Sur ce routing, j'ai décidé de ne pas reporter tous les vols. En effet, la plupart n'ont pas véritablement d'intérêt en soi, n'apportant pas de nouveauté par rapport à ce qui est connu.
Nous voici donc déjà à la fin de routing condensé, dont la construction est comme à chaque fois détaillé dans le premier épisode :
- Un week-end à Barcelona avant de rejoindre Miami B777
- Un side-trip à Tampa en A319
- Un séjour à Punta Cana dont on revient en A330
- Sur le chemin du retour, stop-over à Memphis en ERJ-175 (vous êtes ici)
- Et finalement, retour au pays en A340 (ne sera pas reporté)
Nous passions un séjour très agréable en République Dominicaine…alors pourquoi est-on allé à Memphis ? C'est vrai, en plein mois de Janvier, l'Amérique continentale peut être un challenge. Mais forcément, on n'y pensait pas en réservant et on avait le droit à un stop-over n'importe où. Et il y a plusieurs choses que je voulais voir à Memphis, alors ce fut notre choix dans ce routing (expliqué dans le premier FR de la série).
Memphis, en Janvier, ce n'est pas Punta Cana.

Et quand le blizzard souffle, ben il souffle. Ce jour là, on voit la liste des vols annulés et ça fait peur. Alors on appelle AA une nouvelle fois en demandant d'être rebookés sur un vol un peu plus tôt, pour se donner de la marge. Encore une fois, pas de souci.

On tente la Main Street de Memphis, là où se trouvent les bars qu'ont écumé Elvis Presley, Johnny Cash, Isaac Hayes et tant d'autres. Mais là par -20°, on veut surtout être à l'intérieur des bars ^^

Le Lorraine Motel, où Martin Luther King a été assassiné en 1968, et qui donc a conservé son aspect d'origine. Il est préservé entre autre par sa reconversion en musée.

Pour un peu de chaleur, visite de l'usine Gibson où sont façonnées à la main chaque guitare. Très intéressant et hautement recommandé, mais aucune photo permise pour un bonus.

Et puis pour se réchauffer, vous connaissez sûrement mon faible pour la boisson locale du Tennessee. Comme on y est, autant en profiter :)

Après deux jours de froide visite, nous reprenons la route de l'aéroport.

Il est de second plan en terme de trafic, mais c'est le premier aéroport de fret des USA car c'est la base principale de FedEx.

Circulation parmi les contrôles et jusqu'à l'avion fluide. Pas de passage au salon car il n'y en a pas, et installation dans la cabine configurée 1-2.

Nous sommes installés et devons attendre un feu vert de DFW où les annulations de vol se succèdent : les jetbridges ne sont donc pas libérés et les avions arrivant commencent à encombrer le tarmac sur place.

On patiente donc avec un peu de Chardonnay !

Finalement, nous sommes autorisés à fermer la porte et à repousser.


Un peu de spotting au hublot pendant qu'on roule vers la piste. Bon, c'est surtout du FedEx.

Du FedEx, et encore du FedEx !


Oh, surprise, un FedEx :)

Bref, on est chez FedEx !

On se dirige sur DFW avec du retard, mais sans inquiétude, notre vol pour LHR sera très certainement retardé également.

Pour patienter, pas de plateau sur ce vol relativement court. C'est boissons au choix, et cochonneries alimentaires en portions généreuses (et emportables ^^)


On commence la descente et on aperçoit bientôt DFW.


Comme prévu, notre vol est retardé. De manière indéterminée pour l'instant, donc nous avons le temps de passer au salon. Et plutôt que d'attendre un dîner à bord à une heure hypothétique, nous profitons de notre statut Emerald pour aller dîner au salon dans la zone First.

On est dans un salon américain, donc rien à voir avec ce qu'on pourrait attendre d'une vraie table First, mais au moins il y a de quoi faire un vrai repas complet et pas juste des cubes de fromage.


Et les bulles sont correctes, on peut donc commencer par un petit grignotage apéritif.


On finit par obtenir une notification de notre vol. C'est particulièrement tard, car bien que DFW soit un très gros aéroport, il n'y a quasiment plus aucun vol après 22h en temps normal.

Du coup, on a même le temps d'immortaliser la Une avant de rejoindre la porte.

Bon signe, on y trouve un avion en train de faire son chargement !

Nous avons opté pour deux sièges l'un derrière l'autre dans la mini-cabine avant de ce B777. C'est plus intime mais c'est très bruyant entre les toilettes et le galley. J'y reviendrai dans un autre FR à venir.


La prépartion de la cabine est faite, c'est habituel chez AA.


Distribution du menu de ce soir, mais nous avons bien mangé au salon et ce sera marmottage direct pour moi.


Surtout que le vol dans ce sens est beaucoup trop court pour profiter du service et faire une nuit complète.

Par contre, les annonces s'enchainent sur le retard qui continue à s'accumuler. Toujours pas d'autorisation de quitter DFW, il faut patienter…

Je commence à m'assoupir quand le commandant sort de son poste avec une tête qui en dit long. Pas besoin d'être devin pour savoir que ça ne va pas aller.

Deux mauvaises nouvelles. Premièrement, nous ne pourrons pas partir car à force de cumuler les retards, l'équipage a dépassé son temps de travail autorisé et ne peut plus opérer le vol. Deuxièmement, il faut donc se faire rebooker mais vue l'heure, l'aéroport est quasiment fermé et tout le personnel est rentré chez lui.
En gros, je décode qu'il y a deux agents pour rebooker un 777 et que cela prendra la nuit. Je saute de mon siège pour filer directement au comptoir sans rien prendre, laissant mon ami s'occuper de nos affaires et quitter l'avion à la fin tranquillement.

Je suis ainsi le deuxième en attente sur une file de 300 personnes qui s'allonge dans les couloirs vides de DFW. De toute façon, les agents ne peuvent pas faire de miracles…avec toutes les annulations du jour, tous les avions sont complets, ramenant déjà des gens reprotégés.

Finalement, nous trouvons deux places en Y pour rejoindre LAX le lendemain matin, où Air Tahiti Nui peut nous ramener à Paris. Nous laissons derrière les autres infortunés de notre vol dans un aéroport désert.

Cerise sur le gâteau, avec toutes les annulations, tous les hôtels de la zone aéroport sont complets. AA ne peut donc pas nous loger pour la nuit, à moins de nous emmener très loin. Hors, il est 1h du matin et notre vol pour LAX part à 6h. Pour rejoindre un hôtel à une heure de route, nous y arriverions à 2h pour devoir repartir à 4h…inutile.
Nous passerons donc la nuit dans l'aéroport. Petit geste d'AA : un lit de camp…et l'image parle d'elle-même : il n'y en a que pour la Business…

Et c'est donc sur Air Tahiti Nuique nous rentrerons à Paris. Désolé… mais après une nuit de 4h dans le Terminal, un vol en Y archi-bondé jusqu'à LAX, aucune possibilité de prendre une douche car le salon ATN à LAX n'en propose pas (et qu'avec une carte d'embarquement pour un vol opéré par une compagnie qui n'est pas oneworld, nous ne pouvons pas avoir accès aux salons Emerald de LAX), et l'idée d'un vol en toboggan…et bien je n'ai pas fait de FR. Ne m'en voulez pas :)

Conclusion, j'avais introduit cette série en montrant que parfois, le rebooking permettait d'ajuster ses vols au mieux. Mais parfois, c'est aussi une grosse comme on le voit ici.
Au final, ce dernier DFW-LHR-CDG se traduit par un DFW-LAX-CDG et on peut considérer que ce n'est pas un trop mauvais rebooking. Néanmoins, nous perdons beaucoup dans l'histoire :
- Beaucoup de stress bien sûr avec ces retards, cet embarquement puis débarquement, cette courte nuit dans l'aéroport sur un lit de camp,
- Une journée de travail, car au lieu d'arriver le dimanche après-midi à Paris, nous arrivons le lundi matin (posé à 9h30 à CDG, c'est trop tard…),
- Beaucoup d'inconfort car finalement, notre bon Cirrus a été remplacé par un mix de classe Economique et de Business en sièges toboggans,
- Des avios et des Tier Points, car le vol en Y a rapporté peu et le vol sur TN rien du tout (car TN n'est pas oneworld). AA aurait pu faire l'ORC (Original Routing Credit) chez eux mais pas chez BA où nous créditons. Pire que ça, nous manquons la requalification de statut car il nous manque alors un vol opéré par BA (nécessité d'en avoir quatre par an chez BAEC), le LHR-CDG qui clotûrait.
La loi européenne prévoit une indemnisation forfaitaire pour ce genre de cas. Dans le cadre d'un long courrier de plus de 3500 km comme ici, l'annulation du vol devrait être indemnisée 600€ (Je parle d'annulation et pas de retard car American ne peut pas être tenue responsable du retard, qui est d'ordre climatique et dépend de la décision de la FAA, mais elle est responsable de l'annulation de vol car elle aurait dû anticiper l'excédent de temps de travail de son personnel, ou bien prévoir une équipe de remplacement. In fine, la FAA avait donné l'accord pour que l'avion parte, et c'est AA qui a choisi de l'annuler).
Par contre, la loi européenne ne s'applique que pour les compagnies immatriculées en Europe ou bien toute compagnie partant d'Europe. Elle ne s'applique donc pas pour les compagnies non-immatriculées en Europe et qui y vont, comme c'est le cas ici.
Pour autant, ce n'est pas parce que le règlement européen ne s'applique pas que tout est perdu. Commercialement, il y a une vraie rupture de contrat : on vous facture un vol en Business, et vous l'effectuez en Economy. C'est comme acheter une BMW et recevoir une Dacia ; pas besoin de règlement européen pour savoir que le commerçant vous arnaque.
Et les autres points cités (perte d'une journée de travail, inconfort, miles perdus…) se valorisent aussi. Mais dans l'absence d'un cadre clair et précis comme il existe en Europe, c'est à vous de négocier avec les avocats de la compagnie. Un peu pénible mais comme toute négociation.
Dans notre cas, le deal s'est fait à 800€ par personne de remboursement.

C'est bien une indemnité par rapport aux préjudices listés plus haut, et pas juste une contre-valeur par rapport au billet. Car au final, 800€ remboursés sur un billet à 1200€, c'est plutôt très bien (car rappelons que l'aller, le side-trip, et le retour de PUJ se sont très bien passés) et au final, c'est mieux que ce que l'Europe forfaitise.
Bref, une longue conclusion pour dire qu'au final, ce dernier vol était en mode bien galère mais tout est bien qui finit bien.
A bientôt pour une nouvelle série !
Salut Tom,
Merci pour le partage et ces superbes photos de Memphis sous la neige !
Petite coquille : tu n'as volé en M80 mais en Embraer, 170 ou 175 je ne saurai pas te dire.
Annulation de vol pour overduty pas glop, finalement vous ne vous en tirez pas si mal que ça même si les conséquences sont fâcheuses.
A bientôt !
Superbes photos peut être mais la neige nous a bien mis dans la m*** ^^
Coquille habituelle chez moi, lol. En plus on voit la config 1-2 sur une des photos. Le MD-80 était l'avion prévu au départ mais comme je le dis dans le texte, nous nous sommes fait reprotégé sur le vol précédent par sécurité. Aucune idée de l'avion mais je conserve ce souvenir de sièges peu larges, donc je vais rester sur le E175 jusqu'à correction par un membre plus érudit que moi en la matière (c'est à dire à peu près toute la communauté, lol).
Non c'est clair que ca aurait pu être prévu. Donc pas glop. On s'en tire bien si on voit le routing complet pour 400€, mais au final, on aurait préféré payer notre billet comme prévu et le voler comme prévu. Comme quoi le prix ne fait pas tout !
Merci Steph et à bientôt !
Au niveau du trafic Fedex à MEM, on peut dire que c'est "Ohhh rock and rooolllll Ababeulouaaaaa" :p
Bonus sympa du Tennessee en mode hiver!
Décidément comme en mai 2016 tu as connu de belles péripéties avec AA...
Une fin de voyage très fatigante et stressante, loin du confort d'une Business ou d'un "grand" carté OW ^^
Merci Thomas! A+
Tu préfères le rock'n roll aux chants tyroliens :) ?
Je referai volontiers, mais plutôt l'été du coup. Le choc avec PUJ était violent ^^
Et oui, un statut ne fait pas tout...quand l'avion ne part pas, tout le monde est logé à la même ancienne...
Légère préférence pour le Rock n Roll oui, les chants tyroliens je trouve ça plutôt rigolo ^^
Que de péripéties...
Par contre Air Tahiti et Air Tahiti Nui sont deux compagnies différentes, la première n'effectuant que le trafic intra-polynésien et la seconde n'effectuant que les vols internationaux et vers la métropole.
ATN utilise bien un salon à LAX, l'un des "no name" du TBIT.
J'ai rajouté le nom complet à chaque fois, merci.
Ah je ne dis pas que ATN n'utilise pas de salon, nous y sommes même allé. Mais j'indique qu'il ne dispose pas de douches, et ça c'est un peu gênant quand on vient de passer la nuit en mode camping.
A+
merci pour ce FR avec cette fin de routing fortement perturbée
la nuit en lit de camp au milieu de l'aéroport n'a pas dû être super agréable, mais la fatigue a sûrement aidé à trouver le sommeil ?
Fatigue physique et mentale, donc oui nous avons dormi. En fait, nous avons emmené nos lits de camp par le mouver jusqu'à notre porte de départ et nous avons dormi sur place : 3 mètres en le lit et le jetbridge, on n'avait jamais fait mieux :D
Merci pour ce FR !
Memphis est une ville agréable mais nul besoin d'y rester trop longtemps.
Vol interne standard avec une citerne de Chardonnay et des cochonneries à manger.
L'épisode de DTW nous rappelle que cela peut arriver à tout le monde ces imprévus. Vol en Y jusqu'à LAX et ATN pour la suite, ça n'envoie pas du rêve mais ça permet de rentrer en France ? les miles engendrés chez ATN ne sont pas cumulables sur Skyteam par exemple ?
A bientôt !
Bien sûr que ces imprévus arrivent à tout le monde. D'ailleurs, en ce moment même, tous les vols sont également annulés à Houston, pour d'autres raison, et laissent autant de monde sur le carreau.
Malheureusement, les miles sont perdus. J'aurais pu créditer ATN sur un programme Skyteam, a condition que le vol ATN soit porté sur un billet Skyteam (par exemple émis par Delta ou Air France). Mais ici il est émis par American. Et chez BA c'est l'inverse : ce qui compte ce n'est pas l'émetteur du billet mais la compagnie qui opère ! Donc loupé. Au pire, j'aurais pu le créditer chez AAdvantage, mais mieux valait que je perde les miles et que je les fasse évalués dans la compensation comme expliqué en conclusion.
Merci !
Salut Thomas,
"Mais forcément, on n'y pensait pas en réservant" : J'espère que vous n'aviez pas qu'un maillot de bain et une paire de tongs dans votre valise^^
Retour galère, mais au moins cela t'aura permis de voler TN :-)
Pourquoi BA n'aurais pu faire l'ORC ? Car c'est bien chez BA que tu crédites, peux-tu m'expliquer ?
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Franchement, on était un peu légers en vêtements chauds. On était parti de Paris le 28 décembre, donc ça va, on était pas partis en short, mais bon on avait pas le gros stock non plus.
Oui, comme ça j'ai essayé et je sais que je ne mettrai pas d'argent dedans ;) Pas terribles leurs sièges, et encore moins leur salon. Catering moyen également, mais équipage vraiment très bien :)
Non, c'est AA qui n'envoie pas d'ORC chez BA. Ils le font si tu crédites chez Aadvantage (comme BA le fait pour leurs vols annulés) mais pas en cross-programs.
L'année est pas terrible, les galère continuent, mais sans FR car du coup on fait annuler les billets avant le départ....
Merci pititom
Quoi !? Encore des tests en Prod ;) ? En tout cas c'est bon, les commentaires reviennent bien tout de suite.
Il y a bien pire que moi à ce que je vois... ?
J'ai une bonne réputation de chat noir aussi tu sais ;) Entre cet épisode neigeux, les soupçons de la Homeland Security sur mon ex-Caire, QR qui annule nos vols à venir (du coup pas de FR), mon ami qui se casse la jambe (et impossible de faire deux routings prévus), on fait pas un bon score sur 2017 ^^
Merci Tom pour ce FR !
Tu es un chat noir, rappelle-moi de ne jamais voyager en duo avec toi sinon je rentre pas LOL
Ca a du être bizarre de passer la nuit sur ces transats, tu n'aurais pas pu aller dormir au salon, ou est-il fermé?
Sacré retour en tout cas, heureusement que le vol TN était en J, parce qu'en Y ça deviendrait vraiment limite.
A bientôt !
Comme il n'y a pas de vols la nuit, les salons ferment. Ils rouvrent tous ensuite entre 4 et 5h et nous sommes d'ailleurs passé prendre le café avant d'embarquer ainsi que de quoi grignoter (car nous étions en Y sur ce vol donc pas de service) mais rien de folichon car pas de salon Emerald dans ce terminal.
Si le TN avait été en Y, on aurait continué à chercher une autre option, mais elle aurait sûrement été à J+2....
Lorsque l'on vol souvent, on est bien sûr plus exposé que les autres aux divers avatars qui peuvent arriver...
La première photo me rappel une visite à Seattle en février 2014 sous la neige, mais pas de retard pour autant pour les segments retour.
Merci pour le partage... De cette galère ! A bientôt...
En effet, c'est la dure loi statistique !
Ce qui est marrant, c'est que ce n'est même la neige qui gêne, mais l'arrivée de celle-ci. Une fois le rythme hivernal pris, tout tourne sans problème (a moins de grosse tempête, bien sûr).
A bientôt pour la prochaine galère ^^
Merci Thomas, pour ce FR.
Quelle galère ce retour. Mais tu as fait plus que limiter la casse en anticipant. Sinon cela aurait pu être plus inconfortable.
Tu t'imagines numéro 185 dans la file à 1h du mat' en te disant que ca ne sera pas ton tour avant 4 ou 5h...?
Ces histoires font partie de la vie du grand voyageur. Tout n'est pas toujours rose entre Champagne et gros fauteuils à l'avant ;)
A bientôt :)
Merci pour ce super reportage comme à chaque fois!
A bientot
C'est également toujours un plaisir de partager :)