"A la conquête de la Sicile" opus 2 : Le Retour !
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Nous n'avions que peu de temps sur place et dès notre arrivée, nous chercherons à humecter brièvement l'air de la Sicile. En chemin, nous passons par le niveau des départs avec de nombreux comptoirs dédiés à l'autochtone vert.

Direction la sortie, face à ce palmier, signe que nous sommes quelques peu descendus en latitude.

Plus que respirer l'air sicilien, ce qui m'intéressait le plus était évidemment la vue directe sur le Géant, le plus haut volcan d'Europe (mais point le plus grand, puisque notre bon vieux massif du Cantal, bien que fortement érodé, possède un diamètre 2 fois supérieur et encore bien visible aujourd'hui). Catane est dépendante des humeurs de la demeure d’Héphaïstos (d'après la mythologie grecque), même si la dernière coulée de lave à avoir atteint ses remparts remonte à 1669.

Si c'est la première fois que je viens en Sicile par la voie des airs, je m'y étais déjà rendu en 2008, au terme d'un long mais riche voyage en voiture depuis la France, en descendant l'italie et ses trésors jusqu'à sa botte. Et évidemment, l'intérêt de ma venue en Sicile était à 90% motivée par des raisons volcanologiques. J'avais ainsi pu grimper jusqu'aux cratères sommitaux de l'Etna (après 2 tentatives infructueuses pour cause de météo capricieuse) et faire également l'ascension du Stromboli, au cœur des iles éoliennes, seul volcan sur la planète en éruption permanente depuis 2000 ans.
Pour faire un bref bonus façon Rodo_af ^^, l'accès à l'Etna est facilité de nos jours grâce au Funivia dell'Etna, une installation à l'histoire tourmentée et intimement liée aux mouvements d'humeur du Géant, partant du refuge Sapienza sur la commune de Nicolosi et rejoignant la côte 2500, visibles au loin depuis l'aéroport de Catane. La ténacité des locaux à faire tourner une station de ski sur l'un des volcans les plus actifs du monde tient lieu de l'exploit et mérite d'être relatée :
Le premier appareil à câbles gravissant l'Etna fut installé au milieu des années 1960 (1966 pour le premier tronçon et 1967 pour le second). Il s'agissait d'un téléphérique bi-câble pulsé du constructeur italien Agudio. Il n'aura point une grande carrière puisque le second tronçon fut détruit en 1971 au cours d'une éruption de grande ampleur, largement relatée par Haroun Tazieff et qui se satisfaisait à l'époque de la destruction de ce qu'il considérait comme une laide machine qui n'avait rien à faire sur un volcan. Le laboratoire de volcanologie ainsi que la tour du philosophe furent détruits également. Le premier tronçon connu le même triste sort en 1972. La commune de Nicolosi reconstruisit le premier tronçon en 1974 en évitant désormais une arrivée trop proche du sommet du volcan, ce qui n'empêcha pas une nouvelle destruction en 1981.
Gare historique du Funivie dell'Etna, le seul bâtiment avec le refuge Sapienza ayant échappé à toutes les éruptions

En 1983, la fureur s'estompe, et c'est une nouvelle télécabine flambant neuve de chez Agudio qui prendra le relais. 3 téléskis et un télésiège biplace viendront l'épauler et tout se passera bien jusqu'en 2001, date d'une éruption mémorable qui détruisit tous les équipements du domaine skiable. Afin de préserver le refuge Sapienza, point de départ historique de l'ascension vers l'Etna, les pompiers viendront en renfort à la population locale pour essayer de détourner les coulées de lave qui glissaient lentement mais inexorablement vers le refuge. Celui-ci fut finalement épargné des laves. Le domaine skiable de Nicolosi se reconstruisit progressivement, malgré une nouvelle destruction de la gare amont de la télécabine en 2002. Puis le calme revient enfin, permettant la réouverture de la télécabine en 2003, entièrement reconstruite. Depuis, rien n'a changé mais on sait ici mieux qu'ailleurs qu'un répit n'est qu'un répit, et que le site sera à l'avenir de nouveau menacé. En attendant, le refuge Sapienza trône toujours fièrement sur la face nord de l'Etna, bien visible depuis l'aéroport de Catane.
La Funivia dell'Etna version 1983, reconstruite en 2003 au cœur d'un paysage lunaire et dévasté.

Le refuge Sapienza, tel qu'on peut le voir au loin depuis l'aéroport de Catane.


Pour information, une seconde station de ski, Piano Provenzana, est également implanté sur le flanc de l'Etna. Elle fut elle aussi détruite à plusieurs reprises puis reconstruite.
Après ce bref aparté montagnard, retournons à nos moutons, enfin plus spécialement à l'intérieur du terminal.
Le Maître me fait découvrir cet imposant et curieux monument troué. Il s'agit tout simplement des bouches de sortie de l'air conditionné.


Notre vol est toujours prévu "ritardo", ce qui n'a rien d'étonnant puisque ce retard n'a pu être rattrapé à l'aller.

Direction maintenant le PIF prioritaire.

Malheureusement, le cerbère nous refuse l'accès, réservé aux pax Alitalia, AF n'ayant pas jugé bon d'offrir cet accès prioritaire à ses passagers skypriority.
Qu'à cela ne tienne, l'Okapi m'emmène dans la file normale et… passe sous le ruban séparant la file prioritaire des autres files. Un agent vient tout de suite à notre rencontre et entame avec Okapi une discussion animée dans la langue transalpine que je ne comprends guère. Ce que je trouve fascinant en Italie, c'est que les mots ouvrent bien mieux les portes qu'avec de simples accords d'entreprises et nous pouvons ainsi continuer à déposer nos affaires dans les bacs du PIF prioritaire. C'était la leçon de resquille numéro 1 ! La flamme magique nous a encore accordé un beau coup de pouce ^^ (voir le premier opus).
Lorsque nous arriverons au hall des départs, l'embarquement de notre vol est sur le point de débuter.

Après avoir pris le temps de déguster une chaude boisson locale (café pour l'Okapi, chocolat pour moi), nous embarquerons parmi les derniers pax.

A l'occasion de l'ouverture de la ligne, les siciliens ont fait plus fort que les français et nous offrent ces généreux coffrets.


A l'intérieur, de succulentes pâtisseries siciliennes.

Ici, pas de passerelle aveugle.

Un rapide coup d’œil à nos voisins et… que vois-je ?

Un bon vieux MD-80 de chez Bulgarian Air Charter !

Accueil en porte par la CC qui me reconnaît et qui s'adresse ainsi : "Ah ! Je vais vous demander de vous installer en 4A". En 4A ?

Mais, le 4A est juste devant le rideau ! L'effet Okapi est passé par là, où serait-ce encore la présence de la flamme magique ? Toujours est-il que nous aurons la grande joie d'être surclassés.


Myrtille sur la tarte (parce que je n'aime pas les cerises, même sur un gâteau), nous n'auront pas de voisin. (Il n'y avait que 2 pax en J pour ce retour).

Test Marathon passable, mais je n'en tiendrai pas rigueur.

Test Horatius réussit.

La prise USB est opérationnelle.

Instant F-OITN ^^

La CC nous informe que nous devrons nous contenter du service Y, du fait que le catering J n'est prévu que pour les 2 pax, ce qui ne nous dérange nullement !
La passerelle se retire avec toujours notre demi-heure de retard…

…puis on repousse.

Après un bref roulage, nous décollerons piste 08

Au revoir, Fontanarossa !


Ciao l'Etna !


Bye bye la Sicile !


Tel ces navires prêts à appareiller, nous prenons le large…


…avant de s'engouffrer dans la couette nuageuse…


La montée se poursuit dans une atmosphère sereine, malgré quelques inévitables turbulences.

Nous voici de retour au pays du beau temps éternel, au milieu d'un océan de cumulus.


On ne se lasse pas d'un pareil spectacle !


Pendant ce temps, la CC prépare la cabine pour le service et le rideau est tiré.

L'absence de pax sur la rangée de droite nous permettent également d'admirer le paysage de l'autre côté.

Le jeu de l'ombre des nuages sur le reflet du soleil étincelant la surface de la mer est juste sublime !

Les nuages sont malheureusement assez nombreux, ce qui ne m'empêchera pas de photographier in extremis un petit bout de Stromboli. On voit ici son principal village.

Tandis qu'au large, le petit bout de rocher que l'on peut observer est le Strombolicchio. Coiffé d'un phare alimenté par énergie solaire, ce petit ilot escarpé de 43m de haut est une ancienne cheminée volcanique vieille de plus de 200 000 ans, vestige de la première phase de l'évolution géologique du complexe volcanique de Stromboli.

Retournons à gauche avec les 2 dernières iles éoliennes de l'ouest, Filicudi (au premier plan) et Alicudi (derrière Filicudi).


Focus sur Filicudi.

Ombres délicates…

…sur houle d'or.

En parlant de liquide doré, le vent doit être bigrement puissant pour faire grimper les embruns jusqu'à ces 2 verres ! Okapi et moi trinquons à la réussite de cette magnifique journée, rendue encore plus belle par cet équipage exceptionnel.

Une fois n'est pas coutume, je ne signerai pas ce FR à l'eau ;)

Le plateau repas nous est servit. La CC nous informe que le plat fut préparé spécialement pour ce vol par une entreprise italienne, et les desserts furent tous fait à la main et différents pour l'ensemble des pax en Y.


Découvrons maintenant le plat chaud.

Si la présentation ne paye pas de mine, le contenu s'avère fort bon, avec une viande tendre et goûtue. C'est tout aussi bon qu'à l'aller !

Après cet excellent repas, la CC vient me demande si je désire une boisson chaude. J'opte pour du thé, pour lequel j'aurai le droit au protocole de la J.

Pendant ce temps, nous survolons maintenant l'Île d'Elbe.

La CC revient vers nous pour discuter d'un peu de tout, de nos passions respectives et de nos activités professionnelles. Nous évoquons le plaisir d'écrire et de raconter autour d'un vol, ce qui amène la CC à nous lire une anecdote en Afrique qu'elle a rédigée, nous livrant ainsi une partie de son histoire. Un grand moment de passion et d’émerveillement qui est commun à tous ceux qui font du ciel leur métier et leur passion.
A la suite, en regardant rêveusement ce spectacle chaque jour renouvelé du couché du soleil sur une mer de nuages, je pensais aux critiques envers les PNC qu'on pouvait lire sur certains FR. Ces critiques sont bien d'actualité et se retrouvent dans de nombreux métier (dans mon domaine par exemple, en tant que musicien, je le vois beaucoup, malheureusement).
Je me permet de dire qu'il faut (pour certains) arrêter de critiquer les gens sur sa première impression, sur son apparence. Tout le monde a son propre caractère, ouvert, plus froid, distant… Tout le monde réagit différemment face aux vols qui s'enchaînent en heures décalées (fatigue, moins souriant…). Pourtant, derrière chaque être humain, il y a une histoire. Et découvrir cette histoire bouleverse totalement l'impression que l'on a d'une personne.
Certains ici vantent le service exceptionnel de certaines compagnies asiatiques, de la beauté et le sens du service aigüe de ses PNC. Pourtant, les conditions de vie de ces PNC sont loin d'être joyeux, la sélection au physique existe (ce qui est pour moi une des pires discriminations), et un service toujours parfait, presque robotique, a beaucoup moins d'âme qu'un service moins parfait en apparence, mais effectué par des PNC qui agissent de leur propre gré et qui sourient (ou non) sans qu'un protocole absurde le leur oblige. Je préfère un pianiste froid, qui ne bouge pas, mais qui fait chanter son instrument qu'un pianiste démonstratif qui en met plein la vue à coup de gestes inutiles mais photogéniques. Lors d'un concert, je préfère le plaisir de l'ouie et du talent à faire vivre un texte musical que de la vue. Lors d'un vol, je préfère le plaisir des échanges simples et du service effectué par des passionnés que les protocoles millimétrés qui ne laissent pas passer l'âme de celui qui les effectue en leur interdisant tout ce qui pourrait être négatif.
Ceci n'est évidemment que mon humble avis, une simple réflexion parmi d'autres, alors que mon esprit était perdu au milieu d'une mer de nuage et bercé par le récit d'une CC passionnée, troublé d'avoir eu une première mauvaise impression et heureux de ne l'avoir pas écoutée pour découvrir au final une personne absolument fantastique.

Petit air to air non identifié passant au-dessous de nous.


Puis un autre au-dessus cette fois.


Rê va bientôt rejoindre le ventre de Nout…


…puis disparaître dans un flamboiement de couleurs…

…pour ne plus qu'éclairer le sommet des nuages.


"Entre deux".

En finale piste 26 gauche.


Traversée de la 08L/26R

En chemin, nous croiserons ce mérou émirati.

777-300 Japan Airlines un peu coupé (la photo bien cadrée étant trop floue).

777-200 Delta.

Et nous voici de retour au T2E (duquel nous devrons rejoindre le 2F par paxbus, vol Schengen oblige).

Ce retard ne nous fera pas oublier ce merveilleux vol passé avec une CC d'exception et un équipage absolument charmant. Un grand merci surtout à Okapi pour cette invitation réussie !

Merci pour votre lecture :)
A très vite !
Merci pour cette suite à quatre mains (ou presque !)
Sympathique les attentions en porte alors qu'à Paris c'était nada ...
Et surtout le surclassement par l'équipage. Top.
La prestation à bord est vraiment bien, et quel bonheur de tomber sur des équipages de passionnés !
A bientôt !
Merci Stephan :)
Pour les siciliens, la nouveauté est grande alors que pour Air France, cela n'est qu'une ligne saisonnière et donc pas forcément reconductible. Notons tout de même l'effort particulier sur le catering.
Quand au surclassement, un grand merci à la CC pour ce geste ! Elle a fait de ce vol un moment exceptionnel.
Merci pour ce retour Cyrille! (accompagné de notre ami Okapi ^^)
Belle attention italienne avec ce "paquet" en porte d'embarquement... les produits semblent de qualité en plus.
Ah! Un surclassement! Toujours agréable ces surprises, dommage pour le manque de catering J mais c'est compréhensible. Puis le bon catering éco fait oublier tous ça, avec bien évidemment ce partage que vous avez eu avec l’excellente CC.
Intéressant ton passage sur la perception des personnes, cela arrive à tout le monde d'avoir un premier avis sur quelqu'un, qui change complétement au fur et à mesure qu'on passe du temps avec, que ce soit en positif ou négatif ;)
A+
Merci Benjamin :)
Les gâteaux siciliens étaient succulents ;)
Pour le surclassement en J à la porte, il est très rare de bénéficier du catering en J, à moins d'un no show, vu qu'on ne charge que le catering nécessaire aux gens qui ont payé pour être en J, surclassement lors de l'OLCI compris. Et vu la qualité du catering éco, c'est loin d'être dramatique ;)
Merci por ce récit du vol retour de cetet très breve escapade Sicilienne !
Jolie attention cette boite de patisserie locale ainsi que le surcalssement meme si le plateau est celui de l'eco. Cela permet de fêter ce vol au chmapagne avec Okapi ! . La richesse d'un voyage passe autant par les personnes que l'on rnecontre que par ce que l'on découvre et les PNC font parti de ce voyage. J'apprécie également la diversité des profils et personnalités plus que la standardisation mais j'attends également une certain chaleur humaine et une envie de la part des PNC qui ont en charge le bien être des passagers (et leur sécurité). Il semble que ta CC remplisse ces critères parfaitement.
Merci Christophe :)
Les siciliens ont le sens de la nouveauté, même si elle est saisonnière, contrairement à AF ;)
Il va sans dire qu'on attends tout de même un minimum de chaleur humaine de la part des PNC et que l'on peut tomber sur des gens peu sympathiques et respectueux des valeurs de leur métier, ce qui arrive désormais assez rarement chez AF je trouve. Mais j'apprécie la liberté d'action qu'on peut donner aux PNC, contrairement à certaines régions du globe où le service (de qualité) est (trop) millimétré.
Merci Cyrille pour cette suite.
Après l'effet Okapi, l'effet champagne surclassé. Magnifiques photos qui se marient très bien avec ce vol d'esthète.
Merci pour le commentaire, cher esthète des salons ;)