Après une escapade en ex-URSS direction l'ex-Yougoslavie, plus précisément le Monténégro. S'il existe un vol direct opéré par Monténégro Airlines entre Paris et Podgorica (TGD), je ferai un détour "tarifaire" par Ljubljana en Slovénie. Pas de FR dédié pour le vol CDG-LJU tout à fait banal sur Adria que je traiterai comme un pré acheminement. En revanche le second vol, qui devait être opéré par Monténégro Airlines sera beaucoup plus étrange … (à croire que je suis abonné à ce genre de choses en ce moment).
Commençons tout en douceur de bon matin à CDG, Terminal 2D. Encore une fois pas d'enregistrement en ligne et je vais donc au comptoir d'Adria. On s'occupera de moi sans attente (ce qui ne fut pas le cas quelques jours plus tôt à quelques mètres de là au comptoir UIA). Mon interlocutrice est très sympathique mais n'arrive pas à sortir ma carte d'embarquement pour le vol LJU-TGD : "il a un problème dans le système, ça arrive souvent". Ok, mais visiblement je suis le seul concerné pas le dit problème … Mon bagage est tout de même enregistré jusqu'à la destination finale et une nouvelle tentative d'impression sera effectuée à l'embarquement, sans succès.
Direction le bus et embarquement à bord de S5-AAG, un tout petit CRJ-200. J'aime beaucoup l'ambiance "jet privé" de ces appareils. Le pitch est très bon.

Top départ. Notre appareil était garé bien loin du Terminal 2D.


Décollage, avec de belles vues sur la région parisienne, le Bourget et CDG.





Le vol sera sans histoire. Sur Adria c'est BOB, je me contenterai d'un verre d'eau et de mes provisions. Début de descente vers LJU.

Et nous voici au pied du Triglav. Sur le parking, un ATR-72 d'Air Serbia.

Au revoir mini-CRJ. Plus court on aurait eu du mal à caser la livrée Star Alliance.

Débarquement par bus vers les portes Schengen. LJU est un aéroport franchement petit et limité niveau cafés et restaurants. Pourtant je vais devoir y attendre 5h mon vol sur YM, prévu en Fokker 100 (appareil que je n'avais jamais testé).
Contrairement à la situation vécue à CDG le personnel est en mesure de m'imprimer ma carte d'embarquement. Je suis en 2A mais malheureusement en éco. Cela veut surement dire qu'il n'y aura pas de J. Bon sur un vol d'à peine une heure on s'en fiche pas mal.

Je commence par patienter dans la salle d'embarquement Schengen, plus spacieuse. C'est propre, lumineux et spotter friendly mais cela manque cruellement de prises de courant.

A propos de spotting. Quelques CRJ de la flotte JP.

Après m'être restauré je décide de quitter l'espace Schengen. Pas d'attente à la PAF. Hors Schengen c'est également propre, lumineux et spotter friendly.

Avec l'heure du départ qui approche, je commence à m'enquérir en ligne de l'identité de mon futur oiseau. Je constate sur Flight Radar que le Fokker 100 prévu effectuait avec celle sur LJU une rotation sur CDG. Il accusait sur celle-ci d'un retard de près de 2h. Mauvais signe, portant aucune annonce ou information …
Et voici l'appareil qui se présente finalement à notre porte. Clairement ce n'est pas un Fokker 100, ni un appareil de Monténégro Airlines. Nous avons le droit à YU-ANJ, un 737-300 d'Aviolet (non référencée sur Flight Report c'est dire), filiale charter d'Air Serbia. YU-ANJ n'est pas de première jeunesse : plus de 29 ans ! Je dirais même que c'est une antiquité. Il a été livré à JAT Airways, compagnie nationale yougoslave en 1986. En gros, pendant qu'Air Serbia monte en gamme et se dote d'Airbus, Aviolet récupère les tas de ferraille hérités de JAT.
Je demande des explication au personnel en porte. Je rappelle que j'étais censé voler sur un Fokker 100 (pas tout jeune non plus certes) de Monténégro Airlines, pas un 737-300 d'Aviolet, qui plus est à un âge où il aurait du finir à la casse. On me rabroue, en me disant "avoir du travail à faire". Je n'étais qu'un sombre idiot que ne comprenait rien au transport aérien contrairement à elle, "une professionnelle". J'explique que les clients d'une compagnie membre de *A (le billet était vendu par Adria) ne sont pas de vulgaires sac de riz ni des citrons pressés. Le minimum est de donner une explication. J'avais la mienne grâce à Flight Radar (retard du Fokker au départ de CDG) mais quand était il du passager lambda ? On me trouvera finalement un personnel d'un QI supérieur, qui s'excusera, elle. Ses informations étaient limitées du fait de l'absence de personnel de Monténégro Airlines à LJU. Ce genre de changement d'avions arrivait souvent en période estivale, du fait de la flotte réduite d'YM. Me voilà informé. Point positif tout de même, la compagnie a fait le nécessaire pour que nous arrivions à l'heure à destination. C'est déjà ça.

N'ayant pas vraiment le choix, j'embarque dans cette machine à remonter le temps en me disant que le vol d'une heure passera vite, très vite. Je compense mon agacement lié à l'attitude du personnel au sol par l'excitation de faire une plongée dans l'histoire de l'aviation des années 80-90. Notez l'autocollant "Ethiad Airways Partner".

Installation au 2A, devant le rideau qui ne sépare pas grand chose s'agissant d'un vol tout éco. La pub sur les dossiers est du plus bel effet … Le plan d'évacuation de la cabine est signé "Air Serbia".

Vue sur le tarmac de LJU et le CFM-56. 737-300 oblige, pas de winglet.

Plafonnier on ne peu plus rétro avec ses gros boutons.

Les sièges sont de nouvelle génération, mais déjà en mauvais état. La pochette pandouille.

On y trouve les consignes de sécurité "operated by Air Serbia". En effet, l'équipage appartiendra à cette compagnie (ie charmantes jeunes hôtesses contrastant avec l'appareil ancien).

Seul avatar de la compagnie sur laquelle j'étais censé voler, le magasine "Luxury". C'est peut être le seul élément un peu "luxury" de ce vol.

On repousse.

Vue sur la flotte JP.

Décollage.

Croisière

Et voici la très généreuse prestation servie (avec le sourire).

Ce vol me permettra tout de même de faire de beau clichés de la côte monténégrine et des bouches de Kotor que j'allais visiter quelques jours plus tard.






Et c'est parti pour l'approche sur TGD.


Et nous voici sur le plancher des vaches, sur la seule plaine que compte le pays.


L'aérogare de TGD en contre jour. D'ailleurs d'où viennent ces trois lettres qui n'ont aucun rapport avec Podgorica ? Tout simplement du nom de la ville à l'époque yougoslave : Titograd.

Et chez Tito, pardon à Podgorica, on quitte l'avion directement à pied. Fort sympathique. Au revoir YU-ANJ, en espérant que tu finisse rapidement à la casse. Même si, pour être honnête, la maintenance n'avait pas l'air trop mauvaise, il est quand même temps.

A l'attente des bagages on vous informe, en monténégrin, en russe et en anglais sur les possibilités d'investir dans le pays.

Je sortirai très rapidement de l'aérogare. C'est parti pour la découverte de ce magnifique pays ! Promis il y aura un petit bonus touristique dans le FR retour, beaucoup moins mouvementé car effectué sur Austrian.
Merci pour ce FR!
J'avais volé sur ce CRJ200 lors d'un LJU-ZRH, bel appareil, silencieux et au PAS généreux mine de rien! Ljubljana est un aeroport à taille humaine, et même si on peut lui reprocher son manque de commerces, il reste pratique et efficient dans son utilisation.
Le second appareil aura été l'occasion d'un retour dans le passé!
Merci pour ce FR !
Ayant fait un vol direct Paris-Podgorica, j'ai adoré la compagnie Montenegro Airlines, personnelle charment, un sandwich et boissons à n'importent quelle heure.
Et je le referrai volontiers...
Bonne journée
Comme quoi il ne faut pas généraliser. J'ai du tomber un mauvais jour ...
Merci pour ce FR exclusif qui manquerait pas d'intéresser LUCKY LUKE.
Je ne comprends absolument pas votre agacement, votre avion initialement prévu avait du retard et YM a mis un autre appareil sur la liaison pour assurer la prestation dans les temps, donc c'est une bonne gestion. Il semble que cet avion soit loué pour la saison vu qu'ils ont même pris soin de coller le sticker "Etihad Airways Partner". Et avion récent n'est pas forcément gage de sécurité. Vous aviez un sentiment d'insécurité à bord de cet appareil ? Votre Fokker 100 prévu date de 1991 ou 93 (source Airfleets) donc c'est aussi des appareils avec un âge avancé. Le CRJ-200 pris entre CDG et LJU n'est pas de toute première jeunesse non plus !
Je ne vous souhaite pas d'aller en Iran ou alors de voler avec quelques compagnies US/Canada qui ont des avions encore plus âgés que celui-là ! L'important c'est que l'entretien soit fait ! Et LH vole encore avec 737 (certes pour plus longtemps) qui sont pas bien plus jeune que celui-ci.
A bientôt
Je suis 100% d'accord avec Gaetan! De plus, un bon nombre de FR-istes payeraient des fortunes pour ce genre de changements d'appareils bien plus éxcitants!
Sinon oui dans le transport aérien la compagnie a parfaitement le droit de faire un changement d'appareil voire d'en louer un! La gestion au sol n'est donc pas si mauvaise
A bientôt! :)
Merci pour ce FR qui, comme le dit Gaetan ci-dessus, n'a pas manqué de m'intéresser.
Tous les goûts sont dans la nature et votre déception de ne pas avoir pris le F100 YM prévu à l'origine est légitime même si grâce à cet affrètement visiblement lancé à la dernière minute (même si YM a eu le temps de glisser son "in-flight" dans les pochettes) vous avez été acheminé dans les délais. Votre attitude est simplement celle d'un "consommateur normal" qui s'attend à trouver le produit qu'il a sélectionné au départ, et pas un produit de substitution.
Ensuite, il faut savoir que des hurluberlus comme moi, et je ne suis pas le seul à fréquenter ce site, auraient sauté de joie et remercié YM pour cette 'IRGAV" : voler en Europe de nos jours dans un 737-300 de près de 30 ans d'âge, aux couleurs d'une compagnie improbable telle que l'est AVIOLET, c'est "du lourd". Pour tout vous dire, j'ai pris 2 jours de congés et dépensé environ 500€ Paris-Paris pour parvenir à le faire l'an dernier sur un TIV-BEG en vol JU.
En fait, AVIOLET n'existe pas vraiment. Comme en attestent leurs consignes de sécurité, ces quatre 733 ex-JAT peints au couleurs d'AVIOLET sont exploités sous le CTA d'Air Serbia et volent en général sur des vols charters sous pavillon JU. Vous pouvez au moins être rassuré sur le plan de la maintenance : c'est du sérieux. De plus, ces avions ont été livrés neufs à JAT et ont toujours été sous le contrôle des équipes techniques de JAT y compris lors de locations lointaines pendant la guerre de Yougoslavie.
Au final, c'est donc un vrai "vol rare" que vous avez pu faire tout à fait par hasard alors que d'autres font des calculs savants (et des dépenses conséquentes...) pour y parvenir. Tout ça pour revenir à ce que je disais plus haut : tous les goûts sont dans la nature...
Merci pour le partage en tous cas.
PS : pour info le CRJ S5-AAG que vous avez pris en CDG-LJU est le dernier -200 encore exploité par JP. Tous les autres sont des -700 et des -900. Pas si banal que ça par conséquent en 2016.