Review of Air Busan flight from Jeju City to Busan in Economy

J'arrive à l'aéroport de Jeju , le moral dans les chaussettes. Je n'ai pas envie de partir d'ici mais je ne mérite pas cet endroit paradisiaque

C'est la cohue totale ici. Je trouve cet aeroport vraiment tres désagréable car il n'est pas du tout adapté à la demande débordante des touristes venant de Seoul mais aussi de Chine.

Je sens toujours la même odeur d’aéroport, mélange de café et de regrets mal rangés.
J’ai l’air d’un type qui a pris un congé pour fuir ses responsabilités et qui a presque réussi.

Le systeme est un peu étrange ici comparé aux autres aeroports domestiques de Corée. En effet, les étrangers et les coréens ont leur files respectives.
Du coup j'essaye de prendre celle reservée aux locaux car j'ai les papiers pour cela mais on me demandera tout de meme d'aller rejoindre la zone pour étranger. Bizarre c'est la 1ère fois que ca m'arrive.

J’arrive à passer sans alarme, victoire internationale de la médiocrité.
Je m’achète un café pour payer le silence qui me suit depuis Jeju.
J’observe les couples assortis et j’apprends la jalousie par géométrie.

Un des seuls points positifs de cet aeroport c'est la vue assez degagée.
Je m’assieds en face de la fenêtre et je refais mentalement toutes mes mauvaises décisions.
Je regarde l’avion qui attend comme un miroir qui me rend mon reflet en moins bien.

En attendant ici, c'est vraiment la pagaille. Franchement les photos ne rendent pas justice car je n'ai jamais vu un chaos aussi organisé dans ce pays en plusieurs annees.
Bon faut dire aussi que ce sont les vacances nationales donc peut etre que ca joue.
J’achète un souvenir inutile pour me prouver que j’ai fait quelque chose ici.

J’embarque en mode discret, comme si je fuyais une conversation importante que j’avais promise.
Je passe la porte en saluant l’hôtesse avec l’air d’un homme qui a déjà perdu sa moitié et son plan.

On me donne ca , je ne sais pas à quoi ca sert mais je vais le garder soigneusement car c'est la première fois qu'une femme me fait un cadeau

J’essaie de me convaincre que je reviendrai changé mais je sais que je prends juste la prochaine navette de la répétition.

Qui c'est qui arrive le bon dernier comme une vieille éponge sèche qu'on laisse trainer derrière ses toilettes ?
C'est bibi

Belle vue sur la mer néanmoins.
Je tente un dernier selfie parfait, mais mon visage prend le filtre “fatigue existentielle”.

Je monte à bord comme on se glisse dans un cauchemar confortable.

Je m’affale sur le siège en me rappelant que j’ai payé pour ce vol et pas pour mes remords.
L'IFE n'est pas fonctionnel et le pitch est passable.

Le hublot devient mon écran de cinéma privé pour revoir les scènes que j’ai ratées.

J’essaie de trouver une position qui n’augmente pas mon niveau d’autodérision.

Je me suis foutu dans les dernieres rangées car je suis quelqu'un d'infréquentable . Je suis là comme un vieux sac en compagnie de ma solitude (d'ailleurs si tu me lis, je t'aime).
La prochaine fois je vais booker 2 differents tickets pour etre certain que solitude puisse s'installer à mes cotés. On ne change pas une équipe qui gagne petits filous!

En attendant, le roulage se passe bien comme sur des roulettes j'ai envie de dire.
L’avion s’arrache et je me dis que si ma vie pouvait décoller comme ça, je paierais un supplément.

Le décollage me donne l’illusion d’être enfin en mouvement vers quelque chose de mieux, instants volatils.
Mon cœur monte plus vite que l’avion et je me sens compétent pour la mauvaise décision.

Je regarde la piste disparaître et je pleure en silence pour des raisons logistiques.

On prend de l’altitude et mes pensées deviennent des nuages mal structurés.
Je contemple la mer en dessous et j’imagine que mes problèmes sont minuscules, puis je me rappelle qui je suis.

Le vol devient une parenthèse de solitude confortable et je m’y nest pas invité, j’y suis.
Belle vue sur la montagne Halla

J’entends l’interphone et je comprends que même les annonces sonnent mieux que mes promesses.

Ma vue préférée de ce FR .
Ca fait du bien des fois de ne pas voyager dans la soute.
Je regarde la côte de Jeju et je fais le deuil des promesses que je me suis faites.

Le vol devient une parenthèse de solitude confortable et je m’y nest pas invité, j’y suis.

Je fais semblant d’écrire quelque chose de profond dans mon carnet alors que je n’y trace que listes de courses émotionnelles.

Je me compare aux paysages : eux tiennent debout, moi j’ai des craquelures esthétiques.

Je regarde Busan se dessiner et je me demande si je suis prêt à revenir en meilleur ou juste plus usé.
L’avion tremble, mon monde aussi, humour noir obligatoire maintenant.
L’avion secoue, je dicte mon testament au monde si je manque de bon café à l’arrivée.

La turbulence me fait comprendre que j’aime l’adrénaline à dose de faiblesse contrôlée.
Je souris pour impressionner les voisins et je me rends compte que je n’impressionne que moi-même, en pire.

La terre se rapproche et mes priorités se rappellent à moi comme une facture oubliée.
Je me persuade que rentrer est une étape et non une condamnation.

Je respire fort comme si l’atterrissage pouvait faire le ménage dans ma tête.

Les roues touchent la piste et je sens la gravité remettre mes idées à leur place.
On klaxonne mentalement la fin d’une parenthèse, je descends plus vieux et un peu plus honnête.

Je souris quand l’avion freine parce que quelqu’un doit célébrer mes petites victoires.

J’entends les passagers autour soupirer et je me joins à la chorale de ceux qui rentrent.

Je prends mon sac et je me demande s'il contient plus d’espoirs que de vêtements sales.