Avis du vol entre Ponta Delgada et Pico Island en classe Economique avec SATA Air Acores

Bien le bonjour chers camarades !
Après le voyage aller en deux épisodes, je vous propose aujourd'hui la petite transition entre deux îles des Açores en guise de troisième partie de mon périple estival. En fin de report, vous trouverez un bonus sur l'île de São Miguel, tandis que le report suivant comportera un bonus sur l'île de Pico. Par ailleurs, sachez que suite à une mauvaise manip', j'ai totalement perdu une première version quasiment terminée de ce report, d'où le retard dans la publication. Je suis donc particulièrement agacé contre moi-même ^^
Comme d'habitude, pour ceux qui souhaitent jeter un œil à la construction du routing présentée sur le premier report, c'est juste ici :

Le routing finalement réservé :

1. Portugalia TP473 : LYS – LIS (Economy, ERJ195) le 27 juillet 2018 => A lire ou relire par ici
2. TAP TP1867 : LIS – PDL (Economy, A319 A320) le 27 juillet 2018 => A lire ou relire par ici
3. SATA Air Açores SP430 : PDL – PIX (Economy, Q200) le 3 août 2018 => Vous êtes ici
4. Azores Airlines S4140 : PIX – LIS (Economy, A320) le 6 août 2018 => A lire ou relire par ici
5. Portugalia TP478 : LIS – LYS (Economy, ERJ190) le 6 août 2018 => A lire ou relire par ici
Contrairement aux vols précédents, je fais cette fois un peu plus dans l'exclu, avec le premier ajout de la liaison Ponta Delgada - Pico, le premier ajout du Dash Q200 de SATA, et accessoirement le premier report en français sur l'aéroport de Pico… Notre amie la base de données me remerciera !
Les exclusivités pour ma base de données personnelle sont sensiblement les mêmes, au détail près que je n'ai encore jamais emprunté la compagnie SATA et, plus intéressant à mes yeux, jamais mis les pieds dans un Q200, ni d'ailleurs dans un appareil de moins de 50 places (je m'étais arrêté jusque là aux ERJ145, CRJ100 et Fokker 50). Etant un grand amateur de petits appareils régionaux, je suis particulièrement jouasse à l'idée de monter dans cet avion. C'était d'ailleurs un des critères dans mon choix du vol pour rallier Pico…
Pour continuer sur ma lancée, c'est encore une fois la première fois que je vais aussi loin à l'ouest, puisque je dépasserai légèrement le 28e méridien ouest…
Enfin, pour finir cette introduction, difficile de vous parler de mon choix de placement à bord, puisque SATA applique le free seating à bord de tous ses vols inter-îles ! Au passage, notons que SATA/Azores offre, avec tous les tarifs, un bagage en soute de 35kg (ramené à 23kg récemment si l'on en croit le site de la compagnie).
Par ailleurs, après avoir réalisé mon enregistrement en ligne, je remarque sur la carte d'embarquement qu'il est indiqué que le dépose-bagages pour ce vol ferme à 6h45. Le vol est prévu à 8h, ça fait donc particulièrement tôt pour fermer (surtout pour un vol régional dans un appareil de 37 places), mais soit, je comptais de toute façon arriver tôt à l'aéroport…

Un peu plus à l'ouest !

Histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes, après un réveil à 5h15, c'est à six heures du matin que nous quittons notre logement à Lagoa, après une intense semaine passée à découvrir l'île de São Miguel ! L'aéroport est atteint en une vingtaine de minutes, direction le parking des voitures de location situé à quelques pas de l'entrée…
Je rends les clés au même agent qui me les a données il y a une semaine, qui part vérifier la voiture… Il revient au bout de quelques minutes, tout est bon !
Je peux donc vous présenter sereinement la partie "landside" de l'aéroport de Ponta Delgada, qui est toute en longueur. Je suis entré par la partie "Arrivées". Sur ma droite se trouvent les comptoirs des loueurs de voitures, tandis qu'à gauche il y a des WC (propres), quelques boutiques, ainsi qu'un café… Derrière moi on trouve notamment le comptoir d'informations touristiques.

Une galerie est accessible par des escaliers, où se trouvent des WC et quelques bureaux. Ça me permet de vous offrir une vue plus dégagée sur la partie "Départs", avec les comptoirs infos et vente des compagnies SATA, Ryanair et Delta, le PIF (sous la galerie où je me trouve), et au fond à gauche, les comptoirs d'enregistrement et de dépose-bagages.
La longue file d'attente n'est heureusement pas celle de mon vol, mais celle d'Azores Airlines (la filiale de SATA qui réalise les vols autres que ceux inter-îles), qui a un vol vers Lisbonne, un vers Praia (Cap-Vert) et un vers Porto prévus au départ dans les deux heures à venir.

L'écran d'information des vols a le mérite d'être visible de loin ! Mon vol sera géré par les comptoirs 6 et 7, qui gèrent tous les vols inter-îles de SATA, mais n'est pas encore indiqué comme étant ouvert à l'enregistrement.
A noter également, le vol quotidien de Delta Airlines vers New York JFK, effectué en Boeing 757, qui aura ce jour près de 3 heures de retard… Aller aux Açores en passant par les USA est totalement stupide pour un européen, c'est pourquoi j'ai très envie de le faire un jour.

L'heure tourne, et à 7h mon vol n'est pas toujours pas indiqué comme étant ouvert. Je me rends au comptoir d'information SATA pour savoir quand il ouvrira, on me réponds que c'est ouvert depuis 6h30. Je fais remarquer que ce n'est pas écrit sur l'écran, mais on me répond que "C'est normal, ça arrive parfois". Ah. Soit ! Merci pour l'information en tout cas.
Je vais donc au comptoir, où il n'y a personne, puisque tous les passagers pour Pico attendent de voir le vol affiché ouvert. Aucun soucis pour récupérer nos cartes d'embarquement, ni pour envoyer nos deux bagages dans les entrailles de l'aéroport, toutes les formalités sont réalisées rapidement par une agente très cordiale.
Quand nous quittons le comptoir à 7h05, notre vol passe ouvert sur l'affichage, beaucoup de passagers se ruent vers les comptoirs ! Je n'ai rien contre le fait d'attendre que l'enregistrement des vols précédents soit réalisés (puisque c'est sans doute la raison de ce non-affichage), mais à ce moment-là, pourquoi inscrire une heure de fin de dépose-bagages totalement fausse, 1h15 avant le vol ?
Bref, l'essentiel est d'avoir nos BP, ce qui nous permet de nous diriger vers le PIF !

Seulement deux files au PIF, et un unique portique, mais c'est suffisant puisque nous passons l'obstacle en quelques minutes, avec des agents très sympathiques et souriants, et patients avec les personnes non-habituées qui laisse les liquides dans les sacs et les téléphones dans les poches…
Le seul petit soucis, c'est qu'il n'y a ni table ni siège pour ranger son sac ou remettre ses chaussures une fois le contrôle passé.
A la sortie du PIF, on débouche dans cette zone, avec des commerces sur la droite et en face, et les portes d'embarquement Schengen derrière.

Sur la gauche, on trouve un petit café, un espace d'attente, et au fond la PAF, avec 3 portiques automatisés et 2 policiers. Derrière la paroi vitrée se trouvent les portes non-Schengen.

Dans un renfoncement juste à gauche du PIF, on trouve des WC et une zone enfants, avec notamment un micro-onde pour faire chauffer l'éventuelle nourriture des rejetons…

Comme de l'autre côté, il y a également un escalier permettant d'accéder à une petite galerie où l'on trouve notamment des WC, mais surtout un point de vue surélevé donnant sur la sortie du PIF et le duty-free.

Rapprochons nous maintenant des portes d'embarquement (mon vol part de la porte 6), où l'on trouve des sièges en quantité suffisante (quoique je doute que ça suffise quand il y a deux vols vers le continent qui partent quasiment en même temps), ainsi qu'une baie vitrée donnant sur le tarmac…

On peut notamment y voir cet A320 aux couleurs d'Azores qui partira dans un peu plus d'une heure pour Porto.

Lorsque je reviens à proximité de la porte de mon vol, à 7h35, Maman Kethu me dit qu'ils ont déjà appelé l'embarquement (qui devait commencer à 7h45). Direction donc la porte où l'agente attend les passagers restants. On passe sans problème, et, comme je m'en doutais puisqu'il n'y a pas de Q200 au parking devant l'aérogare, nous montons dans un paxbus.
Sur le tarmac, un Q400 en provenance de Terceira vient d'arriver, et une employée guide les passagers le long de la route pour rallier la zone des arrivées…

Leur progression est rapidement stoppée, puisqu'un A321neo Azores (un des deux vils appareils qui ont mis les A310 à la retraite !) embarque ses passagers pour le Cap-Vert. Il faudra attendre qu'une autre employée vienne faire barrage au flux des passagers pour Praia pour que nos voyageurs en provenance de Terceira puisse reprendre leur route jusqu'à l'entrée située un peu plus loin.
Notons, au fond tout à gauche, l’empennage de l'A340-300 Plus Ultra, affrété par Azores Airlines cet été pour assurer des vols Portugal continental - Açores - Canada (Toronto ou Montréal).

On patiente de longues minutes, puis, à 7h50, le conducteur ferme finalement les portes pour partir vers l'appareil. A ce moment, l'agente accourt pour le faire stopper, suivie par une famille de Canadiens, qui sont visiblement arrivés de justesse au comptoir. En tendant l'oreille dans le bus, j'apprendrai qu'ils étaient en train de chercher le passeport que leur fils (adoléchiant, évidemment) avait perdu dans la zone d'attente… Une raison valable pour être en retard, plus qu'à espérer que ça serve de leçon au gamin !
Nous pouvons finalement repartir, et faisons le tour de l'aéroport jusqu'à la zone parking pour les appareils de petite taille (tourisme, jet privés, et donc les Q200), située de l'autre côté de la piste. Une PMR embarque en priorité dans l'appareil, puis les fauves sont libérés. Étant donné que je vise une place en particulier, et que c'est free seating, je m'élance et monte dans les premiers.
Accueil souriant à bord, la cabine est vraiment minuscule ! J'aime beaucoup la place centrale du neuvième et dernier rang, mais ce n'est pas celle-là que je vise… A noter, beaucoup de hublots sont mal alignés, d'où la nécessité d'entrer dans les premiers si l'on veut une bonne vue.

C'est le 5A que je choisis finalement. Je veux être du côté gauche pour voir l'île de Pico lors de l'approche (et tant pis pour celle de São Miguel au décollage), et au niveau du moteur pour avoir l'hélice et le train d'atterrissage dans mon champ de vision. La place 4A aurait également été correcte, mais elle est en issue. Hors, je voyage avec un "gros" sac à dos ne passant pas dans les racks à bagages (comme le constate cet homme à la casquette rose), puisque qui dit avion régional de 37 places dit coffres à bagages minuscules, ça exclut donc un siège en issue. Il y a bien un chariot pour y déposer les bagages cabine trop gros, qui voyageront en soute, mais transportant quelques petites choses de valeur/fragiles, je préfère garder mon sac avec moi.
Maman Kethu n'aura pas le hublot sur ce vol, ça reste mon premier vol en Q200 tout de même, et je compte bien en profiter ! Elle n'a pas souhaité se dépêcher pour monter elle aussi dans les premiers à bord, je lui garde donc généreusement le 5B afin qu'elle puisse voyager aux côtés de son fils préféré.

L'embarquement se poursuit tranquillement… L’exiguïté de l'appareil n'aide pas à fluidifier la chose, puisque la plupart des passagers tentent désespérément de ranger des sacs trop gros dans les racks, bloquant ainsi le passage dans le couloir.
Les hélices sont fermement arrimées, histoire de ne pas se mettre à tourner inopinément à la moindre rafale de vent…

Intéressons-nous donc au siège de cette petite cabine ! C'est le modèle classique installé dans les Dash 8, reconnaissable notamment à cette aumônière particulièrement encombrante et pendante. L'assise est confortable, et le dossier est épais…

Le pitch est très bon, surtout pour un vol domestique d'une heure ! Par contre, le siège est assez étroit (plus que sur Q400 j'ai l'impression). Notons le doggy-bag, qui est en plastique et non pas en papier comme habituellement. Je trouve ça nettement moins chic. D'aucuns diront que l'on se fiche un peu du design de ce sac, vu l'utilisation que l'on est censé en faire au final, mais tout de même. On commence par le doggy-bag en plastique, et on finit avec des dossiers de siège jaune pétant et des publicités sur les racks à bagages !

Pas de têtière réglables sur les sièges de Dash 8, à la place, SATA en met des en tissu fin, avec une publicité, pour un festival sur l'île de Santa Maria. Ça passe encore, j'aurais moins apprécié si j'avais eu une publicité pour HSBC dans mon champ visuel.

Entre mon sac à dos, mon sac bandoulière, et Maman Kethu, difficile de voir la moquette ! Mais elle semble propre, OK pour le test Marathon donc.

Le plafonnier semble moderne, et ne trahit pas l'âge avancé de ce vieux coucou (qui vous sera révélé en fin de report, quel suspense !).

Finissons ce tour d'horizon de la cabine avec la boucle de ceinture, qui est siglée Dash 8, comme d'habitude sur ces appareils.

L'embarquement est désormais terminé, le commandant de bord descend échanger quelques mots avec un agent de piste. Sa tenue n'est certainement pas celle recommandée par la compagnie, mais je la trouve plus dans le thème "vacances", puisqu'il est en chemise à fleurs même pas rentrée dans le pantalon…
La porte est fermée à 8h07, les hélices sont libérées, et l'hôtesse prend la parole pour nous souhaiter la bienvenue à bord. Elle annonce un temps de vol d'une heure, ce qui me semble un peu long pour faire 250km…

Dans la foulée, elle réalise manuellement les démonstrations de sécurité (n'espérez pas avoir un IFE sur cet appareil !), accompagnée d'une bande-son en portugais et anglais. Comme à mon habitude, j'en profite pour regarder la safety card. Elle est, logiquement, dans l’aumônière avec le magazine de la compagnie, "My Plan". Notez l'étroitesse du siège…

Voilà donc la notice de sécurité…

Et son verso !

Pendant ce temps, les moteurs sont allumés et on remonte la piste, à défaut d'avoir un taxiway parallèle. On va jusqu'à la raquette en début de piste pour s'aligner, bien que je sois à peu près certain que notre appareil aurait eu suffisamment de distance disponible pour décoller depuis l'endroit où le taxiway du parking rejoint la piste (avec un peu plus d'un kilomètre jusqu'au seuil de piste).

Demi-tour, et on s'élance, à 8h15.

On s'élève rapidement, repassant devant le parking d'où nous venons, pendant que le train rentre…

Et nous voilà au-dessus de l'océan Atlantique ! Les passagers à droite peuvent eux admirer Sete Cidades…

Comme on se rapproche de la couche nuageuse, et que l'IFE naturel va devenir indisponible pendant quelques minutes, je jette un coup d’œil au magazine, en commençant par la flotte de la compagnie. Les A310 y sont encore indiqués, bien que ces derniers ne volent plus depuis quelques mois…

Et le détail de notre appareil du jour, qui peut donc voler en croisière à un peu plus de 500km/h…

Passons au réseau Azores, qui offre une desserte très axée sur le transatlantique (Portugal continental => Canada/USA) avec escale aux Açores… Londres et Francfort sont les seules destinations européennes hors Portugal.

La desserte de SATA relie les 9 îles de l'archipel, le réseau est basé sur les aéroports de Ponta Delgada, Terceira et dans une moindre mesure Faial. La route du jour est encadrée, au cas où il y aurait quelques lecteurs inattentifs !

On trouve aussi, au milieu de la description des services à bord, le tarif des boissons alcoolisées à bord (pas donné, soit dit en passant).

SATA possède également un programme de fidélité. Mais il va me falloir tomber sacrément amoureux des Açores pour réussir à progresser dans les statuts, puisqu'il faut 40.000 Miles ou 60 vols sur deux ans pour atteindre le statut Gold, qui donne accès aux salons (salon particulièrement décevant à PDL, à en croire le récent FR de Petit-suisse). Un autre avantage de ce statut me semble intéressant, celui qui permet la modification sans frais des billets.

Le magazine est, pour le reste, assez intéressant, il comporte au moins une page sur chaque île de l'archipel. Voilà celle de l'île que j'ai le plus envie de visiter désormais, Corvo, avec sur l'illustration son unique village, de 450 âmes, et l'aéroport, avec sa piste longue de 800 mètres (et donc uniquement accessible aux Q200). Calme assuré si vous vous rendez sur cette île ! Mais l'ennui peut arriver rapidement, puisque l'île fait à peine 4km sur 6…

Voilà pour la revue de presse ! Nous avons traversé les nuages, et nous approchons de notre altitude de croisière (habituellement 16.000 pieds).

Le paysage est certes monotone, mais ça ne m'empêchera pas de passer tout le vol au hublot… Tiens, un bateau ! (dans le milieu-bas de l'image, mais ce "air-to-sea" est très difficilement reconnaissable parmi les nuages, je vous l'accorde)

Soudain, l'hôtesse qui, depuis le début du vol, était assise sur son siège en pleine discussion avec les passagers en 1A et 1B, se lève soudain et part farfouiller dans le petit galley à l'avant. Je présume donc que le service va commencer, l'occasion de sortir la tablette (assez propre) !

Mais finalement, elle se retourne avec quelques snacks à la main, les tend aux passagers en 1A et 1B, et… se rassoit pour reprendre la discussion. Ah. Bon, et bien tant pis… Consolons-nous avec la magnifique vue sur le moteur gauche de notre appareil. Bien qu'il ne soit qu'à quelques mètres, le turbopropulseur Pratt & Whitney PW123 est juste bruyant, mais pas assourdissant.

Notre descente débute à 8h40, sans annonce du cockpit. Les nuages se rapprochent rapidement à nouveau…

On repasse sous le plafond nuageux en quelques minutes, ce qui nous permet d'apercevoir l'île de Pico ! Les passagers assis à droite ont eux sous les yeux l'île de São Jorge.

La descente est rapide, on passe au large d'une ville qui est, il me semble alors, São Roque do Pico, la ville où nous nous logerons pour trois nuits (et c'était effectivement bien cette ville).

Quelques instants plus tard, le train d'atterrissage est sorti sous mes yeux… J'adore pouvoir observer ça !

On se rapproche de l'île, avec ses falaises de basalte qui plonge directement dans la mer…

On survole de curieux "enclos" de basalte…

Il s'agit des fameux vignobles de Pico, où les vignes poussent dans ces enclos (comme en bas de la photo ci-dessous), mais j'y reviendrai dans le bonus du report suivant…

On arrive finalement au-dessus de la piste, après une belle approche au-dessus de paysages typiques de cette île (bien que les photos le rendent bien mal)…

On touche le sol à 8h50, après 35 minutes de vol (bien loin des 60 minutes annoncée au départ par l'hôtesse !).

On atteint le parking, en apercevant au passage le Mont Pico !

L'appareil tourne pour pouvoir repartir de manière autonome, sans repousser, ce qui n'est pas plus mal étant donné que le temps prévu au bloc est de seulement vingt minutes. D'après le panneau sur le bâtiment, nous sommes bien sur la bonne île, ouf !

L'avantage de voler dans un appareil de 37 places, c'est que le débarquement est rapide… A 8h55 je suis sur le tarmac. C'est donc le Q200 CS-TRC qui m'a transporté aujourd'hui ! Il s'agit d'un des deux Q200 de SATA, et il a été mis en service il y a 21 ans chez Horizon Air, compagnie régionale américaine, récemment mise au devant de la scène par le bagagiste qui a volé un Q400, avec la triste fin que l'on connait… Il a rejoint la flotte SATA en 2009, lors du plan de renouvellement de la flotte visant à remplacer les British Aerospace ATP qui officiaient auparavant sur l'inter-îles.

Je prends le temps de photographier le majestueux Mont Pico, derrière la tour de contrôle. Il s'agit du point culminant des Açores, avec 2350m, mais aussi du Portugal ! Et ce sera malheureusement la seule fois où nous le verrons aussi bien, puisqu'il passera le reste du temps bien caché derrière des nuages…

L'arrivée se fait par ce long couloir, qui comporte au bout des guichets servant à contrôler les passeports, bien qu'aucun vol régulier hors-Schengen ne soit au programme à cet aéroport… A noter la présence d'un circuit de correspondance, pas mal pour un aéroport qui n'accueille que 5 à 6 vols par jour (principalement inter-îles, le seul vol venant du continent est le vol bi-hebdomadaire pour Lisbonne).

Un dernier regard sur notre appareil. Un chariot élévateur est utilisé pour transporter les bagages…

Le couloir débouche dans la vaste salle de livraisons des bagages, avec un unique tapis, bien suffisant vu la faible fréquentation de l'aéroport

Au bout de cette salle, on a vue sur quelques plantes et, au fond, la piste d'atterrissage…

Un service vétérinaire, ainsi qu'un service de santé, sont présents, tout pour recevoir des vols venant des Amériques ou d'Afrique…

En attendant que les bagages arrivent, je passe aux sanitaires, qui sont propres, et équipés d'une double-patère qui ne s'abaisse pas dès que l'on y accroche un sac !

Par contre, l'éclairage est HS… Heureusement que la porte est coincée en position ouverte.

Quand je ressors, les bagages tournent déjà sur le carrousel, et Maman Kethu a récupéré les deux nôtres !

Nous n'avons plus rien à faire ici, direction donc la sortie ! La sortie "Goods to declare" n'est pas accessible, mais étant donné qu'elle n'est pas utile pour des vols intérieurs, c'est plutôt logique.

Landside, l'aéroport de Pico ressemble à celui de Ponta Delgada, mais en version réduite. Du côté des arrivées, des comptoirs de loueurs de voitures et d'informations pratiques, et à l'autre bout, les comptoirs d'enregistrement.

Il y a également un petit café, mais qui ne fait pas vraiment recette. Il faut dire que le prochain vol est prévu dans environ trois heures…

Le FR prend fin un peu abruptement ici : Alors que je cherche désespérément le comptoir Hertz pour récupérer ma voiture, comptoir qui n'existe pas, un homme avec une pancarte au nom du loueur jaune m'aborde, et m'annonce que malheureusement, ma voiture de location est sur l'île de Faial. Le cargo qui devait l'amener sur Pico ce matin n'a pas pris la mer, et la voiture n'arrivera qu'en début d'après-midi. Il nous emmènera donc à Madalena, la plus grande ville de l'île (6000 habitants), où la voiture arrivera et où l'agence est basée. Agence est un bien grand mot puisqu'il s'agit en fait d'un opérateur proposant des visites touristiques qui s'occupe uniquement d'amener les voitures de location aux cliens et de faire signer les papiers, pour le compte du franchisé Hertz basé à Horta, sur l'île de Faial.
Bref, un micmac inefficace au possible (ils n'ont d'ailleurs toujours pas facturé ma location deux semaines après que je l'ai rendue). Je profite donc de cet aparté pour vous conseiller d'utiliser plutôt, si vous vous rendez aux Açores, les services d'Ilha Verde Rent a Car, qui est un loueur local présent sur toutes les îles avec de vraies agences, plutôt que des franchisés plus ou moins fiables, et qui a une flotte très récente de véhicules… (non, je ne suis pas payé pour dire ça, mais ce sont des conseils que j'ai beaucoup lu, et que j'ai pu vérifier sur place !).
Je ne peux même pas terminer ce FR par l'habituelle trace radar du vol, puisque la couverture limitée de Flight-Radar aux Açores n'a pas réussi à capturer mon vol…

Sans transition donc, place au bonus !

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Principale île des Açores de par sa taille et sa population, São Miguel est aussi la plus visitée… Mais sa fréquentation touristique reste raisonnable pour le moment, les sites les plus connus ne sont pas trop envahis, et dès que l'on s'éloigne un peu, on retrouve très rapidement le calme.
L'économie est principalement basée, outre le tourisme, sur l'élevage, attendez-vous donc à croiser moult Holstein le long des chemins et des routes, et malheureusement bien peu de Ramo Grande, la race de vache locale des Açores (mais qui est beaucoup moins rentable que la Holstein, qui est une vraie usine à lait sur pattes).
La découverte et le début du peuplement de l'île par les Portugais date du milieu du XVe siècle. Ça se sent d'ailleurs quelque peu dans l'architecture de bon nombre d'édifices religieux et administratifs, qui datent souvent de cette période allant du XVe au XVIIe siècle (bien que je ne sois pas un spécialiste en la matière, je trouve que ça ressemble beaucoup à ce que l'on peut voir dans les "vieilles-villes" brésiliennes). La principale spécificité de l'architecture aux Açores réside dans l'utilisation de pierres de basalte noir
L'hôtel de ville de Ribeira Grande (construit au XVIe siècle), à moitié caché derrière un magnifique arbre que je suis bien incapable de reconnaitre (au grand désespoir de mes ancêtres, jardiniers de père en fils) :

L'église Notre-Dame du Rosaire (Igreja de Nossa Senhora do Rosário en VO), à Lagoa, datant du 17e…

A Ponta Delgada, la place Gonçalo Velho Cabral (explorateur ayant "découvert" plusieurs îles des Açores), avec une statue à son effigie au centre, l'église de São Sebastião (16e siècle) au fond…

Mais, à mon goût, l'architecture des villes et villages, si elle est un peu dépaysante, est assez vite répétitive (ci-dessous, dans l'ordre : une rue de Ponta Delgada, une place à Ribeira Grande, et une maison aux pierres de basalte semi-apparentes dans le village de Fenais da Luz)…

Les ports sont encore ce que je préfère, avec le port principal de Ponta Delgada…

… Ou celui, nettement plus petit et artisanal, de Lagoa.

Il y a bien la ville de Furnas qui se démarque des autres, mais ce n'est pas grâce à son architecture, mais plutôt grâce aux nombreux petits geysers, fumerolles soufrées (et la douce odeur qui va avec), et des sources d'eau chaude ferrugineuses qui viennent se mêler à la rivière d'eau froide au cœur de la ville…

Furnas étant située au cœur de la caldeira du stratovolcan du même nom, toujours actif (dernière éruption en 1630), ces particularités géologiques s'expliquent facilement, et sont assez impressionnantes pour qui n'a jamais vu que les volcans d'Auvergne… La ville est d'ailleurs devenue un centre thermal assez important grâce à sa situation exceptionnelle.
Ces manifestations géologiques se retrouvent également au bord du lac de Furnas, avec toujours des fumerolles de soufre et des boues bouillonantes… Et également ces curieux monticules de terre, qui abritent en fait des marmites placées là par les restaurateurs du coin, et des locaux, pour y faire cuire durant de longues heures une sorte de pot-au-feu, le Cozido.

C'est sans doute à cet endroit que j'ai croisé le plus de visiteurs (dont beaucoup de familles venant déguster leur repas cuit par le volcan), mais des circuits de randonnée permettent de s'éloigner rapidement de la foule, qui bien souvent ne s'éloigne pas à plus d'un kilomètre des parkings… On peut ainsi soit monter le très raide chemin jusqu'au point de vue du Pic de Fer (ce que nous avons fait, mais en voiture), avec une vue magnifique sur le lac et le champ de fumerolles (en bas)…

… Soit prendre le chemin tout plat faisant le tour du lac (notre choix de promenade à pied). On peut notamment y admirer la flore particulière des Açores, très luxuriante, avec beaucoup d'espèces d'arbres importés initialement pour orner les jardins de grandes propriétés, et qui ont ensuite essaimés dans toute l'île… Araucarias, cèdre du Japon, mais aussi des petites forêts de bambous… Un centre de recherche, le Centro de Monitorização e Investigação das Furnas, situé au bord du lac, a une exposition assez intéressante sur les origines géologiques de la zone, mais aussi sur la faune et la flore de la région (vous imaginez bien que je ne saurais pas reconnaitre un cèdre du Japon, bien que l'écorce du tronc soit assez particulière).

On peut aussi y croiser une faune tout aussi intéressante, du moins d'après les guides. Mais, n'étant pas spécialiste en la matière, et encore moins en discrétion permettant d'approcher un animal sauvage, je ne peux que vous proposer ce cliché d'un renard à l'affut de sa proie (même FFlyerCDG s'y est mis à ce genre de photos, pourquoi pas moi ?) ! On trouve par contre peu d'insectes, même en pleine nature, ce qui m'a particulièrement surpris…

Mais ce qui marque le plus au niveau de la flore, ce sont les hortensias, qui sont tout bonnement omniprésents sur l'île de São Miguel !
Lagoa et Ponta Delgada aperçues entre deux massifs…

Plutôt que des barbelés ou des murets de pierres, ce sont souvent des haies d'hortensias qui séparent les champs et les prés (ici sur les pentes de Sete Citades).

Et là dans les prés aux alentours de Lagoa (les haies sont lointaines, mais quasiment toutes en hortensias)…

Ci-gît un ancien chemin de randonnée, envahi par les fleurs…

Ces massifs sont aussi souvent complémentaires aux platanes qui bordent les routes !

Bref, les hortensias sont partout, à côté de cette île, la Bretagne fait pâle figure !
Mais revenons à nos moutons (qui, d'ailleurs, sont très peu présents sur l'île), avec les volcans, qui sont bien évidemment omniprésents, puisque nous sommes sur un archipel volcanique… Outre Furnas, déjà présenté, São Miguel comporte deux autres stratovolcans, dont le plus connu, Sete Citades. C'est en général la première image sur laquelle on tombe lorsque l'on cherche "Açores" dans Google, ce grand cratère volcanique avec ses deux lacs à l'intérieur…
Une fois sur place, on se rend compte que c'est même un peu plus que ça, puisqu'il y a plusieurs "petits" cratères dans la caldeira (sur la gauche de l'image, notamment).

Pour vraiment apprécier au mieux la beauté du site, s'arrêter sur le parking du point de vue n'est pas vraiment suffisant, mieux vaut aller se promener sur l'étroite crête du cratère principal (bordé d'hortensias. Je vous ai déjà dit qu'il y avait des hortensias ?)…

On a d'un côté une vue plongeante sur la caldeira et ses cratères et lacs…

… Et de l'autre, vue sur la mer toute proche…

Pour les explorateurs urbains, vous aurez également des petites choses à voir, avec le Monte Palace, un ancien hôtel 5 étoiles abandonné, qui surplombe le cratère, et qui est assez accessible… Nous n'y avons pas mis les pieds, le mur de deux mètres de haut et la présence de nombreuses personnes à proximité étant un peu rédhibitoires pour moi. Mais à voir les photos sur Google Images, ça vaut le coup…

Si vous n'aimez vraiment pas la "foule", vous pouvez toujours vous promener un peu plus loin des volcans, qui attirent le plus de monde, et vous perdre dans la forêt au centre de l'île, pique-niquer au milieu d'une rivière…

Monter sur un barrage…

Tomber sur un étroit et bas tunnel dans le recoin d'un pré, l'emprunter…

… Et arriver au milieu d'une vallée luxuriante, où l'on croise quelques aqueducs…

… Au bout du chemin, tomber sur une source qui sort du milieu d'une falaise…

… Source captée par de multiples entreprises (principalement des distilleries) au cours du temps, chacune ayant une cahute en béton marquée de son logo, désormais quasiment invisibles dans le fouillis végétal.

Toutefois, les manifestations volcaniques ne sont jamais bien loin ! Non, l'eau qui coule ici n'est pas bouillonnante, la fumée de soufre sort bien du sol et du mur…

D'ailleurs, mieux vaut ne pas trop s'attarder dans ce coin !

Si malgré tout, ces promenades au cœur de l'île restent trop fréquentées pour vous (on n'y croise pourtant que peu de monde, vous êtes bien difficiles !), il ne reste plus qu'à aller dans la région du Nordeste, beaucoup plus inhospitalière de par son relief très escarpé, et donc encore plus calme que le reste de l'île…

Pour ceux qui préfèrent les bains de mer, la côte est malheureusement assez escarpée et principalement composée de falaises…

Ce qui permet d'ailleurs de remarquer assez aisément les strates géologiques, basalte en-dessous et les couches assez meubles de sédiments au-dessus…

Il y a tout de même quelques points de baignades, souvent des piscines de mer (des aménagements en béton, à proximité des ports en général, donnant accès à un recoin de mer assez abrité), mais aussi quelques plages… Mais les locaux y vont tout autant que les touristes, et on y est donc un peu à l'étroit, même si on est très loin d'atteindre les fréquentations de la Côte d'Azur ou de la façade Atlantique en France…

Pour se déplacer sur l'île, le réseau routier est assez efficace (mais en général les indications sont plutôt mauvaises), avec des voies rapides qui réduisent considérablement les temps de parcours entre les principales villes… Mais dès que l'on sort de ce réseau principal, le réseau secondaire est souvent tortueux, et parfois en pavé, ce qui est amusant au début, mais assez vite lassant à la longue ! (Je sais, c'est mal de faire des photos en conduisant !)

Mais même sur les routes les plus reculées et désertes du Nordeste (où les successions de virage font qu'atteindre une vitesse moyenne de 40 km/h est exceptionnelle), on trouve très régulièrement des zones de pique-nique toujours très bien équipées (parking, barbecue, table abritées, poubelles), et très utilisées, bien qu'étant au beau milieu de nulle part ! Certaines offrent une vue magnifique, et quasiment toutes abritent des chats errants, qui semblent vivre tout à fait correctement des restes que les locaux et touristes leur lancent…

Mais comme je l'ai lu dans un guide touristique, pour parcourir São Miguel, la voiture est nécessaire, mais pour vraiment découvrir l'île, la randonnée est indispensable ! Et ça tombe bien, puisque de nombreux sentiers plus ou moins longs et plus ou moins difficiles sont tracés sur l'île, très bien balisés, avec plans et descriptifs accessibles en ligne sur le site visitazores, au format papier dans les offices du tourisme, ou encore au début du sentier sur ces panneaux particulièrement clairs…

Ne vous inquiétez pas, je suis loin d'avoir montré ici, et découvert, tous les secrets de l'île, il y a de quoi faire pendant des semaines ici… D'ailleurs, je n'ai malheureusement pas pu aller randonner autour du Lagoa do Fogo, au cœur du stratovolcan du même nom… C'est le plus sauvage, et le moins connu, aucune route ne permet d'accéder au lac en lui-même, seule une route passe sur la crête… Et déjà de cette route, le paysage était magnifique !

En espérant vous avoir donné envie d'aller découvrir cet archipel un peu paumé… En tout cas, je n'ai qu'une envie, y retourner !
En fin du prochain FR, vous trouverez un bonus (bien plus court) sur l'île de Pico, tout aussi belle mais totalement différente… C'est aussi ça magie des Açores aussi :)

A bientôt, n'hésitez pas à commenter !