Avis du vol entre Hong Kong et Taipei en classe Affaires avec China Airlines

C'est le dernier tronçon de cet A/R TPE-CDG via HKG :
Taipei ? Hong-Kong (A330 ? Cathay Pacific) 180 photos avant de décoller
Hong-Kong ? Paris (B747 - Cathay Pacific) Le pire HKG-CDG de ma carrière
Paris ? Hong-Kong (B777 ? Air France) Le meilleur CDG-HKG de ma carrière
Hong-Kong ? Taipei (A330- China Airlines) Alerte niveau 8 à HKG VOUS ETES ICI
Ce FR commence à l'arrivée au contact du vol AF188 à 17h20. Ma voisine hongkongaise sort son portable et me confie son inquiétude : l'alerte niveau 8 allait être décrétée au plus tard à 18h.

Le niveau 8 est le troisième des cinq niveaux d'alerte au typhon utilisés à Hong-Kong : il indique un risque d'avoir des vents de force 8 à 11 de l'échelle de Beaufort, prenant en compte la proximité amont du c'ur du typhon et sa force. Au niveau 8, tous les services publics sont fermés, le Star Ferry reste à quai et tous les salariés sont incités à rentrer chez eux au plus vite.
Il s'agissait du typhon Vicente, dont cet écran placé à l'accueil du salon de China Airlines indiquait la trajectoire prédite par la météo de Hong-Kong.

Le niveau 8 n'était pas encore déclaré, mais le trafic aérien commençait à être désorganisé, avec des annulations de vol en série. Le vol CX464 vers Taipei était annulé, mais le vol CI920 n'affichait provisoirement qu'un modeste retard de vingt minutes, avec un départ à 20h30.

Cheminement rapide jusqu'au plus proche contrôle de sûreté permettant d'accéder au niveau départs à l'étage supérieur.

Passage aux WC : à droite, juste avant la zone franchement féminine, il y a une pièce pour changer un bébé.

A l'intérieur, c'est banalement impeccable. Le local présente un coude, au premier plan.

dans sa courbe extérieure à droite, on a logé astucieusement un double WC pour un père et son fils (il y a un pictogramme pas très visible sur la porte qui refusait de rester en position fermée).

A côté des lavabos, cette prise permet de brancher un rasoir : c'est le seul endroit où j'ai vu une prise de type A, toutes les prises à HK étant de type G (britannique).

Les ablutions étant faites, on passe à l'étape spotting, mais l'alerte niveau 8 est une très mauvaise nouvelle pour moi. Concrètement, un typhon se traduit par des vents violents et surtout des pluies torrentielles : non seulement la visibilité s'effondre, mais d'autre part les baies vitrées tellement spotter friendly de HKG se transforment pour la plupart en filtres artistiques sponsorisés par Kärcher.

C'est quand même frustrant quand on a par exemple un 747 Qantas spécial Grand Prix : rien à faire pour faire une photo correcte :

Quand notre Grand Leader Kim Il Flav naquit un soir au milieu d'un typhon, les cieux s'ouvrirent et un double arc-en-ciel illumina le tarmac resplendissant sous un ciel d'orage pendant que rententissaient des trompettes à sa gloire éternelle. Il rendit possible les spottings nocturnes sur FR, et aussi l'arrivée ponctuelle des vols FR.
Mais quand on est FRiste de base par un temps de cochon, on fulmine contre cette météo pourrie qui vous gâche la correspondance et on cherche désespérément les rares coins de vitre épargnés par les gouttes. C'est tout juste si on distingue la dérive du 777 Air Code Barre qui m'a amené ici. Sauf exception, j'ai choisi de ne pas trafiquer les photos, de manière à restituer l'ambiance.

Ces enfants probablement indonésiens jouent dans l'un des espaces jeux ?

? sans trop s'inquiéter de savoir si leur A330 de la Garuda partira à l'heure. Le poteau du réverbère, je sais, c'est dommage, mais si je me décalais, je me trouvais face à des vitres noyées de pluie.

Pour les passagers de ce Jet Airways, c'est tout aussi mal parti.

Mais ces enfants indiens ne s'inquiètent pas plus.

Enfin, j'exagère un peu pour celui là : on pouvait faire un peu mieux, mais ce n'est quand même pas terrible.

Avec des conditions météorologiques aussi calamiteuses, les photos de ce FR ne seront pas reprises dans un magazine de vol, mais c'est aussi cela, le voyage aérien. Ca va être dur de vendre cette collection de photos de 777 au service de la communication de Boeing.

SQ Star Alliance

Et côté Airbus, ce n'est pas mieux
A330 PS

A320 QZ

Les deux photos qui suivent sont vraiment mauvaises, mais je les conservent pour montrer cet E190 AE, peut-être bien en provenance de Kaohsiung.

? qui donne ici l'impression de se faufiler dans un fouillis d'avions sur le tarmac

La nuit tombe progressivement, apportant des effets de reflets de réverbères sur le tarmac trempé

Une heure de retard prévu pour ce vol CX/KA pour Taipei, mais ce ne sera pas mieux pour le mien

Arrivée d'un A330 KA

Tiens, il vient se stationner juste devant moi

? à côté d'un A330 TG

Alignement d'empennages CX, KA, TG et 2P (je ne la connaissais pas, celle-là !)

Mais comme il est au repoussage, cela me permet de voir cet A320 sous plusieurs angles à travers une vitre moins éclaboussée que la moyenne.

Deux Airbus HX

Gros plan sur l'A330

747 UA (oui bon, là, j'ai retouché la photo)

J'ai souvent vu ces deux jets d'affaires stationnés un peu loin. Evidemment, c'est encore plus difficile de les immortaliser ce jour là.

Un autre A330 KA au crépuscule

Une baleine EK que j'ai bien eu du mal à photographier (plus c'est gros, moins ça passe entre les gouttes sur les vitres)

Un 346 (c'est marqué sur le fuselage) Virgin Atlantic

En temps normal, je n'aurais jamais coupé un réacteur de ce 747 BR par un poteau, mais justement, le temps n'était pas normal. Vingt centimètres plus à droite (ou à gauche), la vitre était irrécupérable.

Un dernier espace enfant aux couleurs saturées pour me remonter le moral dans cette grisaille?

? mais dans des conditions pareilles, autant aller visiter le salon CI, d'autant plus que j'aurais plutôt rarement l'occasion d'y aller.

Accueil très cordial au comptoir où il y a l'écran affichant le bulletin météo montré plus haut. A droite, vous apercevez le panneau annonçant le retard de mon vol, et le changement de porte qui en est la conséquence.

Quatre ou cinq PC en libre service me permettent de caser l'écran corporate de rigueur. Wifi non codé dans le salon; les prises électriques sont toutes de type G, mais à l'accueil, j'ai reçu un adaptateur en prêt en échange de ma carte d'embarquement.

Le salon CI est désert : exactement quatre PAX (deux fois deux) quand je suis entré, et donc d'un calme absolu.

Le présentoir de magazines :

Voici l'espace restauration :

Il y a des couverts en métal au fond, mais faute de goût impardonnable à mes yeux un peu écologistes, les baguettes sont jetables.

Les quatre bacs contiennent des spécialités chinoises cuites à la vapeur. C'est assez banal, mais très bon. Ici des dimsum :

Ici du riz fourré de viande, cuit dans une feuille de bambou

Que l'on puisse préférer une soupe instantanée me dépasse un peu, mais cela montre que la malbouffe est la chose la mieux partagée dans le monde industrialisé.

Côté boisson, le choix est très restreint :

Des jus de fruits dont il ne reste plus grand-chose, mais j'ai pris un café.

Voici ma sélection ? c'était très bon et le café était correct

Non seulement il y a un écran affichant les départs dans le salon, mais une annonce bilingue mandarin / anglais m'avertit à 18h45 du début de l'embarquement de mon vol. La porte 32 est un peu éloignée, et je n'ai pas pu me rendre compte du taux de remplissage de l'avion.

L'appareil est ce 333; ce sont toujours des gros porteurs sur HKG-TPE.

La c'est clairement retouché, mais j'ai trouvé le rendu de couleurs agréable. La décoration rappelle le 50° anniversaire de CI (en 2009)

Un gros plan pour déstresser les immatriculomaniaques

Il y a un accès J/Elite, mais j'arrive derrière un PAX en fauteuil roulant : une employée me demande ma carte d'embarquement et mon passeport et va les traiter au comptoir. Je la vois de loin feuilleter le passeport, trouver un unique visa taïwanais périmé depuis longtemps, conférer avec une collègue? bref je me rapproche pour lui montrer ma carte de séjour taïwanaise qui la rassure immédiatement sur la légitimité de mon billet aller simple. En fait, rien dans mon passeport n'indique que j'ai une carte de séjour taïwanaise pluri-annuelle. Tout au plus peut-on le soupçonner en épluchant les tampons d'entrée-sortie qui trahissent le fait qu'il m'arrive de séjourner plus de 90 jours d'affilée.
Mais si j'avais fait la queue comme les autres PAX, cela aurait été plus simple : on ne m'a pas demandé ma carte de séjour lorsque je suis revenu de HKG la dernière fois en éco, avec un billet de retour qui s'apparentait à un aller-simple vers TPE.

Entre la durée limitée du vol, les turbulences et le repas, je n'ai pas eu le temps d'ailler voir à quoi ressemblait la classe éco, donc il faudra se contenter de la classe avant pour cette fois-ci.
Là, c'est l'avant de la classe avant, compatible avec les basketteurs et volleyeurs de gabarit olympique.

Mais à un siège lambda comme le mien, ce n'est pas mal non plus?

..avec deux hublots et demi

Un autre aperçu du pitch colossal.

Au fait, on a quoi en J en Europe, pour un vol international de 1000 km ? (non, je ne citerai pas de nom)

L'IFE est assez petit, mais tactile, et je n'ai pas utilisé cette télécommande.

Seule fausse note dans l'aménagement : la prise n'est pas plus capable que celle du 777 AF d'alimenter mon gourmand PC . Le voyant passe à l'orange, ce qui doit indiquer un appel de courant excessif.

La fiche de sécurité, dans une matière plastique qui s'est un peu gondolée.

Le plateau de boissons de bienvenue : eau, jus d'orange ou champagne.

C'est comme toujours jus de fruit pour moi, avec un sachet de fruits secs et mini-biscuits de riz.

Un peu plus tard arrive un oshibori froid.
Welcome, Mr?? Marasson : la PNC a marqué une nette pause pour déchiffrer et imaginer comment prononcer ce nom exotique sur sa PIL, mais sa bonne volonté est aussi crédible que son sourire en me présentant le menu.
Pour ce qui est du spotting lors du roulage?

? je crois qu'on va en rester là. Nous brûlons la politesse à un A330 BR qui lui aussi part à Taipei.

On devine plus qu'on ne voit la file d'avion au départ.

Quand le 333 tourne pour rejoindre le seuil de piste 07R, il se retrouve perpendiculaire au vent, qui le secoue de manière impressionnante, d'autant plus facilement que ses réservoirs sont probablement très peu remplis pour une étape de seulement 1000 km.

L'A300 BR qui nous suit, regardez le bien. Mais oui, c'est l'un des appareils Hello Kitty de BR! Décidément, cette mascotte me poursuit !

Evidemment, n'attendez pas de vue nocturne de HKG au décollage. Décollage qui est d'ailleurs digne d'un appareil STOL, grâce au vent qui souffle en tempête et au fait que l'appareil est très loin de son MTOW.
Il n'était que temps de quitter HKG? le niveau 9 était déclaré à 23h20, et pour la première fois depuis treize ans, le niveau 10 était déclaré, à 0h45, le vent atteignant 140 km/h.
Nouveau déchiffrage attendrissant de la PIL par une autre PNC pour me servir nominativement le menu de mon choix, du poisson comme assez souvent pour moi. Le menu est alterné par quinzaine, mais je ne sais pas s'il le changent d'un mois à l'autre.

Sans être exceptionnel, le repas est très bon, et le service impeccable pour un vol qui ne dure qu'une heure vingt (il y a 20 minutes de marge de régularité dans les horaires de tous les vols HKG<>TPE) et uqi a commencé par de typhonesques turbulences. Le taux de remplissage de la J est faible, moins de 30%, ce qui accélère d'autant le passage des PNC.

Les couverts sont en inox 18-10 (18% de chrome, 10% de nickel)

La corbeille de pain :

De nos jours, il faut à la fois confirmer que le beurre peut être étalé (spreadable), et mettre en garde contre le fait qu'il contient du lait. On vit une époque formidable?

Le café est correct ? il y a une colossale différence de qualité avec le calamiteux breuvage de sa filiale Mandarin Airlines (cf par exemple cette dégustation sur TTT-TSA).

Petit détail amusant : cette boutonnière probablement destinée à attacher cette serviette eu vêtement d'un enfant. Ce n'est pas une tache, mais un motif décoratif au premier plan.

L'écran de l'IFE est de qualité correcte; je n'ai pas cherché à regarder autre chose que la géovision. Remarquez que la route aérienne n'est pas en ligne droite, pour ne pas survoler la Chine.

Kiss landing à TPE, et arrivée au contact. L'éclairage me permet enfin de m'acquitter de mon devoir de winglet.

Avec une vue de l'avion, malheureusement du côté passerelle.

Le cheminement est court jusqu'à l'immigration, où je suis comme d'habitude accueilli avec cet adorable sourire qui n'appartient qu'aux policières taïwanaises. Et je n'ai que que quelques minutes à attendre mon bagage qui est parmi les premiers à sortir.

Quinze minutes après l'immobilisation de l'avion, je suis au pied d'un taxi - je vous laisse comparer ce chrono avec celui réalisé dans votre aéroport international préféré.
Et ce taxi? c'est encore une de mes innombrables histoires d'amour taïwanaises

Pas de problème pour lui indiquer ma destination, mais j'ai un peu de mal à comprendre qu'il n'allait pas prendre l'itinéraire standard, l'autoroute étant bloquée (je ne connaissais pas le mot embouteillage en mandarin et sa prononciation du mot traffic jam est particulièrement exotique). Je finis par comprendre, un peu laborieusement, mais il n'en est pas bien sûr et il appele son centre d'appel, lui disant en substance j'ai un client étranger qui va à tel endroit, est-ce que vous pourriez lui expliquer en anglais que l'autoroute est bouchée et que je dois passer par ailleurs?
Plusieurs appels au radiotéléphone plus tard, j'ai parfaitement compris tant le message que sa demande d'assistance en mandarin, quand il me fait un signe pour écouter une personne me dire cela en anglais.
La circulation est fluide de bout en bout : en traversant les faubourgs de Taipei après avoir quitté les voies rapides, je reconstitue mentalement l'itinéraire en passant devant des points de repère connus, et je le rassure progressivement sur le fait que non seulement je suis en terrain connu, mais que j'ai bien compris qu'il n'avait eu aucune intention de me promener. Il se décontracte au fur et à mesure, pour finir par me dire au revoir avec effusion quand nous sommes arrivés à destination. La course ne fut d'ailleurs ni plus longue, ni plus chère que par l'itinéraire normal.

Combien de chauffeurs de G7 se seraient donné la peine de passer ces appels répétés pour rassurer un client étranger chargé à CDG un jour de fermeture de l'A1?
Cette anecdote a fait très plaisir à ma prof de chinois, de constater tant la volonté du chauffeur de dissiper à tout prix un éventuel malentendu que le fait qu'un étranger était convaincu de la bonne foi de ce dernier. Elle m'a dit qu'il y a régulièrement des histoires à Taipei de problèmes entre chauffeurs de taxi et clients étrangers, provenant uniquement de l'impossibilité de communiquer. Souvent, des chauffeurs de taxi de Taipei ne m'ont pas pas caché leur soulagement de m'entendre parler mandarin.
Mais ce jour là, je n'avais pas pris un taxi, mais le métro, qui avait un petit arrière-goût d'aéroport taïwanais.

J'ajoute un ultime bonus corporate. Alors que dans le salon de CI à HKG, il y avait de la pub française sur la page d'accueil de FR :

? à Taipei, j'ai de la publicité taïwanaise, exclusivement en chinois, comme dans cette capture d'écran faite quelque jours plus tard à Taipei :