Ce FR est le dernier d’une petite série dont les bonus auraient pu être intitulés Le Marathon de Berlin par Marathon.
CDG - FRA : LH1031 (A320)
FRA - TXL : LH0186 (A320)
TXL - FRA : LH0169 (A320)
FRA - CDG : LH1052 (A320) vous êtes ici
Arrivée en porte 42, et l’avion suivant est en porte 58 : ça ne devrait pas être trop loin ? Erreur kolossale : ce n’est pas pour rien que des employés se déplacent en vélo airside sous les plafonds en chantier perpétuel.

La porte 42 est à l’extrémité d’une aile du terminal, à gauche sur ce plan, et la porte 58 n’est pas très loin de l’extrémité de l’autre aile gauche. Si j’en crois ma mesure sur Google Earth, cela fait environ 1,3 km. La marche à pied, c’est très bon pour la santé, mais, comment vous expliquer, j’étais assez peu disposé à faire du sport ce soir-là.

Ce n’est pas ici que vous aurez un écran corporate : l’accès à internet est payant sur ces ordinateurs.

Donc interminable cheminement dans les couloirs de FRA dont les habitués connaissent l’absence de charme.

Oui, bon, il y a trois maquettes en l’air, mais ça fait maigre par rapport à celles de KUL, par exemple.


Je suis un peu de mauvaise foi, car je n’ai pas vraiment marché pendant 1,3 km, ces trottoirs roulants réduisant un peu la distance.

Cette partie de FRA est utilisée uniquement par LH, et le spotting est donc assez répétitif. Je pensais qu’il s’agissait ici d’un CRJ-100, mais Airfleets que je ne peux songer à mettre en doute m’a appris que D-AILU est un A319. Dont acte.

Là, je me risque à prédire qu’il s’agit d’un A380, mais j’ai des doutes résiduels.

Arrivée en porte 52 : je suis très loin d’être le premier à la ligne d’arrivée, mais je ne suis pas hors délai, ce qui est déjà une satisfaction du week-end.

L’avion est bien un A320

Il est beaucoup plus ancien que ceux que j’ai empruntés précédemment, puisque D-AIQW a été mis en service le 21/12/2000.

Embarquement – ça bouchonne dans la passerelle griffée Total

Le stand de journaux pour les PAX

Je suis de mauvaise foi : il y avait une pile d’exemplaires d’un journal du soir français dans le galley. Mais si je n’avais pas contourné la PNC qui accueillait les PAX, je n’en aurais pas eu.

La planche repasser version germanique, qui établissent un record de dureté sur l'échelle Brinell

Cabin crew, prepare for takeoff

Cette œuvre d’art est censée représenter le décollage à l’heure de l’avion

Comme à l’aller, LH accorde un sandwich sur ce vol international. Ce n’est pas un verre de vin rouge (c’était possible), mais du Coca-cola, une boisson particulièrement indiquée suite à une compétition de longue distance.

Le poids (100g) et la dimension du sandwich n’ont pas changé par rapport à l’aller.

La composition est tout aussi longue qu’à l’aller. Je ne me suis pas livré au jeu des sept erreurs pour identifier ce qui a changé entre les deux sandwiches, mais celui-ci n’est pas très bien passé. Il y avait deux raisons à cela :
- Il y avait tellement de mayonnaise que le poulet, d’une variété insipide, disparaissait dans cette expérience culinaire douteuse
- Un marathonien est aussi exigeant sur la nature de sa nourriture après la course qu’avant, et si je n’ai jamais vu proposer des sandwiches aux additifs noyés dans la mayonnaise à l’arrivée d’une compétition, c’est qu’il y a sans doute une raison.

Paris by night avec beaucoup de reflets

Toucher des roues à 22h35, soit ETA-10’. Le Terminal 1 est en vue

… et il va l’être longtemps, car l’avion tourne interminablement autour, passant au large d’appareils Lufthansa,

Norwegian

Et Qatar Airways

A ce rythme là, je craignais de finir par un stationnement au large, mais l’avion fait un nouveau tour dans l’autre sens, entre le terminal et ses satellites.

Pour finir par arriver sur l’une des faces latérales du Satellite 6 devant lequel il était passé.

Un coup d’œil en sortant à la cabine J

Et à l’appareil avant de tourner le coin du couloir (celui qui me gênait pour le spotting la veille de ce même satellite)

Le terminal 1

Montée dans un tube vers l’étage d’arrivée et de livraison des bagages

… juste avant des PAX du vol QR qui n’ont plus qu’une centaine de mètres à faire pour être dans le domaine public et donc dans l’illégalité pour cause de port de niqab. (Mais peut-être pas longtemps si elles montent derechef dans une voiture)

Le début de la livraison est annoncé un gros quart d’heure après l’arrivée au contact. Elle commence par des bagages prioritaires ; le mien qui ne l’est pas arrive cinq minutes après.

Il ne reste plus qu’à trouver un distributeur de billets de RER acceptant ma carte bancaire : ils sont aussi rares que les distributeurs de billets de S-Bahn acceptant la même carte bancaire.

Et prendre un RER omnibus, transportant des PAX au moins aussi internationaux et fatigués que ceux qui montaient à Berlin-Hauptbanhof en milieu d’après-midi.

Quelques jours plus tard, j’ai reçu un courriel d’enquête anonyme sur ma satisfaction au sujet des prestations de LH sur ce vol. La deuxième question m’a particulièrement amusé : il n’est rigoureusement pas envisagé que l’on puisse préférer une autre compagnie aérienne à LH. Quand on sait bien poser les questions, on obtient les réponses souhaitées !

C’est le quatrième et dernier segment d’un A/R avec LH qui m’a laissé « fairly dissatisfied ». Le minimum, quand on vend des connections courtes à son hub, c’est de faire suivre les bagages, et aussi de ne pas prétendre au service bagages qu’un bagage retardé sera livré à l’hôtel le soir même, s’ils ne sont pas capables de le faire.
Il est maintenant temps de passer aux choses sérieuses, et de lever le suspense haletant (au propre et au figuré) des bonus précédents.
Je vous ai laissé au niveau d’un des nombreux points d’assistance médicale, mais je ne m’étais pas arrêté là. Voici l’église de la Croix du Sud (Kirche am Südstern), l’un des relativement peu nombreux monuments visibles sur le parcours.

C’est beaucoup plus loin, alors que se profilait le « mur du 30° » que ma cheville blessée commence à me faire vraiment mal. C’est peut-être l’ultime signal en zone rouge avant la casse, et c’est l’allure que je casse pour éviter le pire.
(L’explication physiologique du mur du 30° est dans le bonus de ce FR, relatant un marathon effectué uniquement pour que mon total « tombe juste », vous comprendrez à la fin pourquoi.)
Une série d’arches aux couleurs de l’un des sponsors de la course

Il faut parler du public berlinois, exceptionnellement nombreux et chaleureux. La compétition crée un arc de cercle infranchissable autour du centre ville, mais je n’ai vu aucun mouvement d’humeur devant la gêne résultante. Je ne peux pas en dire autant lors de mes nombreuses participations au Marathon de Paris.

Les reflets ont masqué cet encouragement que je trouve représentatif de l’état d’esprit des supporters : « I'm proud of you, random stranger ! »

Ils sont partout, rendant encore plus vivant ce beau parcours arboré. Nous sommes ici sur le Kufürstendamm, l’une des avenues les plus chics de Berlin

Il y a bien sûr aussi des orchestres, mais c’est plus banal

L’Église du Souvenir de l’Empereur Guillaume Ier se profile au loin.

Encore et toujours des supporters, avec ici un coureur qui a dû terminer il y a déjà longtemps, mais qui est revenu sur le parcours encourager ceux qui sont plus lents que lui.

Cette église moderne hexagonale, entièrement garnie de vitraux sur les six parois, est la nouvelle Église du Souvenir de l’empereur Guillaume Ier. C’est là qu’avait lieu la célébration œcuménique pré-marathon la veille au soir. On est ici au km 35, et je suis toujours en sous-régime, car la cheville doit encore tenir sept kilomètres, et je ne sais pas où est le seuil de rupture. C’est vers le km 38 que je prends le risque d’accélérer.

Au détour de ce virage, l’arche des 40 km annonce la fin : il ne reste plus qu’à peine plus de deux kilomètres, autant dire presque rien.

Ceux qui connaissent mon attachement à ce pays comprendront le coup de fouet ressenti en découvrant ce slogan sur le pilier gauche de l’arche : Taiwan Excellence !

La Cathédrale Allemande, sur Gendarmenmarkt (la « Place du Marché des Gendarmes »). Au bord du trottoir, ce sont les amoncellements de gobelets transparents d’eau et jaunes de boisson de l’effort.

Et toujours plus de supporters le long du parcours

« Vous êtes des héros ! »
La mythique Porte de Brandebourg se profile sous cette arche gonflable. Tous les coureurs savent que l’arrivée n’est que quelques centaines de mètres au-delà.

A partir de là, la qualité des photos est ce qu’elle est, car le rythme accélère brutalement, pour vider d’un coup les dernières réserves d’énergie.
Située côté Berlin-Est à proximité immédiate du Mur, la Porte de Brandebourg a été pendant la Guerre Froide le symbole de la division de Berlin, avant de devenir celui de sa réunification.

Ce photographe officiel a saisi mon expression illuminée en apercevant l’arche d’arrivée au fond, et à droite….

… le panneau du Km 42 !

C’est pour vivre ces derniers 195 mètres que tous les coureurs ont souffert pendant plusieurs heures.
C’est le moment de lancer un sprint de folie là où plus rien dans la machine ne peut plus casser, pour grappiller inutilement quelques secondes sous les applaudissements de la foule massée derrière les rambardes.

La cheville a tenu le coup, mais à quel prix…
Presque deux heures de plus que mon record personnel ! Ce marathon aura été le plus lent de ma carrière, et c’est pourtant celui dont je conserve les meilleurs souvenirs : un tracé idéal, une organisation impeccable, un public exceptionnel, avec une météo parfaite.

Chaque coureur reçoit une médaille souvenir, dont le côté face rappelle que c’est ici qu’à été battu à six reprises d’affilée le record du monde, dont celui de 2014 tient toujours. Le vainqueur 2015 a réalisé 2h 04 00, un chrono d’extraterrestre.

Mais plus encore qu’une médaille souvenir, il reçoit le souvenir immatériel d’avoir « fait Berlin », l’un des marathons les plus réputés de la planète, et je sais désormais pourquoi.

Toutes les nationalités se mélangent ici, mais c’est à un groupe de Chinoises que je demande de faire une photo souvenir.

La scène finale du film Zorba le Grec me revient alors en mémoire :
- Tu as tout, sauf une chose : la folie! Un homme a besoin d’un peu de folie ou alors…
- Ou alors ?
- Ou alors il n'ose jamais couper la corde et être libre.
C’était de la folie d’être sur la ligne de départ, huit jours après m’être foulé une cheville.
Mais pouvais-je renoncer à participer au 42° Marathon de Berlin pour y effectuer mon 42° marathon, cette folie faite de 42 km d’effort et 195 mètres de bonheur ?

Merci beaucoup pour ce dernier FR d'une série qui m'a tenu en haleine !!
A très vite !
J'attends maintenant le déplacement professionnel qui aurait pu me priver de ce marathon.
Merci pour le commentaire !
Un très grand bravo pour cette performance ! (Je parle du marathon et non pas d'avoir avalé le sandwich LH !!!) ^^
FRA est gigantesque, tu n'as pas eu à traversé le tunnel... Parce que c'est aussi une sacrée épreuve...
Il m'était arrivée pareille aventure à CDG sur un vol MS, nous étions passé devant le terminal avant d'y revenir, un problème de communication entre la tour et les PNT ?
Belle découverte de Berlin à travers ses rues et son public chaleureux.
Tu as amplement mérité la médaille
Merci de nous avoir fait partager cette course passionnante.
A bientôt
Il y a des succès qui ne se mesurent pas avec un chronomètre :)
Je pense qu'un autre avion au contact devait empêcher l'avion d'aller au plus court vers le satellite 6 à CDG1. C'est peut-être même impossible, car cela impose un demi-tour sur place.
Merci de m'avoir lu jusqu'à la ligne d'arrivée !
Bravo ! J'aurais été incapable de faire un marathon alors faire une visite touristique pendant, encore moins !
Il y a plus de variété le matin aux portes A. C'est de ces portes que partent tous les vols United. Après il y a les avions du LH group : Austrian et Swiss surtout.
Les bonus étaient très intéressant et les FR agréables à lire. Merci pour le série.
Prendre beaucoup de photos sur le parcours m'obligeait à garder une allure raisonnable.
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout !
bonjour marathon, superbe serie, as usual !! je suis épuisé, merci pour le partage
Merci pour le commentaire !
Merci pour ce FR.
Fairly dissatisfied pour une expérience qui offrait certainement un des meilleurs service sur les vols européens pour un prix qui était le plus bas du marché au moment de la réservation, c'est tout de même une bien maigre appréciation.
Comme quoi le détail du bagage en misconnection peut effectivement tout gâcher même si l'expérience m'a appris qu'il ne faut jamais mettre en soute ce dont on a un impérieux besoin à l'arrivée.
La cheville s'est-elle rétablie ?
A bientôt.
Eh oui, un raté et l'impression change radicalement.
Certes, je pouvais avoir tout l'indispensable en bagage à main, mais lors de certains de mes voyages itinérants, gérer la récupération d'une valise enregistrée et retardée pourrait être très compliqué.
La cheville se remet, et semble n'avoir pas souffert de mes excentricités.
Merci pour le commentaire !
Félicitations d'être allé au bout de ton rêve et d'avoir su ménager ta monture.
Un marathon, appareil photo à la main, pour assurer la visite guidée, voilà du beau boulot !
Ambiance hyper sympa que j'ai découvert pour ma part dans les trails. On en redemande.
Dans ces conditions, le chemin du retour est particulièrement long et éprouvant même en avion. Avec le RER B pour terminer !!!
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Berlin et les Berlinois m'ont séduit. J'essaierai certainement de refaire ce marathon une autre année, en prolongeant le séjour pour visiter la ville, avec Mme cette fois là.
Grandes ou petites, les courses hors stade ont toujours une ambiance très sympathique; l'absence d'enjeu financier pour la quasi-totalité des participants, l'ouverture d'une même épreuve à tous quel que soit le niveau, l'absence de sélection par l'argent puisque le matériel nécessaire est minimal... y sont sans doute pour quelque chose.
Merci pour le commentaire !
Entamé un deuxième marathon dans la foulée dans les couloirs de FRA, bravo !
Marathon dans Berlin avec visite guidé du travail de pro.
Vol LH sans histoire, le principal après cette épreuve physique.
Merci pour ce FR !
Je commence à comprendre les critiques lues sur FR au sujet de FRA ;)
Merci pour le commentaire !
Merci pour cette belle série et pour le bonus qui nous fait vivre ton effort. Chapeau bas!
Bravo!
Courir et prendre des photos en même temps, chapeau!
Concernant le vol, prestation minimaliste et siège dur.
Merci pour le FR
Il y a eu beaucoup de déchets dans les photos prises en course !
Merci pour le commentaire !