Quoi de plus banal qu'une navette Paris-Nice ? Rien si ce n'est quand vous avez la bonne idée de vous rendre sur la Côte d'Azur le lendemain d'un jour de grève sur le dernier vol de la journée (pus jamais !)en ayant un rendez-vous crucial le lendemain.
Pour fêter mes retrouvailles avec l'aérien après un mois de colle Oscars et ferroviaires via mon Eurostar chéri, j'ai choisi une ligne bien plus classique que mon épique Paris-Papeete en cinq jours et demi (qui aura peut-être un jour le plaisir de faire l'objet d'un flight report si je n'ai pas tout oublié d'ici là), mais j'ai une bonne excuse c'est la première édition du Festival de séries dissident CanneSéries, une manifestation accolée au MIPTV des professionnels et un acte de rébellion des édiles PACA contre le ministère de la Culture qui a adoubé Lille SériesMania. Non seulement j'ai dix séries à découvrir, des entretiens avec un Dexter et un Dr Mamour mais surtout une heure de masterclass à animer avec Lady M. Mais je n'ai jamais fait de masterclass, ni eu le privilège d'avoir une interview d'une heure et demi avec un "talent"! Tension maximale même si, pour une fois, j'ai bouclé mon exposé deux semaines en avance pour validation (habituellement je suis toujours sur le fil du bouclage, ndlr). J'ai même bouclé un petit texte pour ma cousine à la table d'un café avant de prendre la route pour Orly. C'est là que les choses se gâtent, Air France m'informant qu'on décolle finalement à 22 heures. Toutefois, il faut tout de même arriver à l'heure prévue pour s'enregistrer.
Circulation plutôt fluide d'Austerlitz à Orly. Comme c'est ma troisième navette en un an, je sais où se trouve le comptoir Saphir réservé aux PMR, très facile à repérer à distance.

L'agente nous enregistre ma mère et moi. Le fauteuil roulant manuel est étiqueté, et divine surprise, l'assistance arrive même pas deux minutes après avoir été notifiée.

Un record absolu !… qui ne sert à pas grand chose car une fois arrivées à la porte d'embarquement, il est clair que c'est une belle pagaille. Tous les vols intérieurs nous précédant ont entre une heure et deux heures de retard : Toulouse, Quimper, Perpignan, Biarritz.

Les tables d'Exki sont prises d'assaut et on décide avec ma mère de se mettre confortable. Même si mes années de permanencières du soir m'ont fait renier Cojean et Exki, je cède à l'appel de la soupe et du cheesecake aux spéculos. Hormis les annonces de retard et d'embarquements qui se succèdent, nous n'avons ni nouvelles de notre vol, ni explications quant à cette vague de décalages que nous assumons être un peu, en partie, liée au mouvement de grève de la veille.
Un beau coucher de soleil à défaut de trouver des avions à immortaliser

Vers 21 heures, un texto confirme qu'il faut compter sur 22H30 pour embarquer puis une demi-heure plus tard on passe à 23 heures. Je profite de ce temps d'attente pour apprendre par coeur mon intervention en anglais du lendemain. Air France pour nous faire patienter nous offre des bons de 13 euros par personne pour acheter à grignoter (mais il ne reste plus grand chose, tout a été un peu dévaliser).
Une petite chienne très gracieuse qui nous a tenus compagnie.

L'inquiétude gagne les tablées ? Va-t-on finir par se faire annuler ? Un lapsus de l'hôtesse préposée aux annonces alimente la confusion, elle déclare le "Paris-Nice" annulé avant de s'excuser et de se précipiter pour dire qu'il est seulement décalé. Mais les voyageurs les plus expérimentés doutent un peu et informent les béotiens que nous sommes qu'à 23H30, plus aucun appareil ne décolle d'Orly en raison du couvre-feu qui protège le sommeil des riverains.
Leurs craintes semblent se confirmer quand le commandant de bord prend la parole et nous prévient que nous aurons juste 20 minutes pour embarquer 200 passagers et fermer la porte de l'avion avant 23h17 si nous voulons décoller et ne pas rester cloués au sol alors que la grève reprend le lendemain. Je vois déjà ma masterclass de samedi 11 heures me filer entre les doigts et devoir annoncer penaude aux organisateurs qui suivent mes mises à jour qu'il va falloir trouver en urgence en remplaçant.

Pour maximiser les chances de nous faire partir, les hôtesses demandent un embarquement par ranger. Les derniers rangs jusqu'aux premiers. Une petite fille voyageant seule et les trois assistances passent en premier. Pour ne pas encombrer l'aller, je me mets finalement contre la fenêtre d'office. Les passagers sont très clames et ordonnés mais prennent aussi tout leur temps pour placer leurs bagages dans les coffres, donc ca n'avance pas très prestement. Les appels du commandant de bord se transforment en décompte et se font de plus en plus lapidaires…pour juste se conclure en un "dépêchez vous". L'ordre se disloque un peu, les gens placent au plus vite les valises et remplissent les rangs par arriver et non en cherchant leur lettre précise. A 23h16, la porte se ferme sous les applaudissements de l'équipage qui nous décerne une palme d'or d'efficacité. Aussitôt, le roulage commence. Les démonstrations se font en marche.
Et on est dans les airs à 23H24! Quel marathon !


Pas de turbulences sur ce vol, le charriot boisson fait un petit tour, mais vu l'heure tardive qui présage une arrivée à Cannes autour d'une heure et demi du matin, j'opte pour un verre d'eau gazeuse. Histoire de limiter les dégâts demain quand il faudra se lever vers 8 heures.


Une fois atterries à Nice, comme le veut le protocole, on débarque en dernier. L'occasion est trop belle pour ne pas demander à l'hôtesse pourquoi notre vol n'a cessé d'être retardé. Il se trouve que depuis ce matin l'équipage et l'appareil ont cumulé malchances et retards. Une porte coincée à Toulouse les a contraints à débarquer leurs passagers. La réparation a pris une heure et il a fallu rembarquer tout ce petit monde et, non changer d'appareil. Bref cela a fait perdre l créneau de vol etc. Eux-aussi étaient soulagés d'être arrivés à bon port, même s'ils craignaient en raison de la grève d'être bloqués à Nice le jour suivant.
A notre immense soulagement à Nice, notre chauffeur nous a vaillamment attendues !
En bonus, un aperçu de ce tapis rose des plus humides !







PS : Souhaitez moi bonne chance, je tente un Paris -Rome la semaine prochaine, pile un jour de grève ! Je m'en vais tester Alitalia, en espérant ne pas avoir trop de rebondissements.
Klungito commence fort : "Quoi de plus banal qu'une navette Paris-Nice ?" -> du Paris Milan?
"Paris-Papeete en cinq jours et demi " -> Je milite activement contre l'amnésie. J'en veux!!!
"Un beau coucher de soleil à défaut de trouver des avions à immortaliser" -> métaphore alimentaire?
Excellent moment d'embarquement organisé. Comme quoi, c'est possible (tout comme l'assistance PMR à ParisVousAime).
Merci pour ces photos événementielles. Je n'en connais que l'envers du décor.
Buon viaggio con Alitalia! Cela ne peut être pire que Joon aligné sur cet axe et vendu comme de l'Air France de la première heure. Vous allez adooooorer le style Italien (contre toutes les apparences, j'aime bien...)
Merci pour ce partage et à bientôt!
Merci pour ce FR qui a montré une aventure à la limite de la catastrophe, fermeture des portes 1 minute avant la fin du décompte c'était chaud cacao. D'ailleurs j'imagine pas la galère si le vol est annulé pour la jeune fille qui fait le voyage seule (enfin encadré par une hôtesse bien sur).
Quelques photos bien sympathique à la fin.
À bientôt!
On demande toujours aux parents ou autres accompagnateurs des UM d'attendre confirmation du décollage de l'avion, quelle que soit la compagnie. Un retour à la base prématuré en cas de problèmes techniques ou une annulation pouvant générer des situations complexes, cela permettra à l'enfant de ne pas être confié à la DDASS le cas échéant.
Merci pour les infos ?
Tant mieux si c'est le protocole actuel car je n'ai pas le souvenir que c’était organisé ainsi il y a 19 ans !
En même temps, la petite fille n'avait pas l'air rassurée donc je ne sais pas si elle avait conscience qu'un adulte se tenait prêt à la récupérer.
Merci pour le partage !
Et bien un départ bien chaotique qui s'est joué à la minute, je n'aurais pas voulu être sur ce vol.
L'ensemble a été bien géré par tous les intervenants finalement.
Bonne chance pour la semaine prochaine !
Bonjour,
Un aéroport d'Orly ou les navettes frisent souvent le sketch ou le chaos.
Un vol plutôt correct mais si il est vrai que dans les vols "la navette" les plus longs vers TLN ou NCE, l'ennui peut être de la partie, surtout la nuit sans IFE "naturel" dehors :)
Bonne journée à vous
Là le manque de divertissement tombait bien, j'avais deux pages d'exposé à mémoriser en anglais !