX et à destination de TIJ.

Autant dire que je suis bien incapable de reconnaître les lieux plus de 30 ans après !

Nous dégageons la piste afin de rejoindre un tarmac quasi-désert.

Bloc arrivée à 13h40, après 55 minutes bloc/bloc.

Même cérémonial qu'à PVR avec l'escabeau sol.

Je quitte l'avion dans les instants suivants avec la satisfaction de voir que l'ambiance au sol à l'arrivée est moins chaotique qu'au départ.

Les 4 salles d'embarquement vues airside.

Tout ceci semble "sentir le neuf". Qui dit qu'à quelques mois près je n'aurais pas eu droit à l'aérogare qui existait déjà en 1987 ?

Comme on peut le voir sur le FIDS, ce n'est pas un trafic dément avec 9 arrivées en tout et pour tout jusqu'au soir.

La concorde ne semble pas vraiment régner entre les compagnies et les autorités quand il s'agit de justifier les retards auprès du public… Le Président de la République se déplacerait-il aussi souvent que ça par avion ? En tous cas, le contribuable mexicain qui a financé cette campagne de contre-communication appréciera !

Nous voici landside, avec un joli déploiement de véhicules de police devant l'aérogare, ce qui contraste avec le côté très paisible des lieux…

… où je ne m'attarderai pas pour autant, puisque je repasse airside un peu plus tard alors que notre ERJ-145 est toujours là.

Il repartira quelques minutes avant l'Embraer 190 d'Aeromexico que l'on voit ici à l'arrivée, et qui me ramènera à MEX avant la nuit.

Ainsi s'achève ce FR, dont je reconnais volontiers qu'il ne présente pas un intérêt extraordinaire, hormis comme le précédent de vous avoir fait partager la découverte d'une nouvelle compagnie à bord d'un type d'avion pas si répandu que ça à mesure que les années passent.
Merci pour votre attention.
Merci Lucky-Luke pour ce FR et la série qui le précède.
Un enregistrement vraiment laborieux et long pour ton statut « star Club »;)
En tout cas encore la découverte d’une compagnie dont j’ignorais l’existence comme d’ailleurs ces aéroports d’ou l’intérêt de te lire toujours avec plaisir .
A bientôt.
Merci pour ton commentaire ! Heureux de t'avoir permis cette découverte, même si je ne recommande pas forcément TAR vu le piètre rapport qualité/prix qui fût le mien... A bientôt.
dommage que sur un vol de 55 minutes il n'u est aucin service, cela me ferais presque penser à un vol de biman ou Pakistan sur un vol de 1 h ou la consigne lumineuse est laissé allumé pendant tout le vol avec les pnc sur leur jumpseat pendant tout le vol.
Ils n'ont pas l'air super bien organisé si il leur fait vraiment tant de temps pour enregistrer les passagers d un ERJ de 50 places.
Le star Club à part le coffre a bagages personnalisé et la têtière je ne vois pas trop l'intérêt.
A bientôt
Merci Thierry. Comme l'indique Moritz ci-dessous, il semble bien que la starisation et la clubbitude se limitent essentiellement à des questions de flexibilité tarifaire, ce qui est loin de combler le vide laissé par l'attente d'un tel symbole. Bon, je n'avais pas trop le choix puisque c'était le seul tarif encore dispo quand j'ai réservé, mais je plains le pigeon qui l'aurait acheté volontairement pour avoir un service plus alors que des prix plus bas auraient été encore en vente. A bientôt.
Encore une compagnie dont j’ai vu les ERJ à PVR. J’aime bien la livrée et elle m’avait l’air bien sympathique.
“ le stabilo boss orange.” —> C’est une manière comme une autre et du moment que ça marche.
Tous ces “Star Club” a bord sont vraiment la pour donner une impression d’exclusivité. De ce que j’ai vu sur le site internet, l’avantage du Star Club est la flexibilité. Il est possible de changer et annuler son vol sans frais, le no-show n’est pas pénalisé, 2 valises en soute autorisées et le transport d’animal de compagnie gratuit. Tout ça a très peu d’intérêt pour toi dans ce cas précis. Merci pour ce Fr!
Merci pour ces précisions. Une façon comme une autre de faire du levier de yield... sachant que si c'est la clientèle business qui est visée par le Star Club elle aura sans doute peu d'intérêt elle aussi à voyager avec un animal de compagnie ou avec deux bagages de soute. A bientôt.
Bonsoir Luc,
"Nose shot." => quel charmant museau ;)
Une fois encore, zéro prestation en vol !
Merci pour ce nouveau partage
Bonne soirée
Dorothée
Merci Dorothée. On peut en d'autres termes affirmer que le ramage ne se rapportait pas au plumage en ce qui concerne cet oiseau au long bec :-). A bientôt.
Merci Luc pour ce FR.
"Star club" : avantage inutile sur ce vol, payé cher mais à J-1 en pour la dernière place c'est compréhensible.
Un verre d'eau serait un minima.
A bientôt
Vous vous téléphonez avec Dorothée avant de poster vos commentaires , c'est toujours l'une à la suite de l'autre :-)
Merci en tous cas, et comme tu le soulignes, un verre d'eau à servir à 50 pax en 55 minutes de vol, ça resterait dans les cordes d'une seule et unique PNC, mais sans doute préfère-t-elle se mettre d'accord avec ses copains pilotes pour user du prétexte des ceintures attachées afin de se planquer dans le poste avec eux pendant tout le vol...
A bientôt.
Merci pour le partage Luc,
Star Club un nom très sympa pour un rien du tout sidéral :)
Je te trouve hyper généreux avec le 2 en restauration pour avoir eu du vent ^^
Mais dans tout ça reste le plaisir de la découverte et surtout un FR made by LL :)
A bientôt !
Merci Stephan. Tu as raison pourquoi ai-je mis 2 et pas 0 après tout ? Peut-être que parce que le vol reste court et que le produit "star club" ne promet finalement rien de plus qu'aux autres en termes de catering à bord. Bref, tout ceci est très relatif... A bientôt.
Attente interminable, mais d'apparence ordonnée, ce qui ne serait peut-être pas le cas dans les exemples que tu cites.
Intéressante polémique mexicano-mexicaine sur les causes des retards aériens locaux.
Merci pour le partage !
Merci pour ton commentaire. Ce débat Etat/Compagnies en public sur les causes des retards en dit long sur l'ambiance qui doit régner dans le pays entre les autorités et les entreprises... A bientôt.
Deux vols coup sur coup en ERJ145, tu me gâtes Luc, merci :)
130€, certes en dernière minute, voilà un tarif bien élevé pour un vol si court au Mexique... Il faut sans doute bien payer le service marketing qui a inventé ce Star Club, et les sièges brodés en cabine :)
Ca n'est encore une fois pas pour le service que l'on va voyager sur cette petite compagnie mexicaine, dommage de se contenter du transport d'un point A à un point B (mais s'ils arrivent à remplir leurs avions sans service cabine, c'est sans doute que la clientèle n'y prête peut attention, ou bien qu'elle est "captive" sur ces liaisons point à point).
A bientôt !
Merci pour ton commentaire. Je ne savais pas que tu étais un "fan" du 145. C'est vrai que c'est un avion aux lignes superbes, et au confort remarquable pour une telle capacité. Il est clair que TAR fait dans l'utilitaire et profite certainement de son exclusivité sur ces petites lignes mais, bon, après tout en ce qui me concerne, personne ne m'obligeait à le prendre :-). A bientôt.
Merci pour ce FR !
Encore un vol domestique en mode diète, on va finir par croire que le fléau de l’obésité au Mexique n’est plus d’actualité
Et encore un vol avec la consigne ”attachez vos ceintures” allumée du décollage à l’atterrissage. Pas pratique pour se rendre aux toilettes mais a-t-on vraiment besoin des toilettes quand on a rien bu ni mangé ? Tout est cohérent
Le Star Club est une vaste supercherie et les sièges brodés sont juste là pour la forme
Jolies vues à l’extérieur qui permettent de faire passer le temps du vol
L’évocation du passage par AGU en DC-8-51 AM me laisse rêveur
A bientôt
Merci pour ton commentaire qui résume parfaitement la situation.
Ah le DC-8-51 AM, j'en garde un très bon souvenir et une consigne de sécurité à défaut de photos, surtout que dans le même voyage j'avais fait du DC-8-62, toujours chez AM, en YUL-ACA quelques jours plus tôt. Le rêve, car même en 1987 ça commençait à se raréfier...
A bientôt.
Merci pour ce FR Luc!
Poireauter longtemps et bénéficier d'un accès "plus" qui au final ne donne rien, sacré sketch!
Appareil qui commence à ressentir le point des années et pitch faible au 1A!
Heureusement l'IFE naturel sauve le tout :-)
Excellente nuit à toi et à bientôt!
Merci Benoît. Tu as raison, la même expérience en vol de nuit ou par mauvais temps aurait été bien plus pénible. A bientôt.
Quand un billet d'avion last-minute au Mexique coûte aussi cher qu'un billet de TGV en France, peut-on s'attendre à mieux? Tous les indicateurs l'auraient laissé penser, eh bien non! Fumisterie est un mot si doux que cela en ferait rire plus d'un, excepté les pigeons ou dindons de la farce. Reste le plaisir de voler dans un avion différent au sièges brodés main sous une météo cavok! Compagnie à éviter!!!
Merci pour ce partage...instructif :-D
Merci Guillaume. C'est cela, il faut se raccrocher au positif... A presto.
Merci Luc pour ce FR.
Des étoiles plein les yeux, mais rien de bien concret pour la star que tu es (au moins sur FR dans le pire des cas). Tu as rejoint le club des Pigeons ou celui des nantis qui peuvent se permettre les tarifs des vols à la dernière minute. Etre avgeek est un hobby onéreux !