Après une première étape qui m'aura permis de profiter un peu de Prague, avant de m'embarquer sur un vol fort décevant de CSA pour SKP, et de visiter Skopje, cap sur l'Ouest de la Macédoine, pour un vol retour au départ d'Ohrid (OHD)
1. Contexte et itinéraire
Voir: https://flight-report.com/fr/report/33500/CSA-OK-846-Prague-PRG-Skopje-SKP
Rappel:
- Autocar RegioJet Luxembourg Gare =>> Praha UAN Florenc
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Visite de Prague
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Vol PRG=>SKP, OK, 319, Economique:
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visite de Skopje
https://flight-report.com/fr/report/33500/CSA-OK-846-Prague-PRG-Skopje-SKP
- Trajet en train Skopje-Bitola
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Visite de Bitola
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Trajet en autocar Bitola-Ohrid
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Visite de Ohrid
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- Vol OHD=>MLH (et non BSL), W6, Economique: c'est maintenant
Intérêt de ce vol pour FR:
- OHD n'a jamais été reporté
- OHD-SKP n'a donc jamais été reporté
- W6 n'a été reportée que 4 fois à BSL/MLH
Précision importante:
Le vol est commercialisé pour MLH, même si l'affichage à OHD indique Bâle…
Nous voilà donc à OHD, sans doute un des aéroports les plus petits et les plus inattendus de toute l'ancienne Yougoslavie.
Un aéroport ouvert au début des années 1950, à des fins d'aménagement du territoire (la région desservie était excentrée et difficile d'accès depuis Belgrade) mais aussi stratégiques, la rupture Tito-Staline de 1948 ayant entraîné une fermeture de la frontière Albanie-Yougoslavie et de sérieuses tensions dans son environnement immédiat.
Par la suite, la volonté de développer le tourisme à Ohrid, surnommée la Perle des Balkans et la nécessité de consolider cet avant-poste face à l'ennemi Albanais ont donné lieu à plusieurs agrandissements et modernisations de cette plateforme dans les années 1960-1970-1980, même si au moment de l'éclatement de la RSFY, la JAT exploitait péniblement 1 vol quotidien BEG-OHD faisant escale certains jours à SKP, et assuré en DC-9 ou en B-727. A cela, il fallait ajouter quelques vols nolisés vers la RFA ou la Suisse, mais assez anecdotiques.
Dans les années suivirent le départ de la Macédoine de la RSFY et sa pénible stabilisation, les autorités du jeune état ont commencé à relancer cet aéroport, en essayant de jouer encore davantage sur la carte touristique.
Mais seules Corendon et TUI Fly Nederland ont vraiment répondu à l'appel, ce qui fait que le flot de touristes qui à l'heure actuelle visite Ohrid est assez néerlandais, en plus des voisins Serbes et Bulgares.
Malgré tout, Wizzair, après avoir ouvert sa base fort lucrative à SKP en 2011-2012, a décidé de lancer OHD-MLH et OHD-LTN en 2015, alors que les quelques vols saisonniers de/vers BEG exploités par Air Serbia étaient en train de disparaître.
Hormis Wizzair, OHD est desservi par quelques vols nolisés venant des Pays-Bas, de Suisse et de Pologne. Un aéroport assez confidentiel, et où l'absence de concurrence permet à Wizzair, comme à SKP, de pratiquer des tarifs souvent très élevés (rarement moins de 200€ l'aller simple en saison, et à peine moins hors saison, sans la moindre fioriture incluse). Mais coup de bol, le vol du 2 Juillet est tarifé une bouchée de pain, alors que celui de la veille l'est à prix d'or. Et hop, c'est le moment de passer dans le trou de la souris^^^
Néanmoins, la politique de promotion très active menée par les autorités aéroportuaires et locales semble donner quelques résultats, car depuis quelques jours Brussels Airlines et Nordica exploitent des vols saisonniers vers BXL et TLL, une grande nouveauté.
2. Parcours d'approche Ohrid=>OHD
Vu la faiblesse du trafic à OHD, il n'y pas encore de transports en commun sur cette plateforme. Mon hôtel m'organise un transfert pour 10€, et le trajet prend un petit quart d'heure.
3. Au sol - OHD
L'aérogare est assez discrète côté rue, cachée derrière les arbres:

Zone Arrivées:

Zone Départs:

Comptoirs (2) d'enregistrement de mon vol:

Mon enregistrement est rapide, et ma carte imprimée est remplacée par une vraie carte d'accès à bord:

Entretemps, un vol nolisé est arrivé de WAW:

Tableau des Départs. En fait les seuls départs du jours sont celui de Enter Air pour Varsovie et celui de Wizzair pour Mulhouse (Bâle). Rien d'épuisant, sachant que certains jours, il n'y a aucun vol commercial:

On remarque que la destination du vol Wizzair est affichée "Bâle", alors que le vol est destination MLH…
Le PIF se limite à une seule file, dont l'accès est pour le moment réservé aux passagers en partance pour WAW. Ou comment gérer efficacement une infrastructure à goulet d'étranglement. Ce n'est qu'une fois les derniers passagers pour WAW auront passé leur porte d'embarquement qu'une annonce sera faite invitant les passagers pour MLH à passer le PIF, suivi du contrôle de police.
A la vue de ma CNI française, l'agent qui garde la file d'attente du PIF me parlera en Français en me souhaitant la bienvenue et bon vol. la seule fois où j'ai pu entendre la Langue de Molière au cours de mon séjour en Macédoine.
Une fois les contrôles passés, on se retrouve dans cette zone d'embarquement, assez étriquée:

Le vol pour WAW repart déjà:


Celui pour MLH (et non BSL, malgré l'affichage…) est annoncé:

Mais il va falloir attendre un peu, tout en guettant l'oiseau sur le tarmac, sur fond de montagnes albanaises, pendant que la zone d'embarquement se remplit:

Trafic très majoritairement "ethnique", constitué de familles Macédoniennes aux parents parfois bien jeunes et aux enfants en (très) bas âge, avec quelques familles albanophones aux femmes en tchador. Très peu de Français / Suisses /Allemands et autre ouest-Européens.
L'oiseau arrive finalement un peu avance de MLH:

Mais le roulage va durer un peu:


L'embarquement est appelé à H-25, mais sans surprise, nous resterons une bonne dizaine de minutes en pré-embarquement sur le tarmac, au pied de l’aérogare:

4. A bord
L'embarquement, conséquence de la proportion élevée d'enfants en (très) bas âge, va être un peu laborieux.
Vue du terminal depuis mon siège:

La repousse commence à 19h27 (pour un départ à 19:20):

Il va falloir remonter la piste en direction du Nord pur décoller Cap vers le Sud:

Ce qui permet de faire quelques vues du terminal:


L'apôtre St-Jean Paul (merci à ben2108 ;-) est nom seulement honoré par le texte au dessus du bâtiment, mais aussi en image ;-)

Décollage à 19h31:


Aperçu rapide la ville de Struga, dernière ville avant la frontière avec l'Albanie, et lovée contre la tête Nord du Lac d'Ohrid:



On met déjà de cap vers le Sud-Est, afin d'éviter l'espace aérien albanais, tout en longeant les tous derniers kilomètres de la Rive Ouest du lac encore situé en territoire Macédonien:


On est cette fois en face la partie albanaise de la Rive Ouest:

On vire plus franchement en direction du Nord et du Nord-Ouest, avec une belle vue sur la Rive Sud, majoritairement albanaise:

En virant au milieu du lac, je parviens à faire cette photo de la Rive Est:

Mais de Ohrid, je n'arriverai à fixer que ses faubourgs Nord-Est, l'appareil passant pile-poil au-dessus de la vieille ville:

Aperçu de la plaine de Resen, où je suis passé en autocar en venant de Bitola, avec en toile de fond la Massif du Pelister…

Et la 2ème chaîne, qui borde Ohrid et que j'ai là aussi traversée à la fin de mon parcours en autocar:

On va ensuite survoler la lisière Nord-Ouest de la Macédoine, en longeant la frontière avec l'Albanie, par la zone de Kičevo, traversée par l'autoroute A2 en chantier, qui doit relier Ohrid et Skopje en passant par la zone Albanophone de Tetovo:





Le vol parcourt ses derniers kilomètres dans l'espace aérien de Macédoine, en survolant la retenue de Mavrovo et le parc national homonyme:


Puis survol du Mont Korab, enneigé en ce début d'été, et qui sépare Macedoine et Albanie:

On survole donc cette fois l'Albanie, et plus particulièrement la zone de Kukës, 12min après avoir décollé de OHD:


Mais on va très vite arriver au-dessus du Monténégro. 9min minutes plus tard, on croise juste au Nord de Podgorica l'Autoroute A2 en construction, et qui avant de relier un jour Belgrade à Bar, est déjà en train d'obérer sérieusement les finances publiques du Monténégro:


Il y a 50 ans, c'était le chantier pharaonique de la ligne ferroviaire Belgrade-Bar qui commençait à ouvrir quelques fissures politiques et économiques au sein de la RSFY…
Juste avant, on a survolé le massif de Prokletije, au Nord-Ouest de Albanie, et qui marque le début des Alpes Dinariques:


Le ciel va se troubler, rendant difficile l'identification des régions survolées en Bosnie-Herzégovine, Croatie et Slovénie.
47min après avoir coupé l'A2 Monténégrine en travaux, changement de décor, avec le survol de Tolmezzo, dans la partie Nord du Frioul:

Survol du Massif des Tauern peu après:

On croise la Vallée de l'Inn à la hauteur de Innsbruck:


Le Sud de la Bavière arrive très vite, dans le secteur de Garmisch-Partenkirchen, avec le Walchensee et le Kochelsee…

…lesquels annoncent le Lac de Starnberg…


…voisin du Lac Ammer, et des petits Wörthsee et Pilsensee:

Puis passage au-dessus de Kempten, 1h30 après avoir décollé de OHD:

On coupe ensuite le Lac de Constance à son extrémité Ouest, où commence la descente:

5min plus tard, on passe à la hauteur du Titisee:

Le Forêt Noire dans partie Sud commence à perdre de la hauteur du côté de Münstertal, annonçant le Couloir Rhénan:


Ça y est, on y est (presque):

Gros plan sur l'ancienne Base Aérienne de Bremgarten…

…juste avant de passer la Frontière Fluviale France-Allemagne:

L'A35 annonce Mulhouse…

…où le soleil se couche:



La phase finale s'effectue parallèlement à l'A35:

Bartenheim annonce la piste de EAP:

Atterrissage à 21h26 (arrivée à 21h35 selon l'horaire), soit 1h55min après avoir décollé de OHD:


Roulage que l'on sent à peine passer, si ce n'est cette vue sur la zone Fret:




Au terminal, on sent la fin de journée, avec une bien faible activité, et un 319 EZY sur le point de se faire remorquer en zone de maintenance:


Itinéraire emprunté:

Bien que le vol soit à destination de MLH et non BSL (pour des questions de droits de trafic les vols W6 de/vers les pays non-UE sont affectés à MLH et non BSL), il y a eu bel et bien (bref) survol du territoire helvétique au Nord de Schaffhouse.
5. A l'arrivée - EAP (MLH)
Débarquement rapide, et dernière vue du zinc qui m'a ramené depuis la Perle des Balkans:

Long trajet dans le couloir d'arrivée non-Schengen:

Contrôle de Police fait par des officiers Suisses uniquement. Les bagages mettront 20min à venir, et environ 2/3 des passagers semblent avoir pris un bagage de soute, là aussi un marqueur de trafic "ethnique". Très peu de passagers se dirigeront vers la sortie douanière France, la plupart des passagers utilisant la sortie douanière Suisse.
Vue du terminal depuis le Secteur France.

Après une courte nuit à St-Louis, le trajet reprend son cours au petit matin sur les rails jusqu'à Genève-Aéroport, avec l'ICN Bâle-Bienne puis St-Gall-Genève via Bienne, sur une ligne que j'apprécie beaucoup, passant part Laufen, Delémont (Delsberg), Moutiers, Grenchen-Nord (Granges-Nord), Bienne - Biel, Neuchâtel (Neuburg), Yverdon-les-Bains et Morges, en passant de près sur les terres de l'ami Numéro_2:

A l'arrivée à GVA, on retrouve ce Terminal qui a traversé les ans…

…mais des nouveautés aussi ;-)

Le trajet s'est terminé en Ouibus jusqu'à Praz-sur-Arly pour y retrouver les parents en villégiature.
6. Parcours en train Skopje=>Bitola
La gare de Skopje date de la reconstruction qui a suivi le séisme de 1963. Elle fait partie d'un nouveau tracé construit en boucle et surtout en hauteur. Mais elle est surtout et avant tout une des manifestations les plus massives du style brutaliste qui a inspiré la reconstruction:


Le Hall au RDC et le passage-mezzanine au-dessus semblent sorti d'un autre temps:


Que ce soit sous les quais au niveau de la rue ou au niveau des quais, on a l'impression de se trouver dans une cathédrale de béton…vieillie et inachevée:


Inachevée, parce que sur les 10 voies prévues, seules 6 ont été posées et sont (péniblement) exploitées. Et seule une petite moitié de la longueur des quais exploités est vraiment utilisée:

Les cages de bétons qui dépassent des quais sont des piliers de renfort, destinés à maintenir l'édifice debout (et en l'air) en cas de nouveau séisme.
L'unique train reliant le Kosovo au reste du monde attend son départ (retardé de 1h), composé d'une voiture voyageurs, en piètre état, construite en Serbie peu avant l'éclatement de la Yougoslavie…

…tirée par cette locomotive construite et livrée par GM en 1960-61, financée par des prêts US (Suite à sa sécession du Bloc Soviétique en 1948, la Yougoslavie était devenue un bon client de l'Occident):

Mais à présent, la Macédoine semble devenir un bon client de la Chine, vu que c'est du matériel construit il y a quelques années en RPC et financé par des capitaux chinois qui est mis à quai pour assurer le train de Bitola:

Intérieurs confortables pour un train régional:


Après avoir quitté Skopje, on emprunte l'ancienne Magistrale Transyougoslave qui reliait d'une part Autriche/Italie et Grèce/Bulgarie d'autre part. en se faufilant dans les Gorges du Vardar:


A Veles, on s'écarte de cet itinéraire où l'état de la voie est devenu tellement mauvais que le train avance avec une stabilité assez médiocre…


… pour obliquer sur Bitola sur une ligne dont la voie est encore plus mauvaise, mais dont les paysages sont vraiment superbes dans la zone montagneuse de la Jakupica entre Veles et Prilep:






Les bétail divague à sa guise sur les voies (même problème sur les routes, avec chiens errants en prime…):

Aux abords de Prilep, retour en plaine, jusqu'à Bitola:



Arrivée ponctuelle à Bitola:


La ligne continue vers la Grèce (Florina). La frontière n'est qu'à 15km, mais ce tronçon n'est plus exploité depuis le dernier conflit mondial ou la Guerre Civile Grecque:

Fin de la séquence "des trains pas comme les autres" ^^^^
7. Visite de Bitola
Le centre-ville s'étend autour d'une grande artère piétonne, là aussi dénommée Rue Maréchal Tito, et qui comporte des bâtiments cossus, qui renvoie à l'époque fastueuse qu'a connue cette ville sous l'Empire Ottoman:













A peu près à mi-chemin la rue est interrompue par la place principale de la ville, où se dresse l'Hôtel Épinal (clin d'oeil aux liens historique entre Bitola et la France), où descendait la nomenklatura du régime yougoslave, et largement demeuré dans son jus:


Sur cette même place, le Palais de la Culture apporte une touche Brutaliste yougoslave dans ce périmètre ancien:

Monument consacré aux partisans de Tito situé juste devant:

La ville comporte toujours quelques consulats, héritage de son glorieux passé sous l'Empire Ottoman, et celui de France et de Turquie partagent le même bâtiment:

Celui de la Fédération de Russie (honoraire cette fois-ci) se trouve à proximité…

… ce qui permet de juger de la proximité certaine entre le Russe (en haut) et le Macédonien (en bas), laquelle langue étant en fait (pour simplifier) du Bulgare (langue très proche de celle de Tolstoï) en orthographe Serbe:

On trouve aussi quelques autres bâtiments cossus autour de l'entrée Nord de la Rue Maréchal Tito…


…jouxtant parfois quelques bâtiments issus de la période Yougoslave lourdement rénovés:

Mais dès que l'on s'écarte de ce périmètre, on on trouve surtout des bâtiments certes cossus, mais dont l'état fréquent d'abandon voire de délabrement rappelle que cette ville a connu des jours meilleurs:




Dans le même coin, on peut aussi admirer l'Eglise Saint-Dimitri, autrefois mosquée:


Mais c'est surtout la Tour-Horloge ottomane qui retient l'attention du visiteur dans cette partie-là de la ville, de jour…


… et plus encore de nuit:

A proximité, on note les Mosquée Yeni et Ishak Chelebi:


Marché couvert ottoman (Bezisten) entre ces 2 mosquées:




Ancien Hammam reconvertir en superette Shik - Super diskont:

Le quartier est traversé par le Dragor, qui apporte un peu de fraîcheur, appréciable en ce début d'été:

Vers l'entrée Sud de la Rue Maréchal Tito, l'ancienne Académie Militaire Ottomane héberge une petite surprise…

… à savoir une petite exposition consacrée à un certain Mustafa Kemal, qui, natif de Thessalonique toute proche, fît ses premières armes à Bitola:

Mais une fois que l'on quitte le centre historique, on tombe inévitablement sur des grands ensembles datant des années 1970-1980:


Au-delà, une fois traversée la voie ferrée qui vient de Skopje et Veles, en piteux état….

… mais surtout et avant tout sur un autre lieu qui m'est très cher, et en fait la raison première de cette étape à Bitola, le Cimetière Militaire Français, où reposent environ 13 000 soldats français (y compris de l'Empire) tombés face à l'artillerie bulgare le 18 Mai 1917:









8. Parcours en bus Bitola=>Ohrid

Parcours annoncé en tête de quai en gare routière, mais uniquement en langue locale et sous forme abrégée:

Trajet sur route express. Sous la RSFY, de nombreux axes à moyen trafic avaient été ainsi aménagés:

Il faut passer par dessus un premier chaînon (le Pelister)…


… avant de revenir en plain, et où la route express disparaît avant Resen…

… dont la gare routière semble largement abandonnée:

Une fois Resen dépassé, la route express réapparaît pour franchir le chaînon qui sépare cette ville de Ohrid, atteinte au bout de 1h40 de trajet:

9. Visite d'Ohrid
Capitale et siège du Patriarcat Orthodoxe du premier Etat Bulgare (celle du deuxième Etat Bulgare étant Veliko Tarnovo, voir: link),
Ohrid est également la capitale intellectuelle, artistique, mais aussi religieuse de la Macédoine, ne serait-ce que pour ses innombrables églises et la personne de St-Clément d'Ohrid, omniprésente non seulement en Macédoine mais aussi en Bulgarie voisine.
Ohrid s'articule autour d'un lac qui est le plus grand des Balkans et situé sous de nombreuses routes aériennes. C'est d'ailleurs à force de l'avoir survolé dans tous les sens sur de vols vers/depuis la Grèce, le Proche/Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est que l'idée de poser le pied dans ce secteur a fini par faire son chemin.
La vieille ville est lovée entre le lac et une colline:



Depuis la forteresse située tout en haut, c'est encore plus évident:


La vieille ville a un cachet marqué:



Sur la partie haute de la vieille ville, on peut admirer l'Eglise St-Clément, sans doute la plus sacrée et la plus emblématique de toute la Macédoine, et qui fit partie des images de cartes postales dont se servait l'Office du Tourisme Yougoslave pour vanter les charmes de la RSFY :



Et ô petit miracle, les photos sont possibles à l'intérieur, pas si fréquent dans un lieu de culte orthodoxe:


Depuis ce site, très jolie vue sur le lac:

Malheureusement, le site, encore assez dégagé il y a peu, est mité par un bétonnage discutable, lié aux travaux d'extension de l'Université locale:


L'autre pièce maîtresse du patrimoine architectural et religieux de la ville est la Cathédrale Ste-Sophie, aux fresques très anciennes:


En contrebas, il règne une atmosphère tranquille le long du lac…


… mais aussi tout en haut de la vieille ville…

… à l'abri du mur d'enceinte:


A l'écart mais néanmoins à proximité immédiate de la vieille ville, une longue bordure de lac, assez fréquentée, mais qui reste étonnamment calme:



Entre les deux, la Place Macédoine est assez agréable:


Sans surprise, les Saints locaux (Saint- Clément d'Ohrid et Saint-Naum d'Ohrid) y sont à l'honneur…


… ainsi que Saints Cyrille et Méthode:

La Rue St-Clément d'Ohrid, principale voie piétonne de la ville…

… mène à la Place de la République de Kruševo, où Macédoslaves Orthodoxes et Turco-Albanaphones Musulmans se font face:

Une fois à l'écart des grands axes, on tombe inévitablement sur des villas en piètre état, qui là aussi rappellent que la ville a connu de meilleurs jours:

Non loin de mon hôtel, un établissement scolaire attire mon regard:

Il s'agit de l'école élémentaire: "Fraternité - Unité" ( Братство - Eдинство / Bratstvo - Edinstvo en Macédonien), école publique tri-ethnique et tri-linguistique (Macédonien / Albanais / Turc):

Classes séparées selon le groupe ethno-linguistique, mais administrées autour du même programme.
Bratstvo - Jedinstvo / Братство и јединство en Serbo-Croate), ou "Fraternité et Unité", c'était la devise de la RSFY, ou version Titiste du "vivre ensemble" appliqué à la Yougoslavie. Une dénomination qui fut décernée à la route nationale (Magistrala) / Магистрала) Transyougoslave M1 (qui devint par la suite une autoroute) , et qui reliait Autriche et Grèce en passant par Ljubljana, Zagreb, Belgrade et Skopje).
Un idéal qui a collé à la RSFY de sa naissance à son sanglant éclatement, et qui a justifié le choix de "Hé les Slaves" (Hej Sloveni / Хеј, Словени) comme hymne de la RSFY:
Hymne panslaviste, sans aucune référence au Marxisme-Léninisme, il était consacré à cet idéal de Fraternité et d'Unité, et inspira quelques tubes de la pop' patriotique yougoslave des années 1970-1980, devenus des incontournables du Jour de la Jeunesse (25 Mai de chaque année), jour férié dans toute la RSFY et "coïncidant" avec l'anniversaire du Maréchal Tito
"Zemljo Moja ("ma terre"), réputée être la chanson préférée du Maréchal ;-):
(Paroles: link)
Živela Jugoslavija ("Vivante Yougoslavie"):
(paroles: link)
Mais évidemment, le bijou de la ville, c'est son lac, omniprésent dès que l'on prend un peu de hauteur, comme du haut de la forteresse:


Un lac d'une beauté envoûtante et apaisante:


Rive Est, située en Macédoine:


Sur cette même rive, on aperçoit cet hôtel-club, le Inex Gorica, le seul établissement 5 étoiles de la région, construit pour accueillir en villégiature la nomenklatura de la RSFY:


La Rive Ouest, elle, est en Albanie dans partie Sud, mais encore en Macédoine dans sa partie Nord:


OHD est situé à la sortie Ouest de Ohrid, juste avant Struga et la frontière Macédoine-Albanie, mais n est pas visible depuis la Forteresse à cause du relief et du tracé du lac:

En début de soirée, le spectacle atteint son apogée…

…et plus encore aux abords immédiats de la petite Eglise St-Jean-le-Théologien:

10. Aperçu de la gastronomie de Macédoine

Il existe aussi une variante dénommée Salade Macédonienne, sans fromage et avec davantage de poivron:

En plat de résistance, ce plat de porc mariné en sauce piquante voire très pimentée est très typique de la région d'Ohrid:

Encore plus typique de la Macédoine, le Tavche Gravche / Тавче Гравче, à base de haricots mijotés dans plat en terre cuite avec poivrons, oignons et ail est à présent considéré comme le plat national, introuvable ou presque dans les autres Etats issus de l'éclatement de la RSFY:

En plus de frites et de la Šopska / шопска, on peut aussi noter sur cette photos 2 incontournables de la gastronomie locale: l'Ajvar / Аjвар, condiment à base de poivron, piment et tomates, qui se tartine très facilement, et se retrouve aussi en Serbie, et les rouleaux de viande hachée et grillée Kebali / кебапи, semblables à la Kebapcheta / кебапчета Bulgare et au ćevapčići / ћевапчићи de Serbie et Croatie:

En dessert, outre les sempiternelles Baklava, héritage ottoman oblige, on peut aussi déguster le succulent gâteau Ohrid:

En plus des vins habituels venant d'Herzégovine, de Croatie ou du Monténégro, il est possible de siroter du vin très goûteux de Macédoine, comme le T'Ga Za Jug:

Et pour digérer le tout, une mastika / мастика fait bien l'affaire, comme en Bulgarie ;-)

Merci Philippe pour ce FR!
Ton vol est une réelle aventure à découvrir la Macédoine!
L'aéroport d'OHD est un petit terminal plutôt limité mais je reste fasciné par les paysages naturels que tu nous présente autour du terminal.
Les vues sont exceptionnelles en vol et rappellent à quel point les balkans sont méconnus de nombre d'ouest-européens.
Bonus exceptionnels!
Bonne soirée à toi et bonne fin de weekend!
Merci Benoît ;-)
OHD et ses alentours sont en effets fort attrayants, je recommande la visite, même si ce coin n’est pas encore très bien desservi.
Bonsoir,
Aéroport à l'environnement pour le moins bucolique.
Vol cette fois qui n'est pas en mode chat noir. Votre FR précédent, que j'ai lu mais pas commenté, était, comment dire, HORRIBLE !!
Superbes vues. Merci pour les très riches bonus et le dernier particulièrement...savoureux !
Bonne soirée
Merci pour le commentaire ;-)
Oui, le vol précédent fut une belle épreuve, mais celui-ci, bien que low-cost, fut un réel plaisir.
L'aéroport de OHD est bien mignon, une structure à échelle humaine
Voyage en mode "Saraoutesque" avec de belles vues des paysages survolés
Des villes inconnues ou presque à découvrir, belle balade en train, menus roboratifs à l'orientale, il manque néanmoins une vraie macédoine, c'est bon je sors ^^
Merci Philippe pour ce long et passionnant récit !
Merci Hervé ;-)
Faute de service plantureux à bord, il faut bien que je meuble un peu ce genre de FR avec des vues aériennes. Au moins, le "no-frills" me permet de faire mes prises de vue sans être dérangé par le service des PNC^^^^
La "macédoine" est en fait une salade d'origine russe. Cf sa traduction en Espagnol ("ensalada rusa")^^^
Bravo pour ce F-R réussi et très exclusif !
De nombreuses précisions pré et post-vol agrément ce récit qui n'attire pas l'oeil au 1er abord mais qui est vraiment chouette !
Par contre, pour ergoter, je crois que l'aéroport de OHRID n'est pas Saint Jean, mais Saint Paul ;-)
Merci pour le commentaire^^^
Je préfère les "belles au bois dormant" aux "grandes blondes un peu trop pulpeuses". OHD rentre parfaitement dans la première catégorie^^^
Merci Philippe pour le partage !! On va commencer par les bonus, exceptionnels ! Comme d'habitude !
Wizz a un produit très solide, j'aime bien leurs propositions. Superbe découverte de l'aéroport d'OHD. La ligne fonctionne très bien, comme tous les vols dits "ethniques"
A bientôt !
Merci Stephan ;-)
Wizzair a en effet le mérite de défricher tous un tas de nouveaux marchés, mais attention, leur offre est assez volatile. Il y a 1 an, ils avaient lancé pas mal de vols à Kosice, mais il n'en reste presque plus rien à présent :-(
Merci pour ce FR !
L'arrivée à l'aéroport d'OHD est bucolique avec ces arbres !
à l'intérieur, c'est un peu étriqué mais cela ira au final car c'est bien organisé.
Le vol est anecdotique mais il a permis de réviser ma géographie ainsi que la tienne je suppose !
Arrivée sans encombres à BSL (ou MLH).
À bientôt
Merci Gaétan ;-)
Un peu plus de verdure dans les grand hubs ne ferait pas de mal, mais il faudrait pouvoir inventer des arbres-épouvantails pour tenir les oiseaux à distance :-(
Merci pour ton FR.
Belle découverte d'une région méconnue de l'Europe, tes bonus sont superbes et permettent de voyager avec toi.
A bientôt
Merci pour le commentaire ;-)
Sortir des sentiers battus, jouer les pionniers défricheurs, c'est un peu ma marque de fabrique^^^
Merci pour le récit Philippe, au départ de l'aéroport de Minneapolis... St Paul, à destination de Bâle... enfin Mulhouse... enfin non Bâle... ah si Mulhouse en fait :p
Les bonus sont tout simplement superbes, hors des sentiers battus, j'adore ça... bravo!
A bientôt :)
Merci Benjamin ;-)
Il est clair que la destination du vol gagnerait à être plus cohérente dans son signalement. Certaines lignes de Wizzair à EAP sont côté MLH, d'autre sont côté BSL, probablement pour des questions de droit de trafic.
Pour le passager qui n'est pas au courant que EAP dessert les deux villes de Bâle et de Mulhouse, c'est un peu déconcertant.
Heureusement que c'est un petit aéroport. Le seul vol de le journée restant ne laissait planer aucun doute
Ohrid m'a l'air d'être une ville sympathique
Merci Philippe
Merci Bernard ;-)
Il suffirait juste de mettre "Bâle-Mulhouse" comme destination et tout paraîtrait simple et intelligible.
Merci Philippe pour cette découverte.
Ohrid reste encore une petite ville pleine de charme, il est vrai que lorsque je transite à EAP je constate que ces vols Wizz Air sont très ethniques.
Bonus superbes et très bien documentés.
A bientôt
Merci Valérie ;-)
A l'occasion, n'hésite pas à sauter dans un de ces vols W6 au départ de EAP, tu risques quelques bonnes surprises une fois parvenue à destination^^^
Merci pour ce FR, Philippe !
Encore de très beaux boni sur ce FR : Ohrid est une destination qui semble très agréable en mai et en juin ;)
OHD est vraiment minuscule lorsque le trafic grandissant de l'été n'est pas encore en place. Ce doit être bien différent maintenant.
W6 permet de relier OHD à EAP, et c'est tout ! On en demandera pas plus et c'est déjà pas mal.
A bientôt !
Merci Jules ;-)
OHD doit en effet être davantage animée au plus fort de la saison estivale, mais les flux touristiques y restent assez limités malgré tout.
Merci Philippe pour ce FR.
Je commmente en retard mais tes FRs sont un gros morceau à avaler par petites bouchées tellement c'est riche.
Le vol comme le bonus apprend beaucoup.
Voilà une destination pas banale !
Merci Quentin ;-)
"tes FRs sont un gros morceau à avaler par petites bouchées tellement c'est riche."
=> Eh bien, tu m'as habitué à plus d'ambition sur le volume cumulé des bouchées à avaler^^^
Merci pour ce FR.
Le vol est low cost mais le trajet en train du lendemain est en première. ;)
Non seulement tu es passé près de chez moi mais j'ai passé 20 ans de ma vie à quelques km de Delémont : c'est dire si je connais la ligne CFF !
Il n'y a qu'en France où Moutier s'écrit avec un s. ;)
Merci Clément^^^
J'ai du passer devant chez toi en IC assez souvent alors ;-)
Vol low-cost oui, mais qui comporte 2 luxes:
- tarifs en aller-simple qui me permettent de monter un circuuit sans jamais revenir sur mes pas, sauf tout à la fin au moment de reprendre le taff
- desserte de destinations souvent ignorées des legacies.
Merci pour ce FR.
Oui, Ohrid est un lieu magnifique. J'ai pris un vol Wizzair Ohrid-Londres hier soir. Effectivement il y avait un très grand nombre d'enfants en (très) bas âge. En dehors d'un petit retard de 30 minutes au départ et de 15 minutes à l'arrivée rien à signaler pour le vol.
Par contre l'aéroport était un vrai cauchemar. Vue sa petite taille je m'attendais à une expérience agréable mais c'était complètement l'inverse, mon pire expérience aéroportuaire sur mes cent derniers vols, voire plus.
Il y avait deux vols en même temps, Bâle et Londres. Une foule importante dans la salle sans ventilation ou clim, impossible de bouger.
Une seule personne était pour vérifier les documents, la queue avançait à la vitesse d'un escargot en plein sommeil et effectivement je devais obtenir une carte d'embarquement imprimée sur place même si je l'avait déjà imprimée chez moi et on j'avais l'embarquement prioritaire. Pourquoi ?
Il y avait un comptoir indiqué Wizzair Priority Boarding. L'homme qui y était mettait en moyen 10 à 12 minutes pour enregistrer une famille. Heureusement la femme qui était au comptoir indiqué Wizzair Economy Class était beaucoup plus rapide.
Un seul fil à la sécurité, heureusement relativement rapide.
Deux agents pour le contrôle de passeport dont l'un était bloqué par trois jeunes gens qui avaient un problème. L'autre a posé plus de questions aux passagers quittant le pays qu'un agent d'immigration américain à l'arrivée aux États-Unis. Quels pays avez-vous visités ? Quel était votre hôtel ? Pourquoi poser toutes ces questions, pourquoi peut-on pas laisser les gens sortir tranquillement du territoire ?
Il n'y avait pas assez de sièges dans la salle d'attente, les gens devaient rester debout. Au seul kiosque on vendait de l'eau et des boissons gazeuses au triple des prix en ville, mais absolument pas la moindre bouffe était disponible. Les toilettes étaient sales, en partie cassées et il fallait attendre longtemps pour pouvoir y rentrer.
L'écran indiquait "Last Call" alors que le vol était en retard et l'embarquement n'a même pas commencé.
Toutes ces procédures horribles à l'aéroport semblent être les mêmes pour toutes les compagnies aériennes, elles ne sont pas spécifiques à Wizzair. J'ai mis 70 minutes pour l'enregistrement, la sécurité et le contrôle des passeports alors que tout cela aurait pu être fait en 20 minutes.
Ohrid veut développer son tourisme mais il faut d'abord que l'aéroport soit géré avec un minimum d'efficacitié.