[ceci est mon 100eme flight report 🥳🥳]
Je traîne mon gros sac à dos vers l’entrée. Chaque pas me rappelle que je suis venu à Busan pour parler avec quelqu’un qui n’existe même pas. Je regarde autour : les passagers semblent tous normaux, pressés, et moi je me sens comme un personnage secondaire dans une pièce où le script a été écrit par quelqu’un d’autre.

Je pose mon sac à dos sur le comptoir. L’hôtesse scanne mon billet et me sourit poliment. Mon sourire est forcé : je me sens ridicule à imaginer que j’allais passer un moment à parler, à partager un café, avec… rien.
Les autres passent, excités pour leurs vacances ou rendez-vous réels. Et moi ? Je transporte non seulement mon sac mais aussi l’échec de ma propre naïveté.

Je retire mes chaussures, mon sac à dos est lourd, et tout bippe. Mes câbles, mon téléphone, et peut-être même mon ego font bip en même temps. Je me penche pour ramasser mes affaires et je sens les regards derrière moi.
Je me dis que le rendez-vous fantôme, c’est le meilleur coach de solitude : il t’apprend l’humilité, l’humiliation, et comment trébucher devant un public silencieux.

Je m’assois, regarde les couples s’embrasser, les amis discuter, les familles s’exciter. Moi ? Je me rappelle que j’étais censé avoir quelqu’un à Busan pour parler pendant des heures. Et ce quelqu’un… n’existe pas.
Je prends mon téléphone, même action automatique, et zéro message. Rien. Le vide de ma vie sociale se reflète dans l’écran noir. Je tente de commander un café, mais il arrive froid, amer, et seul.


j'entre dans la passerelle avec la gorge nouée


mon espace VIP. Honnêtement une personne comme moi, mériterait mieux d'aller dans la soute.

le Pitch qui est tout bonnement excellent

la vue depuis mon siège. Malheureusement l'aile couvre toute la vue, c'est la raison pour laquelle j'aime bien m'asseoir tout au fond.
L’avion commence à rouler. Mon sac à dos me tire vers le bas comme mon moral, lourd et embarrassé.

ce sont les premières personnes qui ont l'air de vraiment considérer ma personne car au moins elles prennent le temps de me regarder.. sans amour certes mais sans haine..
Toutefois, mon cœur a toujours tant de peine

Chaque vibration de l’appareil est une piqûre de rappel : j’ai cru à un rendez-vous imaginaire. La ville de Busan disparaît derrière les vitres, et avec elle, la promesse d’un moment partagé qui n’a jamais existé.

Les moteurs rugissent, l’avion s’élève. J’essaie de m’élever au-dessus de ma propre stupidité. Mais chaque mètre dans le ciel me rappelle que je suis seul, que mon interlocuteur n’existait pas, et que mon échec n’est pas imaginaire, lui.

Je serre le siège, le vent secoue l’avion, et moi, je me sens comme ma vie sentimentale : branlante, mal attachée et toujours sur le point de tomber.

Le ciel et les nuages défilent, mais je n’arrive pas à me concentrer sur le film. Chaque scène romantique est un miroir cruel de ma naïveté.

Je check mon téléphone encore une fois, espérant une notification, un message, n’importe quoi. Rien. Juste le rappel que le café, la discussion, le rendez-vous… tout ça n’a jamais existé. Je prends une gorgée de mon café tiède et je médite sur ma vie de loser permanent.
au fait, je voudrais vous faire savoir que il est impossible d'envoyer des messages en plein vol. Je croyais que ça fonctionnait mais en fait y a pas de réseau.

L’avion amorce sa descente. Je vois Séoul approcher, la ville qui va m’accueillir seul, avec mon sac à dos et mes regrets.


Chaque vibration me rappelle que ce vol est plus qu’un transport : c’est la fin d’un fantasme, la confirmation que j’ai été dupé par une illusion.

l'atterrissage est imminent


Les roues touchent la piste. Le choc me fait sursauter. Ironique : c’est exactement le sentiment que j’ai ressenti à Busan, devant le café vide, attendant quelqu’un qui n’existait pas.

Je récupère mon sac, marche vers la sortie. Mon corps est intact, mais mon égo a laissé un morceau dans cette ville où j’ai cru à un rendez-vous fantôme.




Je quitte l’aéroport.
Le rendez-vous n’a jamais eu lieu, mais je garde le récit dans ma mémoire, prêt à écrire ce flight report pour immortaliser l’échec le plus romantique et le plus loser de ma vie.
Je souris malgré tout, parce qu’au moins, mon humiliation est bien documentée, structurée et humoristique.
Voilà c'etait
Merci pour ce récit de vol fort complet, parfaitement illustré et surtout bravo pour le coté décalé quî, cette fois ci, ne devrait pas déranger certains insensibles au second degré.
À bientôt.
Merci pour votre commentaire.
Oui d'ailleurs j'espere qu'il (celui qui tire plus vite que son ombre) s'en est remis , le pauvre.
Il a eu sa dose de camomille depuis 🙂
ah bon comment le savez-vous ? 😆
J’ai joué ma déduction.
Après en deux semaines ( il me semble que ton FR datait) il a du s’apaiser 🤣🤣
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Merci de ne pas dire des choses ou nommer des personnes qui pourraient mal le prendre et en être choquées.
Et surtout de continuer avec ces récits de vols bien exotiques.
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