C'est la fin des vacances, qui ont commencé ainsi :
TPE-SGN (332 China Airlines, Affaires)
SGN-DAD (321 Vietnam Airlines, Eco)
DAD-SGN (321 Vietnam Airlines, Eco)
Les Marathon rentrent chacun chez soi. Par un vol direct vers CDG et TPE, respectivement ? C?était bien trop simple.
Pour Madame, le retour à Paris devait être simple : retour sur AF par un vol de nuit direct le dimanche soir. Mais trois mois avant le voyage, courriel de l'agence de voyage : le vol AF SGN-CDG est désormais un vol de jour, partant le matin. Cela supprimait notre dernière journée de vacances ensemble, et de plus mon propre billet (prime FB Classic) n?était pas flexible (peut-être que j'aurais pu négocier la chose, la cause étant un changement d'horaires d'AF). Le plan B consista à la faire repartir par le vol du soir HAN-CDG (exploité par VN, mais avec un quota de places AF), avec un vol intérieur SGN-HAN sur VN.
Madame, qui a des souvenirs de vacances avec surclassement A/R en P l'an dernier, a constaté à l'aller que l'avion d'AF n'avait pas de P et découvre alors que le SGN-HAN sera en Y. A ce rythme là, ça risque d?être du low-cost la prochaine fois.
Quant à moi, le dernier vol direct pour TPE était à 17h45, soit près de six heures avant le décollage du vol AF quand il était le soir. Ma stratégie a donc été de prendre un vol Skyteam avec escale, dont le premier segment serait le plus long possible (pour dormir) et le second le plus court possible (pour ne pas arriver trop tard à Taipei).
Géométriquement, l'optimum était que les trois aéroports soient alignés sur la trajectoire du grand cercle, ce qui m'amenait quelque part au Japon. Le routing via NGO avait le double avantage d?être un bon compromis durée de sommeil / heure d'arrivée à TPE, et de me faire découvrir un aéroport inconnu. Cerise sur le gâteau, le tarif en airmiles FB était le même que le vol direct (mais avec un montant supérieur de taxes d'aéroport), ce qui était donc presque indolore.
Comme un autre l'a écrit avant moi, ce routing offrait le plaisir de voler, de faire des FR, de ne pas laisser Leadership seul en tête, de faire sécher tous les FRistes qui ont cherché à deviner l'escale, et autres choses que les voyageurs fréquents apprécient beaucoup. ;)

merci gcmap.com
Nagoya, au Pays du Soleil Levant, a la particularité d'avoir un beau château féodal qui est toujours propriété de sa famille d'origine, d'où mon énigme : Lever de soleil au château familial.
Ce FR commence dans le hall de mon hôtel à Saïgon, comme les Vietnamiens eux-mêmes continuent d'appeler cette ville, avec un écran corporate pour se mettre dans l'ambiance. Des clients japonais ont laissé leur matériel de golf à gauche. Je suis allé me changer dans les WC, indiqués par un panneau au dessus du client de droite ?

? dont les pictogrammes faisaient très couleur locale

Trajet sans histoire en taxi jusqu'au terminal domestique de SGN, à ceci près que j'avais oublié que le chauffeur de taxi ajouterait le péage de l'aéroport à la somme indiquée au compteur. Il me restait miraculeusement tout juste assez pour le régler, en me laissant exactement 2000 VND en liquide. Pas de quoi faire des folies dans les boutiques de SGN : ça représente à peu près 0,07 EUR. C'est ce qui s'appelle avoir évalué ses besoins en liquide au centime près.

En principe, l'entrée dans le terminal n'est accessible qu'aux PAX, mais personne ne vérifie quoi que ce soit.

(désolé, la photo est assez floue)

De toute façon, la zone landside de SGN1 n'est pas très attirante. La carte FB Gold de Madame lui a ouvert sans problème l'accès aux comptoirs d'enregistrement J.

Il y avait à l'enregistrement un CDB VN

? et au fond une PNC également VN, tous deux en uniforme : MEP ? en tout cas, ils faisaient la queue comme tout le monde, et je ne ferai pas d'airline staff bashing cette fois-ci.

Madame Marathon était en éco sur ce vol intérieur, et avait donc une franchise de bagage de 20kg. Qu'il s'agisse du cash ou du poids des bagages, on a le compas dans l'oeil. Même si le tarif du kg de bagage excédentaire est un dérisoire 40 000 VND (1,5 EUR !!), avec 2000 VND en poche, on ne pouvait s'offrir que 50 g d'excédent. En fait, il me restait des USD et des cartes de crédit, tous moyens de paiement facilement acceptés dans un aéroport vietnamien comme dans un taxi de même nationalité.

Après avoir longuement feuilleté son passeport, Madame Pham Luu Ly a fini par demander (en anglais) à Mme Marathon sa « date de validité ». La date d'expiration du passeport est dans la page identité, bien sûr, mais c?était en fait la date de validité du visa vietnamien qu'elle ne trouvait pas dans le fouillis de tampons et de visas à idéogrammes qui encombre ce passeport. Pourtant, un visa vietnamien, ça a un design bien caractéristique.
Bref, la valise a bien été enregistrée jusqu'à CDG avec une étiquette prioritaire ; il faudrait simplement obtenir à HAN la carte d'embarquement vers CDG. A HAN, il n'y avait pas de comptoir de correspondance à l'arrivée de ce vol intérieur : Mme est sortie landside et s'est enregistrée comme tous les autres PAX au niveau Départs.
Il ne me restait plus qu?à rejoindre le terminal international par ce cheminement, celui que nous avions fait ensemble deux semaines plus tôt en sens inverse après nous être retrouvés à SGN.

? et constater que mon vol allait être l'avant dernier de la soirée

? dans tellement longtemps qu'il était trop tôt pour s'enregistrer : revenez à 18h. Autant dire que c?était mort pour un spotting de jour, alors que j'aurais pu passer une heure de plus avec Madame avant qu'elle ne passe le PIF côté domestique.

Landside, malgré d'immenses baies vitrées latérales, il n'y a vraiment pas grand-chose à mettre devant son objectif.

Tout au plus encore un appareil VN ex-Cambodia Angkor Air, un peu éloigné.

A 18h, aucun problème pour enregistrer mon bagage jusqu?à TPE et avoir un siège au hublot. Là aussi, il faudrait obtenir la carte d'embarquement du vol suivant à NGO.

Le policier de l'immigration m'a dévisagé avec un air curieux à plusieurs reprises, sans un mot. J'ai eu la nette impression que mon CV de voyageur tel que décrit par l'origine et les tampons de mon passeport n'entrait pas dans ses schémas habituels, mais il a fini par me le rendre sans avoir prononcé une syllabe, avec un énigmatique léger sourire.
Airside, une cafétéria offre un excellent point de vue sur le tarmac?

? mais il faisait déjà bien trop sombre pour photographier les avions au roulage. Ce cliché d'un appareil Vietjet Air est le seul présentable (hum?) :

Au contact, c?était plus facile, mais il n'y avait pas beaucoup de choix : un A340 TK

Un A340 CX

Et un 772ER SQ

Et enfin un 737 Malaysia Airlines

Voici à quoi ressemble depuis une coursive l'une des salles d'embarquement, très spotter friendly comme on le voit.

Pas d'espace enfant, (pour mémoire) un espace fumeur constitué par une pièce aveugle, et pas d'autre appareil à spotter : je suis parti au salon VN

Vous voyez ici la quasi-totalité du salon VN et de ses occupants vers 19 heures. Pour être précis, mon arrivée dans le salon a doublé le nombre de PAX, et ce n'est que vers 22 heures que ça a commencé à se remplir un peu, ou plutôt un tout petit peu, car personne n'a envisagé de s'installer dans mon bloc de quatre sièges.

En hommage au Maître des salons, je me suis installé dans un bloc de sièges avec vue sur un appareil TK.

L'affluence étant ce qu'elle était, j'ai eu zéro contrainte pour en immortaliser le buffet. Ca commence par une kolossale faute de goût :

Certes, les baguettes ne sont pas des waribashi, mais les fourchettes et couteaux sont en plastique bas de gamme, et les cuillers en métal d'un modèle très économique. Le plateau (un peu petit) fait assez cantine scolaire, mais il est pratique.


Le FRiste moyen étant supposé lire plus ou moins l'anglais, je ne vais pas commenter chaque plat.



Un ?uf de poule vietnamienne ressemble étonnamment à un ?uf de poule taïwanaise ou française



Là, on ne voit pas très bien, mais il y a des rouleaux de printemps, des morceaux d'omelette et des sandwiches au pain de mie.

Il y avait eu si peu de PAX jusque là que la cellophane de protection était majoritairement intacte.
Rien d'extraordinaire côté boissons sans alcool


Pour ce qui est des alcools, il y a une petite cave à vins ici à gauche?

? qui ne contient que deux vins différents :


Quelques photos des autres alcools en libre service. Comme on le sait, je suis totalement incompétent pour en commenter la valeur.




Bref, voici ma sélection qui pourrait se décrire comme étant « un peu de chaque ».

C?était nourrissant (ce qui était appréciable quand on n'avait mangé qu'un petit déjeuner depuis 7 heures du matin) et bourratif, ce qui veut dire franchement décevant au niveau gustatif. Je me suis régalé de cuisine vietnamienne pendant deux semaines et j'attendais mieux du salon de la compagnie porte-drapeau, dans la deuxième ville du pays.
VN peut préparer de la nourriture médiocre, mais les fruits ne peuvent être fondamentalement différents de ce qu'ils sont ailleurs dans le pays, à savoir excellents. Le café lui aussi mérite commentaire.

Dans le bon vieux temps, quand Aeroflot était la plus grande compagnie aérienne du monde et desservait CDG en Tu-134, quand Eastern Airlines était la plus grande compagnie aérienne du monde libre et la première cliente américaine d'Airbus, quand franchir le rideau de fer avec sa voiture était une aventure, le café que l'on pouvait acheter dans une épicerie de Plovdiv provenait nécessairement des pays frères, et donc du Nicaragua ou du Vietnam. Celui du Nicaragua était cher (car ils pouvaient le vendre en devise forte), et celui du Vietnam était mauvais.
Tout fout le camp : Aeroflot exploite des Airbus, Eastern Airlines a disparu, on va en Bulgarie avec sa carte d'identité et le café vietnamien est devenu bon, voire excellent. Il a un goût vanillé assez intéressant, et j'en ai bu des litres pendant ces vacances.

Même au salon VN, le café était dans la norme post-ouverture économique, à savoir excellent.
Ma solvabilité en devise locale étant ce qu'elle était, je n'ai pas essayé ces fauteuils massant

Qu'on soit au salon ou pas, un avion au roulage (encore un Vietjet Air) n'est pas vraiment photographiable de nuit avec mon matériel.

Les WC ne sont ni immenses, ni luxueux, mais sont propres. Je n'ai pas trouvé de douches.

Pour ce qui est de l'offre de journaux et de magazines, ce sont presque exclusivement des titres vietnamiens (dont l'un en chinois)..

? à l'exception de l'Asashi Shinbun, et du Chunichi Shinbun, ce dernier étant particulièrement approprié pour un vol vers Nagoya où il est publié.

La passerelle se détache d'un A320 Air Asia

Il va repousser alors qu'un 777 TG s'immobilise en fin de repoussage, ce qui me permet de le saisir en pause longue.

B777 EK pour DXB

Fin de repoussage

Le pousseur s?éloigne


A330 KE, de et vers ICN

Juste pour montrer qu'il y en avait aussi, la photo pas très nette d'un A330 VN

Un dernier coup d??il au salon, pour donner une idée de la très relative affluence de passagers de vols partant vers minuit.

Mauvaise nouvelle : la porte d'embarquement est à l?étage en dessous, donc PAXbus, ce qui de nuit n'apporte rien en opportunités de spotting

Le personnel se met en place rapidement, en respectant les priorités habituelles.

Les PAX en classe avant sont dirigés vers un PAXbus spécifique, qui a beaucoup plus de sièges à taille égale, beaucoup plus que de PAX en fait.

Comme à DAD, il est immatriculé avec le code IATA de l'aéroport, en blanc sur fond bleu car c'est un véhicule gouvernemental.

Les PAX Y, eux, embarquent dans un bus à l'aménagement classique.

Trajet assez court jusqu?à cet A321

Le bus de la classe avant étant parti avant l'autre, et étant peu rempli, j'ai la possibilité d'utiliser l'escalier pour caler mon APN


Oui, VN fait bien partie de Skyteam

Voici à quoi ressemble la cabine J : quatre rangs en 2+2, peu remplis sur ce vol (j'ai oublié, mais 5-6 PAX, je crois).

La couverture que je n'ai pas utilisée et le coussin que j'ai trouvé confortable

Vu de profil ou avec la classique « photo des genoux », le pitch est confortable quelle que soit la taille de l'intéressé.

Heureusement, car sous le siège côté hublot et l'espace central se trouve un très volumineux coffret technique.

Le siège était raisonnablement confortable, mais il ne s'incline pas beaucoup. C'est vraiment de la J régionale, et j'ai craint de mal dormir dans ce qui me rappelait l'Espace 127 de ma jeunesse. En fait j?étais suffisamment fatigué pour dormir quoi qu'il arrive.

Il n'empêche que ce siège est techniquement archaïque, avec des commandes non motorisées. Le dossier se débloque brutalement d'un coup quand on veut le relever, et il faut au contraire insisiter pour man'uvrer la partie inférieure du siège.

Démonstration de sécurité mimée à l'ancienne, avec le topo lu (un peu laborieusement en anglais) par une PNC à l'avant.

L'avion décolle après minuit : il est logique de ne pas servir de dîner, tout juste de proposer une boisson, et en fait j'ai choisi de dormir avant même d'avoir reçu celle que j'avais demandée. Le petit déjeuner est servi deux heures avant l'atterrissage, ce que j'ai trouvé trop tôt (surtout avec une cabine aussi peu remplie en J), car j'aurais préféré dormir une demi-heure de plus. Mais cela m'a permis de profiter du lever du soleil. Désolé, la photo du menu est tout juste lisible.

Décollage, avec deux vues de Saïgon de nuit, juste pour montrer que l'aéroport a été largement rattrapé par l'urbanisation galopante.


Voici le contenu du kit de courtoisie : rien que de très classique. La trousse souple est de bonne qualité et est réutilisable. On retrouve cette brosse pliante déjà vue dans des FR sur d'autres compagnies.

Oshibori froid (normal, quand il fait chaud dehors), et un verre de jus d'orange quelconque.

Là-dessus, je m?écroule de sommeil, et c'est la mise en place du petit déjeuner qui me réveille.

J'ai choisi l'option japonaise : bon, mais pas enthousiasmant. En haut à droite, c'est du café, vietnamien donc bon. J'ai choisi ce croissant dans un panier de viennoiseries.

Ce réveil un peu trop tôt me permet de voir l'aube. Décidément, vous ne coupez pas aux effets de contre-jour, vers ou de SGN.





Au fait, ne pas oublier le winglet

Puisque je n'ai pas de voisin, autant en profiter pour me déplacer. Une vue un peu inhabituelle de la classe éco :

et l'aile gauche, profitant d'un hublot inoccupé de ce côté là

Idem, un peu plus tard

Les WC, c'est de l'A32x standard, avec ce bouquet en plus,

Et les savons liquides, déodorants en moins. La table à langer est à pictogramme féminin.

Quoi faire pour meubler le temps qu'il reste ? Explorer un peu l'IFE. Logé dans l'accoudoir central, donc plutôt petit.

Il y a la géovision, mais la position de l'avion n'est pas indiquée sur la trajectoire, ce qui en réduit nettement l'intérêt

Ou alors il faut mesurer sur sa propre carte la distance indiquée ?

Les jeux ? Non, il n'y en a pas.

Pour l'audio, ce n'est guère plus brillant. En musique classique, il y a en tout et pour tout deux CD. Je trouve parfaitement ridicules ces adjectifs dithyrambiques.

On a donc les quatre premières symphonies de Beethoven

Et un pot-pourri d'extraits célèbres du répertoire de musique classique. C'est tellement disparate qu'on passe aux numéros 11 et 12 de Purcell (1694) à Rogers & Hammerstein (1951). Et bien sûr, aucune mention des interprètes.

Le casque fait assez cheap, mais je l'ai trouvé confortable à porter et de qualité audio correcte. Les « adaptateurs » (cela s'appelle comment ? je sèche) jetables qui sont au contact des oreilles sont un peu difficiles à mettre en place.

La commande est au choix tactile à l?écran (qui est facile d'accès, mais pas très réactif) ou à la télécommande logée dans l'accoudoir central.

Je n'ai pas regardé l'offre de films (je n'en regarde jamais en avion), mais pour ce qui est de l'audio, c'est vraiment indigent.

Quelques vues de Honshu pendant la descente :

Quelques sommets encore enneigés dans la péninsule de Kii



Les petits ports d'Aiga et Owase, sur la côte est de la péninsule de Kii

Toujours les montagnes de la péninsule de Kii

Préparation de la cabine pour l'atterrissage. Au premier rang de l?éco, on voit un père et son fils (endormi), et on entend les pleurs de la fille dans les bras de sa mère, de l'autre côté du couloir.


Le port de Nishiki - est-il aussi pittoresque au sol que vu d'avion ?

Ise, et l'embouchure de la Miyagawa

Dommage qu'il y ait des vagues, car l'ombre de l'avion passe ici précisément sur ce cargo.

En revanche, il n'y a pas de vagues à terre, et l'ombre de l'avion est d'autant plus nette qu'il y a un grand ciel bleu à NGO.


Kiss landing moins quelques secondes

Quelques appareils vus au roulage (assez court, car NGO est un aéroport assez compact).
CRJ-700, Ibex Airlines

Dash 8 ANA

Livrée spéciale tsunami pour ce 738 JAL Express : le japonais au dessus de l'aile est difficile à restituer en français, mais signifie quelque chose comme « bon courage, Japon ! ».

On arrive au contact à côté de cet A320 CZ


Et au loin, j'aperçois un appareil à la forme caractéristique, avec un peu d?émotion

C'est l'un des quatre Dreamlifter, dont la transformation à partir de 747 d'occasion a été réalisée par Evergreen Aviation Technologies à TPE.

A côté, ce 773 TG qui vient d'atterrir juste après nous fait banal

Dans le couloir qui amène au comptoir de correspondances, je trouve ce panneau qui me rappelle que je suis de retour dans la part d'Asie qui est la mienne, celle des idéogrammes.

C'est la fin de ce FR, vous pouvez passer à la conclusion si le delta du Mékong ne vous inspire pas.
Le delta du Mékong, c'est un réseau incroyablement dense de bras du fleuve et de canaux, certains très large et d'autres quasiment invisibles, même de près. A Can To, la principale agglomération, le trafic est incessant sur ce qui n'est pourtant qu'un affluent local du Mékong

C'est pour désenclaver cette région où la voie d'eau ? économique mais lente ? est la principale voie de communication que les Vietnamiens ont construit une série de ponts sur la Nationale 1, jusque là coupée de bacs successifs. On aperçoit à l'extrême gauche l'un des piliers du viaduc de Can Tho, sur l'un des bras du Mékong

Le viaduc de Can Tho est le plus spectaculaire de ces ouvrages d'art. Sa portée centrale de 550 mètres de long détient le record de l'Asie du sud-est, et son tirant d'air de 39 mètres est compatible avec tout le trafic fluvial sur le Hau Giang, le bras du Mékong qu'il enjambe. C'est aussi celui dont la construction a été la plus meurtrière, et les maîtres d??uvre japonais ont érigé un temple à la mémoire des 52 victimes de l'effondrement d'une travée de rampe d'accès.

Quand il n'y a pas de pont, il y a des bacs, et ceux de Long Xuyen sont d'une efficacité impressionnante. Regardez le quai d'accostage : il y a là disposés cinq positions au contact d'un octogone.

Et en permanence, il y a trois bacs à différents stades de chargement et de chargement des véhicules à deux ou quatre roues et des piétons.

Autant dire que les vendeuses à la sauvette ne doivent pas chômer pour vendre leur fruits, cigarettes, chewing-gums et autres, car la traversée ne dure que six minutes.

Je devine déjà les soupirs d'envie en vous révélant que j'ai passé une nuit à Long Xuyen (Wikipedia : Each year, many tourists pass through Long Xuyen, on their way to Chau Doc, which is a major stop-over on the way to Cambodia. However, tourists rarely stay in Long Xuyen ), pour aller visiter le mausolée de Ton Duc Thang, le premier président de la République socialiste du Vietnam.
Non seulement cela me permet de caser dans ce FR un espace enfant qui manque cruellement à SGN ?

? mais vous avez aperçu comme moi à travers les arbres la silhouette d'un Yak-40, en parfait état.

C?était l?époque où la compagnie nationale s'appelait Hang Khong Vietnam (un exemple parmi d'autres de mot provenant du mandarin, dans lequel ça se dit Yuenan Hangkong) ; l'appareil immatriculé VN-A552 est historique, car c'est lui qui a convoyé Ton Duc Thang de SGN à HAN pour sa prise de fonction du poste assez honorifique de président de la république en 1975.

Contrairement aux premiers modèles du Yak-40, celui-ci était équipé d'inverseurs de poussée ; on voit l'orifice de vidange des réservoirs au dessus de l'inverseur du réacteur numéro 2. Comme le 737 et les E-jet, le Yak-40 n'avait pas de trappe de masquage du train principal, qui restait visible en vol.

Feu Marguerite Duras est une célébrité locale, car elle vécut dans le delta, et c'est là que fut tourné le premier grand film étranger au Vietnam de l'après-réunification, basé sur son roman autobiographique L'Amant. Il fut tourné dans cette maison, qui appartient depuis des générations à la même famille,

? dont la frêle descendante aux cheveux blancs fait visiter la pièce principale.

Le film n'a pas été tourné entièrement au Vietnam : les scènes un peu (ou très) chaudes ont été tournées en studio à Paris, avec des doublures. Ces scènes ont été toutes coupées dans la version du film qui a été diffusé au Vietnam : un caviardage tel qu'un Vietnamien m'a dit qu'il n'avait rien compris à l'intrigue.
Bien que Marguerite Duras n'ait jamais révélé elle-même le nom de son amant, il a été identifié comme étant Huynh Thuy Le, fils d'une riche famille dont la maison à Sa Dec se visite également.

Le marché de Sa Dec est semblable à tous les autres dans le Delta du Mékong, avec pléthore de légumes, de poissons et de fruits de mer.

Et aussi, au premier plan, cet appétissant baquet de rats écorchés. J'avoue qu'il y en avait au menu du resto la veille et que j'ai préféré opter pour le serpent, au goût inhabituel et intéressant. Il ne fallait pas se poser de question stupide sur la chaîne du froid dans cette région où il faisait aux alentours de 35°C à l'ombre.

Le delta du Mékong, c'est aussi le meilleur endroit du Vietnam pour voir de jeunes Vietnamiennes en ao dai, la longue tunique fendue sur le côté jusque juste au dessus du pantalon. C'est même l'uniforme de nombreux établissements scolaires de la région.

? et l'on voit à l'heure du déjeuner les collégiennes rentrer chez elles à pied ou en vélo, le visage masqué pour protéger leur teint du soleil.

L'ao dai, ce vêtement qui selon les Vietnamiens eux-mêmes couvre tout et ne cache rien est aussi l'uniforme de nombreuses employées, comme ici au restaurant d'une aire d'arrêt sur la Nationale 1.

C'est un plaisir sans cesse renouvelé, mais pour les yeux seulement, car cette accorte jeune femme porte une alliance à la main gauche !

C'est enfin la fin de ce FR, merci de m'avoir lu, et à bientôt pour la suite !
Message modéré par Damien
Vos réflexions deviennent lamentables!!! quand est ce qu'un administrateur va vous dégager de ce site!
Merci pour ce FR qui, comme d'habitude, est très instructif :-)
Encore un FR qui fait rêver ! Les sièges ont l'air d'être les mêmes que la Prem Plus d'Openskies (tissu à la place du cuir).
Wow bel IFE pour un vol si court. C'est le même sur les LC VN?
Sinon, comme toujours un grand merci pour ce FR.
Merci pour ce bon FR !
Merci pour ce FR, le joli bonus touristique et ce retour dans le passé aérien :) Pour l'alcool du lounge, tout est mauvais, pas de regrets à avoir ;) Et là les soviet' n'y sont pour rien (car comme pour le café, la Hongrie a d'excellents vins qui, sous l'ère soviétique, étaient de vraies piquettes répondant juste aux quotas de production).
Merci beaucoup pour ce FR.
Joli l'uniforme des femmes et étudiantes :-)
Même si marathon n'a commenté aucun de mes 4 derniers FR!!! je ne suis pas rancunier et trouve ce nouvel FR excellent.
ça ne te ressemble pas un routing à rallonge et en J, on remarque ici l'influence de FR, aurais-tu pensé avant FR à créer un tel routing pour le plaisir de voler?
L'aéroport de SGN semble moyen, le salon porte-drapeau est correct avec tout de meme un buffet conséquant, c'est amusant la présentation sur des feuilles.
La sélection d'alcool ne donne pas envie.
Certaines photos de nuits sont très bien comme le 343 TK, CX, 330 KE ou le 320 Air Asia.
Je trouve la cabine sympa est plutot moderne, les commande mécaniques ont sans doute l'avantage d'un cout de maintnance bien moins élévé.
IFE Panasonic est récent avec un airshow sympa, dommage pour le bug de l'affichage de l'avion.
Très belles photos du lever du soleil.
Le petit-dej semble pas mal visuellement mais je suis assez incapable de juger la qualité des plats japonais.
En tout cas merci pour ce FR, même si on je doit maintenant partager la première place!
Merci pour ce FR
Le TK allait faire escale à BKK avant de regagner IST
Le salon ne donne vraiment pas envie :(
De même que la cabine ou le catering
Beau bonus touristique
Plutôt maigrelets ces rats j'en ai vu de plus dodus en Côte D'Ivoire
A bientôt pour le retour au bercail (et le passage en tête !)
@PMAS06 : je ne connais pas les IFE VN en LC... je demanderai son avis à Mme qui rentrait sur VN, mais elle n'est pas du tout branchée FR (personne n'est parfait XD)
@Leadership : j'avais promis à ma femme que je ne passerais pas nos vacances à lire des FR. Les tiens ne pouvaient être lus à la sauvette pendant que Mme prenait sa douche :)
Bien vu ! ce routing doit tout à FR, sans lequel je ne me serais pas rendu compte que le tarif en airmiles était très avantageux, sans surcharge carburant et que cela coûtait moins cher que de dormir une nuit de plus à SGN et prendre le premier avion du lundi matin. Qui plus est, le vol NGO-TPE a été superbe (FR dans quelques jours).
@lagentsecret : j'ai été franchement déçu par ce salon, et Mme à laquelle j'avais vanté celui de HAN sur la base de l'un de mes tous premiers FR a également été déçue par son catering. J'oubliais : n'étant pas totalement isolé phoniquement du reste du terminal, on avait les mêmes annonces des vols, mais à un niveau sonore tolérable.
@tous : merci pour vos commentaires !
Je vais réagir sur ce FR et les autres.
Comme à chaque fois, le bonus touristique est une bien plus belle invitation au voyage que le FR en lui-même qui par votre style et toujours un régal à lire.
Salon très moyen. Un agencement ou visiblement l'optimisation du nombres de place à joué sur l'effet esthétique.
Trousse de confort correcte pour un vol de nuit.
Joli FR comme toujours, pas mal le bonus touristique. Le dreamlifter donne l'impression d'être collé en son centre par le fuselage rajouté, le beluga est plus esthétique à mon sens.
Merci pour ce FR très intéressant comme d'habitude,sympa votre rencontre avec le dreamlifter.
merci aussi pour le bonus touristique qui m'a fait replonger dans la bio. de M. Duras.
Merci pour ce beau FR !!
Toujours très intéressant de lire un FR de Marathon, merci.
Merci pour nous avoir fait découvrir ce calme pays qu'est le Viet-Nam)))
Comment s'appelle le petit village encaissé au bord de la mer et des montagnes que vous avez survolé pendant la descente au Japon ???
@matriochka : aussi calme que Taïwan, car il y a à peu près autant de scooters par mètre carré de macadam ;)
Le petit port japonais est Nishiki, dans la préfecture de Mie (34.218137,136.398118)
@autres : merci pour les commentaires
@marathon : Ah oui, j'avais oublié ce petit détail : les motos se vendent comme des petits pains en Asie du Sud-Est =$ Merci, je vais aller voir de suite sur google earth ;-)
Merci Marathon pour cet excellent FR, comme d'hab ;)
Alors maintenant on vole en J, on fait des détours énormes, et on maximise ses miles en classe avant !
C'est vraiment contagieux FR.com... :)
A+
@Damss974 : dommage que les billets prime ne rapportent pas de miles ;)
Mais c'est très FR, comme optimisation de distance et de classe par mile dépensé ;)
Piouuu ça c'est du FR , surtout qu'on aperçoit mon FR en photo corporate lol,
Le salon est moyen mais l'offre est pas mal ,
Certaines photos de nuit sont très belles ,
La cabine de votre avion est pas mal même si les sièges sont réglables manuellement ,
Jolies photos au levée du soleil .
À bientôt
J'arrive après la bataille. Merci pour ce FR et ce routing original, j'aurais pu chercher longtemps !
Ta photo du CDB VN au checkin J peut prêter a confusion? étais-tu vraiment intéressé par le CDB ou par la demoiselle en micro-short devant toi ? ;) Tiens, et devinez qui est encore sur la photo suivante lol
1.5 euro le Kg supplémentaire, c'est une incitation pour les touristes à faire du shopping sans limite !
Sympa les baies vitrées du salon. Les vins sont, euh comment dire, très bof? « Vin de France » ça me fait penser a de la piquette. Quant au Sauvignon blanc de Napa, c'est aussi assez original pour une région plutôt connue pour ses rouges.
La cabine J est étonnante, on dirait que tout date d'il y a 15 ans sauf l'IFE qui a l'air tout récent ?
@DURIAN : lol, cette PAX était certainement chinoise ou taïwanaise, car le super-mini-short est presque l'uniforme des jeunes filles dans ces deux pays. J'ai compté environ une sur quatre à Beijing en pein été : le costume Mao, c'est fini depuis longtemps en Chine populaire. Cela partie des plaisirs visuels locaux, Taïwan ayant l'avantage significatif d'un climat plus chaud, donc on en profite 9 mois sur 12. Les trois mois restant, les Taïwanaises mettent des collants dont les motifs sont souvent tellement suggestifs qu'ils relèveraient presque du racolage passif en France. Le plus amusant, c'est que les vraies péripatéticiennes (oui, il y a un petit quartier chaud à Taipei) portent des vêtements très passe-partout. Les codes vestimentaires sont complètement inversés.
Attention, 40 000 VND/kg, c'est pour un vol intérieur. Vietnam-Europe, c'est 30 USD/kg, mais Europe-Vietnam, 20 USD/kg : je suppose qu'il y a plus de fret à transporter vers l'Europe que l'inverse.
Idem à Singapour, l'uniforme du week-end est le microshort (12 mois sur 12), ce qui ne sied pas à toutes les morphologies (ouf, j'ai évité toute vulgarité :)
@saraoutou : je ne veux pas jouer les délateurs mais en terme de racolage passif tu n'as rien à apprendre à François.
Je l'ai vu à l'oeuvre à la gare centrale de Taipei avec son gilet fluo (plus efficace que les collants) attirer les jeunes filles comme le miel attire les abeilles ;)
@Statler : je l'avais lu et oublié. Ce secteur de l'activité économique est très bas dans mes priorités, quel que soit le pays :)
@007 : LOL, mais moi, je ne suis pas vénal :)
tres joli fr plus que complet :)
produit dépassé par contre mm si correct
Merci pour ce FR de grande qualité. J'ai adoré vos points d'humour par ci par là. Le bonus touristique est grandiose: côté culturel et historique on ne peut mieux faire...compliments!
Merci surtout pour votre aimable intention de me guider dans ma recherche nostalgique de la défunte Air Vietnam...hélas ce n'était pas la bonne! Cette Cie n'avait ni Yakolev ni Antonov...mais Caravelle (très peu de temps) et B727, car c'était le VN du côté républicain. Et les termes Hàng Không Viet Nam ont été usurpés dans le flou de l'après guerre en 1975 puisque la RDém. du VN (devenue RSoc. du VN après 1975) n'avait pratiquement pas de trafic aérien commercial, le peu qui existait portait le nom Hàng Không Dân Dung VN (Ligne Aérienne du Peuple VN)...voilà mes grains de sel...
Autrement, si vous saviez les vrais raisons de l'effondrement d'une partie du majestueux pont de Can Tho, sa beauté en prendrait un coup...mais cela est hors-sujet sur notre site FR n'est-ce pas?
Photos magnifiques de À à Z comme d'hab, le plaisir se décuple avec un bonus d'une rare érudition...merci marathon, au plaisir, @+++!!
@eronglonDC3 : La cause de la catastrophe du viaduc de Can Tho n'a pas été clairement établie : effondrement des étais, ou décoffrage prématuré ? Merci pour ces intéressantes précisions historiques sur l'aviation civile vietnamienne, et pour le compliment :)
Je constate qu'il aura fallu cinq longues années et l'insomnie d'un okapi noctambule pour résoudre cette énigme existentielle à laquelle personne n'a su ou pu répondre. "Le casque fait assez cheap, mais je l'ai trouvé confortable à porter et de qualité audio correcte. Les « adaptateurs » (cela s'appelle comment ? je sèche) jetables qui sont au contact des oreilles sont un peu difficiles à mettre en place." -> Des bonnettes.
Merci pour cette évasion...
Cinq ans d'insomnies causées par cette énigme, et c'est enfin l'insomnie d'un okapi qui me délivre de ce tourment : il s'agissait de bonnettes !
Merci d'avoir amélioré ma culture générale et fait retrouver de bien beaux souvenirs de vacances ! :)
En plus de pouvoir dormir des nuits tranquilles (sic!), Marathon pourra ajouter à sa culture générale le détail suivant : Les bonnettes existent aussi pour les micros; dans ce cas, on les appelle des bonnettes anti-vent. Le Vietnam est tentant, pour tout un tas de raison et ce flight-report contribue à l'envie d'y aller.
En route vers d'autres pépites Gold... Bonne journée!