Exclusivité internationale pour ce FR entre Lille et Toulon !
Les nouveautés sont rares en ce qui concerne l'activité aéroportuaire à TLN et les occasions pas si fréquentes de tester une nouvelle ligne. La disette guettait d'ailleurs pour cette saison estivale, avec le départ d'easyJet sur les lignes vers Bordeaux et Londres, qui pourtant marchaient bien.
TO avait annoncé une liaison TLN-ALG mais celle-ci a été annulée avant même de démarrer. Pourtant il semble y avoir un marché, puisque la discrète compagnie française ASL Airlines a décidé d'ouvrir une ligne entre TLN et ALG. Plus précisément, l'appareil effectue un LIL-TLN-ALG et revient sur LIL avec le même itinéraire. ASL n'est d'ailleurs pas totalement inconnue sur la plateforme varoise, celle-ci ayant déjà opéré des vols pour Oran et Bordeaux en saison estivale, avant le Covid.
Je n'ai pas spécialement envie d'aller à ALG (surtout par les temps qui courent, avec les relations tendues entre la France et l'Algérie), mais la ligne LIL-TLN est parfaitement prenable. Celle-ci est opérée pour les vacances de Pâques et reprendra pour la saison d'été.
Cela tombe bien, je dois descendre sur TLN le 20 avril. TO propose un aller simple à 129 €, sans siège, sans fast-track et sans bagage. C'est donc en cherchant une alternative que je regarde l'option ASL. Le billet est vendu à 60 €, auquel j'ajoute un billet TGV à 29 € en première. Même en comptant les 7 € de navette entre la gare et l'aéroport de Lille, ça me coûte donc moins cher de passer par Lille pour redescendre à TLN. Certes c'est un poil plus long, mais au final j'atterris même 10 minutes avant le vol TO. Que demander de plus ? Et c'est une bonne occasion de logger LIL et ASL.
Cette introduction étant faite, place au flight report.
Celui-ci débute donc de bonne heure à la Gare du Nord. Bien que nous soyons le dimanche de Pâques, il y a pas mal de monde.

C'est l'occasion de découvrir le salon Grand Voyageur, que je ne connais pas encore. Celui-ci, situé au 3e étage, est logé dans de superbes pièces, avec moulures, grands lustres et cheminées en marbre. Chic !


Parfait pour prendre un café le temps que mon train soit affiché. Me voilà ensuite confortablement installé pour un peu plus d'une heure de transport.

J'arrive à la gare de Lille-Flandres avec quelques minutes d'avance.

Cela fait bien mon affaire, car ça m'évite de courir pour attraper le bus qui fait la liaison toutes les demi-heures entre la gare et l'aéroport. Celui-ci m'attend juste en sortant de la gare, difficile de le rater avec sa couleur verte, il faut dire aussi que c'est la grisaille ce matin à Lille.

Le billet coûte 7 € donc, et a été acheté le matin même sur le site internet de la compagnie.

La conductrice est charmante et égaie l'ambiance un peu morose de ce dimanche pluvieux avec de la musique à tue-tête d'une radio locale.

A 10 h piles, le bus s'ébranle et nous partons pour LIL. Nous ne sommes que 2 passagers, j'espère que les autres rotations ont plus de succès pour garantir la rentabilité de la ligne. C'est plutôt sympa d'avoir le FIDS dans le bus. Mon vol pour TLN est bien annoncé.

Le temps ne s'arrange pas vraiment. Pour la première d'un Toulonnais à Lille, ça fait un peu cliché comme dans "Bienvenue chez les Ch'tis".

Après 15 minutes de trajet, nous arrivons en vue de l'aéroport, avec la tour de contrôle comme point de repère.

Et voici l'aérogare.

A ce moment il pleut à verse, et j'ai une pensée pour ces pax Volotea qui embarquent à pied (en espérant que mon vol sera au contact).

La conductrice me souhaite de joyeuses Pâques et quelques passagers embarquent pour le trajet retour vers le centre-ville. Bien pratique cette navette !

Me voici donc à l'aéroport de Lille.

L'intérieur est à l'image de l'extérieur, plutôt vieillot.

Le FIDS témoigne d'une activité somme toute honnête pour une ville pas si éloignée de Paris. Comme vous pouvez le constater, je suis arrivé avec une bonne avance de 3 heures, car la SNCF étant ce qu'elle est, j'ai pris une marge de sécurité au cas où. Finalement ni annulation ni retard de train, donc tout va bien. Sauf que comme vous pouvez le constater, le check-in du vol pour TLN est affiché "closed".

Je ne suis pas très inquiet, mais vais tout de même m'enquérir auprès du personnel au comptoir d'accueil, tout à fait sympathique d'ailleurs. Ils me confirment qu'il s'agit d'une erreur et appellent leurs collègues pour m'indiquer le numéro des comptoirs.
Les agents de handling sont d'ailleurs en train de s'installer. Un kakemono rappellent que le check-in est ouvert entre 3 heures et 1 heure avant le départ.

Les files pour TLN et ALG sont dissociées, sans doute pour des questions de formalités.

Je m'engage dans la file totalement vide. Le comptoir est ouvert et cela devrait aller assez vite. En discutant avec l'un des agents, celui-ci m'indique que le vol n'est pas très rempli. En revanche, le vol de vendredi était lui bien plein avec les départs en vacances.

Je suis reçu par une agente au comptoir, qui semble être la responsable. Je lui indique que j'ai réservé un siège et celle-ci me propose d'en changer si je le souhaite. Je demande donc un siège à l'avant et si possible sans voisin au regard du remplissage. Elle me confirme donc le 4F et me bloque le siège voisin. Merci Madame !

Cette charmante dame m'apprend également que nous serons 71 pax, dont seulement une dizaine pour ALG.
A noter que le passage au comptoir était obligatoire car l'enregistrement en ligne n'était pas possible.
Direction les contrôles de sûreté, situés à proximité. Il y a une petite file d'attente, mais ce sera rapide.

Le personnel est très sympa et souriant, le charme des aéroports de province.
Après le PIF, on passe par l'incontournable dutyfree.

Me voilà donc airside. Malgré le trafic, l'endroit est assez petit, je pense qu'en période de pointe ça peut être assez rapidement bondé.


Côté trafic, c'est pratiquement full low-cost, avec Volotea, Ryanair, easyJet, SkyExpress… Et ASL donc.


Le vol pour TLN étant à destination d'ALG, il faut donc passer la PAF.

Mais il est encore un peu tôt et les deux aubettes sont vides. Un PAFman croisé un peu plus tard m'indiquera qu'elles ouvriront vers 11h30.

En attendant, je fais mes emplettes pour le déjeuner à l'unique commerce airside.

Pour les amateurs de spécialités locales (à éviter de consommer en vol…).

Je m'installe tranquillement, la salle d'embarquement se vide petit à petit et il ne reste plus que les passagers pour TLN.

Je me connecte au wifi de l'aéroport, gratuit et plutôt efficace. Sur sa page d'accueil, l'aéroport met en avant la ligne pour TLN.

Vers 11h30, les postes PAF ouvrent et les passagers commencent à s'y diriger. Le policier croisé tout à l'heure me demande si je vais à TLN et m'indique que je n'ai pas à passer le contrôle. Il vérifie mon billet et me laisse passer.
Me voici dans la zone hors Schengen. Aucun commerce ouvert, mais des distributeurs à disposition.

Les sièges n'étant pas équipés de prises, une borne est à disposition pour recharger ses appareils.

Et une fontaine pour remplir sa gourde.

Il n'y a pas d'autre vol prévu dans l'immédiat et la salle d'embarquement est donc déserte.

Juste à côté, on voit de l'autre côté des baies vitrées la salle de livraison bagage. Plutôt amusant car d'ordinaire celle-ci est située sous la salle d'embarquement, ou du moins n'est pas visible.

Je surveille l'arrivée de notre avion, en provenance d'ALG. Il devrait arriver vers 12h10.

Pas de doute, c'est l'heure creuse à LIL…

A l'heure prévue, notre avion atterrit sous la pluie nordiste.

La livrée est sobre, contrairement à celle en jaune canari de certains appareils.

C'est toujours sympa d'emprunter une nouvelle compagnie, même si j'aurais préféré un appareil un peu plus exotique qu'un "banal" 737-800.

Pour mémoire, il s'agit de F-HICX, entré en service en 1998 et passé par plusieurs compagnies (dont Tui et la russe Nord Star), avant de rejoindre ASL il y a moins d'un an.
Comme tout bon vol qui se respecte, nous aurons droit à une assistance PMR et à 2 UM.

L'embarquement tarde à démarrer et le personnel présent en porte ne nous donne aucune info, bien que l'heure théorique d'embarquement soit largement dépassée.
Le boarding débute vers 12h50. Les passagers situés au fond de l'appareil sont appelés en premier.

Je laisse passer la cohue et embarque bon dernier, comme à mon habitude pour ce genre de vol.

Je vous remontre la bête.

L'accès à bord se fait par un couloir large et vitré.

Au loin, j'aperçois un improbable Dornier 328 de la compagnie Private Wings.

Malgré le faible remplissage, ça bouchonne en porte.

La passerelle a conservé au sol les vestiges de la période post-covid.

Arrivée en porte.

Fuselage shot sous la grisaille lilloise.

Je suis accueilli par une souriante chef de cabine, qui me souhaite la bienvenue.
La configuration de l'appareil est classique, avec 189 sièges (idem Transavia). Comme chez Ryanair, il n'y a pas de bulkhead côté gauche, le premier rang dispose donc d'un pitch royal.

Découverte de cette cabine remplie au tiers.

Ayant eu confirmation que j'étais bon dernier, je choisis ma place et m'avance d'une rangée pour me retrouver avec 6 sièges pour moi tout seul. Le luxe à petit prix ^^ Vous noterez les hublots pratiquement carrés qui donnent un petit côté vintage.

Vintage d'ailleurs comme le PSU.

Faisons le tour du siège. Première (bonne) surprise : le pitch est très confortable, j'avoue que je m'attendais à bien pire.

En me rendant sur le site de la compagnie a posteriori, je suis allé regarder les plans de cabine mis à disposition. Je ne sais pas à quel point celui-ci est fiable, mais on voit bien que si les rangs sont décalés à l'avant de l'appareil entre le côté droit et le côté gauche, ceux-ci finissent par s'aligner à partir du rang 16. Le pitch côté droit est donc meilleur que côté gauche à l'avant.

Les têtières reprennent la couleur bleu ciel de la compagnie.

Cet autocollant laisse présager un déluge de connexion en vol, mais il n'en sera rien, je ne capterai aucun réseau.

La tablette est vraiment riquiqui et sa forme est étrange.

Particularité du siège, de gros morceaux de plastique sont intercalés entre chaque siège. Bizarre et plutôt inconfortable. Le siège ne s'incline pas, au moins ça limite les tensions entre passagers.

La littérature de bord, avec outre les consignes de sécurité, le menu du BOB et la magazine de la compagnie.

Malgré un début d'embarquement tardif, la porte est fermée à 13h05 et nous repoussons à 13h10, pile poil à l'heure.


La chef de cabine procède aux démonstrations de sécurité.

J'ai de la place, j'en profite donc pour m'étaler un peu.

Ma sacoche a été gratifiée d'une étiquette bagage. Concernant la gestion des bagages cabine, je n'ai pas eu l'impression d'un zèle excessif des agents au sol sur le format de ceux-ci.

Au revoir LIL !

Tandis que nous rejoignons le bout de piste, j'aperçois ce 737-300, battant pavillon lituanien sous l'immatriculation LY-CHF et à la belle livrée noire et grise.

Autre appareil peu courant, cet ERJ145, qui semble-t-il ne vole plus.

C'est donc au milieu de la verdoyante campagne lilloise que nous décollons.

Le ciel est bas…


Voyons voir le magazine. Il ne s'agit pas d'un simple catalogue dutyfree, on y trouve un édito du directeur de la compagnie. Celui-ci retrace l'historique de la compagnie à l'occasion de ses 25 ans (de la compagnie, pas du directeur).

L'ouverture de la ligne pour TLN fait même l'objet d'un paragraphe entier !

Le réseau de la compagnie, très clairement orienté sur l'Algérie.

Quelques chiffres sur la compagnie. Intéressant, car en 2023, ASL avait transporté moins de 300.000 passagers. Multiplier ce chiffre par 2,5 en un an, chapeau ! Attention toutefois à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, on se souvient d'Aigle Azur, également positionné sur le marché franco-algérien, qui a vu trop grand trop vite et qui a déposé le bilan en 2019.

Je vous passe les pages consacrées au dutyfree, pour ne retenir que la dernière page plus avgeek.

C'est d'ailleurs par le dutyfree que débute le service, et je me laisse tenter par un petit souvenir de ce vol, qui viendra regarnir ma collection dont je me suis fait honteusement délester dans un train il y a quelques semaines.


Le vol se poursuit tranquillement. Un temps les nuages semblent se dissiper…

Mais ce n'est que pour mieux revenir. Je trouve cette photo magnifique, avec le bleu intense du ciel et le blanc laiteux des nuages.

Puis les PNC passent pour le service en vol. Voyons voir le BoB, qui est tout à fait raisonnable au niveau tarifaire.



Idem pour les boissons.

Je n'y ferai cependant pas honneur. Je profite de ce temps de vol pour préparer mon prochain voyage ;-)

Un bon livre et une vue pareille, que demander de plus ?

Surtout quand on a de la place pour se mettre à son aise.

Nous voici en vue des côtes méditerranéennes.

Les Alpilles et l'étang de Berre apparaissent nettement.


Nous subirons quelques bonnes turbulences, en traversant d'épais nuages (que je ne me risquerais pas à nommer, n'y connaissant rien en la matière).

Nous passons assez loin de Marseille, qui sera peu visible. Arrivée donc à TLN par le nord, en passant au-dessus du massif des Maures.

Voici Toulon et sa rade.

Carqueiranne sur la gauche.

Survol de l'Almanarre, spot mondialement réputé auprès des kitesurfers et autres véliplanchistes.


Nous passons juste à l'aplomb des marais des Pesquiers et de la presqu'île de Giens.


Virage à gauche, qui permet de voir le village de Giens. Je suis vraiment du bon côté pour en profiter.

Vue plus large. L'aéroport de TLN est juste au fond à droite.

La rade de Toulon vue du sud-est.

La presqu'île de Giens et au fond les îles d'Or (Porquerolles, Port-Cros et le Levant).


Après avoir fait une boucle, l'approche nous refait passer au-dessus de la plage de l'Almanarre.

Ici le site archéologique d'Olbia, ancien comptoir marseillais.

Les nombreuses serres qui font la réputation agricole de Hyères.

Le toucher est proche, nous passons à proximité des bâtiments de l'aéronavale.

Et de la tour de contrôle, gérée par les militaires.

L'atterrissage est rugueux, avec un freinage particulièrement viril.
Ambiance en cabine après l'atterrissage.

Nous voici rentrés à la maison. Le personnel au sol nous attend de pied ferme.

Comme souvent, pas mal de jets privés à TLN, ce qui constitue d'ailleurs désormais l'essentiel des mouvements sur la plateforme.

Un dernier regard à ce siège.

La chef de cabine nous indique que les passagers pour TLN doivent descendre en premiers et que les passagers pour ALG descendront dans un second temps.

Salutations très cordiales des PNC, rejoints par l'OPL.
Le museau de notre avion du jour.

En passerelle, les agents au sol vérifient les BP pour s'assurer que nous sommes bien à destination de TLN.
Je ne m'attarde pas en salle d'embarquement et me hâte de rejoindre la sortie.


Les douanes sont de sortie aujourd'hui.

Merci pour ce FR inédit !
Une ligne bien pratique pour les Lillois, surtout qu'il n'existe aucun TGV direct entre Lille et la Côte d'Azur... La concurrence est néanmoins forte avec les aéroports de Nice et Marseille, mais il y a un marché à prendre en haute saison,
A bientôt :)