Bonjour à tous,
J'ai le plaisir de vous proposer de m'accompagner à MJN pour un déplacement de fin de semaine. Le vol lui-même diffère peu de celui reporté il y a quelques semaines. Cependant, les côtés du vol sont très révélateurs de la façon dont les choses (ne) fonctionnent (pas) à Mayotte.
AEROPORT MARCEL HENRY
Le vol décollant à 10h15, le service de la barge étant toujours quelque peu aléatoire et une grève générale ayant été décrétée pour saluer la visite du ministre d'Etat chargé des Outre-Mer, je me présente à la barge à 6h30 et arrive à l'aéroport aux alentours de 7h.
L'eregistrement pour Majunga n'a pas commencé. Un peu plus loin, les voyageurs à destination de CDG et de RUN arrivent.

Le temps que mon ami qui a passé la nuit au travail me rejoigne, je fais un tour des installations.
L'A330-200 de HiFLY affrété par Air Austral pour palier le défaut de F-OLRB au parking sans réacteur à Terruel vient d'arriver de CDG.


La tour de contrôle fournies par l'Armée de l'Air et de l'Espace est toujours en service.

En tournant le regard, ce que je vois me fait spontanément beaucoup rire. Explications : à gauche, le tour de contrôle victime de Chido. A droite, la tour de contrôle appelée à la suppléer.

Juchée au sommet d'une pile de conteneurs, elle a été installée le 1er avril. Les photos diffusées ce jour sur les réseaux ont fait croire à un poisson d'avril. Il est vrai que la qualité architecturale et la noblesse des matériaux sont remarquables. Eh bien non ! Il s'agit bel est bien de la future tour de contrôle…. Si d'ici là … Je serai prêt à parier qu'elle va devenir le symbole du plan gouvernemental de la reconstruction de Mayotte, en mieux.

Mon ami étant arrivé et l'enregistrement étant ouvert, je vais déposer ma valise et récupérer ma carte d'embarquement : pas d'OLCI avec Ewa.


Ecran noir côté départs.

Côté arrivées, on apprend que le vol en provenance de RUN est en retard.
Renseignement pris, l'A220 a fait demi-tour après une vingtaine de minutes de vol.

Nous montons à l'étage. Les vols sont bien remplis, mais les pax arrivent de manière échelonnée.


La PAF est rapidement franchie. Cela traine davantage au PIF.

L'A330-200 de HiFly, ex-Alitalia, date de 2011. Il est annoncé tri-classe… mais UU n'en commercialise que deux : Y et J.

Du beau monde à bord apparemment, le général de gendarmerie en personne ayant amené des personnes à l'aéroport.

Nous nous dirigeons vers la porte 4.

Notre avion est là.

Quand ça veut pas…
La salle d'attente se remplit lorsque retentit l'information que le vol pour RUN est annulé. J'apprendrai par une connaissance travaillant à l'aéroport que le retour inopiné à RUN fait suite à une rencontre entre un réacteur et un ou plusieurs oiseaux.

Le panorama sur Grande Terre est aujourd'hui fort beau.
Alors que l'embarquement pour MJN devrait commencer, un agent fait le tour des pax et indique que le vol est annulé. Nous somme priés de récupérer nos bagages enregistrés et d'aller à l'agence Ewa.

Ordre, contre-ordre…
L'agence Ewa nous informe que nous pouvons rentrer chez nous et que nous recevrons un mail dans la journée pour nous informer de la reprogrammation. Nous sortons donc de l'aéroport… mais à cette heure où aucun vol ne part ni n'arrive pas de taxi.
Nous attendons que le téléphone maoré fasse son office et que quelques tacos viennent récupérer les naufragés que nous sommes.
Sauf que…
Une vingtaine de minutes plus tard, une agence fait le tour des pax qui piteusement attendent une solution pour RUN. Ils voyageront sur SS dans l'après-midi (le jeudi est un jour ou SS visite DZA). Je tente un : "et les pax pour Majunga ?"
A ma grande surprise, j'entends la réponse : " ne partez pas, le vol devrait décoller à midi… mais il faut refaire un plan de vol."
Nous attendons donc et la vérité se fait jour : le vol a été annulée car l'une des deux PNC prévue sur ce vol connue sous le sobriquet de "Princesse" ne s'est pas présentée, entraînant l'annulation du vol, avant qu'un PNC de réserve n'accepte de venir.
Second enregistrement
Nous sommes invités à nous présenter pour un nouvel enregistrement…

… d'un vol toujours indiqué "Annulé"

L'attente dure. Nous voyons le PNC de secours, appelons-le Désiré, sur la mezzanine qui mène à PAF et PIF. Mais un contact dans la PAF à Majunga nous indique que le vol n'est pour l'instant pas reprogrammé. Cela advient quelques minutes plus tard.
5 banques d'enregistrement sont ouvertes pour accélérer la procédure.

Nous piaffons, puis paffons avant de piffer pour la seconde fois.
Nous sommes les seuls pax à hanter la salle d'embarquement.

L'annonce du vol pour Moroni en lieu et place du nôtre ne saurait nous perturber.

Embarquement
Cette image, prise depuis la porte d'embarquement illustre l'absurdie des temps : à droite le bus qui doit nous amener au pied de l'avion.

Les bagages sont en cours de chargement.

La dérive.

Tour de contrôle et pompiers.

Le débarquement en bus entraîne évidemment un bouchon devant l'échelle d'accès à l'ATR-600.

Nous voilà enfin à bord.

Nous rejoignons le rang 15, ce qui devrait permettre une sortie rapide et donc limiter l'attente au carousel des formalités d'arrivée.

Pour votre sécurité.


Chacun trouve un espace pour ses bagages cabine.

C'est parti pour Majunga.
Nous commençons notre roulage.

Puis remontons la piste pour nous aligner sur la 34.

Nous prenons de l'altitude ce qui donne une vue spectaculaire de Grande Terre.

Le mont Choungui à gauche, et à l'arrière plan au centre la presqu'île de Bouéni.

La passe en S, célèbre spot de plongée.


Au revoir Mayotte !

Les nuages moutonnent.

Le service s'effectue en deux temps : d'abord, la serviette rafraichissante.

Ensuite, jus et eau. Comment prétendre oublier le nom de la compagnie?

Descente et arrivée à Majunga.
Les côtes malgaches apparaissent.

L'aéroport est au nord de la ville à proximité des plages de sable.

Les pirogues sont nombreuses.

L'atterrissage est proche.

Le freinage est puissant. Demi-tour au milieu de la piste et nous rejoignons notre stationnement atteint avec deux heures de retard.

Ce jeudi est jour d'affluence : ce bi-moteur.

Un premier ATR-500 Tsaradia ou plutôt Madagascar Airlines.

En voici un second.


Dernier virage.

Nous quittons notre ATR et pressons le pas pour commencer le circuit d'arrivée parmi les premiers.

Les formalités satinaires (lavage de main avec un liquide chaud mais sans savon), prise de température et administratives (paiement du visa, copie à la main du reçu imprimé du visa, édition du visa et tampon d'utilisation du visa (chaque étape étant effectué à un guichet différent) sont rapides : nous les avons terminé avant l'arrivée des bagages.

Nous ouvrons tous nos bagages à la douane et retrouvons notre taxi.

La quête de toilettes me conduit à visiter le terminal domestique.

Les guichets sont toujours aux couleurs de feu Air Madagascar.

Les voyageurs du second ATR font la queue pour passer le PIF.

Merci pour votre lecture et à bientôt !
La nouvelle tour de contrôle de DZA ne paye pas de mine, mais imagine les délais si un concours d'architecture avait été lancé dans les formes !
Quid des PAX qui auraient quitté l'aéroport avant le contre-ordre ?
Le transfert en PAXbus s'impose de manière évidente à DZA - cela fait quelques emplois.
Merci pour le partage !
Merci François pour le commentaire.
Ce qui n'eut pas garanti un projet plus original et fonctionnel.
Le vol étant finalement complet, personne n'a fui. Et vu qu'il n'y avait pas de taxi, le risque était limité. Quoique des Petits-Terriens eussent pu rentrer chez eux.
Chauffeurs, maintenance... Monsieur le délégué du personnel a l'oeil.
A bientôt !
Merci pour ce report.
La reconstruction de Mayotte sera longue et sans doute d’une qualité douteuse. La tour en est sans doute une parfaite illustration : du provisoire qui dure. Mais souhaitons que les choses soient bien faites, y compris pour l’aéroport, dont l’importance est plus que vitale pour l’île aux parfums.
Curieuse gestion de ce vol, dans un premier temps annulé, puis reprogrammé, mais pas sûr quand même, pour au bout du compte voler. Pour voyager, il faut parfois être à l’affût de la moindre information et ne pas être novice en la matière.
Bons vols
Merci Greg pour le commentaire.
La reconstruction de Mayotte : je ne saurais dire si elle est permanente ou si elle n'a pas débuté. En fait, y a-t-il eu construction de Mayotte?
Une mise en abime (inversée lol)
Une autre mise en abime.
Le soucis est que Mayotte est à bien des égards précurseur de ce qui arrive 10 à 15 ans après en métropole (je me base sur pas loin de 20 ans de pratique du lieu).
A bientôt !
L'essentiel est certainement d'avoir pu partir et arriver à destination sans trop de retard mais avec un niveau de stress intense suite à tous ces ordres et contre ordres.
Du coup, on en oublie presque le confort monacal de la cabine et la prestation standard.
Merci pour le partage Franck et à bientôt.
Merci Michel pour le FR.
Cette péripétie, assez fréquente, illustre à merveille les dysfonctionnements de Mayotte dans tous les secteurs. On a arrive à trouver Madagascar apaisant, efficace : c’est dire !
La prestation est ce qu’elle est. Pour le prix d’un Paris-New York, c’est peu. Mais on ne regarde plus les prix ici. Et les vols sont pleins. Donc…
À bientôt !
Merci pour ce récit Franck!
Embarque, embarque pas, annulé, pas annulé, bon, vous êtes arrivés sans trop de retards c'est ne principe mais on va dire que la gestion a été curieuse.
Un bon point d'avoir rajouté des comptoirs d'enregistrement, bonne réaction.
La tour de contrôle sur conteneurs... why not, mais pas trop le choix j'imagine.
A bientôt.
Merci Ben pour le commentaire.
La logique des décideurs, l'organisation des choses, le comportement des gens : Mayotte est un endroit qui semble avoir ouvert le parapluie le jour où il a plu du bon sens. Pire, la réaction des gens pour justifier comportements et incompétences : "vous comprenez, ici c'est Mayotte..." En fait c'est une ode à l'irresponsabilité.
On va dire ça !
A bientôt !