Suite de ce routing balkanique et découverte d'Adria, puis de la Bosnie-Herzégovine.
1. Contexte et routing
Voir:
http://flight-report.com/fr/report-10476.html
Rappel:
- BRU-LJU (Adria, CRK, Economy - H, surclassé Optiontown EUR 50): http://flight-report.com/fr/report-10476.html
- LJU-SJJ (Adria, CR9, Economy - H, surclassé Optiontown EUR 25): [C'EST MAINTENANT]
- SJJ-LJU (Adria, CR9, Economy - H, surclassé Optiontown EUR 25): [PLUS TARD]
- LJU-BRU (Adria, CR9, Economy - H, surclassé Optiontown EUR 50): [PLUS TARD]
2. Au sol / Transit à LJU
Le trajet en paxbus est très rapide, et à peine arrivé au terminal en rez-de-tarmac, des agents orientent les passagers en transit vers l'étage. Mais pour moi, ce sera le rez-de-chaussée, puis que c'est là que se trouve l'unique Lounge de cet aéroport, en zone Schengen. Je passerai donc le contrôle de police au dernier moment, juste avant d'embarquer.
Avec près de 2h30 de transit, je vais avoir le temps de m'y poser.
Entrée avec le comptoir de la cerbérine, le panneau à droite donne une idée très large des legacies desservant LJU:

Peu après l'entrée, au bout de quelques marches d'escalier, on est accueilli par un espace repos assez confortable, avec fauteuils individuels, reposes-pieds, tablette amovible et orientable dans l'accoudoir et prises électriques. C'est donc là que je vais me poser…


… plutôt que dans l'espace TV situé plus au fond:


Zone buffet, tout au fond, très tranquile au début de mon passage, et dont l'approvisionnement est surveillé avec soin:





Ma modeste sélection:


Et photo Corporate, pour une fois ;-)

Plutôt tentant, ce trio des desserts, vous ne trouvez pas? ;-)
Les départs se succèdent, et le Lounge se fait à nouveau bien vide:

Mais un passager pour SKP a oublié son passeport et sa carte d'embarquement. L'hôtesse, à la vue de ceux-ci, se précipitera pour retrouver l'étourdi voyageur…
Il est aussi temps pour moi de passer les filtres de police et de me diriger vers ma bus gate en rez-de-tarmac. L'embarquement en paxbus promet d'être rapide, vu que nous ne sommes que 15 passagers.
Le trajet en paxbus est une bonne occasion de bien profiter du panorama sur le tarmac et le terminal, sur fond de Triglav:






Etrange terminal que celui-ci: ses nombreuses passerelles sont fort peu utilisées, vu que Adria a homogénéisé sa flotte Mainline en CRJ, avec retrait des Airbus, les quelques survivants étant dévolus aux vols charter. Les autres legacies présentes à LJU utilisent aussi des avions régionaux souvent au large, ce qui faut que ces passerelles ne servent vraiment qu'aux charter et low-cost
Mais même avec un très faible remplissage, les valises en format cabine seront quand-même mises en soute, alors qu'elles tiendraient sans problème dans les coffrets dans le sens de la longueur.
3. A bord
A peine installé, ma bouteille de bienvenue est servie, comme dans ler vol où j'avais par contre zappé ce step. JP a donc un protocole ressemblant à celui de LX, sauf qu'ici, ce n'est pas de la Henniez ;-)

Installé originellement au 2D (face à la cloison des WC), je me replace 1A, qui offre un pitch généreux et un peu supérieur à celui des 2C et 2D.
Vue du pitch standard entre 1A-1B et 2A-2B:

Au 1A, c'est du même ordre que au 1A du CRJ-1000 du vol précédent BRU-LJU.
A proximité, embarquement pour le JP 310 à destinaton de ZRH:

Depuis le 1A, une dernière belle vue sur le terminal et le Triglav, lors d'un décollage très rapide:






6min plus tard à peine, début du service, avec apéro et plateau-repas servi en même temps, forcément, vu la durée du vol:

Assiette de canapés, de bonne qualité, mais vite avalés. Dessert de bonne facture.
Et pour les étourdis qui auraient oublié de réserver un repas hallal ou pour les surclassés tardifs allergiques au porc, point de souci à avoir ;-)

Marqueur identitaire en ligne avec la destination du vol, du moins en partie…
Survol de la vallée du Save, qui relie Slovénie et Croatie:


Le café est servi juste après, mais pas le temps de savourer un digestif:

Survol du Nord-Ouest de la Bosnie quelques minutes plus tard, la descente est entamée:



Approche de SJJ par le Sud-Ouest:





Puis survol de lamorce de l'autoroute qui un jour doit aller jusqu'à Mostar et l'Adriatique, à proximité d'un des nombreux cimetières de guerre que l'on peut voir à Sarajevo et ses abords immédiats…

Le tissu urbain se fait de plus en plus dense:




Survol de la voie ferrée Sarajevo-Mostar-Plo'e:

La ville se fait plus proche, mais SJJ est en fait situé dans une vallée parrallèle, très exposée pendant les 4 ans du Siège de la ville:

Survol de la Sniperallee, la ligne de front passait à peine plus loin que le point de débranchement de ce demi-échangeur:

On touche terre, 40min après le décollage:


Roulage rapide vers le terminal, où une mini-pointe est en cours, avec un Fokker de OS et un ATR-42 de JU:


Terminal primitif, aujourd'hui désaffecté. Le terminal actuel, construit tout spécialement pour les JO 1984, est à droite:

4. A l'arrivée
Débarquement au large, mais en fait très près du terminal, donc trajet très court à pied. Passage rapide des filtres de police, où le tampon est donné rapidement. Mais je serai un des derniers à recevoir mon bagage de soute, malgré l'étiquette Priority et mon insigne Senator :-(
Depuis 2009, SJJ n'a plus de navette aéroport, donc taxi de rigueur, avec refus systématique de compteur, et un prix qui sera le doucble de celui de la course faite dans l'autre sens, avec compteur.
5. Bonus Touristique: Mostar
Petit rappel, la Bosnie-Herzégovine a été transformée par les Accords de Dayton de Novembre 1995 en état fédéral très lâche, composé de 2 entités: la Fédération Croato-Musulmane (FCM), et la République Serbe de Bosnie (RSB).
Mon séjour s'est principalement déroulé en FCM, mais avec aussi quelques incursions fort instructives en RSB.
Je ne suis resté que quelques heures à Sarejvo à la suite de ce vol, car j'ai préféré me détendre d'abord à Mostar avant d'attaquer la capitale bosniaque.
J'avais le choix entre le bus et le train, et j'ai opté pour celui-ci à l'aller, car l'horaire était voisin de celui du bus. Au retour par contre, bus de rigueur, vu qu'il ne reste que 2 AR quotidiens entre Sarajevo et Mostar, en début et fin de journée.
Pas de bonus ferroviaire ici, car les gares, même vides, sont quadrillées régulièrement par des vigiles qui font respecter scrupuleusement l'interdiction d'y faire des photos.
Vue extérieure de la gare, qui date de la fin des années 40, et a été endommagée assez sérieusement pendant le Siège, et reconstruite quasiment à l'identique il y a quelques années:

Vue volée des quais, pendant la longue attente, puisque le train est parti avec +40min de retard

Outre du matériel ex-yougoslave, on voit aussi pas mal de matériel d'occasion venu de Suède et ex-RDA. Trajet de 2h30 pour atteindre Mostar, sur une voie ferrée sinueuse, et dont le mauvais état oblige à de nombreux ralentissements. Avant-guerre, les trains les plus rapides mettaient 1h30…
Gare de Mostar, nettemment surdimensionnée pour les 2 AR quotidiens qui la desservent:

Passons à présent à la ville proprement dite.
Vue de la Neretva en direction du Sud et du Vieux Pont ottoman. Notez bien le clocher à droite qui coincide avec la limite entre Mostar Est (Bosno-Musulman) et Mostar Ouest (Bosno-Croate):

Sur l'autre rive en face de mon hôtel, stigmates encore bien visibles de la Guerre:

Passons donc à présent à ce célèbre Vieux Pont qui donna son nom à la ville (Most=Pont, dans beaucoup de langues slaves, y compris le Serbo-Croate). Détruit par les forces Bosno-Croates en 1993 en lutte contre les Bosno-Musulmans, il a été reconstruit à l'identique en 2003-2004, après des recherches techniques poussées en Turquie et formation adéquate du personnel du chantier.
Vue depuis le Nord:


Depuis le Sud:

Dessus:

Dessous:

Au-dessus:


Panorama depuis le Pont:





Aperçu des rues environnantes, dont les commerces traditionnels sont devenues des échoppes à babioles touristiques, tant sur la Rive Ouest…




… que sur la Rive Est:






Mais tout près de ce décor de carte postale (ou de carton-pâte), les stigmates de la Guerre sont encore bien là…




Dans la vieille ville, l'empreinte ottomane se traduit naturellemement par des mosquées, comme la Mosquée Karadjozbegova, la plus ancienne de Mostar (1557):

Cimetierre de Guerre juste en face:

A proximité, Mosquée Koski Mehmed Paša, la plus belle de la ville:



La madrassa attenante est devenue un marché à babioles:

Mosquée Nesuh-Aga Vu'jakovi?, aujourd'hui largement désaffectée, sur le flanc Est:

Cimetierre de Guerre juste en face:

Ces mosquées ont toutes été gravement endommagées pendant la guerre entre Bosno-Croate et Bosno-Musulmans, et plus encore leurs minarets, ceux-ci étant des perchoirs de choix pour les snipers.
De l'autre côté du Vieux Pont, l'ancien hammam:

Et le Petit Pont à proximité, très endommagé pendant la Guerre entre Bosno-Croates et Bosno-Musulmans, restauré ensuite à grand frais grâce au concours de l'UNESCO…mais aussi du Grand-Duché de Luxembourg:

Maison Turque, occupée par une famille de génération en génération:




Maison Muslibegovi?, aujourd'hui aménagée en chambres d'hôtes de luxe, mais aussi partiellement visitable:


Passons à présent à Mostar Ouest.
De l'autre côté du Bulevar commence Mostar-Ouest, désormais à dominante Bosno-Croate. L'eglise franciscaine et le monastère attenant marquent la frontière, et plus encore depuis que le clocher d'origine détruit pendant la guerre a été remplacé par un autre, d'une hauteur démesurée (107m) par rapport au reste de la ville, et censé marquer l'identité catholique de cette demi-ville:

Il éclate tellement les proportions habituelles qu'il me fait penser à un minaret XXL…

Remontons à présent le Bulevar, qui fut la ligne de front entre Bosno-Croates et Bosno-Musulmans, et désormais divise Mostar en 2 demi-villes qui se tournent le dos:



On peut quand-même y voir des bâtiments officiels en style néo-mauresque (les Croates sont minoriraires au sein de la FCM):


Et là encore, des stigmates de la Guerre, qui dut particulièrement violente sur cet axe. Régulièrement, les piétons doivent quitter le troitoir et se risquer sur la chaussée:


Cette partie-là de Mostar est d'un faible intérêt touristique. Outre des immeubles de style socialiste, on y voit pas mal de constructions neuves, réalisées pour accueillir les Bosno-Croates venus de la partie Est. Une sorte de ville nouvelle.
Quelques vues en zoom de Mostar-Ouest depuis les hauteurs de la ville côté Est:




Depuis ce point d'observation, vue sur la grande croix construite sur les hauteurs Ouest, construite en 2000 en hommage aux victimes Bosno-Croates:

Toujours sur les hauteurs Est de la ville, petite chapelle orthodoxe, fort discrète, et très mal indiquée:

A proximité immédiate, une cathédrale orthodoxe est en construction:


Mais symbole très fort, on se trouve à l'extérieur de la ville, au-delà de la route de contournement Est…

Il y avait 20% de Bosno-Serbes à Mostar avant-guerre, il n'en reste plus qu'une poignée. Les eglise orthodoxes situées en villes ont été pillées ou/et détruites…
A peine en-deça de cet itinéraire, le Consulat de Serbie:

Vue d'ensemble sur cette ville désormais éclatée:


Comme vous avez pu le remarquer sur certaines photos, l'Herzégovine dont Mostar est la ville principal offre des paysages très secs, avec un climat chaud de type méditerranéen, au point que l'on pourrait se croire facilement dans les Alpes de Haute-Provence. La Bosnie, quant à elle, est plus verte, et, du moins côté FCM, me fait penser à une grande Auvergne jonchée de minarets.
6. Bonus Touristique: Bus Mostar-Sarajevo
Il est justement temps pour moi de quitter l'Herzégovine et de regaggner la Bosnie, en bus cette fois-ci.
Quelques vues du trajet en Haute-Herzégovine, déjà plus verdoyante que la région de Mostar:

Passage à Konji?, juste avant de grimper sur la crête:





Puis descente sur la Bosnie et Sarajevo, avec le Mont Ingman (site célèbre des JO 1984 puis de la Guerre) encore enneigé en arrière-plan:


Merci pour votre FR.
J'étais en Bosnie au mois de février pour skier. Comme vous le dites, on se fait avoir par le taxi !
L'aéroport de Sarajevo est pas trop mal. Salle de livraison des bagages un peu sombre mais ça a vite été en ce qui me concerne en arrivant depuis Munich avec un vol plus rempli que le votre.
Sarajevo est une ville agréable, mais on y fait relativement vite le tour. Les gens sont sympa et pas de problèmes d'insécurités.
Seul désavantage de la Bosnie à mes yeux, les lieux publics sont encore fumeurs et quasi tous les locaux fument...
Je me réjouis de lire la suite !
Merci pour le commentaire ;-)
Skier en Bosnie, ça doit être quelque chose, même si pas mal d'installations y ont été détruites, ou abandonnées après-Guerre
Sarajevo est une ville très riche, qui mérite que l'on s'y attarde un peu. Pas de problème d'insécurité, c'est vrai, sauf à s'aventurer dans des zones non-déminées.
Merci pour la suite :)
Encore un pays à visiter. J'aimerai bien faire un tour dans ces pays d'ex-Yougosalvie.
Un vol correct, avec un service de bonne qualité pour un vol aussi court.
L'aéroport n'est pas trop mal.
Merci pour ce bonus, qui est franchement très intéressant. En plus des belles photos, j'ai vraiment apprécié ce mini-reportage.
A bientôt pour ton retour ;)
Merci pour le commentaire.
L'ex-Yougoslavie a en effet beaucoup à offrir au visiteur, et pas seulement la Côte Croate qui commence à être un peu trop surfaite. Le Nord et l'Ouest de la Macédoine, de même que certaines zones de Serbie jouxtant le Kosovo sont cependant à éviter.
Salon sympa à LJB, quelques photos ont disparues ?
Vol très court avec un catering correct
Les taxis ripoux sont à dénigrer, c'est insupportable...
Magnifique bonus bien commenté, Mostar me fait penser à une ville de province d'un pays imaginaire, (la Syldavie), d'un album de tintin... le sceptre d'Ottokar
A très bientôt pour la suite
Merci Hervé ;-)
les taxis-racketteurs sont une plaie, mais à Bangkok au moins, j'ai appris à les mâter ;-)
Je ne vois pas quelles photos auraient pu disparaître.
Il est désormais admis que Hergé s'est effectivement inspiré de la Bosnie pour mettre sur papier la Syldavie, la Bordurie, quant à elle, étant inspirée de la Bulgarie. Mais on retoruve aussi ces pays dans d'autres albums que le Sceptre d'Otokar: Objectif Lune, On a Marché sur la Lune, l'Affaire Tournesol, Tintin et les Picaros, Le Lac aux Requins...
Zsálu ;-))
Merci ;)
Très chouette report et intéressant bonus.
Les quatre passerelles sont en effet largement dimensionnées. Adria utilise tout de même encore ses Airbus notamment sur Londres, Paris, Moscou et Francfort. A319 essentiellement : deux achetés neufs et un qu'elle vient de récupérer d'Air France. J'ai eu l'occasion de faire un CDG-LJU en avril dans l'un de ces 319 ...plein, à ma grande surprise (peut-être aussi celle des PNC, qui sur ce vol partant le soir, n'avaient plus le moindre sandwich à vendre une fois arrivés à la moitié de l'avion) !
Merci pour ce commentaire, et les précisions.
JP est donc en train de revenir (partiellement) sur la politique de dégagement des Airbus de son réseau régulier, très intéressant.
Merci pour cette suite et son bonus.
La piste d'atterrissage me fait quand même peur quand on voit la fissure sur la photo ^^
Merci pour ce commentaire ;-)
La fissure est bien là, mais ça m'éffraie moins qu'un soudain vent de travers qui dévie un Q400 en train de toucher terre à LCY...
Merci pour ce FR et son bonus très complet et en tous points remarquable.
Merci pour ce saut de puce !
Sacré bonus !
On a un peu l'impression que c'est pays non pas vraiment évolué depuis l'URSS !...
Merci ;-)
La Yougoslavie n'est restée dans le Bloc Soviétique que 3 ans, de 1945 à 1948. Dès les années 50, elle a pris un chemin radicalement différent de l'URSS et ses voisins Hongrois, Roumain, Bulgare, et plus encore Albanais...
que c'est pays -> Oula la faute que j'ai fait! que ces pays c'est mieux ^^
Ah je ne savais pas ce point la ! Merci pour l'info :)
Quand je vois vos photos on a pas l'impression qu'il y a eu un chemin si radicalement différent.
En tout cas, ça n'a pas évolué depuis la guerre. C'est comme si on avait tout laissé la comme ça...
Merci pour ce FR et son bridge-bonus :)
J sans trop d'intérêt mais à 25€ l'upgrade, pourquoi pas ! Le pétillant qui accompagnait les petits fours était un mousseux LH ou un Champagne ?
A+
Merci pour ton retour ;-)
Le pétillant est du terroir local, mais de meilleure qualité que le débouche-chiottes LH (voir FR du vol BRU-LJU ;-)
J'ai demandé une upgrade pour les 4 segments afin de pouvoir jauger de la loterie et de ses probabilités.