Bonjour,
Je vous ai laissé au sortir de mon vol entre CDG et XMN, atterri le 20 juillet au matin, et après mon entrée en Chine, pour me diriger vers le Japon. Les détails du voyage sont rappelés en introduction du 1er FR de cette série, qui a le mérite de nous faire découvrir des lignes peu connues.
Flight routing
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- 2MF8591 - Économique - Xiamen XMN-Hangzhou HGH - Airbus A321
- 3MF8707 - Économique - Hangzhou HGH-Osaka KIX - Boeing 737-800
- 4MU6052 - Économique - Osaka KIX-Shanghai PVG - Airbus A320
- 5MU217 - Économique - Shanghai PVG-Genève GVA - Airbus A350-900
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Une fois la douane passée grâce à une exemption de visa spéciale pour les touristes en simple escale, je me dirige vers le terminal domestique de Xiamen, pour me rendre à Hangzhou. À l'origine, ce vol devait être effectué en B737-800, mais une semaine avant, j'ai remarqué que l'appareil avait été modifié au profit d'un A321, toujours supposé quitter Xiamen à 08h50 pour se poser 1h30 plus tard à Hangzhou, petite ville à côté de Shanghai.

La signalétique est assez intuitive. Sur le chemin pour la zone domestique, je tombe sur un restaurant bien local.

Et un autre.

Je me rends vers la zone check in, car à CDG, il m'avait été précisé qu'il me faudrait, dès mon arrivée sur le sol chinois, faire émettre mon BP HGH-KIX - le vol me faisant quitter la Chine pour Osaka. Après m'être fait allégrement dépasser au comptoir SkyPriority, une agente est venue me voir pour me demander ce que je cherche - à un comptoir de check in, la question est amusante. Je lui explique la situation et elle me répond qu'elle ne pourra pas émettre de BP pour des vols partant d'un autre aéroport que XMN. Il me faudra donc passer au comptoir check in de HGH.
Juste avant la sécurité, qu'il faut repasser une fois arrivé sur le sol chinois, quelques petits commerces à la présentation élégante.

La zone sécurité, elle, semble surveillé de près, avec d'insistantes consignes quant à l'interdiction de prendre toute photo. J'admets que je ne me risquerai pas à la chose. Je peux néanmoins vous décrire ce qui s'est passé, assez invraisemblable. Malgré l'absence de ligne SkyPriority, je suis arrivé au bout de la file en moins de dix minutes. L'exercice étant plutôt commun pour moi, je pensais que le contrôle ne serait qu'une formalité, mais notre cher PCC a pensé à tout pour rendre le voyage encore plus sympathique. Une fois arrivé devant le tapis, je sors ce qui doit être sorti de mon sac, puis me retrouve face au visage désapprobateur de l'employée en charge de faire avancer le tapis du scanner. Celle-ci n'hésite pas à retourner mon sac, le secouer par dessus le petit bac du tapis, puis le reposer dans le bac, ayant ainsi pris soin de vider mon sac de l'intégralité de son contenu. Moyennement utile, moyennement élégant, mais passe encore.
Je passe de l'autre côté du contrôle, et commence à récupérer mes affaires. Sauf un élément, savamment arraché par l'un des agents de sécurité : ma batterie externe, naturellement conforme aux normes de sécurité pour l'emporter en cabine dans les avions. Un petit manège a duré une dizaine de minutes au cours desquelles divers agents de sécurité se sont transmis de main en main ma batterie, inspectant minutieusement chacune de ses faces. Plutôt amusé - et rassuré qu'ils ne le fassent pas avec mon ordinateur ou mes téléphones portables -, je finis par recevoir la charmante visite d'un agent de sécurité, ne parlant pas anglais, mais muni d'un traducteur automatique - pas Google Translate, naturellement - sur son téléphone. Il m'indique qu'une nouvelle loi, promulguée il y a deux semaines, interdit d'embarquer à bord d'un vol interne en Chine avec une batterie n'ayant pas reçu l'approbation du PCC. Je crois évidemment à une blague, en premier lieu. Mais en réalité, tout est vrai. Ma batterie - made in China, comble de l'ironie - a donc purement et simplement été confisquée sur place, sans possibilité pour moi de la revoir. "I'm so sorry", bredouillera l'agent de sécurité. La compagnie aérienne s'était bien gardée d'informer ses passagers de cette nouvelle disposition légale.
Je suis agacé, c'est une évidence, mais paradoxalement soulagé, car lorsqu'ils ont commencé à m'expliquer, avec leur anglais approximatif, que toute batterie au lithium achetée à l'étranger ne pouvait être embarquée à bord, j'ai eu très très peur qu'ils s'intéressent au reste de mes appareils électroniques. Ce qui aurait considérablement changé la teneur de mon séjour express. Je me remettrai de la perte de cette batterie portable - un vieux modèle -, bien qu'offert par ma mère avec tout son amour il y a quelques années :)
Une fois cette petite montée d'adrénaline atténuée, je profite d'avoir enfin passé l'étape des contrôles pour, précisément, appeler ladite mère (avec WhatsApp, ayant de la 5G depuis mon abonnement mobile suisse, de quoi me donner l'impression de braver un terrible interdit). C'est alors que je croise à nouveau la mère et son fils avec lesquels j'ai passé le vol CDG-XMN, qui me feront signe de loin - eux s'arrêteront après leur vol interne, tandis que pour ma part, mon vol interne n'est qu'une première étape avant de re-quitter la Chine.
Petit aperçu de l'aérogare. Pas particulièrement grande. Il ne me reste pas énormément de temps, il est 7h30 - j'ai atterri plus d'une heure avant - et j'embarque aux alentours de 8h. Je suis néanmoins curieux de voir à quoi ressemble un lounge dédié aux vols intra-Chine, direction donc le salon XiamenAir ! Qu'ils appellent, pour l'anecdote, salon First Class, quand bien même les passagers Business et à statut y sont également accueillis.

Deux hôtesses contrôlent et scannent les BPs à l'entrée du salon. Elles ne parlent pas un mot d'anglais (mais vraiment pas) mais semblent très sympathiques et chaleureuses. Petit aperçu de l'offre de petit déjeuner sur place. De quoi manger local ou à l'occidentale.



Bon alors j'ai essayé leur viennoiserie par curiosité et c'est vraiment à éviter, si jamais.

Maïs et oeufs en quantité.


L'offre est vraiment garnie, du chaud, du froid et outre les viennoiseries, tout ce à quoi j'ai pu goûter était une véritable réussite.


Mention spéciale pour ces desserts, à la vanille et à la fraise, de véritables tueries.

Ma première sélection, avec un peu de bacon, une saucisse (dont l'apparence me semblait suspecte, ce que j'ai pu confirmer au goût) et un peu de délicieux melon.

J'enchaîne avec du maïs et des desserts. Ma sélection n'a aucun sens et aucune cohérence mais je sors d'un vol de 14h donc n'ai plus trop d'horloge biologique.

Je me resservirai 4 fois de ces desserts. Juste incroyable. Si quelqu'un connaît le nom précis de la pâtisserie ?
Du thé est disponible en vrac, avec plusieurs variétés, présenté de façon ultra élégante.


Petit aperçu du cadre général du salon.


Désolé, je suis moyennement généreux en photos car on est étroitement surveillé et je ne sais pas ce qu'ils pensent des photographies dans un aéroport…
Mon escale étant en réalité assez courte - moins de 3h pour passer les formalités, repasser par une sécurité calamiteuse et changer d'avion -, je finis par m'apercevoir que mon vol embarque déjà et fonce vers la porte. Je passe devant la filiale chinoise de Tim Hortons qui éveille mes racines - et ma nationalité - canadiennes. Hélas l'offre n'y est pas comparable à ce que l'on a au Canada - le tout ne semblait en réalité pas encore en place à cette heure-là, j'ai essayé de demander des détails sur le menu (écrit intégralement en chinois) aux employés qui ne parlent pas un mot d'anglais. Grand moment de solitude.

J'arrive en porte tandis que la file générale a déjà presque intégralement embarqué, dans un paxbus. Une file SkyPriority, vide, est encore démarquée. Je m'y aventure et une hôtesse vient de suite à ma rencontre. Mon BP papier, imprimé à CDG (il n'y a pas de check in online avec Xiamen), est déchiré comme il se doit, je n'ai plus que le petit bout (cette partie a-t-elle un nom technique, d'ailleurs ?), puis m'aventure vers le bus. Il y en a deux, en réalité. L'un semble confortable, l'autre est littéralement bondé. Je m'aventure dans le bus confortable, et essaie de demander à son conducteur si c'est bien le bus pour les passagers "Sky Priority to Hangzhou". Il me regarde perplexe. J'essaie de dire "Elite ? SkyTeam Elite ?" et autres… Aucune réponse, le chauffeur semble même paniqué, et les passagers à bord ne comprennent pas.
Dans l'autre bus, positionné juste en face, une passagère sort et m'interpelle. Elle me dit qu'elle est probablement la seule à parler anglais ici et qu'elle veut bien m'aider. Je suis un peu gêné car elle est à bord du bus "Eco" et que j'essaie de monter dans le prioritaire… Je lui demande si elle connaît la différence entre les deux bus et me répond d'aller demander en porte. L'aide était très gentille mais peu utile, disons. Je retourne en porte, pour demander aux agents dans quel bus je dois embarquer, ils ne comprennent pas ma question. Et me répondent en chinois. Bon, je vais dans le bus général, finalement je suis jeune et même si j'ai quitté mon domicile il y a près de 24h, je peux bien passer quelques minutes debout dans un bus Eco.
Nous arrivons au pied de notre Airbus.

Je prends place au 61A, situé deux rangs derrières des WC de milieu de cabine. A préciser que la rangée 61 dispose ici de hublots parfaitement alignés. La passagère qui a essayé de m'aider dans le bus passe devant moi et me souhaite un bon vol. Puis prend place à mes côtés un passager chinois, parlant peu anglais mais très heureux de faire ma rencontre. Nous discuterons tant bien que mal pendant le trajet.

Faisons un tour du propriétaire. Le pas est correct. Les prises fonctionnelles. Tous les passagers ont une bouteille d'eau dans la pochette.

Une hôtesse vient m'interpeller avec mon nom en me demandant si c'est bien moi, et me tend un coussin, une couverture et me précise qu'une deuxième bouteille d'eau ainsi qu'un journal ont été placés pour moi dans la pochette en tant que passager fidèle. Mon voisin, qui n'a pas tout compris, est vraiment intrigué. Je lui expliquerai que je voyage régulièrement avec Air France, qui est une compagnie liée à XiamenAir, et qu'ils essaient de récompenser comme ils peuvent ces passagers-là. Je lui indiquerai néanmoins que je n'emploierai pas mon coussin, car le siège est plutôt confortable, et que je le lui donne volontiers. Il déclinera.


Avant même le repoussage, vers 08h50, l'équipage distribue une petite boîte catering. Je suis intrigué, je sais que les compagnies chinoises sont généreuses, mais y aurait-il une collation avant décollage en plus de celle en vol? Ou s'agit-il de la collation du vol ? En tout cas, ces boites en carton permettent une efficacité maximale dans le service, tout le monde a reçu sa collation en 1 minute. Je décide de me la garder pour le vol, mais tous mes voisins s'empressent de tout manger.

Les consignes de sécurité sont diffusées par des écrans centraux.

Repoussage à 09h07.

Les boites en carton sont ramassées - sauf la mienne, de fait, que je garde dans la pochette du siège.

09h18, survol de Xiamen.


Quelques nuages.


Puis le soleil.


Inspectons le contenu de cette mystérieuse boîte.

C'est assez complet. Je demande à mon voisin s'il s'agit de lait, il me dira que c'est à base de lait et que c'est très bon. J'admets ne pas avoir eu le même avis, mais tout le monde ayant siroté la chose, mon palais ne doit pas être adapté aux mets locaux.

L'espèce de madeleine semble appétissante. Et s'est avérée délicieuse.

Un dessert que l'on garde pour la fin.

Des petits biscuits salés, corrects.


La pâtisserie à la pomme, en revanche, est un enfer, véritable étouffe chrétien, ce n'est pas mangeable.

Le vol se poursuit. Mon voisin m'interroge beaucoup sur la vie en Europe, nos habitudes, la météo… Il me demande quels sont les plus beaux endroits d'Europe. J'essaie de lui rendre la pareille, en l'interrogeant sur les lieux à voir en Chine, mais j'apprendrai en réalité que c'est la première fois qu'il quitte Xiamen. Il n'a jamais visité ni Shanghai ni Pékin. Mais me dit que selon ce qu'il lit dans la presse, il faut vraiment visiter le Xinjiang. Je m'abstiendrai de tout commentaire sur le lieu.



Tandis que nous approchons, mon voisin me demande comment se fait-ce que je voyage seul, si c'est quelque chose de fréquent en Occident… Il était véritablement intrigué, et très gentil, malgré son anglais parfois compliqué à suivre, c'est touchant !

Vue sur Hangzhou.

Je me demande dans quelle mesure le building un peu art déco juste derrière l'étendue verte est un clin d'œil à l'Empire State. Et de manière ridicule - désolé pour le commentaire sans doute inadéquat -, j'admets me demander s'il y a une autre référence à - pour le coup - d'anciens immeubles new yorkais, en arrière plan, devant la rivière, mais sur le même axe que notre faux Empire…

Atterrissage à l'heure.

Tout le monde se lève bien avant l'arrêt total et extinction du signal. Voici donc une vue de la rangée. La cabine présente bien.


Me voici à Hangzhou. Pour rappel, à CDG et malgré des indications contradictoires reçues par mail de la compagnie aérienne, l'hôtesse de check-in m'avait assuré que mes bagages étaient enregistrés jusqu'à Osaka. Mais j'ai un sérieux doute. Avant de rejoindre la zone de Transit international, je me rends vers un comptoir d'aide, et indique ma situation à la préposée qui, miracle, parle anglais. Elle m'indique de patienter pendant qu'elle passe un coup de file à un agent en charge de l'escale. Verdict : je dois bien sortir de l'aéroport, récupérer ma valise et la réenregistrer. D'autant qu'à CDG, ils n'avaient pas été en mesure d'imprimer le BP pour mon dernier vol vers KIX.

Ma valise est déjà sur le tapis quand j'arrive sur place, vive l'étiquette prioritaire…

Je dois sortir de l'aérogare et me diriger vers la zone internationale (enfin… "Macao, Taïwan, Hong Kong, and International"), terminal 4.

Suite au prochain épisode. Merci de m'avoir lu.
Bonsoir LePtiSuisse, et merci pour le partage !
Encore une fois, tu sais manier ta plume pour rédiger un flight report bien chargé et agréable à lire.
Personnellement, je préfère largement tomber sur un A321, surtout avec les déboires récents de Boeing.
Concernant les batteries externes, c’est lié aux incidents voire accidents provoqués par des explosions en vol, notamment sur un vol Air Busan, et surtout le vol China Southern CZ6850.
Le catering semble bien plus généreux que sur nos vols domestiques !
Hâte de découvrir la suite, si j’en trouve le temps pour.
À bientôt !
Bonjour et merci pour le commentaire,
Franchement, je ne suis tellement pas superstitieux que malgré la réalité statistique je n'aurais pas été dérangé de faire davantage de vols en Boeing... Pour le coup je m'inquiétais vraiment car malgré le changement d'appareil le site de XF tellement chaotique ne me permettait plus de changer mon siège.. Or j'avais pris soin de prendre un hublot que je savais bien aligné. Heureusement cela a aussi été le cas ici !
Merci pour les compliments
Merci pour ce FR détaillé et hors des sentiers battus.
L’offre au salon a l’air très bonne, et n’a rien à envier aux salons occidentaux.
C’est assez compliqué quand personne ne parle anglais mais c’est aussi cela qui fait le charme du voyage!
A bientôt
Bonjour et merci de m'avoir lu,
En effet, l'un des meilleurs salons que j'aie pu fréquenté, niveau qualité et originalité
 très vite
Bonjour et merci pour le partage.
On va dire que votre passage par la sécurité est normal en Chine, les employés sont toujours très zélés...
Le salon propose de quoi se rassasier avec d'excellentes pâtisseries.
La bonne surprise en vol, avec cette boite contenant quelques mystérieux aliments
Les chinois sont très curieux de nature, pas étonnant que votre voisin soit loquace.
un vol agréable au final.
A bientôt.
Bonjour et merci de m'avoir lu,
Oui, le salon est top
La boîte donne une tonalité assez ludique au repas
Un vol agréable, en effet
À bientôt