Avis du vol entre Kiev et Bangkok en classe Economique avec Ukraine International

Bonjour à tous,
En route vers la Chine, j’ai choisi comme toujours quand j’en ai la possibilité, de “cibler” un combo avion/compagnie insolite. Mais je préfère prévenir : il s'agit d'un vol de nuit et comme chacun sait qui dit vol de nuit, dit forcément FR appauvri en matière de photos. Je demande donc votre indulgence.
Mon voyage commence de façon assez banale, en embarquant à CDG2D dans un B737-800 d’Ukraine International Airlines (UIA/PS). Pas vraiment une nouveauté pour mon « flight log » car j’avais volé en B737-300 UIA il y a une vingtaine d’années.

Je vais rapidement passer sur ce CDG-KBP de préacheminement qui ne restera pas dans les annales, comme la photo faite de la cabine en fin d’embarquement en atteste : c’est bondé, je suis au rang 28 d’un avion qui en compte 31, lequel rang 31 est occupé par un « reconduit frontière » au faciès peu engageant, entouré de deux policiers. On aura 20mn de retard sans explications, sans doute dû à des difficultés pour installer ce pax indésirable sur le sol français, et le service « BOB intégral » sera des plus quelconques.

Bref, pas de quoi casser trois pattes à un canard.

A l’arrivée à Kiev-Borispol, changement de décor : après un passage assez rapide du PIF transit, je me rends en porte D1 pour apercevoir le véritable but de mon détour par ici…

Eh oui, c’est l’unique A330-200 de la compagnie ukrainienne WINDROSE, et sa fameuse livrée vert et rose, qui est affrété tout l’hiver 2016/2017 par UKRAINE INTERNATIONAL. Il effectue plusieurs rotations par semaine vers TEL AVIV et BANGKOK sous numéro de vol PS. Il est immatriculé UR-WRQ. Construit en 1999 (MSN 296), livré à WINDROSE en 2013 après être passé par Sabena, VG Airlines et Malaysian.

Je reviens ensuite vers la partie centrale de la zone des départs pour dîner, car je ne sais pas du tout à quoi m’attendre avec UIA en matière de catering sur le KBP-BKK qui va suivre : BOB intégral ou Bob partiel ? Je l’ignore.

A H-30’, retour en porte D1 où l’embarquement est supposé toucher à sa fin. On verra plus loin qu’il y avait encore un peu de marge…

L’A330 a gardé l’intégralité de sa livrée « Windrose » mais a été stické « operated for Ukraine International Airlines ». Le contrat se termine dans quelques jours. Je suis particulièrement satisfait d’avoir ainsi pu le faire coïncider avec un de mes déplacements vers l’Asie, car c’est un avion assez difficilement « prenable », puisqu’il n’effectue en temps normal que des vols charters pour le compte de TO ukrainiens et des périodes de "wetlease" plus ou moins longues auprès de la compagnie pakistanaise Blue Air. En plus de ce « navire amiral », la flotte de la compagnie WINDROSE se compose également d’un A320 et de quatre A321.

Question cabine, voilà ce à quoi je m’attendais après avoir visité internet. Un avion très coloré, en 2+4+2, avec de l'IFE individuel (on y reviendra un peu plus bas).

Surprise en embarquant : ce n'est plus du 8 de front mais de la haute densité en 3+3+3. Le siège qui m’avait été attribué à Paris lors du check-in (mauvais point pour UIA : il n’est pas possible de s’enregistrer sur le site flyuia.com quand on part de CDG…) est le 32C, que je croyais innocemment être le couloir du quadri-place central. Eh bien non, c'est sur le triplace de gauche où 32A et 32B sont déjà occupés.

Déclenchement immédiat du plan B : comme je suis l’un des derniers pax à embarquer, je repère rapidement que les rangées du fond sont vides, et je m’installe au 40F, sur le triplace central où la configuration est 2+3+2 en raison du rétrécissement du fuselage. je dis ça pour les FRistes voyageant exclusivement en P et en J, et qui ne sont jamais allés au delà de l'aile d'un A330 :-). Plus sérieusement : vous noterez que les têtières sont fournies par UIA.

Eh oui, il va falloir faire avec ça ! La cabine de cet avion a visiblement été réaménagée depuis la version 30C+262Y, plutôt luxueuse et colorée, dont il était équipé à l’origine. C’est maintenant de l’Ukraine International pur jus : haute densité (21W+300Y) et… pas d’IFE comme en témoigne ce rembourrage pour le moins curieux du logement destiné à l'origine à un écran individuel.

L’heure de départ programmée, qui est 19h15, est largement dépassée bien que l’embarquement soit visiblement terminé. On entend des bruits de conteneurs à bagages qui se baladent dans la soute. Sans doute des bagages en correspondance qui sont arrivés en retard. Faute de mieux, continuons l’inspection du produit LC qu'UIA a importé sur cet avion affrété. Voici la « trousse confort » qui orne chaque siège, de même qu’une couverture mais pas de coussin.

Elle a le mérite d’exister même si son contenu est des plus basiques. Chaussettes extra-fines, masque pur nylon et un mini-stylo qui servira à remplir les cartes d’entrée en Thaïlande que les PNC distribueront juste après le décollage.

Comme vous pouvez le voir, le pitch n’est pas infâme et, en plus, l'absence totale d'IFE redonne de la place sous les sièges puisqu'il n'y a pas les fameuses boiboites qui viennent vous encombrer les pieds : une valise format cabine tient largement sous les sièges.

C’est toujours mieux que le B767-300 d’UIA que j’avais pris il y a quelques années en BKK-KBP : cabine en huit de front et pitch digne d’un Antonov 2 ! En voici une photo souvenir. A cette époque je ne fréquentais pas encore flight-report.com et je n'ai pas assez de matière photographique pour faire un FR à posteriori, mais c'était assez rudimentaire comme confort et comme produit…

Comme il est déjà plus de 19h30 patientons en examinant le contenu de la pochette du siège, en commençant par le magazine de bord : Panorama.

In-flight magazine très quelconque, à part la page sur la flotte d’UIA qui ne dit mot sur cet affrètement saisonnier de l’A330 WINDROSE.

Carte du réseau plutôt dépouillée depuis que les relations russo-ukrainiennes sont au plus mal. Non seulement il n’y a plus de vols entre les deux pays, mais il n’y a plus de survols non plus, ce qui conduit UIA a emprunter des routes très au sud pour rejoindre Pékin et Bangkok.

La carte BOB, identique à celle à laquelle j’avais eu droit quelques heures plus tôt sur CDG-KBP.

On peut juger de la différence de pricing, dès lors qu’il s’agisse de bière locale ou importée, de même que de la différence de contenu, pour un tarif identique, selon que vous prendrez de l’eau minérale locale ou de l’Evian…

Le sac vomitoire, lui aussi aux couleurs d’UIA.

Last but not least, enfin quelque chose de siglé WINDROSE à l'intérieur de cet avion : l’éternelle consigne de sécurité qui, elle, sauf rares exceptions, ne trahit pas l’origine du véritable « operating carrier ».

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est très originale…

… avec des dessins humoristiques et une présentation qui ne semble pas, à l’inverse de ce que font tant de compagnies, être un « copié-collé » inspiré d’ailleurs. Vous aurez noté une négligence coupable : la silhouette qui est dessinée à deux reprises est celle d’un A321, pas d’un A330.

Il ne reste visiblement que cette consigne de l'image multicolore que s'était donnée WINDROSE. Car au lieu d'avoir exactement ça comme champ de vision depuis mon dernier rang…

… je vais devoir passer les dix heures à venir dans un contexte beaucoup plus sombre. Pour être honnête, je dois souligner que l’avantage de cette cabine récemment réaménagée en cuir bleu marine, c’est qu’elle est impeccable et qu’elle sentirait presque encore le neuf.

L’avion est quasiment plein. Des touristes ukrainiens en majorité mais aussi quelques ouest-européens en transit? sans doute attirés par les tarifs dérisoires proposés (exemple : CDG-BKK 240€ A/S) par UIA. Les démos sécu sont enfin en cours et on partira finalement à 19h55, c’est-à-dire avec 40mn de retard, sans qu’aucune explication n’ait été donnée au P.A. Seuls les pays survolés seront rapidement énumérés par le CdB lors d'une annonce de bienvenue effectuée dans un anglais de niveau CE1. J’interpellerai dans la foulée une PNC UIA (l’équipage commercial est mixte : 50% Windrose, 50% UIA) en lui demandant la raison de ce retard, ce à quoi elle me répondra sèchement, avant de tourner immédiatement les talons : « ground handling ».

Bref, avec UIA, on est en plein dans un service "à la soviétique" et ce depuis mon départ de CDG six heures plus tôt. Je dois bien admettre pour les dix heures restantes que c’est le prix à payer pour inscrire une « nouvelle entrée » aussi insolite que l’A330 Windrose dans mon « palmarès », qui se voit ainsi enrichi d’une 80ème compagnie avec ce type d’appareil. La bonne nouvelle c’est que je vais pouvoir voyager à l’horizontale sur ce triplace où j’ai égoïstement élu domicile. Alors, je ne vais pas tarder à m’étaler pour annihiler toute velléité de je ne sais quel autre passager qui aurait l’intention de s’approprier une partie de mon espace. L’avantage, c’est aussi que le pitch pas du tout déguelasse de cette rangée permet même de déployer un PC de manière tout à fait convenable.

Je ne sais toujours pas à quoi m’attendre question catering, quand tout à coup, une annonce indique qu’un « complimentary dinner » va être servi.

Quelques minutes plus tard, le voici.

Pas d’entrée comme vous avez pu le constater, mais une cassolette chaude pour laquelle j’ai eu le choix entre « chicken » ou « fish ».

Cette deuxième option consiste en fait en deux espèces de boulettes de purée au goût de poisson. Limite limite. Je ne regrette pas d’avoir avalé un solide « antipasti » et une bonne assiette de penne bolognese au restaurant italien de la zone des départs…

La suite de ce festin sera constituée, outre le pain sous cellophane et le beurre que vous avez aperçus plus haut, d’une tartelette aux pommes très quelconque.

Les boissons proposées gratuitement sont l’eau plate, le café, le thé et un choix de jus de fruits en grandes briques, donc servis au verre. Tout le reste de ce qui est présenté sur le trolley (alcools, autres boissons, snacking) est issu de la carte BOB.

A toutes fins utiles, faute de mieux à propos du contenu du plateau repas, voici le détail de ce que l'on trouve à l'intérieur du sachet contenant les couverts.

Au fait, quand on disait un peu plus tôt « pas d’IFE », on est bien d'accord : c’est pas d’IFE du tout. Même pas des écrans centraux où l’on aurait pu espérer le minimum vital pour un vol long-courrier régulier, à savoir la géovision et un ou deux films collectifs.

Alors que c'est, malgré le confort cabine des plus spartiates, ce à quoi j'avais eu droit sur B767-300 UIA en 2014…

D’ailleurs, les accoudoirs ne comportent aucune prise pour écouteurs…

… ni aucun moniteur de canaux audio/vidéo.

Pas de repasse de quoi que ce soit et débarrassage express. Je rappelle que nous sommes dans un pays ex-soviétique et que la culture du « service minimum » a la dent dure. En revanche, ça s’agite en cabine car des pax, dont certains à la corpulence de type « lutteur de sumo », sans doute ratatinés sur des triplaces, commencent à chercher de l’espace et visent des sièges vides pour prendre leurs aises. Aux abris ! Je relève de nouveau les accoudoirs et je m’étale sur mes trois sièges pour plusieurs heures avant qu’il ne soit trop tard.

La nuit sera assez paisible malgré quelques turbulences, forcément accentuées quand on est à l’extrémité arrière de l’avion, avec qui plus est des alternances d’air chaud et d’air froid rappelant que le conditionnement de l’air est l’un des points faibles des A330 de la première génération comme celui-ci. J’arriverai à dormir pas mal de temps avant d’être réveillé par une vieille odeur de saucisse chaude, annonciatrice du service du PDJ.

C’est plutôt une bonne surprise par comparaison au dîner qui a précédé. Il y a une entrée faite de carottes, haricots verts et dinde fumée ainsi qu’un honorable tiramisù en dessert…

… et surtout une cassolette chaude, pour laquelle j’ai eu le choix entre pain perdu au poulet et l’omelette-saucisse que voilà, avec re-carottes. Tout ça servi avec les mêmes boissons gratuites qu’au dîner. Franchement, je m’attendais à pire, et j’avais déjà préparé mes 3€ pour un combo café/croissant repéré dans la carte BOB.

Et voilà enfin un aperçu avec la lumière du jour de ce qui aura été mon univers visuel pendant ces dix heures passées à bord.

A ma gauche, un des pax qui avait élu domicile dans le secteur après le dîner, de qui je me réjouis d’avoir été séparé par l’allée. Le pauvre fait comme il peut pour dormir en dépit des conditions défavorables. Il a en tous cas trouvé un moyen fort original d’utiliser à sa manière le carré rembourré de cuir bleu qui était destiné à l’origine à un écran IFE. C'est peut-être la raison pour laquelle UIA n'a pas prévu de coussins dans son armement cabine :-).

La descente ayant commencé, je me déplace vers le biplace de la dernière rangée côté hublot, qui était réservé au repos des PNC pendant les intervalles de service, ce qui permet de contempler ce qui m’a servi de couchette tandis ce vol qui touche à sa fin.

La descente habituelle vers Bangkok le matin, alternant les gros nuages et les éclaircies.

On se pose à 10h30.

Roulage et présence d’un des résidents des lieux.

Air Austral est là avec l'un de ses deux nouveaux B787, au fond à gauche, déjà bien connus sur ce site.

D’autres visiteurs habituels de Suvarnabhumi.

Dernier virage.

Bloc arrivée à 10h40 aux côtés de cet A340-600 de Mahan Air. Nous avons au final 45 minutes de retard, après un temps bloc de 9h45 (publié 9h40) dont 9h20 airborne. Bien entendu, aucune annonce ne sera effectuée à propos du retard.

Je débarque forcément parmi les derniers pax.

Une vue de la cabine centrale. Celle de l’avant est mixte entre 3 rangées d’éco en 3+3+3 identiques au reste et 2 rangées de « premium » en 2+3+2. Au total cet avion compte 321 sièges.

Au revoir Madame.

Une dernière vue du sticker qui devrait selon toute vraisemblance être retiré dans les jours à venir…

… Windrose reprenant la pleine utilisation de son A330 sur son propre réseau.

Après un passage express du PIF des transits, je serai sans délai à l’étage des départs pour retirer la carte d’embarquement de mon vol suivant…

… à destination de Shenzhen avec l'une des compagnies dominantes du pays.

Pour conclure : avion unique dans la flotte de la compagnie exploitante, pas facile à prendre, donc hyper insolite à l'instar de sa livrée extérieure même si c'est moins engageant une fois à l’intérieur. C'est donc une belle prise en tant qu’Avgeek mais une expérience passager des plus basiques comme vous avez pu en juger. Le produit LC d’UIA n’envoie pas vraiment du rêve, mais pour finir sur une note positive un CDG-KBP-BKK comme celui-ci à un prix discounté rapporte 5.600 miles FB. Toujours ça de pris.
Merci à tous de votre attention et à bientôt pour de nouveaux FRs.